Nouvelle-Calédonie: l'évacuation de touristes français a commencé, un septième mort dans les émeutes

Le président français Emmanuel Macron (C) arrive au commissariat central de Nouméa, territoire français de Nouvelle-Calédonie dans le Pacifique, le 23 mai 2024. (Photo Ludovic Marin POOL AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) arrive au commissariat central de Nouméa, territoire français de Nouvelle-Calédonie dans le Pacifique, le 23 mai 2024. (Photo Ludovic Marin POOL AFP)
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Publié le Samedi 25 mai 2024

Nouvelle-Calédonie: l'évacuation de touristes français a commencé, un septième mort dans les émeutes

  • «Les mesures de raccompagnement des étrangers et des touristes français se poursuivent», a indiqué dans un communiqué le Haut-commissariat de la République, représentant l'Etat central
  • Vendredi, le procureur de Nouméa Yves Dupas a annoncé qu'un homme de 48 ans avait été tué par un policier

NOUMÉA, France : Après des Australiens et des Néo-Zélandais, des touristes français ont été évacués de Nouvelle-Calédonie samedi, au lendemain de la mort d'une septième personne dans les émeutes qui continuent de secouer l'archipel du Pacifique Sud malgré une visite du président Emmanuel Macron.

Des touristes ont décollé à bord d'appareils militaires vers l'Australie et la Nouvelle-Zélande depuis l'aérodrome de Magenta à Nouméa, a constaté une journaliste de l'AFP. L'aéroport international de Tontouta, fermé aux vols commerciaux depuis le 14 mai, le restera au moins jusqu'à mardi.

«Les mesures de raccompagnement des étrangers et des touristes français se poursuivent», a indiqué dans un communiqué le Haut-commissariat de la République, représentant l'Etat central.

L'Australie et la Nouvelle-Zélande avaient commencé dès mardi à rapatrier leurs ressortissants de la même manière. Vendredi, des citoyens du Vanuatu avaient quitté la Nouvelle-Calédonie à bord d'appareils militaires français.

La situation se débloque petit à petit pour les nombreuses personnes prises au piège dans l'archipel français du Pacifique Sud, secoué par des émeutes depuis le 13 mai.

- Un septième mort -

Vendredi, le procureur de Nouméa Yves Dupas a annoncé qu'un homme de 48 ans avait été tué par un policier.

Alors qu'ils circulaient à Dumbéa, au nord de Nouméa, deux policiers ont été «pris à partie physiquement par un groupe d'une quinzaine d'individus» et l'un d'eux a fait usage de son arme de service «pour s'extraire de cette altercation physique», a-t-il expliqué.

L'homme abattu est la septième victime recensée depuis le début des troubles après deux gendarmes, dont un dans un tir accidentel, trois Kanak (autochtones) et un Caldoche (Calédonien d'origine européenne).

Aucun, hormis le décès accidentel, n'était à imputer jusque-là aux forces de l'ordre.

Le policier, «sur lequel des traces de coups ont été relevées», a été placé en garde à vue et le parquet a ouvert une enquête pour homicide volontaire par personne dépositaire de l'autorité publique.

C'est l'adoption par les sénateurs et les députés à Paris d'un projet de loi controversé qui a mis le feu aux poudres, déclenchant une vague de violences que l'archipel n'avait plus connu depuis quatre décennies.

Le texte en question prévoit l'élargissement du corps électoral pour les scrutins provinciaux en Nouvelle-Calédonie, actuellement réservés aux natifs et aux résidents arrivés avant 1998 ainsi qu'à leurs descendants.

Les indépendantistes craignent que cette réforme ne réduise leur poids et veulent son retrait définitif.

Le peuple autochtone Kanak représente plus de 41% de la population locale.

- «Desserrer un peu l'étau» -

Jeudi, le président français Emmanuel Macron a effectué une visite éclair en Nouvelle-Calédonie, où il s'est engagé à ce que la réforme «ne passe pas en force».

Celle-ci doit encore être approuvée par les deux Chambres du Parlement réunies en Congrès pour être validée.

Au cours d'un entretien accordé aux médias locaux vendredi, M. Macron a exigé «de manière immédiate» «la levée de tous les blocages», les «points de violences» et demandé «qu'il y ait un appel clair à ces levées» de la part notamment du mouvement indépendantiste FLNKS ou de la CCAT, le collectif accusé par le gouvernement d'orchestrer les émeutes.

Prônant toutefois le dialogue, le chef de l'Etat entend donner la priorité à un accord, à trouver entre loyalistes et indépendantistes d'ici la fin du mois de juin, pour qu'il puisse ensuite être «soumis au vote des Calédoniens».

Sans appeler à la levée des barrages, le chef de file de la CCAT Christian Tein a annoncé en conférence de presse vouloir «desserrer un peu l'étau de manière à ce que le carburant (...) et surtout les médicaments» soient acheminés sur l'archipel, qui a subi des dégâts considérables depuis le 13 mai.

L'état d'urgence instauré le 16 mai continue d'y prévaloir: couvre-feu nocturne, interdiction de rassemblement, de transports d'armes et de vente d'alcool, bannissement de l'application TikTok.

Dans le quartier de Kaméré, à Nouméa, des maisons ont été touchées par des incendies et/ou pillées dans la nuit de vendredi à samedi. Une mère de famille a raconté à l'AFP avoir été sortie de là via l'océan par une brigade d'élite de la gendarmerie avec «plusieurs dizaines de personnes du quartier».

La Nouvelle-Calédonie est un ensemble d'îles françaises depuis le XIXe siècle, niché dans le Pacifique Sud.

Son économie repose essentiellement sur le nickel, dont elle concentre 20 à 30% des réserves mondiales.

De quoi faire craindre des «ingérences» de la Chine, selon le sénateur français Claude Malhuret, qui a souligné auprès de l'AFP que Pékin avait «besoin de nickel pour produire ses batteries».

Le secteur, qui emploie directement ou indirectement 20 à 25% des salariés calédoniens, est gravement mis à mal par les émeutes.

Dans un message interne diffusé mercredi, l'intersyndicale de la Société Le Nickel a appelé à permettre de nouveau l'acheminement de minerai, perturbé par les mouvements de protestation, faute de quoi son avenir serait compromis.

 


Les députés RN voteront pour la suspension de la réforme des retraites, dit Marine Le Pen

Marine Le Pen a confirmé mercredi qu'elle voterait, avec les autres députés RN, pour la suspension de la réforme des retraites portant l'âge de départ à la retraite à 64 ans qui doit être débattue à l'Assemblée. (AFP)
Marine Le Pen a confirmé mercredi qu'elle voterait, avec les autres députés RN, pour la suspension de la réforme des retraites portant l'âge de départ à la retraite à 64 ans qui doit être débattue à l'Assemblée. (AFP)
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  • La cheffe de file du RN, interviewée sur RTL, a affirmé qu'elle voterait "bien sûr, de manière tout à fait cohérente", pour cette suspension.
  • La suspension devrait être approuvée en première lecture, même si les échanges s'annoncent houleux à gauche. Cette mesure avait été exigée par les socialistes pour ne pas censurer le gouvernement Lecornu.

PARIS: Marine Le Pen a confirmé mercredi qu'elle voterait, avec les autres députés RN, pour la suspension de la réforme des retraites portant l'âge de départ à la retraite à 64 ans qui doit être débattue à l'Assemblée.

La cheffe de file du RN, interviewée sur RTL, a affirmé qu'elle voterait "bien sûr, de manière tout à fait cohérente", pour cette suspension.

"Tous les députés RN" feront de même, selon la leader d'extrême droite.

Vers 15H00, les députés commenceront à débattre en priorité de l'article du projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui suspend jusqu'à janvier 2028 la marche en avant vers les 64 ans, tout comme le relèvement du nombre de trimestres à cotiser.

La suspension devrait être approuvée en première lecture, même si les échanges s'annoncent houleux à gauche. Cette mesure avait été exigée par les socialistes pour ne pas censurer le gouvernement Lecornu.

Concrètement, la génération née en 1964 partirait à 62 ans et 9 mois (comme la précédente) au lieu des 63 ans prévus par la réforme. Ces assurés partiraient avec 170 trimestres cotisés au lieu de 171.

Si aucune autre réforme n'était votée après la présidentielle, l'application de la réforme Borne reprendrait ensuite, avec un trimestre de décalage.


Réseaux sociaux, stratégie spatiale et agriculteurs, visite chargée pour Macron à Toulouse

Le président français Emmanuel Macron attend l'arrivée du président palestinien Mahmoud Abbas à l'Élysée, à Paris, le 11 novembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron attend l'arrivée du président palestinien Mahmoud Abbas à l'Élysée, à Paris, le 11 novembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron est à Toulouse pour débattre de la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux, abordant complotisme, désinformation et éducation numérique, dans le cadre d’un tour de France sur ce thème
  • L’après-midi, il présente la stratégie spatiale française à l’horizon 2040, axée sur la souveraineté, la défense et la coopération internationale, dans un contexte de militarisation croissante de l’espace

TOULOUSE: Un débat sur "la démocratie à l'épreuve des réseaux sociaux" puis un après-midi consacré à la stratégie spatiale nationale: Emmanuel Macron se rend mercredi à Toulouse pour une visite chargée à laquelle veulent en outre s'inviter les agriculteurs occitans.

Ulcéré par les propos du chef de l’État, qui s'est dit "plutôt positif" mais "vigilant" sur la possibilité d'accepter l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur, le syndicat agricole FNSEA a appelé ses adhérents à se mobiliser mercredi matin pour "exiger des engagements clairs et fermes du président de la République en faveur de l'agriculture française".

Les agriculteurs devraient ainsi converger, pour certains à bord de leurs engins agricoles, vers le siège du quotidien local La Dépêche du Midi, dans l'ouest de la Ville rose, où M. Macron doit lancer une série de débats autour de la "démocratie à l'épreuve des réseaux sociaux".

Le président y évoquera avec plusieurs experts trois grands thèmes face à 250 à 300 personnes qui pourront "intervenir ou rebondir sur ce qui est dit" pendant environ deux heures, a indiqué à l'AFP le directeur de l'information de La Dépêche du Midi, Lionel Laparade.

- Complotisme, infox et éducation -

Il sera d'abord question du complotisme sur les questions sanitaires, en compagnie notamment du Dr Julien Mazières, pneumologue au CHU de Toulouse, en première ligne lors de la crise du Covid-19. Puis de la désinformation et des infox lors d'un échange avec le directeur général de La Dépêche du Midi, Jean-Nicolas Baylet ainsi qu'avec M. Laparade.

Et enfin, de l'éducation des jeunes face aux réseaux sociaux, avec notamment l'enseignant et youtubeur Yann Bouvier - plus de 1,17 million d'abonnés cumulés sur YouTube et TikTok - et l'ex-recteur de l'académie d'Occitanie, Mostafa Fourar.

"Si on compare la puissance des réseaux sociaux à (celle de) la presse, on voit bien qu'il y a une difficulté, un rapport de force qui ne joue pas en notre faveur. C'est notre rôle, dans ce maquis des réseaux sociaux, de continuer à faire notre métier", a souligné Lionel Laparade.

Le chef de l’État poursuivra son "tour de France" consacré aux réseaux sociaux lors d'une deuxième étape à Dunkerque le 19 novembre devant les lecteurs de La Voix du Nord.

Le président, en retrait sur la scène politique intérieure depuis la dissolution ratée de 2024, entend faire des effets néfastes des écrans et des réseaux sociaux son nouveau cheval de bataille dans la dernière ligne droite du quinquennat avant les municipales de 2026 et la présidentielle de 2027.

Avec "des algorithmes et des ingérences qui structurent finalement nos émotions, la façon dont se déroule notre débat public et la façon dont on s'informe", "l'indépendance nationale est une forme d'indépendance cognitive", a-t-on souligné à l’Elysée. Des "décisions" pourront être prises à l'issue de ce tour de France, et "tout est ouvert", y compris l'hypothèse du référendum, quant à la façon dont elles seront prises, a-t-on précisé.

- L'espace, "endroit de contestation" -

Le président de la République doit ensuite inaugurer des bâtiments du Commandement de l'espace (CDE) où il dévoilera la stratégie nationale spatiale française à l'horizon 2040 pour faire face à la compétition mondiale, tant civile que militaire.

"L'espace n'est plus un endroit paisible, c'est un endroit de contestation", dont certaines "extrêmement agressives de la part de nos compétiteurs, parmi lesquels la Russie", fait valoir l'Elysée.

"Dans l'espace, le mot d'ordre est d'accélérer immédiatement. (...) Face à la militarisation de l'espace, le temps n'est plus celui des politesses de la défense active mais bien des actions offensives", jugeait jeudi le chef d'état-major de l'armée de l'Air et de l'Espace, le général Jérôme Bellanger.

Emmanuel Macron doit donc, selon l'Elysée, donner mercredi après-midi "une vision", "un calendrier" et "fixer un objectif" pour cette stratégie, qu'il devrait décliner selon cinq piliers: la "souveraineté en matière d'accès à l'espace", les compétences industrielles, la défense, "la science et l'exploration", ainsi que la coopération, tant intra-européenne qu'avec les alliés non-européens.


Mahmoud Abbas en visite présidentielle à Paris: déblayer et consolider la voie de la paix

Le président français Emmanuel Macron (à gauche) rencontre le président palestinien Mahmoud Abbas lors d'une réunion bilatérale en marge du sommet de paix de Charm el-Cheikh, dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, le 13 octobre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (à gauche) rencontre le président palestinien Mahmoud Abbas lors d'une réunion bilatérale en marge du sommet de paix de Charm el-Cheikh, dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, le 13 octobre 2025. (AFP)
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  • Cette rencontre entre le président français Emmanuel Macron et Mahmoud Abbas s’inscrit dans un contexte international complexe, marqué par la fragilité du cessez-le-feu à Gaza
  • Fidèle à sa ligne d’équilibre, et dans le cadre de l’initiative franco-saoudienne qui a abouti à la déclaration de New York, la France entend poursuivre un rôle de médiateur pragmatique, évitant d’opposer ses démarches à celles des États-Unis

PARIS: Pour la première fois, Mahmoud Abbas est accueilli à l’Élysée en visite officielle en tant que président de l’État de Palestine, un changement de dénomination traduisant la reconnaissance officielle de la Palestine par la France et son engagement constant en faveur d’une solution politique durable fondée sur deux États vivant côte à côte, en paix et en sécurité.

Cette rencontre entre le président français Emmanuel Macron et Mahmoud Abbas s’inscrit dans un contexte international complexe, marqué par la fragilité du cessez-le-feu à Gaza, les débats au Conseil de sécurité autour de la mise en place d’une force internationale de stabilisation et les efforts soutenus de la communauté internationale pour engager la reconstruction et la revitalisation des institutions palestiniennes.

Fidèle à sa ligne d’équilibre, et dans le cadre de l’initiative franco-saoudienne qui a abouti à la déclaration de New York, la France entend poursuivre un rôle de médiateur pragmatique, évitant d’opposer ses démarches à celles des États-Unis tout en associant étroitement les pays arabes à la recherche d’une issue politique.

Relancer l’Autorité palestinienne et préparer les réformes

Au cœur de cette visite figure la revitalisation de l’Autorité palestinienne, un point mis en avant dans la lettre adressée le 9 juin par Mahmoud Abbas à Emmanuel Macron et au prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salman.
Paris, tout comme Riyad, considère que le renforcement de l’Autorité palestinienne est une condition essentielle à la reconstruction politique et sécuritaire de la Palestine, ainsi qu’à la restauration d’une gouvernance légitime, notamment dans la bande de Gaza.

« Il ne s’agit pas pour nous de choisir un dirigeant palestinien, mais de pousser à la tenue d’élections présidentielles et législatives », a précisé l’Élysée, rappelant que le processus électoral et la réforme de la gouvernance figurent parmi les engagements clés du président Abbas.

Ces réformes englobent plusieurs volets, dont la fin du dispositif dit Pay for Slay, déjà abrogé mais encore en phase d’audit, la révision des manuels scolaires menée en coordination avec l’Union européenne et l’Arabie saoudite, ainsi que la préparation d’élections générales dans un délai d’un an à compter du cessez-le-feu.

Pour Paris, il s’agit d’un test de crédibilité pour l’Autorité palestinienne, appelée à se montrer capable de gouverner, de réformer et de représenter l’ensemble du peuple palestinien dans un cadre pacifié et démocratique.

Autre dossier majeur au menu des discussions : la création d’une force internationale de stabilisation, débattue au Conseil de sécurité des Nations unies, visant à soutenir les forces de sécurité palestiniennes dans leur redéploiement à Gaza et à garantir le respect du cessez-le-feu.

Tout en rappelant qu’elle ne prendra aucune initiative unilatérale, la France y participe activement : trois officiers français sont déjà présents au sein de la cellule de coordination américaine déployée sur le terrain, et une équipe diplomatique et militaire supplémentaire doit être envoyée pour évaluer la contribution française.

Parallèlement, la question épineuse du désarmement du Hamas constitue une étape incontournable, mais elle doit, selon Paris, s’inscrire dans le cadre d’un processus politique global.
« Le Hamas a pris l’engagement d’un désarmement progressif dans le cadre du plan de cessez-le-feu ; il est essentiel que cet engagement soit tenu », insiste l’Élysée, qui souligne que la ligne jaune tracée sur le terrain n’a qu’une valeur temporaire, dans l’attente d’un retrait israélien complet, conditionné à la mise en œuvre du plan.

Entre médiation et fermeté diplomatique

Par ailleurs, si l’Élysée s’efforce d’éviter tout sujet de friction avec Israël, la préoccupation française face à l’accélération de la colonisation en Cisjordanie se fait plus explicite.
Paris dénonce « des développements préoccupants sur le terrain », notamment dans la vallée du Jourdain et autour d’Hébron, ainsi que l’augmentation des violences des colons contre les civils palestiniens.
La France appelle Israël à « y mettre un terme et à traduire les auteurs en justice », rappelant que la colonisation reste illégale au regard du droit international et compromet gravement la viabilité d’un futur État palestinien.

Au niveau européen, Paris plaide pour une réponse collective. Des discussions sont en cours à Bruxelles sur d’éventuelles mesures ciblées contre les colons violents, tout en veillant à ne pas rompre le fil du dialogue avec Jérusalem.

Sur le plan bilatéral, la visite de Mahmoud Abbas est aussi l’occasion d’évoquer la reconnaissance réciproque entre la France et la Palestine. Paris a déjà reconnu l’État palestinien, mais la conversion de la représentation palestinienne à Paris en ambassade ne sera effective que lorsque toutes les conditions fixées par Emmanuel Macron seront réunies : « la libération de l’ensemble des otages et le plein respect du cessez-le-feu ».

À ce jour, 24 dépouilles sur 28 ont été rendues, et l’Élysée reste ferme : « pas d’annonce diplomatique supplémentaire tant que les familles ne sont pas toutes fixées sur le sort de leurs proches ».

Fidèle à sa tradition diplomatique, la France cherche à préserver un équilibre délicat. Le président français soutient les efforts américains, notamment ceux du président Trump dans la mise en œuvre du plan en vingt points, tout en insistant pour que les mécanismes de ce plan soient pleinement appropriés par les Palestiniens eux-mêmes.

Paris veut ainsi maintenir une cohérence internationale autour de la solution à deux États, en cherchant à rétablir une unité territoriale palestinienne entre Gaza et la Cisjordanie.
Dans cette optique, la France soutient la mise en place rapide d’un comité technocratique palestinien chargé de gérer les affaires courantes à Gaza et de rétablir un cadre juridique unifié.

Enfin, la France entend jouer un rôle actif dans la conférence sur la reconstruction de Gaza, prévue au Caire d’ici la fin novembre. Paris y voit une opportunité d’associer l’aide humanitaire, le soutien budgétaire et la mobilisation des bailleurs internationaux.
L’Élysée plaide pour un plan de « reconstruction anticipée », qui tienne compte des besoins urgents de la population tout en s’inscrivant dans un horizon politique durable.

Emmanuel Macron défendra cette vision lors de sa déclaration à la presse : celle d’une paix réaliste, inclusive et partagée, fondée sur la coexistence de deux États et sur la participation des partenaires arabes et occidentaux.
« Il y a aujourd’hui une opportunité, même fragile, de trouver enfin une issue. Il faut que nous y contribuions tous », résume l’Élysée.