« La Vision 2030 s'accompagne d'une triple révolution politique, sociale et économique », déclare Jean Yves Le Drian à Vision Golfe

 Au cours de l'événement, l'Autorité portuaire saoudienne (MAWANI) et l'Autorité portuaire de Marseille (Port de Marseille Fos) ont signé un protocole d'accord. (Photo: Arab News en français)
Au cours de l'événement, l'Autorité portuaire saoudienne (MAWANI) et l'Autorité portuaire de Marseille (Port de Marseille Fos) ont signé un protocole d'accord. (Photo: Arab News en français)
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Publié le Mercredi 05 juin 2024

« La Vision 2030 s'accompagne d'une triple révolution politique, sociale et économique », déclare Jean Yves Le Drian à Vision Golfe

  • Le ministre français de l'économie, Bruno Le Maire, a ouvert la manifestation à Paris en soulignant les relations étroites entre la France et les États du Golfe
  • Le président d'AfAlula a déclaré que « le Royaume d'Arabie saoudite a connu une transformation profonde, sans précédent et certainement inégalée dans sa rapidité »

PARIS : Lors de son discours d'ouverture de la deuxième édition de Vision Golfe qui s'est tenue à Paris, Bruno Le Maire, ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, a souligné « la proximité de nos ambitions et l'immense potentiel de notre collaboration entre la France et les pays du Golfe ».

M. Le Maire a mis l'accent sur trois domaines stratégiques pour renforcer cette collaboration : la diversification économique, l'investissement et la lutte contre le réchauffement climatique. 

« Les pays du Golfe ont pris un tournant majeur pour se diversifier au-delà de la rente pétrolière et gazière, et émerger dans les secteurs d'avenir à forte valeur ajoutée. La France est prête à partager son expertise en matière d'infrastructures, d'industrie, de tourisme, de santé et de technologies de pointe. (...) Ensemble, nous pouvons stimuler la croissance, créer des emplois et améliorer la qualité de vie de nos concitoyens", a-t-il ajouté.

L'événement de deux jours, qui s'est tenu au ministère de l'économie à Paris, reflète les efforts conjoints continus des parties prenantes françaises et du CCG pour favoriser les partenariats économiques et commerciaux, avec plus d'un millier de participants.

Vision Golfe 2024 offre une plateforme pour promouvoir la coopération dans une série de secteurs, notamment le commerce, l'énergie et l'environnement, le sport et la culture, tout en rassemblant des experts économiques clés, des ministres, des représentants de startups et des cadres supérieurs.

L'événement s'appuie sur les relations de longue date entre la France et les États du CCG, en particulier entre la France et l'Arabie saoudite, qui ont été marquées par d'importants développements politiques, économiques et culturels au cours des dernières années.

« Ces dernières années, le Royaume d'Arabie saoudite a connu une transformation profonde, sans précédent et certainement sans équivalent dans sa rapidité. Sous la direction du prince héritier, la mise en œuvre de la Vision 2030 s'est accompagnée d'une triple révolution politique, sociale et économique", a déclaré Jean Yves Le Drian, président d'AfAlula, dans son discours prononcé lors de l'événement.

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Jean Yves Le Drian, président de AfALula (Photo: Arab News en français)

« Nous avons assisté à une évolution du Royaume sur le plan social, du fait de la réalisation de multiples réformes internes, notamment au profit des femmes. Dans le même temps, le prince héritier a mis en œuvre un nouveau récit national, celui d'une Arabie saoudite réconciliée avec son passé, d'une Arabie saoudite moderne et ouverte sur le monde, (...) une démarche ambitieuse avec une jeunesse saoudienne, soit 70% du pays, qui adhère à cette nouvelle identité", a-t-il ajouté.

Au cours d'une table ronde intitulée « Sharing views on 2030 », Sulaiman Al-Mazroua, PDG du NIDLP (National Industrial Development and Logistics Program) a souligné la convergence des stratégies nationales et la valeur potentielle des partenariats franco-saoudiens, et plus généralement avec les pays du Golfe.

Bruno Bonnell, directeur général de France 2030, a quant à lui souligné la croissance des échanges entre la France et les pays du CCG, ainsi que les étapes en cours pour la Vision 2030 de la France et la Vision 2030 du Royaume, respectivement.

Pour la cinquième année consécutive, la France reste la championne de l'attractivité économique européenne, selon l'enquête EY 2024 France Attractiveness Survey publiée au début du mois de mai.

La France a réussi à maintenir la confiance des investisseurs avec 1194 projets identifiés, suivie par le Royaume-Uni (985 projets) et l'Allemagne (733 projets).

La France a accueilli 21% des investissements étrangers destinés à l'Europe en 2023, contre 18,7% en 2019. 

La France a maintenu sa position de pays le plus attractif pour les investissements industriels en Europe (530 projets recensés), position qu'elle occupe depuis plus de 20 ans, ainsi que de leader de l'innovation en Europe, avec 123 projets recensés en 2023 en matière de R&D, en ligne avec « France 2030 » et renforçant l'avantage comparatif réel du pays face à une concurrence mondiale exacerbée.

Malgré une année de bouleversements importants, la poursuite de la guerre en Ukraine, la guerre à Gaza, la compétition économique et technologique entre les États-Unis et la Chine affectant le commerce mondial, la part de marché de la France a progressé en 2023, atteignant 2,7 % des échanges mondiaux de marchandises au troisième trimestre.

« En ces temps d'incertitude, il est plus important que jamais de construire des ponts et des partenariats. (...) Nous sommes ici parce que nous sommes tous désireux de renforcer nos synergies dans tous les secteurs d'activité", a déclaré Laurent Saint Martin, PDG de Business France, à l'auditoire.

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Laurent Saint Martin, PDG de Business France. (Photo: Arab News en français)

« A nos amis et partenaires du CG, je veux dire ceci : les entreprises françaises réunies ici représentent ce que nous avons de mieux à offrir dans tous les secteurs. (...) Aux chefs d'entreprise français présents aujourd'hui, si vous voulez faire des affaires avec des partenaires du CCG, il n'y a pas de temps à perdre.  Les pays du Golfe avancent et progressent à un rythme effréné", a-t-il ajouté.

Les capacités potentielles d'investissements publics et privés, en accord avec les visions nationales de développement, offrent des perspectives de partenariats.

EN CHIFFRES

1 % Prévisions de croissance du PIB de la France pour 2024, puis 1,3 % en 2025. (Commission européenne)

2,8 % Croissance attendue du CCG en 2024, puis 4,7 % en 2025. (Banque mondiale)

En raison de sa situation géographique stratégique et de son importance pour l'UE, ainsi que de ses infrastructures de pointe, de ses services publics de qualité, de sa main-d'œuvre qualifiée et de son économie diversifiée, avec des acteurs actifs allant de grandes multinationales à des start-ups de haute technologie, la France continue d'être une destination d'investissement privilégiée pour les pays du CCG. 

En 2023, les investissements des pays du CCG en France ont atteint 14 milliards d'euros (15,178 milliards de dollars) dans toute une série de secteurs, y compris les produits de luxe, les transports et les infrastructures. Les exportations françaises vers le CCG ont été évaluées à 16,5 milliards de dollars, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis constituant les plus grands marchés d'une région qui connaît une croissance considérable de ses échanges commerciaux.

Le PDG de Business France a déclaré vouloir mettre en œuvre une stratégie qui facilite l'expansion de l'économie française à l'étranger et le développement international des exportateurs, tout en augmentant l'attractivité du pays en matière d'investissements directs étrangers.

Un thème essentiel des politiques de développement des pays du Golfe est la construction des villes du futur. Les infrastructures et les corridors de transport sont en première ligne de la discussion.

Au cours de l'événement, l'Autorité portuaire saoudienne (MAWANI) et l'Autorité portuaire de Marseille (Port de Marseille Fos) ont signé un protocole d'accord. Cet accord s'inscrit dans le cadre de l'engagement de la France et de l'Arabie saoudite en faveur de l'excellence dans le domaine du commerce et du transport maritime.

Omar Hariri, président de MAWANI, et Hervé Martel, président du conseil de surveillance du Port de Marseille Fos, ont signé le protocole d'accord, en présence de l'ambassadeur d'Arabie saoudite en France Fahad Al-Ruwaily, de Christophe Castaner, ancien ministre et président du Port de Marseille Fos, et de Laurent Saint Martin, directeur général de Business France. 

Mawani a pour mission de renforcer le leadership de l'Arabie saoudite en tant que centre logistique mondial reliant les trois continents et supervise les dix ports saoudiens du golfe Persique, de la mer d'Arabie et de la mer Rouge.

En ce qui concerne l'expansion des corridors, Gérard Mestrallet, envoyé spécial du président français à l'IMEC, a déclaré à Arab News que « la construction de corridors n'est pas un projet à court terme, mais plutôt à long terme, avec un impact positif sur les pays voisins, en créant des opportunités d'emploi et en stimulant l'activité économique ».

S'exprimant au nom de l'IMEC à cette occasion, M. Mestrallet a qualifié le projet de « canal de Suez du XXIe siècle ».

La Conférence des Nations unies sur le changement climatique, COP28, qui se tiendra aux Émirats arabes unis en décembre 2023, a affiché l'engagement renouvelé des pays à mobiliser les ressources nécessaires pour relever les défis du changement climatique, qui ont un impact sur la santé, le bien-être et la stabilité économique, en établissant des partenariats stratégiques et globaux à cette fin.

La transition énergétique et les investissements permettant sa mise en œuvre sont communs aux stratégies nationales 2030, notamment la transition de l'Arabie saoudite vers l'énergie propre, dans le cadre de sa Vision 2030, grâce à son investissement dans l'hydrogène vert.

Les pays européens et du Golfe ont un rôle essentiel à jouer pour atténuer les menaces posées par le changement climatique, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en améliorant la gestion de l'eau et des déchets, 

Malgré des défis systémiques croissants à l'échelle mondiale, la France et les pays du CCG font progresser leur programme en matière de durabilité, d'énergie, de commerce et d'investissement, et relèvent les défis économiques, politiques et géopolitiques. 

En tant que telle, la coopération dans les activités intersectorielles, de la conception à la mise en œuvre, nécessite d'accélérer la coopération et les partenariats et d'élaborer des plans d'action.

Les entreprises françaises sont de plus en plus impliquées dans les affaires et le développement dans le Golfe, dans les domaines de l'ingénierie, de la santé, des infrastructures et de la vente au détail.

Les biens de consommation offrent également de formidables opportunités pour les marques françaises dans le CCG, les consommateurs recherchant la « french touch ».

Pour Geoffroy Bunetel, directeur général du groupe Chalhoub et ancien président de la chambre de commerce EAU-France, les consommateurs de la région sont sophistiqués et recherchent l'expérience de la vente au détail.

L'objectif est de créer plus de valeur pour les consommateurs, en apportant une nouvelle expérience de la vente au détail, en magasin et en ligne, en incorporant l'application de l'IA, tout en investissant dans la R&D dans un marché en constante évolution.

Vision Golfe la croissance de ces partenariats reflète la perception positive de la France parmi les investisseurs du Golfe.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
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  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.


Les secteurs industriel et minier saoudiens offrent des opportunités lucratives aux entrepreneurs

Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
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  • Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume
  • S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes

DJEDDAH: Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume.

S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes pour améliorer l'efficacité de la production, la qualité de la fabrication et la conservation de l'énergie dans les installations industrielles.

Il a expliqué que les institutions travaillant dans le domaine des ressources industrielles et minérales ont mis en place une série d'outils et d'initiatives pour soutenir la croissance des entreprises et faciliter l'investissement pour les jeunes innovateurs dans les deux secteurs, selon l'Agence de presse saoudienne.

Le Royaume a été classé troisième dans le rapport Global Entrepreneurship Monitor pour 2023-2024 - une étude qui évalue les écosystèmes des pays du monde entier.

L'Arabie saoudite a montré des progrès significatifs, avec son score de l'indice du contexte national de l'entrepreneuriat passant de 5 en 2019 à 6,3 en 2022 et 2023.

L'analyse souligne que cela reflète les efforts fructueux du pays pour diversifier son économie et favoriser un climat propice aux propriétaires d'entreprises. Le rapport met également l'accent sur l'entrepreneuriat féminin, avec huit femmes créant de nouvelles entreprises pour dix hommes en 2023.

Alkhorayef a ajouté que les programmes introduits comprennent des solutions financières, notamment le programme 1K Miles, conçu pour aider les entrepreneurs à transformer leurs idées en projets, et l'Industrial Hackathon, qui permet aux jeunes innovateurs de présenter des solutions créatives aux défis auxquels sont confrontées les installations industrielles.

Le ministre a également souligné que le Royaume est devenu un centre mondial pour les entrepreneurs, leur offrant la possibilité de présenter des idées innovantes et de tester leur succès. Il a souligné que le soutien indéfectible du gouvernement aux jeunes crée de vastes opportunités pour la réussite de leurs projets.

Il a souligné que l'Arabie saoudite s'est récemment concentrée sur l'exploitation de ses atouts stratégiques pour développer son secteur industriel et stimuler sa compétitivité. Il s'agit notamment d'utiliser ses ressources naturelles et ses avancées technologiques pour être compétitif au niveau mondial dans les industries émergentes et s'imposer comme un acteur clé dans les chaînes d'approvisionnement internationales.

Au cours de l'événement de la veille, le coprésident de la Fondation Bill et Melinda Gates, Bill Gates, a souligné le rôle crucial de l'innovation pour relever les défis du développement mondial et améliorer la qualité de vie des populations vulnérables.

Gates a insisté sur l'importance d'investir dans la technologie et l'éducation comme fondement d'un avenir durable, soulignant que de tels investissements permettent aux générations futures d'avoir un impact positif sur leurs communautés.

Il a salué le leadership de l'Arabie saoudite en matière d'autonomisation des jeunes, mettant en avant des initiatives telles que le MGF 2024, qui se concentre sur le développement des compétences des jeunes et la promotion de l'innovation et de l'esprit d'entreprise. Il a qualifié le forum de modèle mondial digne d'être imité.

Gates a également appelé au renforcement de la coopération internationale afin de développer des solutions communes pour relever les défis actuels.

Le coprésident a souligné l'importance d'encourager la créativité, le travail d'équipe et la réflexion collective pour construire un avenir plus durable, en insistant sur le fait que la collaboration mondiale pouvait conduire à des avancées transformatrices qui améliorent la vie de millions de personnes.

Le MGF 2024 a annoncé le lancement de l'initiative "Misk Grand Challenges" en partenariat avec la Fondation Gates, visant à inspirer les jeunes à proposer des solutions innovantes aux problèmes mondiaux d'éducation et de citoyenneté, en encourageant la créativité et en engageant des esprits brillants à relever les défis urgents du développement.

Lors d'une table ronde organisée dans le cadre du forum, Abdallah Al-Saleem, PDG et cofondateur de Mushtari, a donné des indications précieuses sur le moment et la manière dont les entrepreneurs devraient chercher des conseils pour leurs entreprises.

"C'est toujours le bon moment pour demander de l'aide", a déclaré Al-Saleem, soulignant l'importance de l'apprentissage continu et de la consultation dans le développement d'une entreprise.

Il a préconisé une approche à deux volets pour la recherche de conseils, en faisant la distinction entre les consultants généraux en affaires et les experts spécifiques à un secteur.

"Il y a deux personnes auprès desquelles il faut chercher de l'aide: les personnes qui ont une connaissance générale du secteur et les personnes qui ont une connaissance spécifique du secteur", a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


COP29: le montant du financement climatique sera plutôt dévoilé à la fin des négociations, selon la France

La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
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  • Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique
  • A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés

PARIS: Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique.

A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés, particulièrement de l'Union européenne. Ils ont réaffirmé leur besoin de 1.300 milliards de dollars annuels pour financer leur transition et faire face aux conséquences du dérèglement climatique.

"Au delà d'un chiffre qui n'a pas vocation à être positionné tout de suite", l'objectif est de trouver "un chemin qui montre une ambition réelle", avec la volonté de trouver un accord sur l'élargissement de la base des contributeurs, laissant sa place aux financements innovants comme de nouvelles taxations internationales, a déclaré Agnès Pannier-Runacher lors d'un point téléphonique avec des journalistes.

"La France veut que la COP29 réussisse" a-t-elle souligné, rappelant que même si elle-même n'est pas sur place, à la suite des tensions diplomatiques entre la France et l'Azerbaidjan, elle "échange à distance" aussi bien avec les négociateurs français à Bakou ainsi qu'avec des ministres présents à Bakou.

Mais, a rappelé une source au cabinet de la ministre, "le chiffre, on n'y est pas encore". Il sera "lâché en toute fin de négociations" et doit être associé à d'autres objectifs "importants" comme la réaffirmation d'une sortie progressive des énergies fossiles ou le financement de l'adaptation, a-t-il souligné.

Ce qui est certain, c'est que les 1.000 milliards qui sont réclamés, "ce ne sera pas 1.000 milliards de finances publiques des pays du nord", a ajouté cette source, demandant que les banques multilatérales de développement et le secteur privé participent aussi au financement.

"Economiquement, passer de 100 milliards (chiffre actuel de l'aide climatique, atteint péniblement en 2022) à 1.000 milliards est impossible sur la base des donateurs existants", a affirmé cette source, rappelant le contexte de finances publiques amoindries de nombre d'économies européennes.

"Sur l'élargissement de la base des contributeurs, il y a des signes d'ouverture, en particulier de la Chine (...) mais nous n'y sommes pas encore. Nous sommes en train de proposer des pistes de compromis pour obtenir cette avancée", a déclaré Mme Pannier-Runnacher, reconnaissant que les négociations "patinent".

Un projet d'accord est censé être publié dans la nuit. Ce ne "sera probablement pas le dernier" mais "on place un certain espoir sur le fait qu'on ait une bonne base de travail demain" a indiqué la ministre française.

Cela pourra "nous donner le sens du chemin restant à parcourir" et "nous dire si on a raison d'être un peu plus optimiste ou si effectivement il faut rester très précautionneux".

"Sur la baisse des émissions et la sortie progressive des énergies fossiles, (...), nous n'y sommes pas" et nous allons "continuer à pousser sur ce sujet", a assuré Mme Pannier-Runnacher, se déclarant aussi mobilisée sur les questions de genre et de droits de l'homme "dans un pays dont on sait que la présidence n'est pas exemplaire en la matière".