NICOSIE, Chypre : Les autorités chypriotes ont décidé d'imposer à compter de dimanche un confinement, le second depuis le printemps 2020, face à la hausse des cas de nouveau coronavirus que des restrictions renforcées successivement depuis novembre n'ont pas réussi à endiguer.
"Pour les trois prochaines semaines, nous allons devoir rester chez nous pour arrêter la propagation du virus", a indiqué vendredi à la presse Constantinos Ioannou, ministre de la Santé de l'île méditerranéenne.
"Cet effort a pour objectif de réduire drastiquement les rassemblements sociaux et professionnels dans les logements et sur les lieux de travail car c'est là que la plupart des cas se trouvent", a-t-il relevé, précisant que le nouveau variant du virus identifié au Royaume-Uni (transmissibilité supérieure) avait été détecté à Chypre.
Le gouvernement espère que ce second confinement -instauré jusqu'au 31 janvier- va freiner la propagation du virus pendant que les autorités mettent en place les vaccinations.
Le vaccin a déjà été administré à près de 4.000 personnes -sur quelque 900.000 habitants. Les autorités espèrent que 20% de la population aura été immunisée d'ici la mi-avril.
En vertu des nouvelles règles, les habitants ne pourront sortir que deux fois par jour pour des démarches essentielles ou pour faire de l'exercice physique. Avant chaque sortie (sauf pour travailler), ils devront envoyer un SMS pour obtenir un feu vert officiel comme lors du premier confinement.
Tous les commerces non essentiels garderont portes closes, tout comme les établissements scolaires. En revanche, contrairement à mars, aéroports et ports resteront en activité.
Le port du masque est imposé depuis la mi-octobre en extérieur après avoir été obligatoire dans les espaces publics clos, y compris les bureaux. Un couvre-feu nocturne, après 23 heures dans un premier temps puis après 21 heures, est en place depuis début novembre.
Les autorités ont fermé début décembre restaurants, bars et centres commerciaux.
Décembre a été le mois le plus meurtrier, avec 55% des 140 décès enregistrés depuis mars, tandis que les nouvelles contaminations ont atteint 12.086, soit davantage que le total des neuf mois précédents.
Le nombre total de cas enregistrés depuis mars était de 26.208 jeudi. Il était inférieur à 2.300 à la mi-octobre.
Chypre a évité l'assaut de la première vague grâce à un confinement rapide, assoupli à partir de début mai.
Les autorités sanitaires font porter la responsabilité de l'explosion de cas au comportement de Chypriotes qui ne respectent pas les mesures sanitaires.