LA HAYE: Les Palestiniens ont déposé une requête devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour se joindre à la procédure de l'Afrique du Sud qui accuse Israël de génocide à Gaza, selon des documents de la Cour publiés lundi.
"Le 31 mai, l'Etat de Palestine a déposé (...) une requête visant à être autorisé" à se joindre à la procédure lancée par l’Afrique du Sud, a indiqué la plus haute juridiction de l'ONU dans un communiqué.
L'Afrique du Sud a porté l'affaire devant la CIJ l'année dernière, alléguant que l'offensive israélienne à Gaza violait la convention de l'ONU sur le génocide de 1948, une accusation fermement démentie par Israël.
Jusqu'à présent, les Palestiniens n'ont envoyé que des représentants de haut rang pour suivre les audiences à La Haye.
Mais vendredi, ils ont a demandé aux juges de les autoriser à se joindre à l'action de l'Afrique du Sud.
"Le 31 mai, l'Etat de Palestine a déposé au greffe de la Cour une demande d'autorisation d'intervenir et une déclaration d'intervention", a indiqué la CIJ dans un communiqué.
Créée après la Seconde Guerre mondiale, la CIJ, dont le siège est à La Haye, statue sur les différends entre Etats.
Les Palestiniens ont obtenu le statut d'observateur non-membre en 2012, et les experts juridiques estiment que cela pourrait jouer un rôle dans la décision éventuelle de la CIJ sur leur demande.
Les Palestiniens ont également souligné qu'ils avaient signé la Convention sur le génocide en 2014.
Dans un arrêt rendu le 26 janvier, la CIJ a ordonné à Israël de faire tout son possible pour prévenir les actes de génocide lors de ses opérations militaires à Gaza.
Mais l'Afrique du Sud a depuis saisi à plusieurs reprises la CIJ en faisant valoir que la situation humanitaire désastreuse à Gaza obligeait la Cour à prendre de nouvelles mesures d'urgence.
Le 24 mai, la Cour a ordonné à Israël d'arrêter "immédiatement" son offensive lancée sur Rafah et de laisser ouvert ce point de passage qui relie la bande de Gaza à l'Egypte afin de permettre un acheminement "sans entrave" de l'aide humanitaire.
Elle a également demandé la libération "inconditionnelle" des otages pris par le Hamas lors de l'attaque du 7 octobre qui a déclenché la guerre.
Les décisions de la CIJ sont contraignantes mais la Cour ne dispose pas de moyens concrets pour les faire appliquer.
Elle a ainsi, par exemple, a ordonné à la Russie de mettre fin à son invasion de l'Ukraine, mais en vain.