Bulletins volatilisés, radiations «abusives»... LFI dénonce des «irrégularités» aux européennes

Manon Aubry, candidate du parti de gauche "La France Insoumise" (LFI) aux élections européennes et députée européenne (Photo, AFP ).
Manon Aubry, candidate du parti de gauche "La France Insoumise" (LFI) aux élections européennes et députée européenne (Photo, AFP ).
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Publié le Dimanche 09 juin 2024

Bulletins volatilisés, radiations «abusives»... LFI dénonce des «irrégularités» aux européennes

  • Le coordinateur national des Insoumis, Manuel Bompard, a ainsi fait savoir sur X que les bulletins de sa candidate Manon Aubry «n'étaient pas disposés sur les tables de vote»
  • Ce genre de message d'alerte a fleuri sur les comptes de la plupart des dirigeants du mouvement

PARIS: Le scrutin des européennes en France a été marqué dimanche par des accusations d'irrégularités, très rares dans l'histoire électorale, émises en temps réel pendant le vote par plusieurs élus de La France insoumise, ces derniers pointant des "dysfonctionnements" dans plusieurs bureaux de vote, suscitant les critiques d'autres camps.

Bulletins non disposés sur les tables ou légèrement déchirés, radiations "abusives" des listes électorales, bureaux déplacés... Les critiques se sont multipliées sur les réseaux sociaux tout au long de la journée de dimanche, alors que les Français étaient appelés aux urnes.

Le coordinateur national des Insoumis, Manuel Bompard, a ainsi fait savoir sur X que les bulletins de sa candidate Manon Aubry "n'étaient pas disposés sur les tables de vote" à Domont dans le Val-d'Oise, photos à l'appui.

"Il a fallu une intervention de notre part pour les mettre en place", a ajouté le député des Bouches-du-Rhône, lançant un appel à ses sympathisants: "Soyez vigilants et alertez-nous de tous les dysfonctionnements!".

Ce genre de message d'alerte a fleuri sur les comptes de la plupart des dirigeants du mouvement, dans le sillage du leader Jean-Luc Mélenchon, qui a souhaité ces derniers jours que LFI "déclenche une commission d'enquête sur le déroulement des élections en France".

«Gardez les yeux ouverts»

"Gardez les yeux ouverts. Accomplissez votre devoir civique dans la vigilance. Signalez tous dysfonctionnements ou irrégularités", a ainsi relayé dimanche sur X la cheffe des députés LFI Mathilde Panot.

La situation à Toulouse a notamment cristallisé les critiques, le député de Haute-Garonne François Piquemal déplorant dans la matinée une "pagaille électorale" localement. Plus particulièrement ciblé par LFI: le déplacement géographique de certains bureaux, sans indication suffisamment claire pour les électeurs.

Interrogé par l'AFP, l'adjoint au maire chargé des élections, Sacha Briand, a assuré que le vote se déroulait "parfaitement" dans la ville rose, expliquant qu'un seul des 277 bureaux de vote a ouvert en retard, à 09h30; en raison d'un problème de clé dans une école.

"Il y a eu un regroupement de certains bureaux de vote, nous avons envoyé un courrier à chaque électeur, pour les prévenir. Et une information a été apposée devant les anciens bureaux de vote", a-t-il ajouté.

Dans le Val-d'Oise, le député Aurélien Taché, soutien de LFI, a lui affirmé avoir été radié des listes électorales, se disant "un petit peu surpris" de ne pas avoir été prévenu et annonçant "engager une action judiciaire pour être réintégré".

 

- "Méthodes de Trump" -

 

La mairie de Cergy a répondu qu'en effet Aurélien Taché avait été radié le 6 mai 2022 mais que cela faisait suite à "un rattachement dans une autre commune".

"Un député de la République s'inspire des méthodes de Trump pour jeter le discrédit sur la démocratie en France", a déploré le maire socialiste de Montpellier.

Le sujet des radiations a également été brandi en Essonne par la députée Farida Amrani, celle-ci alertant sur le cas de "plus de 50 personnes, radiées abusivement par le maire d'Évry-Courcouronnes" et qui se trouvaient au tribunal d'instance, "certaines depuis 10H00, pour être réintégrées".

A l'autre bout de l'échiquier politique, le Rassemblement national a lui aussi épinglé un "grave incident" dans une commune du Pas-de-Calais, où l'absence de bulletins au nom de la tête de liste RN Jordan Bardella a retardé l'ouverture d'un bureau de Courcelles-lès-Lens.

"Il est impossible de croire à un manquement involontaire de la part de la municipalité d'extrême gauche, entièrement responsable de cette situation", a lancé le délégué départemental et sénateur RN Christopher Szczurek, promettant une plainte.

Mais l'essentiel des accusations émanait bien du mouvement de Jean-Luc Mélenchon: samedi encore, il avait évoqué "des dizaines de remontées" au sujet de "professions de foi non distribuées", quand d'autres figuraient "en double ou en triple dans une même enveloppe".

Ces dénonciations de possibles irrégularités, rarissimes à l'échelle nationale en France, avaient été décrites comme "un dérapage incompréhensible" par son ancien allié socialiste Olivier Faure en début de semaine, qui avait jugé "dramatique" de laisser croire à une "manipulation" dirigée contre les Insoumis.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.