PARIS: Trois jeunes Moldaves, soupçonnés d'être les auteurs à Paris de tags représentant des cercueils avec l'inscription "Soldat français en Ukraine", ont été inculpés par la justice française qui les a laissés libres, a indiqué mardi le parquet, contacté par l'AFP.
Ces Moldaves, nés en 2001, 2004 et 2006, avaient été interpellés dans la capitale française près du ministère de la Transformation et de la Fonction publique dans la nuit de vendredi à samedi avec des aérosols et des pochoirs, puis placés en garde à vue.
La veille, huit tags de cercueils et trois autres de mots écrits en alphabet cyrillique avaient été découverts sur des façades d'immeubles de la capitale.
Le parquet de Paris a ouvert lundi une information judiciaire pour dégradations en réunion, notamment sur un bien d'utilité publique, et association de malfaiteurs délictuelle.
Selon le ministère public, le juge d'instruction saisi les a finalement mis en examen lundi pour dégradation légère en réunion, un délit passible de 15.000 euros d'amende et d'un travail d'intérêt général, et placés sous le statut plus favorable de témoin assisté pour l'association de malfaiteurs.
Le magistrat instructeur "a considéré que les faits reprochés aux mis en examen constituent des tags (...) ayant causé un dommage léger, le mobile politique ne pouvant être pris en compte dans l'appréciation du dommage", a rapporté le parquet.
Cette qualification "empêche le placement sous contrôle judiciaire ou détention provisoire des intéressés", qui ont "donc été laissés libres", a ajouté la même source.
Samedi soir, une source policière avait indiqué que l'enquête visait à "préciser leurs motivations avec une nouvelle suspicion d'ingérence étrangère". "La piste d'une ingérence étrangère n'est pas écartée à ce stade", avait aussi précisé le parquet.
Le ministre moldave des Affaires étrangères, Mihai Popsoi, a "fermement condamné cet incident" sur X, évoquant "une stratégie hybride pour nuire à notre image internationale".
Ces tags font écho à plusieurs autres affaires récentes, qui ont connu un fort retentissement médiatique.
Début juin, trois autres hommes de nationalité étrangère avaient été soupçonnés d'avoir déposé des cercueils au pied de la tour Eiffel, mais ils n'ont pas été mis en examen à ce stade - ils ont été placés sous le statut plus favorable de témoin assisté.