TEL AVIV: Des milliers d'Israéliens ont manifesté samedi à Tel-Aviv pour exiger du gouvernement de Benjamin Netanyahu de parvenir à un accord pour la libération d'otages, un plan présenté la veille par le président américain Joe Biden.
"Un accord sur les otages maintenant", a réclamé une manifestante déguisée en statue de la Liberté, au milieu d'une nuée de drapeaux israéliens.
"Biden est notre seul espoir", a déclaré à l'AFP une manifestante, Abigail Zur, 34 ans.
Vendredi, le président américain a indiqué qu'Israël avait proposé une feuille de route en vue d'un cessez-le-feu complet entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas incluant la libération d'otages retenus dans la bande de Gaza.
A Tel-Aviv, les manifestants brandissaient une immense bannière: "Biden sauve-les de Netanyahu".
L'immense majorité des manifestants interrogés par l'AFP ont confié leurs craintes de voir Benjamin Netanyahu mettre en péril un accord.
Pour Diti Kapuano, le Premier ministre se soucie davantage de son "pouvoir" que du sort des otages.
"J'espère que M. Biden exercera suffisamment de pression pour que le gouvernement et M. Netanyahu acceptent l'accord", poursuit cette femme de 46 ans, drapeau israélien à la main.
Dans un communiqué, le Forum des familles d'otages et de disparus a affirmé qu'il allait "exiger que le gouvernement israélien approuve immédiatement l'accord de libération des otages et ramène tous les otages à la maison immédiatement".
"Nous demanderons également à tous les ministres du gouvernement et aux membres de la coalition de s'engager publiquement à soutenir l'accord et à ne pas permettre la possibilité de le torpiller et de mettre en danger les otages", a ajouté l'ONG.
Menaces
Des ministres israéliens d'extrême droite ont menacé samedi de quitter le gouvernement si M. Netanyahu allait de l'avant avec l'accord sur un cessez-le-feu à Gaza comprenant une libération des otages.
"Nous devons parvenir à un accord", estime Glick Gilad, 51 ans, un immense drapeau américain à la main.
"Nous sommes assez forts pour nous occuper de la guerre après. D'abord, ramenons-les à la maison."
La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.189 personnes, en majorité des civils selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.
Sur les 252 personnes enlevées le 7 octobre, 121 sont toujours retenues à Gaza, dont 37 sont mortes, selon l'armée israélienne.
En riposte, Israël a promis de détruire ce mouvement et a lancé une vaste offensive à Gaza qui a fait jusqu'à présent 36.379 morts, majoritairement civils, selon le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.
"J'ai de l'espoir parce que j'ai confiance en mon peuple, pas parce que j'ai confiance en mon gouvernement", conclut Dorit Laor, 60 ans.