Le président élu de l’Indonésie considère l’Arabie saoudite comme «principal partenaire» dans la résolution des questions mondiales

Le président élu et ministre de la Défense de l’Indonésie, Prabowo Subianto, s’entretient avec le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, à Djeddah, le 12 juin 2024. (ministère de la Défense)
Le président élu et ministre de la Défense de l’Indonésie, Prabowo Subianto, s’entretient avec le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, à Djeddah, le 12 juin 2024. (ministère de la Défense)
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Publié le Jeudi 13 juin 2024

Le président élu de l’Indonésie considère l’Arabie saoudite comme «principal partenaire» dans la résolution des questions mondiales

  • Djakarta et Riyad travaillent avec d’autres pays musulmans pour mobiliser un soutien international en faveur de la Palestine
  • Le président élu de l’Indonésie, Prabowo Subianto, s’est engagé à accroître les contributions de son pays à l’Unrwa et à envoyer davantage d’équipes médicales à Gaza

DJAKARTA: Prabowo Subianto, le président élu de l’Indonésie, considère l’Arabie saoudite comme un partenaire essentiel dans la résolution des questions mondiales : c’est ce qu’a déclaré son bureau jeudi à la suite d’une rencontre avec le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane. 

M. Subianto occupe le poste de ministre de la Défense jusqu’à son accession à la présidence, qui aura lieu en octobre. Il s’est rendu à Djeddah mercredi après avoir participé en Jordanie à une conférence internationale d’aide à la bande de Gaza. 

Lors de son premier entretien avec le prince héritier saoudien depuis sa victoire aux élections législatives de février, M. Subianto a souligné l’importance de la coopération entre Djakarta et Riyad pour soutenir les efforts de paix internationaux, notamment en Palestine. 

«Pour l’Indonésie, l'Arabie saoudite est un partenaire essentiel dans le dialogue et la résolution des questions régionales et mondiales», a indiqué M. Subianto dans un communiqué du ministère de la Défense. 

«J’ai été témoin de la détermination [du prince héritier] à renforcer le leadership saoudien dans la région, notamment par la promotion de la paix et de la stabilité pour nos frères et sœurs en Palestine. La question de la Palestine nous tient particulièrement à cœur.» 

Au cours de la conférence en Jordanie, M. Subianto s’est engagé à accroître les contributions de l’Indonésie à l’Office de secours et de travaux des nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa) et à envoyer davantage d’équipes médicales à Gaza. Il a également appelé à une solution à deux États pour la Palestine. 

L’Indonésie a toujours soutenu la Palestine et fait partie des pays qui se sont le plus exprimés sur la question palestinienne depuis le début de l’assaut israélien sur Gaza, en octobre dernier. Elle considère que la création d’un État palestinien est prévue par sa constitution, qui appelle à l’abolition du colonialisme. 

L’Indonésie et l’Arabie saoudite font partie d’un comité ministériel constitué en novembre dernier lors du Sommet extraordinaire arabo-islamique et qui tente de mobiliser un soutien international en faveur de l’arrêt immédiat de la guerre menée par Israël contre Gaza. 

«Je compte sur vous pour défendre la paix, la justice et l’humanité pour la Palestine», a souligné M. Subianto au prince héritier lors de leur entretien. 

Le président élu indonésien a exhorté Israël à obéir aux ordres de la Cour internationale de justice et à mettre un terme à son offensive militaire dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza. Il a par ailleurs appelé à un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza assiégée, où plus de 37 000 Palestiniens ont été tués et plus de 80% des personnes contraintes de quitter leur domicile. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Wikipédia défend sa décision de déclarer l'Anti-Defamation League source non fiable sur le conflit israélo-palestinien

Depuis le début de la dernière guerre en Israël, l'ADL fait l'objet d'un examen minutieux en raison de sa définition rigide de l'antisémitisme. (Photo: AFP)
Depuis le début de la dernière guerre en Israël, l'ADL fait l'objet d'un examen minutieux en raison de sa définition rigide de l'antisémitisme. (Photo: AFP)
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  • Dans cette lettre adressée à la fondation Wikimedia, société mère de Wikipédia, l'ADL demande une enquête immédiate sur "cette décision et les motivations qui la sous-tendent"
  • La Fondation Wikimedia a souligné que "contrairement à ce que plusieurs médias ont insinué à tort", l'ADL "reste une source généralement fiable sur Wikipédia". Cependant, elle a précisé que cela ne s'appliquait pas au sujet du conflit israélo-palestinien

LONDRES: Wikipédia a défendu sa décision de classer l'Anti-Defamation League comme source non fiable sur la guerre d'Israël contre les Palestiniens.

L'ADL a critiqué cette décision, accusant Wikipédia de "priver la communauté juive du droit de se défendre contre la haine qui vise notre communauté".

"En tant qu'organisations communautaires de premier plan, nous exprimons notre inquiétude et notre consternation face à la remise en question par Wikipédia de la fiabilité de l'ADL sur des sujets tels que l'antisémitisme et d'autres questions cruciales pour la communauté juive", a déclaré l'ADL.

Plus de 40 organisations juives, dont les Amis américains du Likud, l'American Israel Public Affairs Committee et l'American Zionist Movement, ont signé cette lettre.

Dans cette lettre adressée à la fondation Wikimedia, société mère de Wikipédia, l'ADL demande une enquête immédiate sur "cette décision et les motivations qui la sous-tendent". Elle affirme que la décision de Wikipédia pourrait être utilisée "comme une couverture pour perpétuer l'antisémitisme", ce qui mettrait "toute la communauté en danger".

Cependant, la fondation Wikimedia a publié mercredi une déclaration soutenant la décision de ses rédacteurs et les processus menés par des bénévoles, affirmant qu'ils "garantissent que des informations neutres et fiables sont disponibles pour tous".

"Cette indépendance est essentielle pour garantir que Wikipédia reste neutre et libre de toute partialité institutionnelle. La Fondation n'est pas intervenue, et n'intervient pas, dans les décisions prises par la communauté concernant la classification d'une source," indique le communiqué.

Elle explique que la décision de classer l'ADL comme "généralement peu fiable" a été prise à l'issue d'une discussion ouverte de deux mois à laquelle ont participé 120 volontaires. La discussion et les résultats qui ont conduit à la décision restent accessibles au public.

La Fondation Wikimedia a également souligné que "contrairement à ce que plusieurs médias ont insinué à tort", l'ADL "reste une source généralement fiable sur Wikipédia". Cependant, elle a précisé que cela ne s'appliquait pas au sujet du conflit israélo-palestinien. L'ADL peut être citée dans d'autres domaines, comme la définition de l'antisémitisme, bien que ce soit "avec certaines considérations".

L'ADL a fait l'objet d'un examen approfondi depuis le début de la dernière guerre d'Israël en raison de sa définition rigide de l'antisémitisme, qui a suscité des critiques concernant la décision de l'organisation de classer comme antisémites les manifestations comportant des "chants et des slogans anti-sionistes".

Le PDG de cette organisation centenaire, Jonathan Greenblatt, a été accusé de propager des théories du complot et de comparer à tort les mouvements de protestation des universités américaines à des mandataires de l'Iran.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Royaume-Uni en route vers les urnes et un retour des travaillistes au pouvoir

Une illustration photo prise à Londres le 26 juin 2024 montre le podcast « The Rest is Politics », animé par Alistair Campbell et Rory Stewart, affiché sur un iPhone devant un ordinateur diffusant un extrait d'une séance de questions du Premier ministre dans le Chambre des communes. (AFP)
Une illustration photo prise à Londres le 26 juin 2024 montre le podcast « The Rest is Politics », animé par Alistair Campbell et Rory Stewart, affiché sur un iPhone devant un ordinateur diffusant un extrait d'une séance de questions du Premier ministre dans le Chambre des communes. (AFP)
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  • A travers le pays s'exprime le ras-le-bol face aux listes d'attente interminables dans le système public de santé, ou encore les nids de poule, devenus symbole des maux du Royaume-Uni
  • Surfant sur une légère embellie de la situation économique après une crise du coût de la vie, le chef du gouvernement a fait le pari de convoquer les élections à l'été plutôt qu'à l'automne

LONDRES: Les Britanniques sont appelés aux urnes la semaine prochaine pour des législatives qui laissent augurer une victoire sans appel des travaillistes après 14 ans de règne conservateur secoués par le Brexit, les turbulences économiques et les scandales politiques.

La vingtaine de points d'avance dont bénéficie le Labour depuis des mois dans les sondages laisse peu de place au suspense pour le scrutin du 4 juillet, après une campagne sans éclat, axée autour de l'économie, la santé, l'immigration.

Le travailliste Keir Starmer, ancien avocat et chef du parquet d'origine modeste âgé de 61 ans, s'est appliqué à éviter tout faux-pas au point de sembler manquer d'audace, face au Premier ministre conservateur Rishi Sunak, ancien banquier d'affaires de 44 ans, réputé plus riche que le roi Charles III, à la campagne laborieuse.

A travers le pays s'exprime le ras-le-bol face aux listes d'attente interminables dans le système public de santé, ou encore les nids de poule, devenus symbole des maux du Royaume-Uni.

"Tout s'est dégradé. Je ne vois rien de bien pour le futur dans ce pays", souffle Frank Haslam, un retraité de 70 ans rencontré par l'AFP sur le marché de Bury, ville du nord de l'Angleterre.

Arrivé à la tête du Labour il y a quatre ans, après la débâcle électorale du parti sous la direction du très à gauche Jeremy Corbyn, Keir Starmer a recentré la formation politique, et s'est efforcé de la débarrasser de l'antisémitisme que son prédécesseur est accusé d'avoir laissé prospérer.

Sérieux voire austère, loin de susciter l'enthousiasme d'un Tony Blair en 1997, il promet le "changement" après le "chaos et la division" semés selon lui par les conservateurs, au pouvoir depuis 2010, avec cinq premiers ministres successifs.


Meloni dénonce l'«oligarchie» qui attribue les postes clés de l'UE

La Première ministre italienne Giorgia Meloni assiste à une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban au Palazzo Chigi à Rome, le 24 juin 2024. (Photo de Tiziana FABI / AFP)
La Première ministre italienne Giorgia Meloni assiste à une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban au Palazzo Chigi à Rome, le 24 juin 2024. (Photo de Tiziana FABI / AFP)
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  • Les élections européennes ont permis aux droites radicales de gagner du terrain et Mme Meloni, exclue des négociations, entend revendiquer ce résultat pour peser davantage sur les choix du futur exécutif à Bruxelles
  • Mme Meloni, dont les relations avec le président français sont notoirement tendues, a critiqué «les classes dirigeantes européennes»

ROME: La cheffe du gouvernement italien ultraconservateur Giorgia Meloni a dénoncé mercredi "l'oligarchie" des six dirigeants européens ayant conclu un accord la veille sur les postes clés de l'UE, estimant qu'il ne respecte pas la volonté exprimée par les citoyens pendant les élections européennes.

Ces six dirigeants, dont le Français Emmanuel Macron et l'Allemand Olaf Scholz, appartiennent à La "grande coalition" de la droite (PPE), des sociaux-démocrates (S&D) et des centristes (Renew Europe),

Ils se sont entendus sur trois postes clés (ou "top jobs") de l'UE, soutenant la désignation de l'Allemande Ursula von der Leyen pour un deuxième mandat à la tête de la Commission européenne, du Portugais Antonio Costa nouveau aux fonctions de président du Conseil européen et de la cheffe du gouvernement estonien, Kaja Kallas, à celles de responsable de la diplomatie.

Les élections européennes ont permis aux droites radicales de gagner du terrain et Mme Meloni, exclue des négociations, entend revendiquer ce résultat pour peser davantage sur les choix du futur exécutif à Bruxelles.

S'adressant aux députés italiens à la veille du sommet européen prévu pour jeudi et vendredi à Bruxelles, la cheffe du gouvernement a fustigé "ceux qui soutiennent que les citoyens ne sont pas assez sages pour prendre certaines décisions et que l'oligarchie est au bout du compte la seule forme acceptable de démocratie".

"Nous sommes convaincus que le peuple a toujours raison et que tout dirigeant doit suivre les indications qui arrivent des citoyens", a-t-elle poursuivi.

Elle a jugé "surréaliste" un précédent sommet informel des 27, le premier à avoir eu lieu après les élections, assurant que "certains se sont présentés avec déjà des propositions de noms pour les postes clés (...) sans même faire semblant de vouloir entamer une discussion sur le message provenant des citoyens avec leur vote".

Mme Meloni, dont les relations avec le président français sont notoirement tendues, a également critiqué "les classes dirigeantes européennes (...) tentées de mettre la poussière sous le tapis, comme si de rien n'était".

Fratelli d'Italia (FDI), le parti post-fasciste de Mme Meloni, a réalisé un très bon score aux européennes avec environ 28% des voix obtenues mais son groupe politique au Parlement européen, les Conservateurs et réformistes européens (ECR, droite radicale et extrême droite), reste marginalisé par l'accord sur les "top jobs".

L'un de ses deux vice-Premiers ministres, Antonio Tajani, le chef de Forza Italia (FI) qui est membre du PPE, a en revanche assuré mercredi que ses élus soutiendraient le partage des postes clés proposé.

"Nous voterons oui (...), je ne pense pas que l'Italie puisse voter non", a-t-il dit.