Un écrivain saoudien attire une foule immense au Salon du livre de Rabat

Cet écrivain de 47 ans, né à Al-Hassa, a passé son enfance aux États-Unis avant de revenir au Royaume pour terminer ses études. (Photo fournie)
Cet écrivain de 47 ans, né à Al-Hassa, a passé son enfance aux États-Unis avant de revenir au Royaume pour terminer ses études. (Photo fournie)
Le ministre marocain de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a invité Osama al-Muslim à organiser des séances de dédicace dans plusieurs grandes villes marocaines. (Photo fournie)
Le ministre marocain de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a invité Osama al-Muslim à organiser des séances de dédicace dans plusieurs grandes villes marocaines. (Photo fournie)
Short Url
Publié le Vendredi 17 mai 2024

Un écrivain saoudien attire une foule immense au Salon du livre de Rabat

  • Son premier roman a été refusé par plus de vingt maisons d’édition, ce qui l’a poussé à l’imprimer et à l’autopublier à ses propres frais
  • Aujourd’hui, M. Al-Muslim a déjà publié trente-deux ouvrages, qui vont des séries épiques aux nouvelles

LA MECQUE: La présence de l’auteur saoudien Osama al-Muslim au Salon international de l’édition et du livre de Rabat a suscité l’intérêt des visiteurs de cet événement, qui se tient jusqu’au 19 mai.

La séance de dédicace du livre de M. Al-Muslim a attiré un très grand nombre d’amateurs, notamment des jeunes adultes et des adolescents. La direction du salon a dû écourter la cérémonie de dédicace afin d’éviter que se forme une trop grande foule.

L’écrivain de 47 ans, né à Al-Hassa, a passé son enfance aux États-Unis avant de revenir au Royaume pour terminer ses études. Il est diplômé du département de littérature anglaise de l’université du roi Faisal.

«Le Salon international de l’édition et du livre est l’une des expositions les plus prestigieuses et j’ai été heureux de m’y rendre pour la première fois afin de rencontrer mes chers lecteurs venus de toutes les régions et villes du Maroc», a confié M. Al-Muslim à Arab News.

«L’affluence a été remarquable, mais je n’ai malheureusement pas pu rencontrer la plupart des personnes présentes, ce qui m’a un peu attristé. Toutefois, il est désormais prévu, à l’aimable invitation du ministre marocain de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, d’organiser des séances de dédicace dans plusieurs grandes villes marocaines afin de rencontrer le plus grand nombre possible de lecteurs», a-t-il ajouté.

M. Al-Muslim a évoqué ses origines en tant qu’écrivain, expliquant à quel point il était difficile de débuter dans le secteur. Son premier roman a été refusé par plus de vingt maisons d’édition, ce qui l’a poussé à l’imprimer et l’autopublier à ses propres frais.

«Je l’ai commercialisé moi-même par l’intermédiaire d’une petite boutique en ligne gérée par un jeune Saoudien. Ce qui est drôle, c’est qu’après le succès de la première édition, toutes les maisons d’édition qui avaient rejeté le roman m’ont contacté pour me demander de collaborer avec elles», a-t-il précisé.

Aujourd’hui, M. Al-Muslim a déjà publié trente-deux ouvrages, qui vont des séries épiques aux nouvelles. Plus de quinze de ses livres ont été traduits en anglais, et le reste est en cours de traduction.

«La première partie d’Arabistan Orchards Vergers d’Arabistan»] a été traduite en chinois, avec plus de 50 000 exemplaires imprimés, et des efforts sont en cours pour traduire les autres parties», a-t-il encore précisé.

«En ce qui concerne ma vision culturelle, je pense que les anciens modèles ne sont plus attrayants pour cette génération. Utiliser un langage difficile et complexe et mettre en avant ses compétences linguistiques et cognitives pour défier le lecteur n’est plus attrayant. Les lecteurs d’aujourd’hui ont besoin d’une histoire intéressante, tissée intelligemment et dans un langage fluide», a-t-il ajouté.

M. Al-Muslim n’a «jamais prêté attention aux critiques» parce qu’il connaissait «leurs expériences, leurs orientations et leurs idées».

«Si je les avais écoutés, j’aurais arrêté dès le premier jour. Ils veulent que tout le monde adopte leur point de vue et que personne ne s’écarte des méthodes qu’ils ont établies», a affirmé M. Al-Muslim.

Img
La séance de dédicace du livre de M. Al-Muslim a attiré une foule immense, notamment des jeunes adultes et des adolescents. (Photo fournie)

«Les histoires fantastiques que je présente allient vérité et imagination. Elles s’appuient sur notre héritage arabe et nos mythes, en particulier ceux de l’Arabie saoudite, plutôt que sur des histoires et des légendes globales qui ne nous appartiennent pas ou ne nous ressemblent pas. Par conséquent, les lecteurs s’attachent à ce genre parce qu’il est issu de leur environnement et qu’il est proche de leurs pensées, de leur personnalité et de leurs sentiments.»

«J’utilise un langage facile et fluide, mais avec une profondeur philosophique et cognitive. Ce style est considéré comme simple, mais il est apprécié et compris par les jeunes et les moins jeunes, et par toutes les couches de la société», a-t-il poursuivi.

En défiant les règles littéraires dépassées, Osama al-Muslim a dit espérer rester en phase avec les idées, les problèmes, les souhaits et les aspirations de la nouvelle génération, affirmant qu’il est «devenu proche d’elle» et qu’il la «comprend très bien».

«Il ne fait aucun doute que l’originalité de mes écrits et l’absence d’imitation offrent quelque chose de nouveau et d’inhabituel, ce qui suscite chez mes lecteurs de l’enthousiasme, de l’attachement et l’envie de découvrir de nouvelles choses», a-t-il indiqué.

L’auteur a évoqué ses projets d’adaptation à l’écran: «Oui, si Dieu le veut – MBC Group a acquis les droits de presque toutes mes publications pour les transformer en séries dramatiques et en films.»

«Environ 80% de la première partie de la série Arabistan Orchards a déjà été réalisée, avec des coûts de production considérés comme les plus élevés du genre fantastique arabe, dépassant les 30 millions de dollars (1 dollar = 0,92 euro).

«Le début du travail sur la trilogie Fear [«Peur»], mon œuvre la plus célèbre, a également été annoncé. En outre, nous envisageons de produire un film basé sur l’un de mes romans courts, que le groupe annoncera plus tard.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le rappeur français Jul, toujours champion du streaming en 2025, sort un double album

Jul, photo X, compte du rappeur.
Jul, photo X, compte du rappeur.
Short Url
  • Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril
  • Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026

PARIS: Numéro 1 des artistes les plus streamés dans l'Hexagone en 2025, le rappeur français Jul, originaire de Marseille (sud-est), sort vendredi "TP sur TP", un double album enregistré à Paris contenant des duos éclectiques, de Naza au groupe corse I Muvrini.

"Je fais tout à l'instinct, tout sur l'esprit du moment", confie Jul dans le documentaire qui accompagne cette sortie, disponible sur YouTube.

Le film plonge dans les coulisses de la création du disque lors de sessions d'enregistrement nocturnes dans un studio parisien, où il dit être venu chercher "une autre inspiration".

"J'ai toujours fait des bons albums avec la grisaille", sourit "le J", loin de Marseille, la ville dont il est devenu un emblème jusqu'à être, à l'arrivée de la flamme olympique sur le Vieux-Port en provenance de Grèce, l'un des premiers porteurs français des Jeux de Paris en 2024.

En une quinzaine de jours, cet artiste prolifique - une trentaine d'albums, au moins deux nouveautés par an depuis 2014 -, a bâti un double opus de 32 morceaux, via son label indépendant D'or et de platine.

"J'essaie d'innover, j'essaie de faire ce que j'aime", lâche le rappeur de 35 ans.

Le titre de l'album, "TP sur TP", s'inscrit dans son univers: "TP" signifie "temps plein", en référence au volume horaire des dealers et autres petites mains d'un trafic qui gangrène la cité phocéenne.

A ses yeux, sa musique n'évoque "que de la réalité", des instants de vie "que ce soit dans la trahison, que ce soit dans les joies, les peines". Comme des photos qui défilent sur un téléphone, "mes sons, c'est mes souvenirs à moi", compare-t-il dans le documentaire.

Parmi les duos figurent son ami Naza, la star américaine des années 2000 Akon ("Lonely") ou encore le trublion catalan du rap Morad.

Jul rend aussi hommage à ses racines familiales corses, avec "A chacun sa victoire", titre où il conte l'espoir aux côtés du célèbre groupe I Muvrini, et dans une autre chanson avec Marcu Antone Fantoni.

Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril. Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026.

En parallèle, son règne sur le classement des artistes les plus écoutés en streaming en France se poursuit: en 2025, il reste numéro 1 pour la cinquième année consécutive sur Spotify et la sixième année d'affilée sur Deezer, selon les données de ces plateformes publiées cette semaine.


A Notre-Dame de Paris, plus de 11 millions de visiteurs un an après la réouv

Une foule se rassemble devant la cathédrale Notre-Dame illuminée lors d'une cérémonie marquant la réouverture de cet édifice emblématique, dans le centre de Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
Une foule se rassemble devant la cathédrale Notre-Dame illuminée lors d'une cérémonie marquant la réouverture de cet édifice emblématique, dans le centre de Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
Short Url
  • Un an après sa réouverture, Notre-Dame de Paris a accueilli plus de 11 millions de visiteurs, dépassant largement sa fréquentation d’avant l’incendie
  • De nouveaux travaux extérieurs sont prévus au-delà de 2030, poussant l’établissement public à lancer un nouvel appel aux dons

PARIS: Un an après sa réouverture, Notre-Dame de Paris a accueilli plus de 11 millions de personnes, qui se pressent pour admirer la pierre blonde et le mobilier épuré de l'édifice victime d'un incendie géant en 2019.

Le 7 décembre 2024, la cathédrale était rouverte après plus de cinq ans de travaux, en présence de chefs d’État dont Emmanuel Macron et Donald Trump, lors d'une cérémonie retransmise en mondovision.

Un an plus tard, "la cathédrale a accueilli plus de 11 millions de visiteurs venus du monde entier", soulignent ses responsables.

Maria Vega, Colombienne de 22 ans, n'envisageait pas un voyage à Paris sans passer par Notre-Dame. "C'est particulièrement important pour moi qui me suis récemment réengagée dans l'Eglise", explique la jeune femme qui s'émerveille d'une restauration "très précise": "La beauté et la simplicité sont frappantes."

Dany Tavernier, 55 ans, venue de Seine-et-Marne avec sa famille, visite pour la première fois la cathédrale restaurée: "C'est magnifique, on voudrait en voir plus, comme la +forêt+ de la charpente", dit-elle à la sortie de l'édifice.

La cathédrale a dépassé ses niveaux de fréquentation (estimés autour de 8 à 9 millions d'entrées) d'avant l'incendie du 15 avril 2019, qui avait ravagé la toiture et la charpente de ce chef d'œuvre de l'art gothique du XIIe siècle.

Un chantier titanesque, financé grâce à 843 millions d'euros de dons, a été nécessaire pour restaurer la cathédrale qui ne désemplit pas depuis sa réouverture.

Les files s'étirent toujours sur le parvis, surtout le week-end, mais "aujourd'hui, la queue est tout à fait satisfaisante", assure-t-on à la cathédrale.

Les visiteurs individuels peuvent entrer avec ou sans réservation, et toujours gratuitement, malgré l'idée d'une contribution de 5 euros avancée par la ministre de la Culture Rachida Dati. Une suggestion rejetée par le diocèse de Paris, au nom de la mission d'accueil inconditionnel de l’Église.

- Dons -

Face à l'afflux de visiteurs, on affiche toutefois à Notre-Dame une volonté de "réguler" les entrées, particulièrement pendant les offices, en fonction du nombre de visiteurs déjà présents. "Il est important de bien accueillir, que ce soit agréable pour tous de venir, pour prier et visiter, dans un environnement paisible", ajoute-t-on.

"Quand vous êtes à l'intérieur, vous pouvez vraiment prier, je viens de le faire pendant vingt minutes, vous n'entendez pas les gens autour", assure Melissa Catapang, 39 ans, venue de Dubaï, qui loue "la solennité" de l'endroit.

Car la cathédrale se veut aussi "pleinement lieu de prière" avec plus de 1.600 célébrations organisées cette année, et un véritable essor des pèlerinages: plus de 650, dont un tiers venus de l’étranger.

Il s'agit là d'un phénomène relativement nouveau, des pèlerins venant pour la Vierge, d'autres pour la couronne d'épines - une relique acquise par Saint Louis en 1238 -, d'autres encore mus par "l'espérance, le renouveau, la résilience".

La cathédrale compte poursuivre cette dynamique spirituelle et culturelle.

Jusqu'au 2 février, une crèche provençale d'une cinquantaine de santons est installée.

La couronne d'épines est désormais présentée en ostension tous les vendredis de 15H00 à 18H30 - alors qu'elle n'était jusqu'ici vénérée que le premier vendredi de chaque mois.

Les vitraux contemporains de l'artiste Claire Tabouret seront installés fin 2026 pour remplacer six des sept baies du bas-côté sud de l'architecte Eugène Viollet-le-Duc. Mais dès mercredi, des maquettes grandeur nature seront exposées au Grand Palais.

Et s'il reste 140 millions d'euros sur les dons collectés, "il manque encore au moins l'équivalent" pour terminer la restauration d'un édifice qui n'était pas en bon état avant l'incendie, souligne l"établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, maître d'ouvrage de la restauration, qui lance un appel aux dons.

Des travaux sur des parties extérieures "ont été engagés en 2025 et devront être programmés jusqu’au-delà de 2030", ajoute-t-on: après la restauration déjà lancée du chevet, il faudra se pencher sur la sacristie, les trois grandes roses de la cathédrale, les façades nord et sud du transept, le presbytère...

La Fondation Notre Dame espère elle lever 6 millions d'euros.


Dubai, Paris, Tokyo : un défilé panoramique sur rails en Suisse

Jessica Minh Anh a présenté “Luxury in Motion”, une campagne mode mêlant IA, haute couture européenne et style japonais. (Photo: fournie)
Jessica Minh Anh a présenté “Luxury in Motion”, une campagne mode mêlant IA, haute couture européenne et style japonais. (Photo: fournie)
Short Url
  • Jessica Minh Anh a présenté “Luxury in Motion”, une campagne mode mêlant IA, haute couture européenne et style japonais, tournée à bord du GoldenPass Express entre Montreux et les Alpes bernoises
  • Le projet, soutenu par plusieurs designers internationaux, met en scène le dialogue entre innovation technologique, silhouettes architecturales et paysages suisses, poursuivant la démarche avant-gardiste d’Anh

DUBAI: Un mélange transcontinental d’influences venues des Émirats arabes unis, du Japon, de la France et de l’Italie a occupé le devant de la scène cette semaine, alors que le mannequin et productrice de défilés Jessica Minh Anh organisait une campagne mode à bord du GoldenPass Express en Suisse.

Le projet a réuni des pièces de haute couture générées par IA depuis Dubaï, du tailoring européen classique et des tenues traditionnelles japonaises, le tout dans un décor en mouvement reliant la Riviera vaudoise aux Alpes bernoises.

La production, intitulée « Luxury in Motion », a été tournée dans la cabine Prestige du Montreux Oberland Bernois Railway. Anh a indiqué que les paysages suisses offraient un contraste naturel avec les éléments technologiques et stylistiques mis en avant tout au long du shooting.

-

Plus tôt dans la journée, Anh s’était préparée pour la production dans un studio à Genève avant de partir pour Montreux dans un convoi de véhicules électriques. Son look d’ouverture présentait un ensemble en soie de Francesca Ruffini Stoppani (F.R.S), suivi d’autres pièces de la marque durant le trajet.

À la gare de Montreux, Anh est montée à bord du train en portant un accessoire de Johanna Braitbart. Fanny Moix, directrice marketing du MOB Railway, a indiqué que cette collaboration visait à mettre en valeur les panoramas de la ligne tout en y ajoutant une dimension créative contemporaine.

-

La campagne a ensuite mis l’accent sur des designs intégrant technologie et silhouettes architecturales. Parmi elles figuraient une combinaison blanche de la marque dubaïote MAGNO MONTERO, qui utilise l’IA générative dans son processus créatif, ainsi qu’une robe brodée de la designer japonaise Yumi Katsura.

Lors du trajet retour, la production a alterné entre scènes tournées sur le quai et séquences mises en scène dans la cabine Prestige, capturant le contraste entre une couture technologique et le paysage alpin environnant. Un second look signé MAGNO MONTERO a clôturé la journée de tournage.

-

Les préparatifs de la campagne, comprenant essais photo et planification, ont été effectués à Spaces Geneva, exploité par IWG. Cyrill Schuler, CEO d’IWG Suisse, Monaco & Gibraltar, a souligné que le profil international d’Anh trouvait un écho particulier auprès de la communauté d’affaires de l’entreprise.

Anh, qui a déjà produit des événements tels qu’un défilé solaire ou un show au sommet de la tour Eiffel, a indiqué qu’elle souhaitait poursuivre de nouveaux projets mêlant technologie, mode et collaborations transfrontalières.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.jp