OSLO: Le gouvernement norvégien a proposé mardi de porter cette année à 1 milliard de couronnes, soit 86 millions d'euros, son aide aux Palestiniens alors que la bande de Gaza est au bord de la famine.
Figurant dans le projet de budget révisé présenté le même jour, ce chiffre représente un quasi quadruplement par rapport aux 258 millions de couronnes prévus dans la loi de Finances initiale adoptée l'an dernier.
"Les besoins d'aide urgente à Gaza sont énormes après sept mois de guerre", a noté la ministre norvégienne de l'Aide au développement, Anne Beathe Tvinnereim, dans un communiqué.
"La situation alimentaire en particulier est critique et il y a des risques de famine", a-t-elle ajouté en fustigeant "une crise entièrement provoquée par l'homme" et une situation également "critique" en Cisjordanie.
Selon le projet de budget, la Norvège compte au total consacrer 0,98% de son revenu national brut (RNB) à l'aide au développement cette année.
Ce chiffre est encore susceptible de changer car le gouvernement de centre gauche, minoritaire au Parlement, doit négocier avec d'autres partis pour faire adopter ses textes.
Mise en garde
De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Espen Barth Eide, a de nouveau mis en garde Israël contre une opération militaire à grande échelle à Rafah, ville à la lisière sud de la bande de Gaza assiégée, où des centaines de milliers de Palestiniens s'entassent.
"Ce serait catastrophique pour la population", a-t-il souligné. "Plus de 1 million de personnes qui se sont réfugiées à Rafah ont déjà fui à plusieurs reprises la famine, la mort et l'horreur. On leur demande maintenant de partir à nouveau, mais aucun endroit dans la bande de Gaza n'est sûr".
Dans le cadre de la riposte à l'attaque sans précédent perpétrée par le Hamas le 7 octobre sur le sol israélien - qui a fait plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP -, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se dit déterminé à lancer une opération à Rafah qu'il considère comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste palestinien.
L'armée israélienne, qui a lancé des ordres d'évacuation aux civils, a pénétré le 7 mai avec ses chars dans le secteur est de la ville et pris le point de passage éponyme. Des frappes ont encore visé le secteur mardi.
Selon l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), "près de 450.000" personnes se trouvant à Rafah en ont été déplacées depuis le 6 mai.
En riposte à l'attaque du 7 octobre, l'armée israélienne a lancé des bombardements suivis d'une offensive terrestre, qui ont provoqué une catastrophe humanitaire avec un lourd bilan: 35.173 morts en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.