OTTAWA : Le Canada et les pays dont des ressortissants sont morts dans le crash d'un Boeing ukrainien abattu par l'Iran il y a un an, ont appelé vendredi Téhéran à faire toute la lumière sur ce drame et à "rendre justice aux familles des victimes".
"Nous demandons instamment à l'Iran de fournir une explication complète et approfondie des événements et des décisions qui ont conduit à cet effroyable écrasement d'avion", affirme dans un communiqué commun le "groupe de coordination" composé du Canada, du Royaume-Uni, de l'Ukraine, de la Suède et de l'Afghanistan.
Tous "demanderont à l'Iran de rendre justice aux familles des victimes et aux pays touchés et de faire en sorte qu'ils obtiennent réparation complète", indiquent-ils un an jour pour jour après le drame.
Fin décembre, l'Iran a annoncé son intention de verser "150.000 dollars ou l'équivalent en euros" à chacune des familles des victimes du vol PS 752 d'Ukraine International Airlines à destination de Kiev, qui s'était écrasé le 8 janvier 2020, tuant les 176 personnes à bord, dont 85 citoyens ou résidents permanents canadiens.
Après trois jours de démentis, les forces armées iraniennes avaient reconnu avoir abattu l'avion par "erreur", en pleine montée des tensions entre Washington et l'Iran.
Jeudi, le ministre canadien des Affaires étrangères François-Philippe Champagne avait rejeté cette offre, estimant que "la question de l'indemnisation ne sera pas réglée par des déclarations unilatérales de l'Iran mais devra plutôt faire l'objet de négociations entre États".
Dans un communiqué distinct, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a une nouvelle fois exigé de l'Iran une enquête "approfondie, transparente et crédible".
"Nous veillerons à ce que l'Iran rende des comptes, notamment à ce que le pays procure une réparation complète aux victimes du vol PS 752 et aux familles endeuillées", a-t-il ajouté. "Nous nous assurerons également que les responsables soient traduits en justice".
Mi-décembre, le conseiller spécial du gouvernement sur ce drame, l'ancien ministre Ralph Goodale, avait rendu un rapport de 70 pages estimant que l'Iran ne devrait pas être autorisé à "enquêter sur lui-même". Il relevait par ailleurs les nombreuses zones d'ombre dans ce dossier.
Suite à cette catastrophe, le gouvernement canadien a décidé de faire du 8 janvier la "Journée nationale de commémoration des victimes de catastrophes aériennes", rappelle M. Trudeau.