LONDON: le recours au télétravail devrait quintupler d'ici 2025 au Royaume-Uni après les habitudes prises pendant les confinements occasionnés par la crise sanitaire, projette une étude menée auprès de dirigeants financiers et publiée vendredi par le cabinet de conseil Deloitte.
D'après les directeurs financiers d'entreprises sondés pour cette enquête, la pandémie devrait déclencher "un changement fondamental dans l'environnement de travail" avec pour 98% des dirigeants interrogés une montée en force du télétravail.
D'autant que plus des trois quarts des dirigeants interrogés s'attendent à ce que les restrictions à l'activité et aux mouvements imposées pour tenter de freiner la propagation rapide du nouveau coronavirus au Royaume-Uni soient toujours appliquées pendant le premier semestre 2021.
Près de 60% s'attendent à ce qu'elles soient définitivement levées au troisième trimestre, à mesure que les campagnes de vaccination progressent.
Par ailleurs, les directeurs financiers sondés s'attendent en quasi totalité à voir les impôts pour les particuliers augmenter, et environ 60% prévoient une hausse des impôts sur les entreprises et une augmentation du rôle de l'Etat dans l'économie.
"Cette expérience massive et forcée du télétravail a dans l'ensemble été réussie. Des secteurs ont réussi à maintenir un fort niveau d'efficacité en fonctionnant à domicile", remarque Ian Stewart, économiste de Deloitte, cité par le quotidien The Daily Telegraph.
"La pandémie a déclenché des changements durables dans le monde des affaires, les directeurs financiers prévoyant une augmentation du niveau de télétravail, une plus forte diversification des chaines d'approvisionnement et plus d'investissements dans les technologies", relève Richard Houston, directeur général de Deloitte UK, dans le communiqué.
Il précise que les dirigeants interrogés tablent sur un "retour à la croissance dès cette année" même si les incertitudes nombreuses qui persistent incitent les entreprises à la prudence, notamment les conséquences du Brexit.
L'accord passé entre Londres et Bruxelles à Noël "a des implications très limitées pour les services, particulièrement les professionnels et services financiers. Ces secteurs à forte productivité (...) font des contributions essentielles à l'emploi et la prospérité du pays", poursuit M. Houston.
D'après lui, les entreprises britanniques ont "d'urgence besoin de clarté supplémentaire sur ces questions qui incluent les équivalences financières et de plus d'informations sur les changements spécifiques aux autres services commerciaux interfrontaliers".