La Guerre au Proche Orient pourrait faire remonter l'inflation, selon la Banque mondiale

Les Palestiniens pleurent leurs proches tués dans les bombardements israéliens à l'hôpital al-Najjar à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 avril (Photo, AFP).
Les Palestiniens pleurent leurs proches tués dans les bombardements israéliens à l'hôpital al-Najjar à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 avril (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 25 avril 2024

La Guerre au Proche Orient pourrait faire remonter l'inflation, selon la Banque mondiale

  • Si les tensions géopolitiques restent limitées au conflit de Gaza, les prix du baril devraient atteindre en moyenne 84 dollars cette année
  • Or un maintien prolongé de taux élevés n'est pas sans conséquence sur l'économie mondiale

WASHINGTON: Le conflit à Gaza, s'il s'étendait au reste de la région, pourrait avoir un impact significatif sur l'économie mondiale en faisant repartir l'inflation, sous l'effet d'une hausse des prix de l'énergie, selon un nouveau rapport publié jeudi par la Banque mondiale (BM).

Selon les données issues de son rapport sur le marché des matières premières, un conflit plus large au Proche et Moyen-Orient, alors que les tensions entre Israël et l'Iran restent vives, pourrait entraîner des ruptures d'approvisionnement de pétrole et une forte accélération du Brent (référence européenne de l'or noir), qui pourrait dépasser 100 dollars le baril.

Si les tensions géopolitiques restent limitées au conflit de Gaza, les prix du baril devraient atteindre en moyenne 84 dollars cette année, avant de redescendre à 79 dollars de moyenne en 2025.

Cela reste cependant supérieur à la moyenne de long terme observée avant la pandémie: entre 2015 et 2019, le prix moyen du baril de Brent était autour de 57 dollars.

Prix élevés 

Or, même sans le conflit au Proche Orient, ces prix plus élevés se retrouvent sur l'ensemble des matières premières, ce qui vient peser sur l'inflation et explique, en partie, que son ralentissement marque le pas depuis le début de l'année.

Entre juin 2022 et juin 2023, les prix des matières premières ont baissé de 40% au niveau mondial, mais sont stables depuis. La BM s'attend à une baisse moyenne de 3% en 2024 et 4% en 2025.

"L'inflation n'est pas encore battue. Élément essentiel pour sa baisse, les prix des matières premières ont atteint un plancher. Cela signifierait que les taux pourraient rester plus élevés qu'initialement attendu pour cette année et la prochaine", a souligné le chef économiste de la Banque mondiale, Indermit Gill, cité dans un communiqué.

Le ralentissement marqué de l'inflation tout au long de l'année 2023 semblait laisser espérer une baisse rapide des taux, en particulier du côté de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Mais depuis début 2024, l'inflation s'est stabilisée aux États-Unis et la première baisse des taux, initialement attendue en juin, pourrait ne pas intervenir avant septembre, au mieux, ou au dernier trimestre.

Or un maintien prolongé de taux élevés n'est pas sans conséquence sur l'économie mondiale, ainsi que sur le risque de voir des pays déjà fragilisés plonger dans une crise de la dette qui pourrait renforcer le décrochage économique de certains pays du Sud.


Lancement du One Water Summit pour un agenda de coopération internationale sur l'eau

Le One Water Summit est organisé en présence du président français Emmanuel Macron, du président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev et du président de la Banque mondiale Ajay Banga, en partenariat avec le Prince héritier et Premier ministre saoudien Mohammed Ben Salmane, comme annoncé lors de la COP28. (Photo fournie)
Le One Water Summit est organisé en présence du président français Emmanuel Macron, du président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev et du président de la Banque mondiale Ajay Banga, en partenariat avec le Prince héritier et Premier ministre saoudien Mohammed Ben Salmane, comme annoncé lors de la COP28. (Photo fournie)
Le One Water Summit est organisé en présence du président français Emmanuel Macron, du président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev et du président de la Banque mondiale Ajay Banga, en partenariat avec le Prince héritier et Premier ministre saoudien Mohammed Ben Salmane, comme annoncé lors de la COP28. (Photo fournie)
Le One Water Summit est organisé en présence du président français Emmanuel Macron, du président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev et du président de la Banque mondiale Ajay Banga, en partenariat avec le Prince héritier et Premier ministre saoudien Mohammed Ben Salmane, comme annoncé lors de la COP28. (Photo fournie)
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  • La qualité de l'eau se dégrade, principalement en raison de la pollution d'origine humaine, ce qui aggrave sa rareté. De nos jours, les populations sont confrontées à la fois à la pénurie et à l'excès d'eau
  • Dans le même temps, la demande en eau devrait augmenter de 50 % d'ici 2030, tandis que l'accès universel et équitable à l'eau et à l'assainissement reste un objectif lointain

RIYAD: Le One Water Summit pour la gestion de l'eau s'est ouvert à Riyad. Il se fonde sur le fait que l'eau est un enjeu interdisciplinaire majeur, lié à tous les aspects du changement climatique, de la biodiversité et de la pollution.

Il est organisé en présence du président français Emmanuel Macron, du président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev et du président de la Banque mondiale Ajay Banga, en partenariat avec le Prince héritier et Premier ministre saoudien Mohammed Ben Salmane, comme annoncé lors de la COP28.

En tant que manifestation la plus évidente du changement climatique, elle occupe une place centrale dans les politiques d'adaptation au climat.

La qualité de l'eau se dégrade, principalement en raison de la pollution d'origine humaine, ce qui aggrave sa rareté. De nos jours, les populations sont confrontées à la fois à la pénurie et à l'excès d'eau, les catastrophes naturelles liées à l'eau représentant 90 % des événements catastrophiques mondiaux.

Dans le même temps, la demande en eau devrait augmenter de 50 % d'ici 2030, tandis que l'accès universel et équitable à l'eau et à l'assainissement reste un objectif lointain. Pourtant, la politique de l'eau est souvent reléguée au second plan, bien qu'elle concerne des secteurs essentiels tels que l'agriculture, l'alimentation, la construction, l'énergie, la santé et l'industrie.

Il est donc impératif d'intégrer les besoins en eau dans l'agenda multilatéral et de renforcer la coopération internationale, en particulier dans le cadre des Conventions de Rio sur le climat, la biodiversité et la lutte contre la désertification.

Ce sommet se tient en marge de la seizième session de la COP16 de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), à Riyad, en Arabie saoudite. Il a pour objectif de nourrir les discussions en cours aux Nations Unies afin d'améliorer la gouvernance mondiale de l'eau, de renforcer l'action sur l'ODD 6 (eau et assainissement) et de capitaliser sur l'élan de la Conférence des Nations Unies sur l'eau de 2023.

Le sommet agira comme un incubateur de solutions en préparation de la prochaine Conférence des Nations Unies sur l'eau en 2026. Il s'inscrira également dans le cadre d'autres processus et initiatives liés à l'eau, tels que le Forum mondial de l'eau, la Conférence de Douchanbé et la Semaine mondiale de l'eau.

L'agenda du sommet devra se concentrer sur des solutions concrètes pour repenser la gestion de l'eau, en intégrant cette problématique dans toutes les politiques publiques. Cela inclut la promotion de la coopération internationale sur les eaux transfrontalières et les écosystèmes d'eau douce, le développement de solutions techniques pour l'accès à l'eau (notamment basées sur la nature, les sciences et les technologies innovantes), l'adoption de méthodologies pour mesurer l'empreinte eau et l'exploration des opportunités pour combler le déficit de financement mondial dans les secteurs de l'eau et de l'assainissement.

L'ambition du One Water Summit est de favoriser l'extension de projets à grande échelle, en stimulant des partenariats entre États, organisations internationales, autorités locales, banques de développement et privées, entreprises, philanthropes, experts scientifiques, ONG et société civile, dans la lignée des précédents sommets One Planet.


Depuis Ryad, Macron affirme que la France est un « partenaire fiable »

Le président français Emmanuel Macron (C) marche à côté du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane à Riyad, le 2 décembre 2024. (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) marche à côté du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane à Riyad, le 2 décembre 2024. (Photo AFP)
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  • Le président Emmanuel Macron a martelé que la France était un « partenaire fiable » pour accompagner la diversification économique de l'Arabie saoudite, mais aussi pour les investissements saoudiens en Europe.
  • Le président français a aussi invité les investisseurs saoudiens à « faire plus en France », estimant que le potentiel était important en la matière.

RIYAD :Mardi, le président Emmanuel Macron a martelé que la France était un « partenaire fiable » pour accompagner la diversification économique de l'Arabie saoudite, mais aussi pour les investissements saoudiens en Europe.

« Nous avons toujours été un partenaire fiable l'un envers l'autre (...) et nous voulons consolider ces investissements et partenariats », a-t-il lancé lors d'un forum d'affaires franco-saoudien, marquant le deuxième jour de sa visite d'État en Arabie saoudite.

Les entreprises françaises sont prêtes à accompagner le programme Vision 2030 d'ouverture et de diversification du royaume, notamment dans les énergies renouvelables et l'intelligence artificielle, a-t-il insisté.

Plusieurs contrats ont été signés en ce sens, notamment par EDF pour la construction de centrales solaires et par Veolia et Suez pour le traitement des déchets.

Le géant pétrolier saoudien Aramco a aussi conclu des protocoles d'accord avec les start-up Pasqal sur la recherche quantique et Mistral IA dans l'intelligence artificielle.

Le président français a aussi invité les investisseurs saoudiens à « faire plus en France », estimant que le potentiel était important en la matière.

« La France n'est pas seulement un marché de 68 millions d'habitants (…). Elle est un point d'entrée pour le marché européen et pour celui de la francophonie », a-t-il souligné.

Arrivé lundi soir à Ryad, Emmanuel Macron a signé avec le prince héritier, Mohammed ben Salmane, un partenariat stratégique destiné à renforcer la coopération tous azimuts, de la défense à l'économie du futur.

Selon l'Élysée, les deux dirigeants ont aussi « convenu de fournir tous les efforts pour contribuer à la désescalade » au Moyen-Orient. Ils ont notamment appelé à l'élection d'un président au Liban, dont le pays est privé de chef d'État depuis plus de deux ans, après l'entrée en vigueur d'une trêve le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien Hezbollah.

Le chef de l'État français était accompagné d'une cinquantaine de patrons de grands groupes français (Total, EDF, Veolia, etc.) et de start-up emblématiques de l'économie du futur.

Après le succès des Jeux olympiques d'été à Paris, il a proposé d'utiliser l'expertise de la France pour les grands événements qui seront accueillis en Arabie saoudite, dont l'Exposition universelle en 2030 et la Coupe du monde de football en 2034, et qui visent à moderniser l'image du pays.

L'Arabie saoudite s'est engagée à contribuer à hauteur de 50 millions d'euros à la rénovation du Centre Pompidou à Paris, en échange de partenariats culturels, a appris l'AFP auprès du ministère français de la Culture.

La France est également un partenaire privilégié dans la mise en valeur du patrimoine archéologique d'Al-Ula, près de Médine (nord-ouest), dont le royaume entend faire un site touristique majeur du Moyen-Orient, et où le président terminera sa visite mercredi.

Le président français, qui souhaite également associer l'Arabie à ses engagements sur les grands enjeux mondiaux, co-présidera par ailleurs un sommet dédié à la gestion durable de l'eau, le One Water Summit, en marge de la COP16 sur la désertification, en fin d'après-midi à Riyad.


TotalEnergies décroche un projet solaire de 300 MW en Arabie saoudite

Patrick Pouyanné, qui est également le président de la société, a annoncé le projet lors du Forum de l'Initiative verte saoudienne.
Patrick Pouyanné, qui est également le président de la société, a annoncé le projet lors du Forum de l'Initiative verte saoudienne.
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  • Patrick Pouyanné, également président de l'entreprise, a annoncé le projet lors du Saudi Green Initiative Forum, ajoutant que TotalEnergies construit déjà une centrale solaire de 114 MW
  • Outre ses investissements dans les énergies renouvelables, TotalEnergies est fortement présent dans le secteur pétrochimique de l'Arabie saoudite. 

RIYAD: un projet solaire de 300 mégawatts attribué à TotalEnergies par le ministère de l'Énergie d'Arabie saoudite souligne l'expansion du portefeuille d'énergies renouvelables de l'entreprise dans le Royaume, a déclaré son PDG. 

Patrick Pouyanné, également président de l'entreprise, a annoncé le projet lors du Saudi Green Initiative Forum, ajoutant que TotalEnergies construit déjà une centrale solaire de 114 MW et vient d'obtenir l'attribution d'une installation de 300 MW en Arabie saoudite. 

Le développement de TotalEnergies dans le domaine des énergies renouvelables s'inscrit dans le cadre de sa stratégie de transition globale, qui comprend actuellement 28 gigawatts de capacité renouvelable. 

« Aujourd'hui, nous annonçons que le ministère de l'énergie nous a attribué une centrale solaire de 300 MW. Nous construisons déjà une centrale de 114 MW et une autre de 300 MW », a déclaré M. Pouyanné.

« Oui, nous investissons aujourd'hui. TotalEnergies dispose d'une capacité d'énergie renouvelable d'environ 28 GW. Nous investissons donc quatre fois par an. Il s'agit donc d'une activité sérieuse, y compris au Royaume-Uni », a-t-il ajouté. 

Toutefois, il a souligné que la satisfaction d'une demande d'énergie fiable et abordable restait une priorité urgente, principalement en raison de la croissance de la population mondiale et de la recherche d'une meilleure qualité de vie par les marchés émergents. 

« La transition doit se faire de manière juste, ordonnée et équitable, ce qui ne signifie pas qu'il faille partir demain. Cela signifie qu'il faut trouver un moyen de répondre à la demande d'aujourd'hui et de préparer l'avenir dès aujourd'hui », a-t-il ajouté. 

Outre ses investissements dans les énergies renouvelables, TotalEnergies est fortement présent dans le secteur pétrochimique de l'Arabie saoudite. 

L'entreprise travaille actuellement sur un complexe pétrochimique de 11 milliards de dollars appelé Amiral à Jubail, en partenariat avec Saudi Aramco. 

Nous investissons actuellement 11 milliards de dollars dans la construction d'un immense projet pétrochimique, ce que l'Aramco a nommé « oil-to-chemicals ». Vous savez, nous en faisons partie. Nous en avons déjà construit 30 %. Il y a donc 7 000 travailleurs sur le terrain à Jubail aujourd'hui pour construire ce gigantesque complexe pétrochimique et chimique », a déclaré M. Pouyanné. 

Il a également abordé la question de l'hydrogène en tant qu'élément essentiel de la transition énergétique, tout en soulignant les défis associés à sa mise en œuvre. 

« L'hydrogène est un élément important de la transition énergétique. Le problème, c'est qu'il ne s'agit pas seulement du coût de construction des projets d'hydrogène, dont nous avons réalisé l'ingénierie pour un grand projet, comme je l'ai mentionné, mais aussi du transport, du stockage et de la distribution de l'hydrogène une fois qu'il a atteint sa destination. Quatre-vingts pour cent du coût sont liés à ces aspects, et vingt ou vingt-cinq pour cent sont liés à la construction », a-t-il expliqué. 

Les activités de TotalEnergies en Arabie saoudite reflètent l'approche intégrée de l'entreprise en matière de développement énergétique, alliant les énergies renouvelables aux secteurs traditionnels tels que le raffinage et la pétrochimie. 

« Nous faisons au Royaume ce que nous faisons en France, c'est-à-dire du raffinage, de la pétrochimie et des énergies renouvelables », a déclaré M. Pouyanné, renforçant ainsi l'engagement de TotalEnergies à proposer des solutions énergétiques qui répondent à la fois aux besoins actuels et futurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com