Gaza: un négociateur israélien affirme que plusieurs dizaines d'otages sont en vie, «de façon certaine»

Des affiches d'otages, kidnappés lors de l'attaque meurtrière du Hamas contre Israël le 7 octobre, sont accrochées au milieu du conflit en cours entre Israël et le Hamas, à Tel Aviv, Israël, le 17 juin 2024 (Photo, Reuters).
Des affiches d'otages, kidnappés lors de l'attaque meurtrière du Hamas contre Israël le 7 octobre, sont accrochées au milieu du conflit en cours entre Israël et le Hamas, à Tel Aviv, Israël, le 17 juin 2024 (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 18 juin 2024

Gaza: un négociateur israélien affirme que plusieurs dizaines d'otages sont en vie, «de façon certaine»

  • Ce responsable a déclaré que l'équipe des négociateurs israéliens avait donné son feu vert au plan Biden
  • Sur 251 personnes enlevées au cours de l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas sur Israël le 7 octobre, 116 sont toujours retenues comme otages à Gaza

JÉRUSALEM: Un haut responsable israélien impliqué dans les négociations pour la libération des otages a déclaré lundi à l'AFP qu'Israël savait avec certitude que plusieurs dizaines d'otages retenus à Gaza étaient en vie.

"Des dizaines (d'otages) sont en vie de façon certaine", a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat car n'étant pas autorisé à s'exprimer publiquement sur la question. "Nous ne pouvons pas les laisser là-bas longtemps, ils vont mourir", a-t-il ajouté.

Sur 251 personnes enlevées au cours de l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas sur Israël le 7 octobre, 116 sont toujours retenues comme otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l'armée

Refus de cessez le feu 

Après plus de huit mois de guerre, les Etats-Unis s'efforcent d'obtenir un accord sur la base d'une ébauche présentée fin mai par le président américain Joe Biden et prévoyant, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages retenus à Gaza et de la libération de Palestiniens emprisonnés par Israël.

Alors que les négociations semblent piétiner, le négociateur israélien a réitéré le refus d'Israël d'accepter d'emblée un cessez-le-feu permanent.

"Nous ne pouvons pas, à ce stade – avant de signer un accord – nous engager à mettre fin à la guerre", a déclaré ce responsable.

"Parce que pendant la première phase, il y a une clause selon laquelle nous tenons des négociations sur la deuxième phase. La deuxième phase est la libération des hommes et des soldats otages", a-t-il expliqué.

Ce responsable a déclaré que l'équipe des négociateurs israéliens avait donné son feu vert au plan Biden, mais que le gouvernement israélien ne l'avait pas encore fait.

"Nous espérons et attendons que le Hamas dise oui", a-t-il affirmé alors que le mouvement islamiste palestinien continue à demander l'instauration d'un cesse-le-feu permanent avant tout accord sur la libération des otages (en échanges de prisonniers palestiniens détenus par Israël).

"Dans le cas où nous ne parviendrions pas à un accord avec le Hamas, Tsahal [l'armée israélienne, NDLR] continuera de se battre dans la bande de Gaza avec pas moins de force qu'actuellement", a ajouté le responsable : "D'une manière différente, mais d'une manière intense."

La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas s'étant infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une offensive sur la bande de Gaza qui a fait 37.347 morts, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.


La Mauritanie, rare pôle de stabilité au Sahel, élit son président samedi

Un enfant escalade un mur couvert d'affiches du président mauritanien et chef de l'Union pour la République Mohamed Ould Ghazouani près d'un siège de campagne au centre-ville de Nouakchott le 25 juin 2024, à l'approche de l'élection présidentielle du 29 juin. (Photo, AFP)
Un enfant escalade un mur couvert d'affiches du président mauritanien et chef de l'Union pour la République Mohamed Ould Ghazouani près d'un siège de campagne au centre-ville de Nouakchott le 25 juin 2024, à l'approche de l'élection présidentielle du 29 juin. (Photo, AFP)
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  • Environ 1,94 million d'électeurs sont appelés à choisir parmi sept candidats, tous des hommes, lequel dirigera pendant cinq ans la Mauritanie, rare pôle de stabilité en Afrique de l'Ouest et futur producteur de gaz
  • La Mauritanie n'a plus connu d'attaque sur son sol depuis 2011 alors qu'elles abondent au Mali proche et au Sahel

NOUAKCHOTT: Les Mauritaniens élisent leur prochain président samedi. Le sortant Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani part grand favori pour rester à la tête de ce vaste pays désertique qui a réussi à contenir la propagation jihadiste à la différence de ses voisins sahéliens.

Environ 1,94 million d'électeurs sont appelés à choisir parmi sept candidats, tous des hommes, lequel dirigera pendant cinq ans la Mauritanie, rare pôle de stabilité en Afrique de l'Ouest et futur producteur de gaz.

"Cette élection est charnière dans l'histoire politique de la Mauritanie", explique à l'AFP Abdellahi Ewah, professeur à l'université de Nouakchott, qui se présente comme soutien du président. Elle permettra d'"enraciner la stabilité", dit-il.

La Mauritanie n'a plus connu d'attaque sur son sol depuis 2011 alors qu'elles abondent au Mali proche et au Sahel. Tandis que les militaires au Mali, au Burkina Faso et au Niger ne donnent aucun signe d'être prêts à rendre le pouvoir pris par la force depuis 2020, la Mauritanie prolonge avec l'élection le mouvement qui l'a vu en 2019 organiser sa première transition entre deux présidents élus depuis l'indépendance vis-à-vis de la France.

Le pays est aussi devenu "très important pour la sécurité énergétique de l'Europe car il va devenir producteur de gaz et est très prometteur en termes d'hydrogène vert, une énergie appelée à remplacer les énergies fossiles", souligne Abdellahi Ewah.

Après un premier mandat impacté par le Covid-19 et les conséquences de la guerre en Ukraine, M. Ghazouani s’est fixé comme priorité la lutte contre la pauvreté et le soutien à la jeunesse. Les moins de 35 ans représentent plus de 70% de la population et sont de plus en plus tentés par les sirènes de l'Europe et des Etats-Unis.

L'effigie du président, barrée du slogan "le choix sûr", est visible partout dans la capitale et en province. Les tentes du centre de Nouakchott où les militants se retrouvent pour danser, chanter et palabrer sont presque exclusivement dressées en son honneur.

"Je soutiens le président pour un deuxième mandat. Nous avons la paix. Les populations sont tranquilles. Il a un vaste programme d'aides sociales. C'est mon candidat", confie Yacob Abeid Allah, 34 ans.

En revanche, sous l'un des rares chapiteaux qui abritent des supporteurs d'Hamadi Ould Sidi Elmotar, candidat du parti islamique Tawassoul, première force de l'opposition au parlement, les critiques pleuvent.

​​Un ou deux tours ?

"Ce pays n'a plus de souffle. Le système d'éducation et de santé, la corruption, la confiscation des pouvoirs par un petit groupe d'hommes... Tout est bloqué. Il nous faut un changement radical pour la renaissance de ce pays", confie Ahmed Zeine, l'un de ses militants.

Dans l'un des marchés populaires de la capitale, Idoumou M'Bareck, un vendeur de chaussures de 37 ans, a la même soif de changement, mais votera pour le militant des droits humains Biram Dah Abeid, deuxième des deux dernières présidentielles.

Il ne croit pas à la réalité de la démocratie. "Ce sont toujours les militaires qui dictent notre avenir. Tout est fait pour que le candidat du régime l'emporte", s'indigne-t-il. M. Ghazouani est un militaire de carrière.

Les observateurs jugent possible une victoire de M. Ghazouani dès le premier tour, devant les divisions de l'opposition et la disproportion des moyens à l'avantage du sortant.

L'opposition a dénoncé une "élection unilatérale" et accusé la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de "ne rien faire pour en assurer le bon déroulement".

L'opposition a réclamé la vérification biométrique des noms des électeurs pendant le vote, demande que la Ceni a jugée "impossible" à satisfaire dans les délais et qui serait "très coûteuse financièrement". L'opposition avait déjà fortement contesté les législatives il y a un an.

Peu d'observateurs internationaux ont fait le déplacement en Mauritanie. L'Union africaine a envoyé 27 observateurs de court terme. L'Union européenne n'a pas déployé de mission, mais trois experts électoraux.

Le gouvernement mauritanien a mis en place un Observatoire national chargé de surveiller l'élection, que l'opposition dénonce comme un instrument de manipulation du scrutin.

Une coalition d'activistes de la société civile a annoncé la création d'un observatoire indépendant mais l'un de ses responsables joint par l'AFP, le syndicaliste Mohamed Ould Nahah, a accusé la Ceni de lui "faire barrage".

 


Les Houthis enlèvent des dizaines d’employés de l’ONU et d’ONG dans le cadre d’une répression de la société civile

Un véhicule des Nations unies est garé à l’extérieur alors que l’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen s’entretient avec des responsables locaux à Taïz, la troisième plus grande ville du pays, le 12 février 2024. (AFP)
Un véhicule des Nations unies est garé à l’extérieur alors que l’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen s’entretient avec des responsables locaux à Taïz, la troisième plus grande ville du pays, le 12 février 2024. (AFP)
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  • Human Rights Watch appelle à la libération immédiate des détenus
  • «Les Houthis utilisent les détentions arbitraires et les disparitions forcées comme un outil politique»

LONDRES: Les autorités houthies au Yémen doivent libérer des dizaines de personnes arrêtées et victimes d’une disparition forcée depuis mai, a déclaré Human Rights Watch (HRW) mercredi.

Dans un rapport, HRW indique que les Houthis ont soumis plusieurs Yéménites, dont au moins 13 membres du personnel de l’ONU, à une disparition forcée dans un territoire qu’ils contrôlent, dans le cadre d’une répression plus large de la société civile.

«Les arrestations arbitraires semblent être fondées sur l’emploi actuel ou passé des détenus», ajoute HRW.

À partir du 31 mai, les Houthis ont commencé à arrêter les employés de plusieurs ONG en faisant des descentes dans les maisons et les bureaux. Selon une source, plus de 60 personnes avaient été arrêtées au 12 juin.

Dans tous les cas, les Houthis «sont arrivés sans prévenir au domicile des personnes qu’ils souhaitaient arrêter, avec plusieurs véhicules blindés et environ 10 à 30 hommes armés», selon HRW.

«La plupart des combattants portaient un uniforme militaire et se couvraient la tête et le visage, ne montrant parfois que leurs yeux. Dans de nombreux cas, les forces sont arrivées tôt le matin, alors que les familles étaient encore endormies.»

Aucun mandat de perquisition ou d’arrêt n’a été présenté et les forces houthies ont refusé de répondre aux membres des familles qui souhaitaient savoir où se trouvaient leurs proches. Aucune accusation formelle n’a été portée contre les détenus.

Toutefois, à partir du 10 juin, les autorités houthies ont commencé à diffuser une série de vidéos qui montraient des hommes yéménites détenus entre 2021 et 2023 et qui ont avoué avoir espionné pour le compte d’Israël et des États-Unis.

Selon HRW, la probabilité que les aveux aient été obtenus sous la contrainte est «élevée» et des sources ont indiqué à l’ONG que le moment choisi pour ces libérations avait pour but de «faire passer» les personnes récemment détenues pour des membres d’un «réseau d’espionnage» plus vaste.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, ont exhorté les Houthis à libérer tous les membres du personnel de l’ONU et des ONG.

Depuis le début des descentes à la fin du mois de mai, de nombreuses personnes ont fui les régions du Yémen contrôlées par les Houthis. 

La «fuite des cerveaux» des zones contrôlées par les Houthis ne fera que s’aggraver à la suite de cette campagne d’arrestation, a déclaré une source à HRW.

«Bien que j’aie réussi à fuir […], je n’arrive pas à dormir. […] Je souffre de crises de panique tous les jours depuis que j’ai fui Sanaa. […] Je suis très inquiet pour mes amis et mes collègues à Sanaa, qui attendent simplement que les Houthis les arrêtent», a confié une autre source.

Depuis 2014, les Houthis ont détenu et soumis des centaines de personnes à une disparition forcée, précise HRW, qui prévient que la milice pratique régulièrement la torture dans les centres de détention.

Les Houthis ont également «commis des violations importantes des droits et libertés des femmes, réprimé la liberté d’expression et de réunion et détenu des dizaines de journalistes, de défenseurs des droits de l’homme, d’universitaires et d’adversaires politiques», ajoute l’ONG.

Niku Jafarnia, chercheuse sur le Yémen et Bahreïn à HRW, a expliqué que «les Houthis utilisent les détentions arbitraires et les disparitions forcées comme un outil politique à un moment où les personnes qui vivent dans les territoires qu’ils contrôlent manquent même des besoins les plus élémentaires».

«Les Houthis devraient immédiatement libérer toutes ces personnes; beaucoup d’entre elles ont passé leur carrière à travailler pour améliorer leur pays.»

«La communauté internationale devrait faire tout ce qui est en son pouvoir pour garantir la libération immédiate de ces personnes.»

«Nombre d’entre eux sont des membres inestimables d’organisations de la société civile yéménite et des employés dans des agences des Nations unies et des organisations internationales non gouvernementales.»

Un Yéménite qui habite à l’étranger a déclaré à HRW: «Après cela, il n’y a plus de vie possible au Yémen. Je pensais rentrer et fonder une famille là-bas, mais maintenant il est clair que je ne pourrai pas le faire. Nous ne pouvons pas vivre ainsi.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le ministre saoudien de la Garde nationale reçoit l'ambassadeur de France à Riyad

La délégation a été reçue par le ministre saoudien mardi. (SPA)
La délégation a été reçue par le ministre saoudien mardi. (SPA)
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RIYAD: Le prince Abdullah bin Bandar, ministre de la Garde nationale, a reçu Ludovic Pouille, l’ambassadeur de France en Arabie saoudite. Ils ont discuté de sujets d'intérêt commun au siège du ministère, en présence de plusieurs hauts responsables de la Garde nationale.