PARIS: BNP Paribas a vu son résultat net chuter de près de 30% sur un an au premier trimestre, à 3,1 milliards d'euros, desservi par la plus-value engrangée après la vente de sa filiale américaine Bank of the West au même trimestre l'an dernier.
Le bénéfice net "distribuable", qui permet une comparaison hors effets de périmètre, est lui en baisse de 2,2% sur un an, a annoncé jeudi la première banque française, qui confirme sa trajectoire 2024 prévoyant des revenus "distribuables" en hausse de 2% et un résultat net "distribuable" supérieur à celui de 2023.
L'an dernier, le groupe avait entré dans ses comptes du premier trimestre la plus-value de cession de 3 milliards d'euros issue de la vente de sa filiale américaine Bank of the West.
Au premier trimestre cette année, son produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur bancaire, est resté stable, atteignant 12,4 milliards d'euros, a indiqué le groupe dans un communiqué.
Les effets de l'accélération des mesures d'économies annoncée en mars (400 millions d'euros) "sont attendus à partir du deuxième trimestre 2024", a souligné BNP Paribas.
"Le groupe réalise de bonnes performances au premier trimestre 2024 grâce à la bonne dynamique commerciale des pôles opérationnels", a salué son directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, cité dans le communiqué.
Les pôles opérationnels ont ainsi gagné des parts de marché, tout en améliorant leurs performances opérationnelles, selon le groupe.
Bonne dynamique commerciale
Le PNB de la banque de financement et d'investissement (BFI) a baissé de 4% au premier trimestre, totalisant 4,6 milliards d'euros, tandis que celui du pôle banques commerciales (France, Belgique, Italie...) est resté stable, à 6,7 milliards d'euros, la banque ayant réussi à neutraliser les "vents contraires" que sont la couverture contre les coûts de l'inflation et l'arrêt de la rémunération de la réserve obligatoire par la Banque centrale européenne (BCE).
L'acquisition des clients Hello Bank a continué (+32% sur un an), renforcée par l'intégration des clients d'Orange Bank, après l'accord conclu en début d'année pour reprendre les clients de la banque en ligne d'Orange, lancée en grande pompe par l'ancien PDG Stéphane Richard en 2017, et dont l'avenir était en suspens depuis le début de l'année sur fond de déficit chronique.
Le revenu des métiers d'investissement, d'assurance et d'épargne est, lui, en croissance de 0,8%, à 1,4 milliard d'euros. L'activité épargne enregistre notamment une très bonne performance en France avec une collecte brute de 8,3 milliards d'euros, en hausse de plus de 30% sur un an.
Le coût du risque, c'est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, s'établit à 29 points de base des encours de crédits à la clientèle, à 640 millions d'euros, "un niveau bas du fait de la qualité du portefeuille de crédit", selon le communiqué.
BNP Paribas a finalisé son programme de rachats d'actions de 1,05 milliard d'euros le 23 avril. Son conseil d'administration proposera le 14 mai à l'assemblée générale des actionnaires de verser "un dividende de 4,60 euros" par action.