RIYAD: Pendant les jours sacrés du Hajj, on assiste à un afflux de pèlerins vers la Mecque. Par ailleurs, les habitants eux-mêmes accordent une importance encore plus grande aux pratiques islamiques telles que la prière et le jeûne.
Sami al-Alwani, un citoyen local, apprécie les aspects spirituels du pèlerinage et affirme que le Hajj n’est à aucun autre mois pareil.
«Cette tradition annuelle d’hospitalité, de joie et d’enthousiasme au cours de laquelle nous recevons les pèlerins de la Maison de Dieu se transmet de génération en génération», déclare-t-il dans un entretien accordé à Arab News.
L’arrivée des pèlerins contribue également à renforcer l’activité économique et à dynamiser l’emploi local.
M. Al-Alwani poursuit: «En cette période, le taux d’occupation des hôtels est maximal, ce qui conduit à un pic économique notable dans le secteur de la restauration et des services.»
EN BREF
• Les habitants de la Mecque, y compris les jeunes hommes et femmes, se portent volontaires pour aider et guider les pèlerins.
• La période sacrée du Hajj fait également ressortir toute la compassion et la convivialité qui caractérisent les habitants de La Mecque.
«De nombreuses possibilités d’emploi sont proposées pendant la période du Hajj pour aider les pèlerins et les accompagner à Mina, à Arafat, à Muzdalifah et à la gare. Nous jouons également le rôle de superviseurs et les aidons à accomplir leurs obligations du Hajj. De nombreux bénévoles, notamment des jeunes hommes et femmes de La Mecque, participent aux programmes disponibles.»
M. Al-Alwani ajoute que les chemins de pèlerinage au cours des dernières années n’ont eu aucun effet négatif sur la population de La Mecque.
Wejdan Buqas est une mutawwif (une personne qui dirige les pèlerins dans les rites et les prières traditionnels du Hajj et de l’Omra) qui proposait autrefois de conduire les gens au mont Hira et dans d’autres lieux saints.
«Dans les années 1980, nous avions l’habitude d’accueillir les pèlerins, de les héberger chez nous et de les transporter à la mosquée Al-Tanaim, aux cimetières Al-Maala et au mont Hira. Nous les emmenions également dans de petits musées privés qui mettaient en valeur les coutumes des habitants de La Mecque, en leur parlant par exemple de nos célébrations de l’Aïd», soutient-elle, ajoutant que ces activités étaient désormais rationalisées par le gouvernement.
En raison du grand nombre de pèlerins, de nouveaux prestataires de services et entreprises à proximité répondent désormais à leurs besoins en leur fournissant logement, transport, soins médicaux et conseils. La période sacrée du Hajj fait également ressortir toute la compassion et la convivialité qui caractérisent les habitants de La Mecque.
Bakur Hemdi est originaire de La Mecque et issu d’une longue lignée de mutawwifs, dont son grand-père et son père. Il a suivi leurs pas et a pris ses fonctions à l’âge de 21 ans.
«En tant que mutawwif, mon rôle va au-delà du simple fait de guider les pèlerins à travers les rituels et les cérémonies du Hajj et de l’Omra», indique-t-il.
«Je suis un ambassadeur culturel. Je les aide à s’orienter dans les subtilités du paysage de la Mecque et m’assure qu’ils peuvent se laisser imprégner pleinement par le voyage spirituel qu’ils sont venus entreprendre.»
Il poursuit: «Grâce à mes interactions avec des pèlerins d’horizons différents, j’ai acquis une profonde appréciation de la richesse de leurs traditions et de la piété partagée qui les unit dans leur quête d’illumination spirituelle. Je suis très fier de préserver l’héritage de mes ancêtres, tout en m’adaptant aux besoins évolutifs des pèlerins d’aujourd’hui.»
Hayat Eid, qui est également issue d’une famille de mutawwifs, affirme que tout le monde à La Mecque travaille pendant le Hajj ou en profite pour faire un voyage.
«Nous réaliser des profits pour toute l’année pendant la saison du Hajj. Beaucoup de gens ne laisseront donc pas passer cette chance», précise-t-elle. «Par ailleurs, pour rire, nous nous posons mutuellement la question suivante: Hajj wala dajj? Cela signifie ‘Vous travaillez pendant le Hajj ou vous vous en allez?’»
Elle ajoute que de nombreuses femmes participent en préparant des desserts comme le maamoul et les gâteaux aux dattes à partager pendant l’Aïd.
Chaque activité contribue à la saison du Hajj – une période qui revêt une grande importance spirituelle et favorise l’engagement communautaire pour les habitants de La Mecque. Ces derniers jouent un rôle crucial dans l’accueil et le soutien des millions de musulmans qui viennent accomplir cet important devoir religieux.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com