L'Iran et la Suède procèdent à un échange de prisonniers

Le diplomate suédois de l'Union européenne Johan Floderus (au centre) assiste à la dernière audience de son procès, au tribunal révolutionnaire de Téhéran, le 28 janvier 2024. Floderus a été arrêté le 17 avril 2022 à l'aéroport de Téhéran alors qu'il rentrait en Iran après un voyage avec des amis. (Photo par Koosha Mahshid Falahi / Mizan News Agency / AFP)
Le diplomate suédois de l'Union européenne Johan Floderus (au centre) assiste à la dernière audience de son procès, au tribunal révolutionnaire de Téhéran, le 28 janvier 2024. Floderus a été arrêté le 17 avril 2022 à l'aéroport de Téhéran alors qu'il rentrait en Iran après un voyage avec des amis. (Photo par Koosha Mahshid Falahi / Mizan News Agency / AFP)
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Publié le Samedi 15 juin 2024

L'Iran et la Suède procèdent à un échange de prisonniers

  • Les prisonniers libérés étaient sur le chemin du retour samedi après-midi dans leur pays, via Mascate, la capitale du sultanat d'Oman, qui a servi d'intermédiaire dans les négociations entre Stockholm et Téhéran, selon l'agence de presse omanaise
  • Le Premier ministre suédois a qualifié de «difficiles» les décisions prises par son pays alors que Téhéran avait fait de Floderus et d'Azizi «des pions dans un jeu de négociation cynique, dans le but de faire libérer l'Iranien Hamid Noury de prison

TÉHÉRAN, Iran : L'Iran et la Suède ont annoncé samedi un échange de prisonniers avec les libérations d'un diplomate suédois de l'Union européenne détenu par Téhéran et d'un haut responsable iranien emprisonné en Suède.

Les prisonniers libérés étaient sur le chemin du retour samedi après-midi dans leur pays, via Mascate, la capitale du sultanat d'Oman, qui a servi d'intermédiaire dans les négociations entre Stockholm et Téhéran, selon l'agence de presse omanaise.

La Suède a annoncé les libérations de Johan Floderus, un diplomate de l'UE détenu en Iran depuis avril 2022, accusé d'espionnage et risquant d'être condamné à mort, et de Saeed Azizi, arrêté en novembre 2023.

Ils sont sur le chemin du retour «et retrouveront enfin leurs proches», s'est félicité le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson.

Il n'a pas dévoilé les conditions de l'échange mais a qualifié de «difficiles» les décisions prises par son pays alors que Téhéran avait fait de Floderus et d'Azizi «des pions dans un jeu de négociation cynique, dans le but de faire libérer le citoyen iranien Hamid Noury de prison en Suède».

De son côté, l'Iran a annoncé que ce dernier, ancien haut responsable de l'administration pénitentiaire, serait de retour dans son pays en fin d'après-midi.

«Hamid Noury, détenu illégalement en Suède depuis 2019, est libre et rentrera dans quelques heures», a déclaré le chef du Haut Conseil iranien des droits de l'homme, Kazem Gharibabadi.

Cet Iranien âgé de 63 ans avait été arrêté en 2019 à Stockholm puis condamné à la perpétuité pour son rôle dans les exécutions de masse d'opposants ordonnées par Téhéran en 1988.

- Relations tendues -

Le dossier des prisonniers a fortement tendu ces dernières années les relations entre la Suède et l'Iran, qui exigeait la libération de Hamid Noury et critiquait un procès partial.

Cet échange de détenus intervient trois jours après la libération du Français Louis Arnaud, qui était détenu en Iran depuis septembre 2022.

L'Iran détient encore huit Européens parmi lesquels trois Français.

Les gouvernements, les groupes de défense des droits de l'homme et les familles des ressortissants étrangers détenus en Iran ont accusé Téhéran de se livrer à une «diplomatie des otages». L'Iran, de son côté, affirme qu'ils sont détenus sur la base de décisions de justice.

M. Floderus avait été arrêté le 17 avril 2022 à l'aéroport de Téhéran alors qu'il rentrait chez lui après un voyage en Iran avec des amis.

L'Iran l'a accusé de «corruption sur terre», l'un des délits les plus graves en Iran et passible de la peine de mort, pour avoir prétendument conspiré avec Israël, l'ennemi juré de Téhéran.

La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen s'est déclarée «ravie» de sa libération, de même que le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui a assuré tout faire pour les Européens «toujours arbitrairement détenus en Iran».

De son côté, M. Noury avait été arrêté en 2019 à l'aéroport de Stockholm, où des opposants iraniens affirment l'avoir attiré pour permettre son arrestation, rendue possible par l'extraterritorialité des crimes les plus graves en droit suédois.

M. Noury avait été condamné en juillet 2022 à la prison à perpétuité pour «crimes aggravés contre le droit international» et «meurtres», une première dans le monde pour de tels faits.

Des groupes de défense des droits humains estiment qu'au moins 5.000 prisonniers ont été exécutés en Iran à l'été 1988 lors de sentences prononcées à la chaîne par des «comités de la mort».

«Après 1.680 jours de captivité, les efforts de nos responsables efficaces et zélés ont payé, et mon père Hamid Noury est sur le point de rentrer en Iran», a salué le fils de l'ex-détenu, Majid Noury, dans un message sur X.

Les relations entre l'Iran et la Suède se sont tendues début juin lorsque les services de renseignement suédois ont assuré que l'Iran avait recruté des membres de gangs suédois pour commettre des «actes de violence», en particulier contre des intérêts israéliens en Suède, ce que Téhéran nie.

L'échange de prisonniers intervient à deux semaines de la présidentielle en Iran organisée après la mort du président Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère le 19 mai.


Le patron de Telegram, Pavel Durov, qualifie l'arrestation française de «  malavisée  »

Pavel Durov a été arrêté par les autorités françaises à l'aéroport du Bourget à Paris le mois dernier et interrogé pendant quatre jours. (Reuters/File)
Pavel Durov a été arrêté par les autorités françaises à l'aéroport du Bourget à Paris le mois dernier et interrogé pendant quatre jours. (Reuters/File)
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  • La plateforme n'est pas un "paradis anarchique", selon un entrepreneur de Dubaï
  • Pavel Durov est accusé d'avoir permis à Telegram d'être utilisé pour des activités criminelles

LONDRES: Le patron de Telegram, Pavel Durov, a répondu publiquement à ce qu'il qualifie d’accusations "malavisées" portées contre lui par les autorités françaises, en défendant sa plateforme et son leadership dans ses premiers commentaires depuis son arrestation.

Dans un message publié sur les réseaux sociaux jeudi, Durov a critiqué l'enquête judiciaire qui a conduit à des accusations préliminaires et l'a accusé d'avoir permis que Telegram soit utilisé pour des activités criminelles.

Ces accusations ont été portées dans le cadre d'une enquête sur la complicité présumée de la plateforme dans la publication de matériel pédopornographique et le trafic de drogues.

Durov, qui possède les nationalités émirienne, française et russe, a déclaré que l'action en justice devait viser la plateforme, et non son PDG.

"Utiliser des lois datant de l'ère pré-smartphone pour accuser un PDG de crimes commis par des tiers sur la plateforme qu'il gère est une approche erronée", a-t-il déclaré.

"Construire des technologies est déjà assez difficile. Aucun innovateur ne construira de nouveaux outils s'il sait qu'il peut être tenu personnellement responsable des abus potentiels de ces outils.

Tout en reconnaissant que Telegram était confronté à des défis en raison de sa croissance rapide, Durov a déclaré qu'il ne s'agissait pas d'une "sorte de paradis anarchique" et que les efforts de l'entreprise pour modérer les contenus préjudiciables comprenaient la suppression de millions de messages chaque jour et la publication de rapports de transparence.

La plateforme travaille avec des ONG pour résoudre les problèmes urgents de modération, ce qui est devenu un "objectif personnel", et d'autres mises à jour seront publiées prochainement, a-t-il déclaré.

Le mois dernier, Durov a été arrêté par les autorités françaises à l'aéroport du Bourget, à Paris, et interrogé pendant quatre jours.

Il a été libéré contre une caution de 5 millions d'euros (5,55 millions de dollars), mais doit se présenter au poste de police deux fois par semaine. Le gouvernement des Émirats arabes unis a pris contact avec les autorités françaises à ce sujet.

Durov a déclaré qu'au cours de sa garde à vue, on lui a dit qu’il "pouvait être personnellement responsable de l'utilisation illégale de Telegram par d'autres personnes, parce que les autorités françaises n'ont pas reçu de réponses de Telegram. C'était surprenant pour plusieurs raisons".

La plateforme avait un représentant officiel dans l'Union européenne qui répondait aux demandes de l'UE et disposait d'une adresse électronique publique, a-t-il déclaré.

"Les autorités disposaient de nombreux moyens de me joindre pour obtenir de l'aide".

Il poursuit: "En tant que citoyen français, j'étais souvent invité au consulat de France à Dubaï. Il y a quelque temps, lorsque cela m'a été demandé, je les ai personnellement aidés à mettre en place une ligne d'assistance téléphonique avec Telegram pour faire face à la menace terroriste en France".

Il a reconnu qu'il était difficile de créer "un processus cohérent à l'échelle mondiale" et a déclaré qu'il avait été difficile de trouver le bon équilibre entre la protection de la vie privée et la sécurité en raison de la diversité des législations.

"Nous nous sommes engagés à collaborer avec les régulateurs pour trouver le bon équilibre... Tout cela ne signifie pas que Telegram est parfait... Mais nous avons toujours été ouverts au dialogue".

 


En quête d'armes, Zelensky s'assure le soutien de Meloni

Giorgia Meloni a averti que laisser tomber l'Ukraine "n'apportera pas la paix, mais le chaos" et des conséquences économiques "plus graves que ce qu'il en coûte aujourd'hui pour soutenir l'Ukraine". (AFP).
Giorgia Meloni a averti que laisser tomber l'Ukraine "n'apportera pas la paix, mais le chaos" et des conséquences économiques "plus graves que ce qu'il en coûte aujourd'hui pour soutenir l'Ukraine". (AFP).
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  • Cette rencontre a eu lieu en marge du forum économique The European House - Ambrosetti qui a débuté vendredi sur les rives du lac de Come, auquel a participé également le Premier ministre hongrois Viktor Orban
  • S'ils réaffirment régulièrement leur forte solidarité, de nombreux gouvernements sont confrontés à des opinions publiques divisées alors que la guerre s'enlise

CERNOBBIO: La Première ministre italienne Giorgia Meloni a assuré samedi l'Ukraine de son soutien sans faille lors d'une rencontre à Cernobbio avec le président Volodymyr Zelensky, qui réclame davantage d'armes à un moment où Moscou avance sur le front est.

Cette rencontre a eu lieu en marge du forum économique The European House - Ambrosetti qui a débuté vendredi sur les rives du lac de Come, auquel a participé également le Premier ministre hongrois Viktor Orban.

"Nous ne devons pas baisser les bras!", a lancé Mme Meloni devant le parterre du forum économique, sorte de mini-Davos, s'adressant ainsi aux alliés de Kiev mais aussi à une opinion publique qui est, selon elle, "légitimement inquiète de la guerre".

S'ils réaffirment régulièrement leur forte solidarité, de nombreux gouvernements sont confrontés à des opinions publiques divisées alors que la guerre s'enlise.

Giorgia Meloni a averti que laisser tomber l'Ukraine "n'apportera pas la paix, mais le chaos" et des conséquences économiques "plus graves que ce qu'il en coûte aujourd'hui pour soutenir l'Ukraine".

"Il ne faut pas tomber dans le piège de la propagande russe" en croyant que le sort de l'Ukraine était scellé, a-t-elle averti.

Aider l'Ukraine à se défendre contre son voisin puissant a créé les conditions d'une "impasse" dans la guerre permettant des pourparlers de paix, a-t-elle fait valoir.

Lors de la rencontre avec M. Zelensky, Giorgia Meloni a mis l'accent sur "le caractère central du soutien à l'Ukraine dans l'agenda de la présidence italienne du G7 et l'engagement continu en faveur de la défense légitime de l'Ukraine et d'une paix juste et durable", a indiqué la présidence du Conseil italien.

« Paix juste »

"Je remercie Giorgia et le peuple italien pour leur soutien et leurs efforts conjoints en vue de rétablir une paix juste", a écrit le dirigeant ukrainien sur X à l'issue de l'entretien, postant une vidéo de leur rencontre.

Après une visite en Allemagne, où il a participé à la réunion des soutiens internationaux de Kiev et a rencontré le chancelier Olaf Scholz, M. Zelensky est arrivé vendredi soir à Cernobbio pour plaider sa cause en Italie.

Kiev réclame à ses alliés la levée des restrictions pour lui permettre de frapper en profondeur sur le sol russe des cibles militaires jugées "légitimes", comme des bases aériennes d'où décollent les avions bombardant l'Ukraine.

L'Italie soutient les sanctions contre Moscou et fournit des armes à Kiev, mais est cependant opposée, à l'instar de la Hongrie, à leur usage en dehors du territoire ukrainien, à rebours de la plupart des pays européens.

S'adressant aux entrepreneurs réunis à Cernobbio, M. Zelensky avait cependant assuré vendredi que "l'Italie fait tout ce qu'elle peut pour parvenir à la paix, nous ne lui demandons rien de plus que ce qu'elle fait déjà".

La rencontre de Giorgia Meloni avec M. Zelensky visait à rassurer l'Ukraine sur le soutien continu de l'Italie au moment où l'un des partenaires de sa coalition de droite et d'extrême droite, Matteo Salvini, est farouchement opposé à toute incursion de Kiev en territoire russe.

M. Zelensky a martelé vendredi qu'en aucun cas ces armes ne seraient utilisées pour frapper les civils ou les cibles non militaires, même si "ce sont nos ennemis, parce qu'ils soutiennent la politique de Poutine".

Sur la base aérienne américaine de Ramstein en Allemagne, M. Zelensky avait réitéré vendredi sa demande de pouvoir utiliser les armes à longue portée fournies par ses partenaires "non seulement sur le territoire occupé de l'Ukraine, mais aussi sur le territoire russe".

Pas de cessez-le-feu

Viktor Orban, opposé à l'aide occidentale à l'Ukraine et proche du Kremlin, avait indiqué vendredi qu'il s'entretiendrait "bien sûr" avec le président ukrainien à Cernobbio si l'occasion se présentait, mais finalement aucune rencontre n'a eu lieu.

Lors de leur dernier face-à-face à Kiev début juillet, M. Orban avait appelé M. Zelensky à envisager un "cessez-le-feu rapidement".

Le Hongrois a réitéré ses appels à un cessez-le-feu vendredi, aussitôt rejetés par M. Zelensky. "Beaucoup de gens parlent de cessez-le-feu en ce moment" mais le président russe Vladimir Poutine n'a jamais tenu ses engagements passés de faire taire les armes. A chaque fois, "ils ont recommencé à nous tuer sur la ligne de contact", a-t-il dit.

A la réunion des soutiens internationaux de Kiev en Allemagne, Volodymyr Zelensky a réclamé au contraire à ses alliés "plus d'armes" pour repousser les forces russes, "en particulier dans la région de Donetsk", dans l'est de Ukraine.

 


Atterrissage d'urgence d'un avion indien en Turquie après une alerte à la bombe

Au cours du vol, "un des passagers a écrit sur une serviette qu'il y avait une bombe dans l'avion", avant que l'équipage ne soit prévenu et décide d'opérer un atterrissage d'urgence, a ajouté M. Çiftçi. (AFP)
Au cours du vol, "un des passagers a écrit sur une serviette qu'il y avait une bombe dans l'avion", avant que l'équipage ne soit prévenu et décide d'opérer un atterrissage d'urgence, a ajouté M. Çiftçi. (AFP)
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  • Cité par les médias turcs, le gouverneur de la province d'Erzurum, Mustafa Çiftçi, a indiqué que 247 passagers et membres d'équipage se trouvaient à bord de l'avion
  • Les passagers ont été extraits de l'appareil et fouillés un à un avant d'être conduits à l'intérieur de l'aéroport, et une équipe de démineurs a été dépêchée pour inspecter l'intérieur de l'avion et les bagages en soute

ISTANBUL: Un avion de la compagnie indienne Vistara avec 247 personnes à bord a effectué vendredi un atterrissage d'urgence dans l'Est de la Turquie en raison d'une alerte à la bombe, ont indiqué la compagnie et les autorités locales.

"Le vol UK27 reliant Mumbai à Francfort (BOM-FRA) a été détourné vers la Turquie (aéroport d'Erzurum) pour des raisons de sécurité", a indiqué la compagnie aérienne indienne sur le réseau social X.

Cité par les médias turcs, le gouverneur de la province d'Erzurum, Mustafa Çiftçi, a indiqué que 247 passagers et membres d'équipage se trouvaient à bord de l'avion, et annoncé l'interruption temporaire des décollages et atterrissages à l'aéroport d'Erzurum.

Les passagers ont été extraits de l'appareil et fouillés un à un avant d'être conduits à l'intérieur de l'aéroport, et une équipe de démineurs a été dépêchée pour inspecter l'intérieur de l'avion et les bagages en soute, a précisé le gouverneur.

Au cours du vol, "un des passagers a écrit sur une serviette qu'il y avait une bombe dans l'avion", avant que l'équipage ne soit prévenu et décide d'opérer un atterrissage d'urgence, a ajouté M. Çiftçi.