RIYAD: Le journaliste indépendant palestinien Saif Kwasmi a été attaqué, mercredi, par une foule de jeunes Israéliens lors d’une prétendue «marche des drapeaux» pour commémorer la Journée de Jérusalem organisée par des nationalistes juifs.
M. Kwasmi couvrait la manifestation commémorant la prise par Israël du secteur est de la ville lors de la guerre israélo-arabe de 1967.
Dans une vidéo, qui aurait été prise par M. Kwasmi lui-même, on voit un groupe de jeunes hommes juifs lui crier dessus avant de lui asséner des coups de pied et de poing.
Le photographe de l’AFP Hazem Bader a pris certaines des images les plus saisissantes de l’attaque. Sur l’une d’entre elles, M. Kwasmi, vêtu d’une veste de presse, affronte la foule. Une autre image le montre se tenant la tête de douleur alors qu’il est allongé sur le sol.
Une vidéo filmée à proximité des lieux montre la police israélienne intervenant violemment pour mettre fin à l’attaque.
Des milliers de nationalistes d’extrême droite ont défilé dans la vieille ville, provoquant habitants et commerçants, au milieu d’une forte présence policière.
Les agitateurs ont scandé des slogans haineux, notamment «nous allons brûler vos villages», «tous les Arabes peuvent aller se faire voir» et «Mahomet est mort», en référence au prophète de l’islam.
Des ministres israéliens d’extrême droite ont également participé à l’événement.
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a déclaré lors de la marche: «Nous envoyons un message au Hamas. Jérusalem est à nous. La porte de Damas est à nous. L’esplanade des Mosquées est à nous.» Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a pris des selfies avec les manifestants.
Les extrémistes israéliens ont gagné en audace ces dernières années après que certains de leurs membres ont intégré le gouvernement.
Beaucoup d’entre eux souhaitent annexer la Cisjordanie et Gaza dans le cadre de leurs ambitions d’établir le Grand Israël.
L’occupation israélienne en Cisjordanie est considérée comme illégale par la communauté internationale et les colonies illégales dans le territoire palestinien ont été condamnées à grande échelle.
En avril, M. Kwasmi a déclaré avoir été arrêté et agressé par la police israélienne alors qu’il se trouvait dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa.
«Lorsque nous étions à Bab al-Silsila [porte de l’enceinte de la mosquée], les deux policiers antiterroristes qui m’escortaient et un agent de la police des frontières m’ont pris à part et ont commencé à m’agresser. L’agent de la police des frontières m’a donné une claque sur la nuque», a-t-il déclaré au Comité pour la protection des journalistes.
«Ils m’ont obligé à faire face à un mur pendant que les agents de sécurité me frappaient et me traitaient de journaliste du Hamas.»
Israël est engagé dans une guerre dévastatrice avec le Hamas à Gaza, promettant de détruire le groupe qui a attaqué les colonies israéliennes près de l’enclave palestinienne le 7 octobre 2023, tuant environ 1 200 personnes et prenant en otage plus de 200 autres.
Mercredi, le ministère de la Santé de Gaza a rapporté que 36 586 Palestiniens étaient morts depuis le début de la guerre.
Les négociations intermittentes pour un cessez-le-feu et la libération des otages n’ont pas porté leurs fruits. Le président américain, Joe Biden, allié d’Israël, a fait porter la responsabilité du statu quo à la fois au Hamas et à Israël. Il a accusé notamment le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, de prolonger la guerre pour son intérêt personnel.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com