L'UE impose de nouvelles taxes sur l'acier importé de Turquie, enquête sur le dumping

En 2020, la Turquie a exporté vers l'Union Européenne une quantité d'acier laminé à chaud, totalisant environ 3 milliards de dollars. (Reuters)
En 2020, la Turquie a exporté vers l'Union Européenne une quantité d'acier laminé à chaud, totalisant environ 3 milliards de dollars. (Reuters)
Short Url
Publié le Samedi 09 janvier 2021

L'UE impose de nouvelles taxes sur l'acier importé de Turquie, enquête sur le dumping

  • Cette mesure permettra de protéger le marché européen tandis qu'Ankara menace de prendre des mesures de représailles
  • Les droits de douane varient entre 4,8 % et 7,6 %.

ANKARA : L'Union européenne a annoncé qu'elle allait imposer, à partir du 8 janvier, des tarifs douaniers sur les produits sidérurgiques laminés à chaud en provenance de Turquie, à la suite d'une enquête antidumping.

La Turquie représentait auparavant le premier fournisseur de produits sidérurgiques laminés à chaud en Europe, avant que l'Union européenne n'introduise des mesures de sauvegarde en 2018 pour protéger les producteurs de ces produits.

Une plainte déposée le 31 mars dernier par l'Association européenne de l'acier EUROFER portant sur les prix très bas des bobines de fer laminées à chaud importées par la Turquie a débouché sur une enquête, lancée en mai.

La plainte a apporté des preuves suffisamment solides pour prouver l'existence de pratiques de dumping et d’un préjudice économique qui en résulte.

Par ailleurs, une enquête antisubventions est menée séparément sur les produits sidérurgiques turcs.

Les nouveaux droits de douane que l'Union européenne entend imposer aux produits turcs varient entre 4,8 et 7,6 %. Ils concerneront des entreprises telles que Erdemir, Isdemir, Colakoglu Metalurji et Borcelik Habas, et seront appliqués pour une période de six mois, jusqu'à la fin de l'enquête.

Le groupe Erdemir, basé à Istanbul, est le plus grand producteur d'acier intégré de Turquie.

Toutefois, les taxes plus élevées sont censées réduire les marges de profit des entreprises turques et les dissuader de faire concurrence en Europe.

Selon la plainte, les exportateurs turcs ont accru leur part de marché de 2,8 % à 8,1 % en 2019 en appliquant des prix inférieurs aux prix fixés sur le marché.

En effet, l'année dernière, la Turquie a exporté une quantité d'acier laminé à chaud totalisant environ 3 milliards de dollars vers l'UE, selon les données de l'Association turque des exportateurs d'acier.

INFORMATIONS

Selon l'expert en politique douanière Aydin Sezer, l'initiative européenne « n'est pas motivée par des considérations politiques et a pour seul objectif de pallier le dumping des produits turcs constaté l'année dernière».

Selon l'expert en politique douanière Aydin Sezer, l'initiative européenne « n'est pas motivée par des considérations politiques et a pour seul objectif de pallier le dumping des produits turcs constaté l'année dernière ».

« Elle repose sur des fondements techniques et juridiques. Cette mesure ne va pas bloquer le commerce extérieur avec les pays européens. Celui-ci sera, en revanche, plus coûteux et les exportations des usines turques pourront être limitées dans une certaine mesure », déclare-t-il à Arab News.

M. Sezer précise que cette décision permettra à Bruxelles de discipliner les entreprises turques et de protéger les entreprises européennes contre d'éventuelles tentatives de dumping.

En mai dernier, la Turquie a informé l'Organisation mondiale du commerce qu'elle imposerait des taxes douanières sur les importations d'acier en provenance de l'Union européenne en guise de représailles.

À ce jour, aucune déclaration des autorités commerciales d'Ankara n'a encore été publiée quant à la réponse de la Turquie à la décision de l'Union européenne.

En 2018, les États-Unis ont augmenté de 50 % les droits de douane sur les importations d'acier en provenance de Turquie, sous prétexte de sécurité nationale. Cette mesure a fait subir des pertes considérables aux exportateurs d'acier turcs et a contraint Ankara à prendre des mesures de riposte et à apposer des droits de douane équivalents sur certains produits importés des États-Unis.

L'année dernière, plusieurs secteurs industriels turcs ont été affectés par la pandémie du coronavirus, en particulier le secteur de l'acier, qui a interrompu sa production en avril, ce qui a entraîné une forte baisse de la production d'acier brut dans le pays. Le secteur de la construction en Turquie, qui est normalement la plus grande industrie consommatrice d'acier du pays, risque de connaître une nouvelle baisse.

Le renforcement par l'Union européenne des mesures de protection sur le principal marché d'exportation de la Turquie a par ailleurs assombri les perspectives du marché de l'acier à l'intérieur du pays.

En effet, le secteur sidérurgique turc est sensible aux fluctuations des taux de change et aux variations du commerce mondial. Il dépend essentiellement des exportations de produits sidérurgiques et exporte en temps normal 50 % du total de sa production chaque année.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.

 

 


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Short Url
  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.

 

 


Russie: la Banque centrale maintient son taux directeur à 16% sur fond d'inflation élevée

Une femme passe devant le siège de la Banque centrale russe, dans le centre-ville de Moscou, le 6 septembre 2023. (Photo, AFP)
Une femme passe devant le siège de la Banque centrale russe, dans le centre-ville de Moscou, le 6 septembre 2023. (Photo, AFP)
Short Url
  • Le taux directeur de la BCR avait été relevé à plusieurs reprises entre l'été et la fin d'année 2023, pour finalement atteindre 16%
  • Face au patronat russe, Vladimir Poutine avait lui appelé jeudi à "être prudent" et ne pas se précipiter pour abaisser les taux

MOSCOU: La Banque centrale russe (BCR) a annoncé vendredi maintenir une nouvelle fois son taux directeur à 16% pour tenter de limiter l'inflation, tirée notamment par l'explosion du budget fédéral, le président Vladimir Poutine ayant appelé la veille à rester "prudent".

Le taux directeur de la BCR avait été relevé à plusieurs reprises entre l'été et la fin d'année 2023, pour finalement atteindre 16%, dans le but d'enrayer l'inflation qui plombe le pouvoir d'achat des Russes.

La Banque centrale russe a donc estimé qu'il était encore prématuré de l'abaisser, la hausse des prix ayant officiellement atteint 7,8% au 22 avril, bien au-delà de la cible des 4% des autorités.

"Les pressions inflationnistes actuelles s'atténuent progressivement, mais restent élevées", a dit noter la BCR dans un communiqué.

"En raison de la demande intérieure toujours élevée, qui dépasse (...) l'offre, l'inflation reviendra vers l'objectif un peu plus lentement que ce qu'avait prévu la BCR en février", a-t-elle souligné.

La baisse de l'inflation étant "trop lente" aux yeux de la cheffe de l'institution monétaire Elvira Nabioullina, "nous n'excluons pas de maintenir le taux directeur actuel jusqu'à la fin de l'année", a-t-elle prévenu en conférence de presse.

Or, de nombreux entrepreneurs se sont plaints ces dernières semaines du coût important des investissements en conséquence des taux élevés.

Face au patronat russe, Vladimir Poutine avait lui appelé jeudi à "être prudent" et ne pas se précipiter pour abaisser les taux.

"La menace de l'inflation (...) pèse toujours sur nous", avait-il mis en garde, au moment où l'explosion des dépenses fédérales, tirées par les commandes militaires pour le front, a accéléré la spirale inflationniste.

Face aux représentants des entreprises, le président russe a notamment cité l'exemple de la Turquie qui, malgré un taux directeur actuellement à 50%, n'arrive pas à endiguer l'envolée des prix.

"Si nous allons dans l'autre sens (en baissant le taux directeur, NDLR), nous risquons de nous retrouver dans une situation semblable à celle de certains pays voisins, où l'inflation est à deux chiffres (...) Ceux-ci ont franchi une sorte de seuil et ne peuvent plus y faire face", a mis en garde M. Poutine.

Les perspectives pour l'économie russe sont toutefois meilleures depuis désormais plusieurs mois, ce que le FMI a confirmé mi-avril, l'institution tablant désormais sur une croissance dans le pays de 3,2% en 2024.

La flambée des prix reste l'une des principales préoccupations de la population russe, dont le pouvoir d'achat est plombé par l'effet des nombreuses sanctions occidentales et en raison de l'affaiblissement du rouble par rapport au dollar et à l'euro.

 

 


Partenariat mondial entre Aramco et la Fifa

Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie. (Photo fournie)
Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie. (Photo fournie)
Short Url
  • L’accord s’appuie sur un engagement commun en faveur de l’innovation et du développement
  • Il combinera la portée mondiale du football avec l’Histoire d’Aramco en matière de défense de l’innovation et d’engagement communautaire

RIYAD: Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie.

Aramco, l’une des principales sociétés intégrées d’énergie et de produits chimiques au monde, recevra des droits de parrainage pour plusieurs événements, notamment la Coupe du monde de la Fifa 2026 et la Coupe du monde féminine de la Fifa 2027, selon l’accord, qui restera en vigueur jusqu’à fin 2027.

L’accord s’appuie également sur un engagement commun en faveur de l’innovation et du développement et il combinera la portée mondiale du football avec l’Histoire d’Aramco en matière de défense de l’innovation et d’engagement communautaire.

Le président de la Fifa, Gianni Infantino, a déclaré que l’entité était «ravie» d’accueillir Aramco dans sa famille de partenaires mondiaux.

«Ce partenariat aidera la Fifa à organiser ses tournois phares au cours des quatre prochaines années et, comme c’est le cas pour tous nos accords commerciaux, il nous permettra d’apporter un soutien accru à nos deux cent onze associations membres de la Fifa à travers le monde», poursuit-il.

Aramco a une longue expérience en matière de soutien à des événements d’envergure mondiale, mais également de développement d’initiatives sportives communautaires, selon M. Infantino, qui ajoute que la Fifa se réjouit de collaborer avec Aramco sur divers projets au cours des années à venir.

«Grâce à ce partenariat avec la Fifa, nous souhaitons contribuer au développement du football et exploiter le pouvoir du sport pour avoir un impact dans le monde entier», déclare Amin Nasser, PDG d’Aramco.

Ce partenariat reflète l’ambition d’Aramco de favoriser l'épanouissement de communautés dynamiques et il élargit le soutien de l’entreprise au sport en tant que plate-forme de croissance, poursuit-il.

Grâce à ce partenariat, Aramco et la Fifa exploiteront le pouvoir du football pour créer des initiatives sociales décisives à travers le monde.

Aramco travaillera également avec la Fifa pour stimuler l’innovation, en identifiant les possibilités de déployer son expertise et ses technologies dans l’organisation de tournois de football à l’échelle mondiale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com