Trump risque l'infamie d'une deuxième procédure de destitution

Un petit groupe de manifestants manifestent près de la Trump Tower le 7 janvier 2021 à Chicago, Illinois. Ils ont appelé à la destitution du président Donald Trump de ses fonctions après qu'une foule pro-Trump ait pris d'assaut le bâtiment du Capitole à Washington. (AFP)
Un petit groupe de manifestants manifestent près de la Trump Tower le 7 janvier 2021 à Chicago, Illinois. Ils ont appelé à la destitution du président Donald Trump de ses fonctions après qu'une foule pro-Trump ait pris d'assaut le bâtiment du Capitole à Washington. (AFP)
Short Url
Publié le Samedi 09 janvier 2021

Trump risque l'infamie d'une deuxième procédure de destitution

  • Un texte de mise en accusation («impeachment»), rédigé par des élus démocrates à la Chambre des représentants, reproche au président républicain d'avoir «délibérément fait des déclarations» qui ont encouragé l'invasion du bâtiment du Congrès
  • L'article de mise en accusation affirme aussi que Donald Trump a «gravement mis en danger la sécurité des Etats-Unis et de ses institutions de gouvernement»

WASHINGTON : Donald Trump pourrait se retrouver dès lundi sous le coup d'une seconde procédure de destitution, un développement sans précédent historique, alors qu'il ne montrait samedi aucun signe de vouloir démissionner ou se mettre en retrait après les violences du 6 janvier au Capitole.

Un texte de mise en accusation («impeachment»), rédigé par des élus démocrates à la Chambre des représentants, reproche au président républicain d'avoir «délibérément fait des déclarations» qui ont encouragé l'invasion du bâtiment du Congrès par ses partisans.

Réunis par Donald Trump pour manifester contre la certification par le Congrès de la victoire de Joe Biden à la présidentielle, ils avaient ensuite fait irruption pendant la séance parlementaire. Des événements jamais vus à Washington et au cours desquels cinq personnes sont mortes, dont un policier.

L'article de mise en accusation affirme aussi que Donald Trump a «gravement mis en danger la sécurité des Etats-Unis et de ses institutions de gouvernement».

La décision de lancer cette nouvelle procédure de destitution («impeachment») reviendra une fois de plus à la puissante présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi. Elle a promis d'agir si le président républicain ne démissionnait pas immédiatement.

«Il est fou, déséquilibré et dangereux. Il doit partir», a-t-elle martelé, allant jusqu'à s'entretenir le chef d'Etat-major de l'armée américaine pour s'assurer que Donald Trump ne puisse pas utiliser les codes nucléaires.

Plus isolé que jamais

Reclus à la Maison Blanche, Donald Trump aurait fait savoir à ses proches qu'il n'avait aucune intention de démissionner, selon le New York Times samedi.

Même dans le camp républicain, certains élus ont semblé ouverts à la possibilité d'un nouvel «impeachment». Le sénateur Ben Sasse a ainsi affirmé qu'il examinerait les chefs d'accusation si la Chambre ouvrait une procédure de destitution.

Sans se prononcer sur une potentielle «destitution», une autre élue républicaine a appelé au départ de Donald Trump. 

«Je veux qu'il démissionne. Je veux le voir partir. Il a causé assez de dégâts», a déclaré la sénatrice modérée Lisa Murkowski. 

Plus isolé que jamais, alors que deux membres de son gouvernement ont démissionné, le milliardaire républicain qui s'est vu priver vendredi soir de son canal de communication favori, Twitter, n'a donné aucun signe de vouloir se faire discret. 

«Nous ne serons pas réduits au silence», a-t-il répliqué après la suspension permanente de son compte Twitter via le compte officiel POTUS (Président des Etats-Unis), à l'attention des «75 millions de patriotes» qui ont voté pour lui.

Donald Trump a même évoqué des représailles contre le réseau social qui «interdit la liberté d'expression» et le possible lancement de sa propre plateforme dans un futur proche, à travers une série de messages immédiatement retirés par Twitter.

«Museler la liberté d'expression est dangereux», a appuyé samedi le secrétaire d'Etat Mike Pompeo, fidèle de Donald Trump.

Infamie d'un deuxième «impeachment

Au pouvoir depuis 2017, Donald Trump a déjà été visé au Congrès par une infamante procédure de destitution, ouverte par Nancy Pelosi fin 2019 sous l'accusation d'avoir demandé à un pays étranger, l'Ukraine, d'enquêter sur son rival Joe Biden. Il avait été acquitté au Sénat, à majorité républicaine, début 2020.

Pour que la nouvelle procédure de destitution aboutisse, il faudrait que le milliardaire républicain soit jugé coupable par les deux tiers du Sénat, ce qui n'a aucune chance de se produire avant la prestation de serment de son successeur Joe Biden, le 20 janvier.

Le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a d'ailleurs fait circuler un mémo stipulant qu'avec les règles actuelles du Sénat, aucun procès pour destitution ne pourrait avoir lieu avant l'investiture du président élu, à moins que la totalité des sénateurs n'autorisent une telle procédure. 

Reste que le lancement d'un second «impeachment», laisserait une marque indélébile sur le bilan de Donald Trump: aucun président américain n'a subi ce déshonneur.

Le sénateur républicain Lindsey Graham, un proche de Donald Trump, a de son côté mis en garde contre une telle démarche qui risquerait de «détruire encore plus le pays», demandant à Joe Biden d'intervenir.

«J'espère que vous ferez usage de votre pouvoir pour arrêter ça avant qu'il soit trop tard», a-t-il ajouté, s'adressant directement à M. Biden, lors d'une intervention sur Fox News.

Se posant en pacificateur d'un pays ébranlé par les événements du Capitole, le président élu s'est bien gardé de prendre position sur cette question de l'impeachment. C'est au Congrès de décider, a-t-il dit.

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.