Israël bombarde la bande de Gaza du nord au sud

Des bombardements meurtriers ont frappé la ville de Gaza, dans le nord, et le camp palestinien de Bureij, dans le centre du territoire. (AFP).
Des bombardements meurtriers ont frappé la ville de Gaza, dans le nord, et le camp palestinien de Bureij, dans le centre du territoire. (AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 05 juin 2024

Israël bombarde la bande de Gaza du nord au sud

  • Des bombardements aériens et des tirs d'artillerie israéliens ont visé mardi la bande de Gaza du nord au sud, des puissances occidentales et arabes exhortant Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas à accepter le dernier plan de cessez-le-feu
  • Les exigences contradictoires des deux camps semblent cependant vouer à l'échec ce plan présenté vendredi par le président américain, Joe Biden, après bientôt huit mois de guerre

RAFAH: Des bombardements aériens et des tirs d'artillerie israéliens ont visé mardi la bande de Gaza du nord au sud, des puissances occidentales et arabes exhortant Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas à accepter le dernier plan de cessez-le-feu.

Les exigences contradictoires des deux camps semblent cependant vouer à l'échec ce plan présenté vendredi par le président américain, Joe Biden, après bientôt huit mois de guerre.

Israël a promis d'éliminer le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza et auteur le 7 octobre d'une attaque d'une ampleur inédite sur son sol, tandis que le mouvement palestinien exige un "cessez-le-feu permanent", comme l'a encore rappelé mardi un responsable du Hamas palestinien à Beyrouth.

Près d'un mois après le début d'une offensive terrestre sur Rafah, une ville frontalière avec l'Egypte dans le sud du territoire palestinien assiégé, présentée par Israël comme l'étape finale de sa guerre contre le Hamas, les combats se poursuivent à travers la bande de Gaza.

Des frappes aériennes ont visé l'est et le centre de Rafah, selon des témoins et un responsable local.

Des bombardements meurtriers ont frappé la ville de Gaza, dans le nord, et le camp palestinien de Bureij, dans le centre du territoire.

L'armée israélienne a dit mardi soir qu'elle attaquait, avec des avions et des forces terrestres, des "cibles terroristes" dans le secteur d'al-Bureij.

« Plus que catastrophique »

Le plan présenté par Joe Biden, proposé selon lui par Israël, prévoit un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages, notamment des femmes et des malades, et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Ce plan vise à établir un cessez-le-feu "permanent" dans une phase ultérieure, à condition que le Hamas "respecte ses engagements", selon M. Biden.

Le président français Emmanuel Macron a appelé mardi le Hamas à accepter la proposition de M. Biden, selon l'Elysée.

Le Qatar, un des pays médiateurs, a dit mardi attendre "une position claire" d'Israël, qui a semblé prendre ses distances avec ce plan. Il a aussi souligné que le Hamas n'y avait pas répondu.

Une source qatarie a dit en outre que le chef de la CIA William Burns retournait à Doha pour "continuer à oeuvrer avec les médiateurs à conclure un accord" de cessez-le-feu.

Mardi soir, le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé que le cabinet de guerre était réuni, sans donner plus de détails.

Dénonçant une situation à Gaza "plus que catastrophique", le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme Volker Türk a dit soutenir ce plan de cessez-le-feu, comme la veille les pays du G7.

Ce plan "conduirait à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la libération de tous les otages, à une augmentation importante et sur la durée de l'aide humanitaire distribuée à Gaza (...) en assurant les intérêts sécuritaires d'Israël et la sécurité des civils gazaouis", selon un communiqué du G7.

Sous une très forte pression de son opinion publique et de ses alliés d'extrême droite, M. Netanyahu a réaffirmé, après l'annonce du plan, son intention de "détruire" le Hamas et d'obtenir la libération de "tous les otages" enlevés le 7 octobre, avant un cessez-le-feu.

Israël, encore traumatisé par cette attaque, a appris lundi la mort de quatre otages, probablement tués pendant les combats dans le secteur de Khan Younès et dont les corps sont toujours aux mains du Hamas, selon l'armée.

Lundi, des centaines de manifestants rassemblés à Tel-Aviv avaient accusé le gouvernement d'avoir "abandonné" les otages.

Un cessez-le-feu « immédiatement »

"J'exhorte toutes les parties à aboutir immédiatement à un accord pour parvenir à un cessez-le-feu et libérer les otages (...) tout retard coûte chaque jour des vies", a déclaré mardi l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland.

L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.194 personnes du côté israélien, en majorité des civils tués le 7 octobre, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Sur les 251 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 120 sont toujours détenues à Gaza, dont 41 sont mortes selon l'armée israélienne.

En représailles, Israël a déclaré la guerre au Hamas, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son armée a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'ici 36.550 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui recense mardi 71 personnes tuées en 24H.

Les forces israéliennes sont entrées le 7 mai à Rafah, poussant un million de personnes à fuir, et ont pris depuis le contrôle de secteurs stratégiques, comme le passage frontalier de Rafah avec l'Egypte et le couloir de Philadelphie, une route qui borde la frontière du côté palestinien.

Mais au fil des semaines, des combats ont repris dans plusieurs secteurs du nord et du centre de la bande de Gaza, que l'armée avait pourtant assuré contrôler, témoignant d'un "échec" de la stratégie israélienne, souligne Michael Milshtein, spécialiste des questions palestiniennes à l'Université de Tel-Aviv.

Boire les eaux usées

Aggravant la crise humanitaire dans le territoire assiégé, l'offensive sur Rafah a entraîné la fermeture du passage avec l'Egypte, crucial pour l'entrée de l'aide internationale.

L'ONG Oxfam a dénoncé mardi les conditions sanitaires "épouvantables" dans la zone d'Al-Mawasi, près de Khan Younès, où sont réfugiés des centaines de milliers de Palestiniens qui ne disposent en moyenne que d'un WC pour 4.000 personnes.

Alors que "1,7 million d'habitants sont désormais concentrés sur moins d'un cinquième de la bande de Gaza", les bombardements israéliens et les blocages "délibérés" "rendent pratiquement impossible" l'accès aux civils "pris au piège et affamés", dénonce Oxfam.

Des habitants de Gaza en sont réduits à "boire des eaux usées" et manger des aliments pour animaux, a dénoncé mardi la responsable régionale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), en plaidant pour une augmentation immédiate de l'aide humanitaire.

A l'étranger, le Parlement slovène a voté mardi un décret reconnaissant l'Etat de Palestine, une semaine après une démarche similaire de l'Espagne, l'Irlande et la Norvège, qui avait été critiquée avec virulence par Israël.


Djibouti : nomination d'un nouveau ministre des Affaires étrangères

Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
Short Url
  • Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine
  • Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale.

ADDIS ABEBA, ETHIOPIE : Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine, selon un décret présidentiel publié mardi.

Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, porte-parole du gouvernement » d'après le décret signé par le chef de l'État, Ismaïl Omar Guelleh.

« On ne parle même pas de remaniement ministériel, c'est le seul changement au sein du gouvernement », a précisé à l'AFP Alexis Mohamed, porte-parole de la présidence djiboutienne.

L'ancien titulaire du poste, Mahamoud Ali Youssouf, était resté à la tête de la diplomatie de Djibouti pendant près de 20 ans.

Le chef de l'État Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999, quittera son poste à la suite de la prochaine élection présidentielle, prévue en 2026.

Djibouti, pays parmi les moins peuplés du continent avec quelque un million d'habitants, joue un rôle central dans la région.

Îlot de stabilité prisé dans une région troublée, ce pays d'Afrique de l'Est est situé face au Yémen, à la sortie de la mer Rouge, dans le détroit de Bab-el-Mandeb où transite une grande part du commerce mondial entre Asie et Occident.

La France, ancienne puissance coloniale de plus en plus contestée sur le continent, y dispose de bases militaires en compagnie des États-Unis et de la Chine.


Une étude saoudienne sur le microbiome de l'œil humain participe au lancement de la fusée SpaceX

Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
Short Url
  • L'étude menée par Falak for Space Science and Research portera sur les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.
  • « Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak,

RIYAD : Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain s'est jointe au lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi.

L'étude menée par Falak for Space Science and Research examinera les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.

Une équipe de chercheurs a recueilli des échantillons biologiques de cultures microbiennes et a effectué des tests pour s'assurer que les échantillons pouvaient résister aux conditions de lancement et revenir de l'espace en toute sécurité.

« Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak, à l'agence de presse saoudienne avant le lancement.

L'étude du microbiome oculaire dans l'espace est un domaine de recherche émergent. Cette expérience analysera les taux de croissance des micro-organismes dans l'espace par rapport aux taux de croissance sur Terre.

Elle permettra également de suivre les changements génétiques et protéiques pouvant résulter de l'exposition à la microgravité.

L'expérience vise également à évaluer la capacité des microbes à former des biofilms, ce qui peut augmenter le risque d'infection dans l'espace, ainsi qu'à analyser les changements dans la résistance microbienne aux antibiotiques après une exposition à la microgravité.

Le Dr Wedad bint Saeed Al-Qahtani, chercheuse dans le cadre de la mission, a déclaré : « Étudier l'impact de l'environnement spatial sur la microflore naturelle de l'œil pourrait fournir des données précieuses sur la façon dont elle réagit aux conditions de microgravité. Cela pourrait aider à développer de nouvelles stratégies et de nouveaux protocoles pour préserver la santé des yeux. »

Un autre scientifique de la mission, le professeur Salwa Al-Hazza, a souligné l'importance de la recherche ophtalmologique en déclarant : « Ce que nous faisons aujourd'hui ne se limite pas à l'envoi d'une expérience scientifique dans l'espace, mais constitue une étape fondamentale pour mieux comprendre l'impact de l'environnement spatial sur la santé oculaire.

Nous espérons que les résultats contribueront au développement de futures solutions médicales qui amélioreront les soins de santé oculaire, à la fois dans l'espace et sur Terre. 

Cela permettra également de porter fièrement le drapeau saoudien et de représenter une étape importante dans l'engagement du Royaume à innover scientifiquement et à renforcer son rôle grandissant dans le secteur spatial mondial. »

Cette mission s'inscrit dans le cadre des efforts déployés à l'échelle mondiale pour étudier l'impact de l'espace sur la santé humaine. Elle a été précédée par des recherches similaires sur l'effet de la microgravité sur les microbiomes intestinaux et buccaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Au moins 322 enfants tués à Gaza en dix jours, selon l'Unicef

"La rupture du cessez-le-feu et la reprise d'intenses bombardements et opérations terrestres dans la bande de Gaza aurait causé la mort d'au moins 322 enfants et en aurait blessé 609 autres, soit une moyenne quotidienne de plus de 100 enfants tués ou mutilés au cours des dix derniers jours", a écrit l'agence onusienne pour l'enfance dans un communiqué. (AFP)
"La rupture du cessez-le-feu et la reprise d'intenses bombardements et opérations terrestres dans la bande de Gaza aurait causé la mort d'au moins 322 enfants et en aurait blessé 609 autres, soit une moyenne quotidienne de plus de 100 enfants tués ou mutilés au cours des dix derniers jours", a écrit l'agence onusienne pour l'enfance dans un communiqué. (AFP)
Short Url
  • L'Unicef a souligné que ces chiffres incluaient les enfants qui auraient été tués ou blessés dans une attaque du 23 mars contre le service de chirurgie de l'hôpital Nasser, dans le sud du territoire
  • "Le cessez-le-feu offrait un filet de sécurité dont les enfants de Gaza avaient désespérément besoin", a déploré dans le communiqué la patronne de l'Unicef, Catherine Russell

NATIONS-UNIES: La reprise de l'offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza a causé la mort d'au moins 322 enfants en dix jours dans ce territoire palestinien assiégé, a annoncé lundi l'Unicef.

"La rupture du cessez-le-feu et la reprise d'intenses bombardements et opérations terrestres dans la bande de Gaza aurait causé la mort d'au moins 322 enfants et en aurait blessé 609 autres, soit une moyenne quotidienne de plus de 100 enfants tués ou mutilés au cours des dix derniers jours", a écrit l'agence onusienne pour l'enfance dans un communiqué.

"La plupart de ces enfants étaient déplacés, s'abritant dans des tentes de fortune ou des habitations endommagées", a ajouté l'Unicef près de deux semaines après la reprise de l'opération militaire par Israël.

L'Unicef a souligné que ces chiffres incluaient les enfants qui auraient été tués ou blessés dans une attaque du 23 mars contre le service de chirurgie de l'hôpital Nasser, dans le sud du territoire.

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

"Le cessez-le-feu offrait un filet de sécurité dont les enfants de Gaza avaient désespérément besoin", a déploré dans le communiqué la patronne de l'Unicef, Catherine Russell.

Désormais, "les enfants sont à nouveau plongés dans un cycle de violences meurtrières et de privations", a-t-elle poursuivi.

Depuis la reprise de l'offensive, 1.001 personnes ont été tuées à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, portant le bilan total à 50.357 morts depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste contre Israël le 7 octobre 2023.

Sur ce total, 15.000 sont des enfants, a encore rappelé l'Unicef.