Espagne: les députés s'apprêtent à voter l'amnistie pour les indépendantistes catalans

C'est au Congrès des députés, où le gouvernement de gauche de Pedro Sánchez dispose de la majorité absolue grâce à l'appui des deux partis indépendantistes catalans, qu'il revient de donner force de loi à ce texte, qui domine la vie politique espagnole depuis les élections législatives de l'été dernier. (AFP)
C'est au Congrès des députés, où le gouvernement de gauche de Pedro Sánchez dispose de la majorité absolue grâce à l'appui des deux partis indépendantistes catalans, qu'il revient de donner force de loi à ce texte, qui domine la vie politique espagnole depuis les élections législatives de l'été dernier. (AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 30 mai 2024

Espagne: les députés s'apprêtent à voter l'amnistie pour les indépendantistes catalans

  • Tous les sondages ont montré que les Espagnols étaient divisés au sujet de l'amnistie, y compris les électeurs socialistes
  • Les élections régionales du 12 mai en Catalogne, qui ont vu le courant indépendantiste perdre la majorité absolue au Parlement catalan, semblent toutefois avoir donné raison à M. Sánchez

MADRID: Une loi d'amnistie très controversée en faveur des indépendantistes condamnés ou poursuivis pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne de 2017 sera définitivement adoptée ce jeudi par le Parlement espagnol, ouvrant la voie au retour de Carles Puigdemont.

C'est au Congrès des députés, où le gouvernement de gauche de Pedro Sánchez dispose de la majorité absolue grâce à l'appui des deux partis indépendantistes catalans, qu'il revient de donner force de loi à ce texte, qui domine la vie politique espagnole depuis les élections législatives de l'été dernier.

Les députés ont déjà adopté cette mesure le 14 mars par 178 voix contre 172, mais le Sénat, contrôlé par l'opposition de droite, y a mis son veto deux mois plus tard, renvoyant le texte à la chambre basse, qui aura donc le dernier mot.

La présidente du Congrès des Députés, la socialiste Francina Armengol, a ouvert la session à 09H00 locales (07H00 GMT), chaque groupe prenant la parole avant le vote, qui devrait avoir lieu dans la matinée.

Cette mesure d'amnistie, qui doit bénéficier à environ 400 personnes - au premier rang desquelles M. Puigdemont, en exil depuis 2017 - est le prix que le socialiste Pedro Sánchez a dû payer pour être reconduit au pouvoir en novembre.

Les deux partis indépendantistes catalans, surtout celui de M. Puigdemont, avaient, en effet, exigé cette amnistie en contrepartie du soutien de leurs 14 députés, sans lequel M. Sánchez n'avait aucune chance de rester Premier ministre.

«Faire de la nécessité une vertu»

Cette situation inconfortable résultait des élections anticipées du 23 juillet, que le Parti populaire (PP), principale formation de l'opposition de droite, avait certes remportées, mais sans être en mesure de former une coalition s'appuyant sur une majorité absolue des 350 députés.

Depuis, le PP est vent debout contre cette loi d'amnistie, qu'il considère comme "inconstitutionnelle" et contre laquelle il a organisé de nombreuses manifestations, la dernière ayant réuni des dizaines de milliers de personnes dimanche à Madrid.

Lors de cette manifestation, son dirigeant, Alberto Núñez Feijóo, a de nouveau sommé M. Sánchez de "retirer cette amnistie".

Le porte-parole du PP au Congrès des députés, Miguel Tellado, a averti mardi que même après son adoption, le parti ferait tout pour abroger cette loi, que ce soit au moyen d'un recours devant le Tribunal constitutionnel ou par "la pression sociale", autrement dit celle de la rue.

Les responsables de l'opposition ne manquent jamais de rappeler que M. Sánchez lui-même avait exprimé son refus d'une amnistie pour les indépendantistes catalans durant la campagne pour les élections du 23 juillet, avant que l'arithmétique parlementaire ne le force à changer d'avis pour éviter de devoir convoquer de nouvelles élections.

"Il faut faire de la nécessité une vertu", a déclaré à plusieurs reprises M. Sánchez pour expliquer son revirement.

Tous les sondages ont montré que les Espagnols étaient divisés au sujet de l'amnistie, y compris les électeurs socialistes.

Délai de deux mois

Les élections régionales du 12 mai en Catalogne, qui ont vu le courant indépendantiste perdre la majorité absolue au Parlement catalan et enregistrer ses pires résultats depuis 40 ans, semblent toutefois avoir donné raison à M. Sánchez.

D'autant que la branche catalane du Parti socialiste est arrivée nettement en tête et que son chef, Salvador Illa, aspire logiquement à être le prochain président du gouvernement régional.

Les résultats du scrutin du 12 mai montrent que la Catalogne a choisi "le chemin du pardon, abandonnant toute formule de rancœur", a affirmé M. Sánchez vendredi à Barcelone.

M. Puigdemont, dont le parti a progressé et qui revendique lui aussi de diriger la Catalogne à la tête d'un gouvernement indépendantiste minoritaire, avait déclaré durant la campagne qu'il espérait pouvoir être présent pour le débat d'investiture du nouveau gouvernement, dont la date n'a pas encore été fixée, mais qui devra avoir lieu au plus tard le 25 juin.

Mais on ne sait pas si ce sera le cas, car une fois la loi promulguée, sans doute dès vendredi, les tribunaux disposeront encore d'un délai de deux mois pour l'appliquer, c'est-à-dire procéder à la libération des personnes détenues et à l'annulation des divers mandats en vigueur, dont le mandat d'arrêt visant M. Puigdemont.

Peuplée de huit millions d'habitants, la Catalogne, riche région du nord-est de l'Espagne, qui est l'un des moteurs économiques et industriels du pays, avait tenté de faire sécession en 2017, lorsque Carles Puigdemont était à la tête de la région.

Cette crise avait été l'une des pires vécues par l'Espagne depuis le retour du pays à la démocratie après la fin de la dictature franquiste en 1975.


L'UE conditionne son aide au Liban à une réforme bancaire et un accord avec le FMI 

La Banque centrale du Liban. (AFP)
La Banque centrale du Liban. (AFP)
Short Url
  • Vendredi, la commissaire européenne pour la Méditerranée, Dubravka Suica, a précisé que, sur les fonds alloués, "500 millions avaient déjà été adoptés en août dernier, et 500 millions supplémentaires seront bientôt débloqués"
  • "La principale condition préalable est la restructuration du secteur bancaire (...) ainsi qu'un bon accord avec le FMI", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président Joseph Aoun

BEYROUTH: Une responsable de l'Union européenne (UE) en visite au Liban a déclaré vendredi que le versement d'un demi-milliard d'euros de financement était conditionné à une restructuration du secteur bancaire et à la conclusion d'un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).

En mai dernier, l'UE avait annoncé une aide d'un milliard d'euros pour le Liban afin d'endiguer l'immigration clandestine vers l'Europe. Cette aide vise à renforcer les services de base, notamment l'éducation et la santé, alors que le pays traverse une grave crise économique.

Vendredi, la commissaire européenne pour la Méditerranée, Dubravka Suica, a précisé que, sur les fonds alloués, "500 millions avaient déjà été adoptés en août dernier, et 500 millions supplémentaires seront bientôt débloqués, mais certaines conditions doivent être remplies".

"La principale condition préalable est la restructuration du secteur bancaire (...) ainsi qu'un bon accord avec le FMI", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président Joseph Aoun.

"Une fois ces conditions remplies, nous poursuivrons bien sûr le versement" des fonds, a-t-elle ajouté.

La communauté internationale réclame depuis longtemps que le Liban mette en oeuvre des réformes pour débloquer des milliards de dollars d'aide et relancer son économie, après la crise financière de 2019, imputée à la gabegie et la corruption.

Le mois dernier, le Liban a élu un nouveau président après plus de deux ans de vacance du pouvoir, et un gouvernement a été formé ce mois-ci, remplaçant l'administration intérimaire.

Cette semaine, le FMI a déclaré être ouvert à un nouvel accord de prêt avec le Liban après des discussions avec son nouveau ministre des Finances.

Mme Suica a également dit avoir discuté avec Joseph Aoun d'un "nouveau pacte pour la Méditerranée", ce qui signifie, selon elle, que "nous allons entamer des accords globaux de partenariat stratégique bilatéraux avec des pays, dont le Liban".

L'UE cherche à stabiliser le pourtour méditerranéen afin d'éviter d'importants flux migratoires vers l'Europe. Le Liban affirme accueillir environ deux millions de Syriens, soit le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde, et constitue également un point de départ pour les migrants en route vers l'Europe.

 


Le pape François a passé une nouvelle «bonne nuit et s'est levé», selon le Vatican

Short Url
  • "La nuit s'est bien passée. Ce matin, le pape François s'est levé et a pris son petit déjeuner", indique un bref communiqué, une semaine après son hospitalisation
  • Le Vatican avait fait savoir jeudi soir que l'état de santé du pape était en légère amélioration

CITE DU VATICAN: Le pape François, 88 ans, a passé une nouvelle nuit calme à l'hôpital Gemelli de Rome où il est soigné pour une pneumonie touchant les deux poumons, a indiqué vendredi le Vatican.

"La nuit s'est bien passée. Ce matin, le pape François s'est levé et a pris son petit déjeuner", indique un bref communiqué, une semaine après son hospitalisation.

Le Vatican avait fait savoir jeudi soir que l'état de santé du pape était en légère amélioration.

"L'état clinique du Saint-Père s'améliore légèrement. Il est apyrétique (sans fièvre, ndlr) et ses paramètres hémodynamiques (circulation sanguine) restent stables", a annoncé le Vatican dans un bulletin de santé.

"Ce matin, il a reçu l'Eucharistie et s'est ensuite consacré à ses activités professionnelles", selon la même source.

Selon une source vaticane, il s'agit de contacts avec ses plus proches collaborateurs, la lecture et la signature de documents et des appels téléphoniques.

Dans la journée déjà, des cardinaux s'étaient montrés encourageants sur l'état de santé du pape argentin, assurant que ce dernier était "sur la bonne voie".

François a été admis à l'hôpital Gemelli de Rome vendredi dernier pour une bronchite, mais le Saint-Siège a révélé mardi qu'il avait développé une pneumonie dans les deux poumons, une infection du tissu pulmonaire potentiellement mortelle.

Cette hospitalisation, la quatrième depuis 2021, suscite de vives inquiétudes alors que le pape a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années, allant d'opérations du côlon et de l'abdomen à des difficultés à marcher.

Messages de soutien 

Ces préoccupations sont renforcées par la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux, notamment sur X, rapportant la mort du pape en plusieurs langues.

"Quelle perte de temps", a déploré le cardinal espagnol Juan José Omella, qui assure que le pape va "beaucoup mieux". "L'important est de savoir comment il réagit aux médicaments. Mais je pense qu'il y a de l'espoir", a-t-il affirmé aux journalistes.

Aucune indication n'a toutefois été fournie sur la durée de ce séjour et le Vatican n'a pas précisé si François, qui n'est plus apparu en public depuis le 14 février, pourrait présider dimanche la prière hebdomadaire de l'Angélus.

L'hospitalisation du pape, à la fois leader spirituel de 1,3 milliard de catholiques et chef de l'Etat de la Cité du Vatican, a relancé les spéculations autour de sa capacité à assurer sa charge, alors que le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altèrerait sa lucidité.

L'évêque de Rome a reçu de nombreux messages de sympathie du monde entier, de la part de responsables politiques et religieux, de fidèles ou des dessins d'enfants.

Malgré des alertes de santé à répétition ces dernières années, Jorge Bergoglio, connu pour sa force de caractère, a maintenu un rythme effréné, au grand dam de ses médecins qui ne cessent de lui répéter de ralentir la cadence.


Poutine remercie le prince héritier saoudien d'avoir accueilli les pourparlers américano-russes

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (SPA/AFP)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (SPA/AFP)
Short Url
  • Le président russe a fait l'éloge de la profondeur des relations entre leurs pays et de sa volonté de les développer dans divers domaines
  • Le prince Mohammed a souligné l'engagement du Royaume à déployer tous les efforts possibles pour renforcer la paix et la sécurité mondiales

RIYAD: Le président russe Vladimir Poutine a remercié, jeudi, le Royaume et son prince héritier d'avoir accueilli mardi à Riyad les pourparlers américano-russes.

Lors d'un appel téléphonique entre le prince héritier Mohammed ben Salmane et M. Poutine, le président a également fait l'éloge de la profondeur des relations entre leurs pays et de sa volonté de les développer dans divers domaines.

Le prince Mohammed a souligné l'engagement du Royaume à déployer tous les efforts possibles pour renforcer la paix et la sécurité mondiales, fermement convaincu que le dialogue est le seul moyen de résoudre toutes les crises internationales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com