Vol d'un Banksy à Paris en 2019: la valeur des graffitis en question devant le tribunal

Un document photographié publié par le Centre Pompidou le 4 septembre 2019 montre une œuvre représentant un rat masqué par le street-artiste britannique Banksy au dos d'un panneau de stationnement à Paris (Photo, AFP).
Un document photographié publié par le Centre Pompidou le 4 septembre 2019 montre une œuvre représentant un rat masqué par le street-artiste britannique Banksy au dos d'un panneau de stationnement à Paris (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 11 juin 2024

Vol d'un Banksy à Paris en 2019: la valeur des graffitis en question devant le tribunal

  • Le célèbre artiste de rue britannique aurait ainsi voulu éviter que d'autres ne s'approprient ou tirent profit de son oeuvre
  • Ce n'est pas la première fois que la justice française se penche sur un vol d'une oeuvre de Banksy

PARIS: Les graffitis peuvent-ils valoir des fortunes ou n'ont-ils "aucune valeur", comme le professent certains puristes du "street art"? La justice française s'est penché lundi sur ces questions, à travers le cas d'un homme jugé pour le vol en 2019 d'une oeuvre de Banksy peinte au dos d'un panneau de signalisation.

Pour le prévenu, Mejdi R., 38 ans, un artiste musicien qui reconnaît sa participation aux faits, "les graffitis dans la rue n'ont aucune valeur".

Et s'il a volé ce dessin, tagué au dos d'un gros panneau indiquant l'entrée d'un parking, en plein centre de Paris, c'était à la demande de son auteur, a affirmé le trentenaire devant le tribunal.

Le célèbre artiste de rue britannique aurait ainsi voulu éviter que d'autres ne s'approprient ou tirent profit de son oeuvre et aussi "dénoncer l'hypocrisie du système capitaliste qui dit quelle œuvre a une valeur et laquelle n'en a pas".

Le prévenu estime donc avoir non pas "volé un bien culturel", mais uniquement "participé à la dégradation d'une plaque de métal". Mais il ne peut avancer aucune preuve d'une demande que lui aurait adressée Banksy en ce sens - ce qui est normal selon lui puisque l'artiste tient à son anonymat.

Équipe 

Mejdi R. dit avoir agi avec une "équipe" envoyée par Banksy lui-même, équipe qui serait ensuite repartie vers l'Angleterre avec l'oeuvre, représentant un rat muni d'un cutter.

Le prévenu, qui dit avoir déjà rencontré Banksy et être son "ami", affirme n'avoir rien reçu en retour pour son "aide".

Pour le représentant du parquet Pierre-Alain Abadia, la thèse d'un vol commandité par l'artiste ne repose sur aucun élément objectif et a même été démentie par Banksy, via un attaché de presse.

Ce n'est pas la première fois que la justice française se penche sur un vol d'une oeuvre de Banksy: en juin 2022, huit hommes avaient été condamnés à Paris à des peines de six mois avec sursis à deux ans de prison ferme pour avoir volé ou transporté jusqu'en Italie une porte du Bataclan ornée d'une peinture de l'artiste britannique, en hommage aux victimes des attentats 13 novembre 2015.

Dans cette nouvelle affaire, l'accusation a requis 18 mois de prison dont 10 avec sursis et 50.000 euros d'amende. Le tribunal correctionnel de Paris rendra sa décision le 19 juin.


Fashion Week: le grand show de Vogue s'attaque à la place Vendôme

Le mannequin américain Kendall Jenner (Photo, AFP).
Le mannequin américain Kendall Jenner (Photo, AFP).
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  • Sur la scène, plus de 500 participants sont attendus pour ce défilé inédit
  • La liste n'est pas connue mais la vidéo promotionnelle laisse voir les tops Gigi Hadid, Kendall Jenner, l'actrice Isabelle Huppert sur la ligne de départ

 

PARIS: Le Vogue World, un des grands événements mode de l'année qui se déroule dimanche place Vendôme, prévoit une parade des plus grands créateurs français sur le thème du sport et une concentration inédite de stars sur le pavé parisien.

Le show, à l'initiative du magazine de mode, appareillera un sport (cyclisme, gymnastique, tennis, taekwondo, escrime, breakdance…) à un thème lié à une décennie de mode française depuis 1924, date des derniers jeux organisés dans la Ville Lumière.

Sur la scène, plus de 500 participants sont attendus pour ce défilé inédit, qui verra les plus grand noms de la mode parisienne réunis le temps d'une soirée, d'Olivier Rousteing pour Balmain en passant par Pharrell Williams pour Louis Vuitton, Marine Serre ou encore Simon Porte Jacquemus.

A listers

La liste n'est pas connue mais la vidéo promotionnelle laisse voir les tops Gigi Hadid, Kendall Jenner, l'actrice Isabelle Huppert sur la ligne de départ ou dans des gymnases parisiens.

Côté production, la direction artistique a été confiée entre autres à la Française Carine Roitfeld, au styliste Ib Kamara et au conservateur du Palais Galliera, le musée parisien de la mode, Alexandre Samson.

On imagine qu'il y aura beaucoup de danse, après le recrutement pour la direction des chorégraphies de Parris Goebel, danseuse et chorégraphe néo-zélandaise, notamment du show de Rihanna au SuperBowl.

Arrivée à Paris pour le premier défilé surprise de son compagnon le rappeur Rocky ASAP, Rihanna, nouvelle égérie Dior Parfum, pourrait faire une apparition, comme Kate Moss, l'acteur Robert Pattinson ou le Colombien Maluma, superstar en Amérique latine.

Avec 800 places assises, dont une majorité réservée à des célébrités, l'événement reste ultra-sélectif et le grand public devra se contenter de le suivre sur un livestream dès 21H00 (19H00 GMT).

Vogue World s'est engagé à faire un don significatif sur une partie des recettes et à verser un million d'euros au Secours populaire.

 


Dries Van Noten fait ses adieux aux podiums et au monde de la mode

Le créateur de mode belge Dries Van Noten salue le public après avoir présenté les créations de Dries Van Noten pour la collection de prêt-à-porter féminin automne-hiver 2024/2025 dans le cadre de la Semaine de la mode de Paris, à Paris, le 28 février 2024. (Photo Julien de Rosa AFP)
Le créateur de mode belge Dries Van Noten salue le public après avoir présenté les créations de Dries Van Noten pour la collection de prêt-à-porter féminin automne-hiver 2024/2025 dans le cadre de la Semaine de la mode de Paris, à Paris, le 28 février 2024. (Photo Julien de Rosa AFP)
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  • Unanimement respecté, celui qu'on surnomme le «maître flamand de la mode» avait pris tout le monde par surprise en annonçant sa décision au printemps
  • Seule condition posée avant son départ: que le groupe reste à Anvers, loin des paillettes et du brouhaha du monde de la mode. Le groupe Puig qui a pris une participation majoritaire dans la griffe en 2018 a donné son accord

PARIS : Un grand nom de la mode tire sa révérence: le Belge Dries Van Noten présente samedi soir son tout dernier défilé, après quarante ans de carrière où il a imposé son style, mélange d'audace, de sophistication et de poésie.

Rares sont les créateurs de mode à prendre leur retraite à 66 ans, en forme, comme il l'a confié récemment au New York Times, et avec une entreprise en bonne santé.

Unanimement respecté, celui qu'on surnomme le «maître flamand de la mode» avait pris tout le monde par surprise en annonçant sa décision au printemps.

«Je sens qu'il est temps de laisser la place à une nouvelle génération de talents pour apporter leur vision à la griffe», avait-il écrit dans une lettre ouverte. Et d'évoquer l'envie de profiter «de toutes les choses pour lesquelles» il n'a «jamais eu le temps».

Une décision difficile d'autant plus que la marque -- vêtements, accessoires, parfums -- continuera à vivre sans lui. «Que se passera-t-il après, avec mon nom ? «, dit-il dans le NYTimes.

«Après ce défilé homme, j'aurai une autre adresse email. Je ne serai plus jamais @driesvannoten. Il me faut aussi trouver un nouveau nom sur Instagram car l'actuel est mon nom et aussi celui de la marque. C'est une situation étrange, et ça je ne l'avais pas imaginé», souligne-t-il, ému.

Rien n'a filtré sur ce défilé printemps-été 2025 qui se déroule à La Courneuve, au nord de Paris, mais devrait plus que jamais célébrer le style Dries Van Noten: des vêtements taillés à la perfection, des chocs de couleurs et des rasades de tissus et d'imprimés.

- Anvers, et contre tout -

«Je suis un jardinier, donc automatiquement les fleurs, ça revient partout: les fleurs symboliques, simplement leurs couleurs, ou bien les fleurs réelles», expliquait-il à l'AFP en 2014.

Fin février à Paris, où il défile depuis 1993, il s'était distingué avec une collection femme marquée par une touche de rêve en couleurs pastel et silhouettes amples comme des vêtements de nuit et des sacs doux comme des peluches, le tout présenté dans un chantier de construction parisien.

Les collections qui suivront, dont celle pour femme attendue en septembre, seront réalisées par l'équipe de son studio avec qui il travaille depuis des années.

Seule condition posée avant son départ: que le groupe reste à Anvers, loin des paillettes et du brouhaha du monde de la mode. Le groupe Puig qui a pris une participation majoritaire dans la griffe en 2018 a donné son accord.

Installé depuis les années 1980, Dries Van Noten a présenté sa première collection à Londres, en 1986, avec le groupe des «Six d'Anvers» (Dirk Bikkembergs, Ann Demeulemeester, Dirk Van Saene, Walter Van Beirendonck et Marina Yee), aujourd'hui encore synonyme d'avant-garde.

Fils et petit-fils de tailleurs, il a ouvert sa première boutique en 1989 dans la capitale mondiale du diamant. La griffe s'appuie désormais sur 500 points de vente à travers le monde.

«Le point de départ d'une collection peut être très littéral ou bien abstrait: une peinture, une couleur, la pensée de quelqu'un, tout finalement...», expliquait-il à l'AFP en 2014, confiant s'être  beaucoup nourri de ses voyages, notamment l'Inde, et de l'art, avec une collection restée dans les annales inspirée de l'oeuvre du peintre Francis Bacon en 2009.


Temps forts de l'exposition «I'm Still Alive» de l'artiste Maisara Baroud

L'exposition « I'm Still Alive » est présentée à la galerie Zawyeh à Ramallah. (Fourni)
L'exposition « I'm Still Alive » est présentée à la galerie Zawyeh à Ramallah. (Fourni)
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  • Cette exposition présente des artistes, dont Mohammad Sabaaneh, qui recréent les œuvres de Baroud à Ramallah
  • « Déclarer que Maisara est toujours en vie, c'est affirmer que nous sommes tous vivants aussi », a indiqué Mohammad Sabaaneh dans un communiqué

DUBAÏ : Voici trois extraits de l'exposition « I'm Still Alive » de Maisara Baroud, qui se tient à la galerie Zawyeh à Ramallah jusqu'au 23 juin.

I'm Still Alive No. 1

(fournie)
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Au début de l'assaut militaire israélien contre sa ville natale de Gaza, l'artiste Maisara Baroud a perdu sa maison et son atelier. Il s'est alors mis à tenir un journal, qu'il continue de remplir à mesure que la violence dévastatrice se poursuit, « pour dire à ses amis qu'il est toujours en vie ». Cette exposition présente des artistes, dont Mohammad Sabaaneh, qui recréent les œuvres de Baroud à Ramallah.

I'm Still Alive No. 3

(fournie)
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« Déclarer que Maisara est toujours en vie, c'est affirmer que nous sommes tous vivants aussi », a indiqué Mohammad Sabaaneh dans un communiqué. « Pour ne pas devenir neutres dans cette guerre génocidaire qui vise et anéantit les Palestiniens physiquement et spirituellement, nous avons décidé de participer à la refonte des peintures de Maisara à Ramallah, en jouant le même rôle qu'un prisonnier qui fait sortir clandestinement les peintures d’un acolyte de sa geôle ».

I'm Still Alive No. 5

(fournie)
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Le 23 juin, les œuvres de Baroud seront effacées des murs, « soulignant l'impermanence du projet et la nature transitoire de la guerre, dans l'espoir que le cauchemar de l'occupation prenne fin un jour, car « aucune condition n'est perenne », ont souligné les organisateurs. L'exposition est un hommage à Baroud et aux Palestiniens de Gaza. 

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com