Russie: un mort, trois blessés dans une attaque de drone contre une station-service

Interdiction de survol de drones, Moscou. Photo d'illustration AFP.
Interdiction de survol de drones, Moscou. Photo d'illustration AFP.
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Publié le Lundi 27 mai 2024

Russie: un mort, trois blessés dans une attaque de drone contre une station-service

  • "Un drone est tombé ce matin sur le territoire d'une station-service dans la ville de Livny" en endommageant la façade d'un bâtiment administratif, a écrit Andreï Klytchkov, le gouverneur de la région d'Oriol, sur Telegram
  • Après l'arrivée des services de secours sur les lieux, une nouvelle attaque de drone est survenue, selon la même source

MOSCOU: Une personne a été tuée et trois autres ont été blessées lundi dans une attaque ukrainienne de drone contre une station-service dans la région russe d'Oriol, à environ 160 km de la frontière avec l'Ukraine, a indiqué le gouverneur local.

"Un drone est tombé ce matin sur le territoire d'une station-service dans la ville de Livny" en endommageant la façade d'un bâtiment administratif, a écrit Andreï Klytchkov, le gouverneur de la région d'Oriol, sur Telegram.

Après l'arrivée des services de secours sur les lieux, une nouvelle attaque de drone est survenue, selon la même source.

"Selon de premières informations, le conducteur d'un véhicule de pompiers a malheureusement été tué", a souligné M. Klytchkov, en précisant que trois autres employés des services de secours ont été blessés.

Pour sa part, le ministère russe de la Défense a indiqué lundi matin avoir neutralisé dans la nuit une douzaine de drones ukrainiens, dont six au-dessus de la région d'Oriol.

L'Ukraine, confrontée à l'offensive russe depuis deux ans, réplique régulièrement en attaquant des régions russes et en visant notamment des sites énergétiques.

Kiev avait promis de porter les combats sur le sol russe en représailles aux nombreux bombardements sur son territoire.


Julian Assange, désormais libre, de retour dans son Australie natale

Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange (à droite), salue après son arrivée à l'aéroport de Canberra, le 26 juin 2024, après avoir plaidé coupable devant un tribunal américain de Saipan pour un seul chef d'accusation de complot visant à obtenir et à diffuser des informations sur la défense nationale américaine. (AFP)
Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange (à droite), salue après son arrivée à l'aéroport de Canberra, le 26 juin 2024, après avoir plaidé coupable devant un tribunal américain de Saipan pour un seul chef d'accusation de complot visant à obtenir et à diffuser des informations sur la défense nationale américaine. (AFP)
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  • L'avion privé qui le transportait s'est posé mercredi soir à l'aéroport de Canberra, où se trouvaient des dizaines de journalistes
  • M. Assange n'aura pas le droit de retourner aux Etats-Unis sans autorisation, a précisé le ministère américain de la Justice

CANBERRA: Le fondateur de Wikileaks et lanceur d'alerte Julian Assange est rentré mercredi en Australie profiter de sa liberté retrouvée, après un accord avec la justice américaine qui a mis fin à une saga judiciaire de près de 14 ans.

L'avion privé qui le transportait s'est posé mercredi soir à l'aéroport de Canberra, où se trouvaient des dizaines de journalistes, a constaté une équipe de l'AFP.

Ses cheveux blancs ramenés en arrière, l'Australien a levé le poing en émergeant de l'avion, puis a marché à grands pas sur le tarmac pour aller embrasser sa femme Stella en la soulevant du sol, puis son père.

Au cours d'une conférence de presse, Mme Assange a ensuite expliqué que son mari avait besoin d'intimité et de temps pour se rétablir après plus de cinq ans passés dans une prison de haute sécurité à Londres.

"Il a besoin de temps, il a besoin de récupérer et c'est tout un processus", a-t-elle dit, semblant au bord des larmes. "Je vous demande, s'il vous plaît, de nous donner de l'espace, de nous donner de l'intimité (...), de laisser notre famille être une famille avant qu'il puisse parler à nouveau, au moment de son choix".

Plus tôt dans la journée, M. Assange, 52 ans, avait été libéré au terme d'une rapide audience au tribunal fédéral américain de Saipan, dans les îles Mariannes du Nord. "Vous pourrez sortir de cette salle d'audience en homme libre", lui avait dit la juge Ramona V. Manglona.

M. Assange n'aura pas le droit de retourner aux Etats-Unis sans autorisation, a précisé le ministère américain de la Justice.

Conformément à l'accord, l'ancien informaticien, accusé d'avoir rendu publics des centaines de milliers de documents confidentiels américains dans les années 2010, a plaidé coupable d'obtention et de divulgation d'informations sur la défense nationale.

"J'ai encouragé ma source", la militaire américaine Chelsea Manning, à l'origine de cette fuite massive, "à fournir du matériel qui était classifié", a reconnu mercredi à la barre Julian Assange, fatigué mais visiblement détendu.

Il a quitté le tribunal sans faire de déclarations. "Aujourd'hui est un jour historique. Il met un terme à 14 années de batailles judiciaires", s'est félicitée son avocate Jennifer Robinson.

«Enormément souffert»

Il avait ensuite embarqué sans tarder dans un avion qui avait quitté les îles Mariannes, un petit territoire américain du Pacifique, pour Canberra.

Son père John Shipton, dans un entretien avec le diffuseur australien ABC, a confié sa "joie" car son fils pourra "passer du temps de qualité avec son épouse Stella et ses deux enfants, se promener de long en large sur la plage (...) et apprendre à être patient et jouer avec des enfants pendant plusieurs heures - toute la beauté de la vie ordinaire".

"Je suis reconnaissante que le calvaire de mon fils touche enfin à sa fin", a réagi sa mère Christine Assange dans un communiqué.

Julian Assange "a énormément souffert dans sa lutte pour la liberté d'expression, la liberté de la presse", a souligné Barry Pollack, son autre avocat. "Le travail de WikiLeaks se poursuivra et M. Assange, je n'en doute pas, continuera avec force son combat en faveur de la liberté d'expression et de la transparence".

Le Premier ministre australien Anthony Albanese s'est félicité d'un "résultat positif" que "la grande majorité des Australiens souhaitaient".

Le lanceur d'alerte avait quitté lundi le Royaume-Uni, où il était emprisonné depuis cinq ans, après avoir accepté le principe d'un plaider-coupable.

Aux termes de cet accord, il n'était plus poursuivi que pour le seul chef de "complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale", pour lequel il a été condamné à une peine de 62 mois de prison, déjà couverte par ses cinq années de détention provisoire.

Appel aux dons 

Mme Assange a lancé un appel aux dons pour payer les 520.000 dollars (485.000 euros) que son époux doit rembourser au gouvernement australien pour l'affrètement de l'avion qui l'a amené en Australie. Il n'a "pas été autorisé à emprunter un vol commercial", a-t-elle expliqué sur X.

Le tribunal des îles Mariannes du Nord avait été choisi en raison du refus de M. Assange de se rendre sur le continent américain.

Les Nations Unies ont salué le dénouement d'une affaire qui avait soulevé "une série de préoccupations en matière de droits humains".

L'accord est intervenu alors que la justice britannique devait examiner, les 9 et 10 juillet, un recours de M. Assange contre son extradition vers les Etats-Unis, approuvée par le gouvernement britannique en juin 2022.

Il se battait pour ne pas être livré à la justice américaine qui le poursuivait pour avoir rendu publics à partir de 2010 plus de 700.000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.

Parmi eux, une vidéo montrant des civils, dont un journaliste de l'agence Reuters et son chauffeur, tués par les tirs d'un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007.

Visé par 18 chefs d'accusation, M. Assange encourait en théorie jusqu'à 175 ans de prison.

Chelsea Manning, condamnée en 2013 à 35 ans de prison par une cour martiale, a été libérée au bout de sept ans après commutation de sa peine par le président Barack Obama.

Le fondateur de WikiLeaks avait été arrêté par la police britannique en avril 2019, après sept ans passés dans l'ambassade d'Equateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite la même année.

Depuis, les appels se sont multipliés pour que l'actuel président américain Joe Biden abandonne les charges à son encontre. L'Australie a présenté une demande officielle en ce sens en février.

Dans une première réaction officielle américaine, le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller, a déclaré qu'il ne lui semblait "pas approprié de faire de commentaires pour l'instant".


L'UE ouvre officiellement des négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie

Olga Stefanishyna, vice-première ministre chargée de l'intégration européenne et euro-atlantique de l'Ukraine, assiste à une conférence de presse après une conférence intergouvernementale consacrée à l'adhésion de l'Ukraine lors d'un Conseil des affaires générales à l'Union européenne, au bâtiment du Conseil de l'UE à Luxembourg, le 25 juin 2024. (Photo de Jean-Christophe Verhaegen / AFP)
Olga Stefanishyna, vice-première ministre chargée de l'intégration européenne et euro-atlantique de l'Ukraine, assiste à une conférence de presse après une conférence intergouvernementale consacrée à l'adhésion de l'Ukraine lors d'un Conseil des affaires générales à l'Union européenne, au bâtiment du Conseil de l'UE à Luxembourg, le 25 juin 2024. (Photo de Jean-Christophe Verhaegen / AFP)
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  • Le Premier ministre hongrois s'est farouchement opposé à toute discussion d'adhésion avec l'Ukraine, jugeant que ce pays n'était pas prêt
  • Une éventuelle entrée dans l'UE de l'Ukraine, pays de plus de 40 millions d'habitants et puissance agricole, pose de nombreuses difficultés, à commencer par celle des aides financières dont elle devrait bénéficier

LUXEMBOURG: L'Union européenne a officiellement lancé mardi à Luxembourg des négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie, une étape qualifiée d'"historique" tant à Kiev qu'à Bruxelles.

La Russie a cherché par tous les moyens à entraver ce processus d'adhésion, qui s'annonce long et difficile, devant conduire ces deux anciennes républiques soviétiques à s'ancrer à l'Europe.

"Au cours de l'année passée, notre pays a été l'objet d'attaques hybrides orchestrées par Moscou, (...) dans un effort pour faire dérailler le processus d'intégration européenne", a ainsi dénoncé mardi le Premier ministre moldave Dorin Recean, dans son discours devant les 27 à Luxembourg.

"Moment historique" pour le président du Conseil européen Charles Michel, "jour historique" pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky: les superlatifs n'ont pas manqué pour saluer l'ouverture de ces négociations attendues avec impatience à Kiev, plus de deux ans après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, et à Chisinau.

En Ukraine, "90% des gens nous soutiennent, nous ferons les réformes" requises, a assuré la vice-première ministre ukrainienne Olga Stefanishyna, lors d'un discours devant les ministres des Vingt-Sept. Elle s'est brièvement interrompue, avertie par son téléphone portable: "nous avons une alerte à Kiev", a-t-elle dit, rappelant venir d'un pays en guerre.

Les Etats membres de l'UE ont d'abord formellement ouvert les négociations avec l'Ukraine, puis avec la Moldavie un peu plus tard dans l'après-midi.

L'ouverture des pourparlers avec Kiev est le résultat d'un accord obtenu de haute lutte par 26 pays de l'UE, qui ont été contraints de rivaliser d'ingéniosité pour convaincre le 27e, la Hongrie de Viktor Orban, de ne pas bloquer le processus.

Le Premier ministre hongrois s'est farouchement opposé à toute discussion d'adhésion avec l'Ukraine, jugeant que ce pays n'était pas prêt.

M. Orban avait finalement accepté de quitter la table du sommet des dirigeants des Vingt-Sept en décembre, le temps que ses 26 homologues décident d'ouvrir les négociations d'adhésion avec Kiev et Chisinau.

«Screening»

Ces conférences intergouvernementales désormais ouvertes, les négociateurs vont d'abord passer en revue les législations de l'Ukraine et de la Moldavie pour vérifier si elles sont compatibles avec l'UE.

Cette étape, le "screening" en jargon bruxellois, dure en principe de un à deux ans, a-t-on expliqué de source diplomatique.

Mais dans le cas de l'Ukraine et de la Moldavie, les choses iront plus vite car "nous avons déjà une idée assez claire" de la situation, a souligné ce diplomate européen, sous couvert d'anonymat.

Il faudra compter néanmoins plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant que les différents chapitres de négociation ne soient effectivement ouverts.

"L'Ukraine sera un membre de l'Union européenne, et nous serons capables de tout achever avant 2030," a promis la vice-Première ministre ukrainienne.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE avaient ouvert la voie à ces négociations d'adhésion à la mi-décembre 2023.

Mais Budapest freinait jusque-là l'ouverture formelle des discussions avec Kiev, jugeant que les conditions n'étaient pas réunies.

"Si je m'en tiens à ce que je vois ici au moment où nous parlons, ils (les Ukrainiens) sont très loin de remplir les critères d'adhésion", a répété mardi à Luxembourg le ministre hongrois des Affaires européennes Janos Boka.

La Commission européenne a quant à elle estimé le 7 juin que l'Ukraine et la Moldavie avaient bien rempli toutes les conditions préalables à une telle adhésion.

L'UE avait accordé dès juin 2022 à l'Ukraine le statut de candidat à l'adhésion, dans un geste hautement symbolique quelques mois après le début de la guerre déclenchée par Moscou, ainsi qu'à la Moldavie voisine.

L'ouverture de négociations n'est qu'une étape d'un processus d'adhésion long et ardu. Une éventuelle entrée dans l'UE de l'Ukraine, pays de plus de 40 millions d'habitants et puissance agricole, pose de nombreuses difficultés, à commencer par celle des aides financières dont elle devrait bénéficier.

L'UE a prévu de son côté de se réformer pour faire face à cet élargissement et améliorer sa gouvernance et la prise de décision déjà souvent complexe à 27 Etats membres.


Les Iraniens aux urnes pour une présidentielle plus ouverte que prévu

Cette combinaison créée le 18 juin 2024 d'images fournies par l'IRIB (Islamic Republic of Iran Broadcasting) montre les candidats à la présidence (dans le sens des aiguilles d'une montre) Mohammad Bagher Ghalibaf, Alireza Zakani, Mostafa Pourmohammadi, Masoud Pezeshkian, Saeed Jalili, et Amirhossein Ghazizadeh-Hashemi lors d'un débat au studio de la télévision d'État iranienne à Téhéran, le 17 juin 2024. (Photo Morteza Fakhrinejad IRIB AFP)
Cette combinaison créée le 18 juin 2024 d'images fournies par l'IRIB (Islamic Republic of Iran Broadcasting) montre les candidats à la présidence (dans le sens des aiguilles d'une montre) Mohammad Bagher Ghalibaf, Alireza Zakani, Mostafa Pourmohammadi, Masoud Pezeshkian, Saeed Jalili, et Amirhossein Ghazizadeh-Hashemi lors d'un débat au studio de la télévision d'État iranienne à Téhéran, le 17 juin 2024. (Photo Morteza Fakhrinejad IRIB AFP)
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  • Cette présidentielle, initialement prévue en 2025, a été organisée en quelques semaines pour remplacer le président Ebrahim Raïssi, tué dans un accident d'hélicoptère le 19 mai
  • Le réformateur Massoud Pezeshkian s’impose comme l'un des trois favoris, face au président conservateur du Parlement, Mohammad-Bagher Ghalibaf, et Saïd Jalili, l'ancien négociateur ultraconservateur du dossier nucléaire

TÉHÉRAN, Iran : Les Iraniens sont appelés aux urnes vendredi pour élire un nouveau président parmi six candidats, dont un réformateur jusqu'à présent inconnu qui espère bousculer la prééminence des conservateurs.

Cette présidentielle, initialement prévue en 2025, a été organisée en quelques semaines pour remplacer le président Ebrahim Raïssi, tué dans un accident d'hélicoptère le 19 mai.

Elle se tient dans un contexte délicat pour la  République islamique, qui doit gérer à la fois des  tensions internes et des crises géopolitiques, de la guerre à Gaza au dossier nucléaire, à cinq mois seulement de la présidentielle aux Etats-Unis, son ennemi juré.

Ayant débuté sans passion, la campagne a été plus disputée que la précédente de 2021, grâce à la présence du réformateur Massoud Pezeshkian qui s'est imposé comme l'un des trois favoris.

Ses deux principaux adversaires sont le président conservateur du Parlement, Mohammad-Bagher Ghalibaf, et Saïd Jalili, l'ancien négociateur ultraconservateur du dossier nucléaire.

Cette compétition pourrait entraîner un second tour, ce qui n'a été le cas que lors d'une seule présidentielle, en 2005, depuis l'avènement de la République islamique il y a 45 ans.

- «Chômage» et «pauvreté» -

Pour avoir une chance de l'emporter, Massoud Pezeshkian doit espérer une forte participation, contrairement à la présidentielle de 2021, marquée par une abstention record de 51% alors qu'aucun candidat réformateur ou modéré n'avait été autorisé à concourir.

Mardi, le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a appelé les Iraniens à «une participation élevée» au scrutin.

«Il n'est pas question que je vote» car «quel que soit celui qui est élu, cela ne changera rien pour le peuple», a cependant affirmé Neda, une femme ingénieure interrogée par l'AFP à Tajrish, dans le nord de Téhéran.

Jaleh, femme au foyer de 60 ans, s'est en revanche déclarée prête à «voter cette année», un «devoir» alors qu'«il y a tellement de dossiers» à régler «comme le chômage ou la pauvreté».

Pour Ali Vaez, expert de l'Iran à l'International Crisis Group, le futur président va devoir relever «le défi de l'élargissement du fossé entre l'Etat et la société». Jusqu'à présent, aucun des candidats «n'a présenté de plan concret pour résoudre les problèmes», estime-t-il.

Le réformateur Pezeshkian, père de famille veuf de 69 ans, a assuré qu'il était possible d'«améliorer» une partie des problèmes auxquels font face les 85 millions d'Iraniens.

Mais, aux yeux de certains électeurs, ce médecin devenu député manque d'expérience gouvernementale, ayant été uniquement ministre de la Santé il y a une vingtaine d'années.

A contrario, Mohammad-Bagher Ghalibaf est, à 62 ans, un vétéran de la politique après avoir fait carrière au sein des Gardiens de la Révolution, la puissante armée idéologique de la République islamique.

«Je vais voter Ghalibaf car il est à la fois un gestionnaire avisé et un commandant des Gardiens», ce qui est bon pour «la sécurité» du pays, a expliqué Alireza Valadkhani, un consultant de 35 ans interrogé par l'AFP.

Pour sa part, Saïd Jalili, 58 ans, qui a perdu une jambe durant la guerre Iran-Irak des années 1980, attire les partisans les plus fervents de la République islamique, en soutenant la fermeté inflexible de Téhéran face aux pays occidentaux.

- Le voile en question -

A l'opposé, Massoud Pezeshkian plaide pour un réchauffement des relations avec les Etats-Unis et l'Europe afin de lever les sanctions qui affectent durement l'économie. Il a reçu le soutien de l'ex-ministre des Affaires étrangères, Javad Zarif, l'architecte de l'accord nucléaire conclu avec les grandes puissances en 2015.

Le réformateur appelle en outre à régler la question persistante du port obligatoire du voile pour les femmes, l'une des causes du vaste mouvement de contestation ayant secoué le pays fin 2022 après le décès de Mahsa Amini, arrêtée pour non-respect du code vestimentaire.

«Depuis 40 ans, nous cherchons à contrôler le hijab, mais nous n'avons fait qu'empirer la situation», a regretté M. Pezeshkian.

La plupart des autres candidats ont adopté une attitude prudente sur ce dossier, se déclarant plutôt opposés au déploiement de la police des mœurs.

L'une des certitudes du scrutin est que le prochain président sera un civil et non un religieux chiite, comme les deux précédents, Hassan Rohani et Ebrahim Raïssi.

Il ne pourra donc pas être considéré comme un successeur potentiel à l'ayatollah Khamenei, âgé de 85 ans et à la tête de l'Iran depuis 35 ans.