Le FMI relève ses prévisions de croissance pour l'économie saoudienne à 6 % en 2025

Le FMI a également noté que la production du Royaume augmentera de 2,6 % en 2024 ( Shutterstock)
Le FMI a également noté que la production du Royaume augmentera de 2,6 % en 2024 ( Shutterstock)
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Publié le Mercredi 17 avril 2024

Le FMI relève ses prévisions de croissance pour l'économie saoudienne à 6 % en 2025

  • Plus tôt en avril, la Banque mondiale a également relevé les perspectives de croissance de l'économie du Royaume à 5,9 % en 2025, contre une projection précédente de 4,2 %.
  • Toutefois, le FMI a prévenu qu'il était encore trop tôt pour crier victoire dans la lutte contre l'inflation. 

RIYADH : Le Fonds monétaire international a relevé ses prévisions de croissance économique pour l'Arabie saoudite en 2025 à 6 %, contre 5,5 % prévus plus tôt cette année. 

Dans son dernier rapport, le FMI a également noté que la production du Royaume augmentera de 2,6 % en 2024, soit une baisse de 0,1 % par rapport à la projection précédente. 

L'institution financière a ajouté que la croissance économique globale de la région du Moyen-Orient et de l'Asie centrale devrait atteindre 2,8 % et 4,2 % en 2024 et 2025, respectivement. 

Plus tôt en avril, la Banque mondiale a également relevé les perspectives de croissance de l'économie du Royaume à 5,9 % en 2025, contre une projection précédente de 4,2 %.

La maîtrise de l'inflation doit être une priorité

Selon le FMI, la croissance économique mondiale, estimée à 3,2 % en 2023, devrait se poursuivre au même rythme en 2024 et 2025. 

Le rapport souligne également que l'inflation globale mondiale devrait baisser de 5,9 % cette année, après une moyenne de 6,8 % en 2023. 

Toutefois, le FMI a prévenu qu'il était encore trop tôt pour crier victoire dans la lutte contre l'inflation. 

"Ramener l'inflation à son niveau cible doit rester la priorité. Bien que les tendances de l'inflation soient encourageantes, nous n'y sommes pas encore. Il est quelque peu inquiétant de constater que les progrès vers les objectifs d'inflation se sont quelque peu interrompus depuis le début de l'année. Il pourrait s'agir d'un recul temporaire, mais il y a des raisons de rester vigilant", a déclaré Pierre-Olivier Gourinchas, conseiller économique au FMI. 

Il a ajouté : "La plupart des bonnes nouvelles concernant l'inflation proviennent de la baisse des prix de l'énergie et de l'inflation des biens. Cette dernière a été favorisée par l'atténuation des frictions dans la chaîne d'approvisionnement, ainsi que par la baisse des prix des exportations chinoises. Mais les prix du pétrole ont augmenté récemment, en partie à cause des tensions géopolitiques, et l'inflation des services reste obstinément élevée." 

La reprise économique mondiale diffère selon les régions

Selon le rapport, l’économie mondiale a fait preuve de résilience en 2023, mais ces gains ont été ressentis différemment, car les pays à faible revenu ont continué de subir les contrecoups de la pandémie. 

« Nous estimons maintenant qu’il y aura plus de cicatrices pour les pays en développement à faible revenu, dont beaucoup ont encore du mal à tourner la page de la pandémie et des crises du coût de la vie », a déclaré Gourinchas. 

Le FMI a également appelé les pays à reconstituer leurs marges de manœuvre budgétaires pour aider à protéger leurs niveaux de dette souveraine, ce qui les aidera à inverser la baisse des perspectives de croissance à moyen terme. 

« À l’avenir, les décideurs devraient accorder la priorité aux mesures qui aident à préserver ou même à améliorer la résilience de l’économie mondiale. La première de ces priorités est de reconstituer les marges de manœuvre budgétaires. Même si l’inflation recule, les taux d’intérêt réels restent élevés et la dynamique de la dette souveraine est devenue moins favorable », a-t-il ajouté. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier saoudien appelle à une collaboration mondiale pour bâtir une économie mondiale résiliente

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. (Photo, SPA)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. (Photo, SPA)
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  • Le prince héritier a réaffirmé l’engagement du Royaume à agir en tant que force stabilisatrice dans la région
  • Il a déclaré que la cohésion et la coopération avec les partenaires régionaux et mondiaux sont la clé de la sécurité et de la prospérité

RIYAD: Dimanche, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, a appelé à une collaboration mondiale pour contribuer à la construction d’une économie mondiale plus résiliente et intégrée.

Lors d’une table ronde spéciale dans le cadre de la réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF) à Riyad, le prince héritier a discuté des défis géopolitiques et économiques auxquels le monde est actuellement confronté, rapporte l’agence de presse saoudienne (SPA).

Il a réaffirmé l’engagement du Royaume à agir en tant que force stabilisatrice dans la région et il a déclaré que la cohésion et la coopération avec les partenaires régionaux et mondiaux sont la clé de la sécurité et de la prospérité.

L’Arabie saoudite a créé diverses opportunités pour les investisseurs de la région et du monde en s’appuyant sur des décennies de croissance robuste alimentée par ses exportations d’énergie, indique le prince héritier.

Il a également mis en lumière les réalisations du Royaume dans le cadre de la Vision 2030, notant que le pays continue de créer des opportunités d’investissement transformatrices dans les secteurs émergents de son économie en pleine évolution.

Lors de la table ronde spéciale à laquelle ont participé des représentants du gouvernement, des chefs d’entreprise et des universitaires, le prince héritier a évoqué l’ensemble des réformes mises en œuvre dans le Royaume au cours des huit dernières années pour permettre au secteur privé de devenir un moteur de la croissance. Il a déclaré que la croissance du Fonds public d’investissement (PIF) d’Arabie saoudite et son intention de devenir un fonds souverain doté de mille milliards de dollars en étaient un exemple.

En ce qui concerne la diversification rapide de l’économie saoudienne, le prince héritier précise que l’activité économique non pétrolière en Arabie saoudite a contribué à hauteur de 50% au produit intérieur brut du Royaume en 2023, soit le niveau le plus élevé jamais atteint par le pays.

Il insiste par ailleurs sur l’importance d’investir dans la recherche et le développement, notant que de tels investissements ont fortement dynamisé la croissance de géants nationaux tels que Acwa Power, Ceer Motors et Alat.

Ces initiatives créent une base permettant à ces entreprises d'intégrer les technologies émergentes dans leurs modèles d'entreprise et de favoriser la croissance du secteur dans le Royaume, explique le prince héritier. Il ajoute que cela avait contribué à la croissance rapide de l’économie numérique du Royaume, à un rythme trois fois plus rapide que le taux de croissance mondial.

Il a ensuite mentionné que la Vision 2030 de l’Arabie saoudite avait contribué à l’émergence d’une société civile florissante et à l’amélioration considérable de la qualité de vie ainsi qu’à la mobilité et l’inclusion sociales. En effet, la participation des femmes à la main-d’œuvre a doublé depuis 2016.

En collaboration avec des partenaires mondiaux, l’Arabie saoudite est en train de bâtir une économie du futur fondée sur l’innovation, la croissance et les opportunités, déclare le prince Mohammed.

Il a conclu en soulignant que la Vision 2030 de l’Arabie saoudite est un voyage, pas une destination, et que bien que le Royaume ait accompli d’énormes progrès, il y a encore beaucoup à faire.

La réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad s’est achevée lundi soir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les dirigeants du CAC 40 ont gagné en moyenne 130 fois plus que leurs salariés en 2022, selon Oxfam

Cac 40: Pour Oxfam, c'est justement la relation "toxique" entre actionnaires et dirigeants qui permet le versement de ces rémunérations "stratosphériques". (AFP).
Cac 40: Pour Oxfam, c'est justement la relation "toxique" entre actionnaires et dirigeants qui permet le versement de ces rémunérations "stratosphériques". (AFP).
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  • En 2022, les dirigeants du CAC 40 ont gagné en moyenne 130 fois plus que leurs salariés, soit une augmentation d'environ 17% depuis 2019
  • Ces écarts s'expliquent selon l'ONG par "des rémunérations de dirigeants démesurées et déconnectées": en 2022, ces patrons ont gagné en moyenne 6,66 millions d'euros, soit 27% de plus que trois ans auparavant

PARIS: Des rémunérations "stratosphériques" et des écarts "indécents": les patrons du CAC 40 ont gagné en moyenne 130 fois plus que le salaire moyen dans leurs entreprises en 2022, un fossé qui se creuse depuis 2019, révèle une étude d'Oxfam publiée mardi.

"Les richesses produites continuent de croître" dans les entreprises du CAC 40, "pourtant cette redistribution des richesses est inéquitable", se désole Oxfam dans son rapport intitulé "Cash 40: trop de millions pour quelques hommes".

cac 40

En 2022, les dirigeants du CAC 40 ont gagné en moyenne 130 fois plus que leurs salariés, soit une augmentation d'environ 17% depuis 2019, indique l'association. En 1979, ces patrons "ne gagnaient en moyenne +que+ 40 fois plus que le Smic", précise-t-elle.

Ces écarts s'expliquent selon l'ONG par "des rémunérations de dirigeants démesurées et déconnectées": en 2022, ces patrons ont gagné en moyenne 6,66 millions d'euros, soit 27% de plus que trois ans auparavant. Les salariés ont de leur côté vu leurs salaires n'augmenter que de 9%.

Certaines entreprises "creusent davantage les inégalités" que d'autres. Teleperformance affiche "de loin" le plus grand écart de rémunération, affirme ainsi Oxfam, son PDG Daniel Julien ayant gagné 1.453 fois plus que le salaire moyen de son entreprise en 2022, avec ses 19,7 millions d'euros.

Juste après arrive Carrefour, dont le PDG a gagné 426 fois plus, un écart qui s'explique "par un très faible salaire moyen", précise Oxfam.

Un salaire annuel en 9 heures

"Alexandre Bompard gagne en seulement 9 heures l'équivalent du salaire moyen annuel des salariés de Carrefour, alors même qu'on est en pleine crise agricole et qu'on subit encore les conséquences de l'inflation", résume Léa Guérin, chargée de plaidoyer sur les questions de régulation des multinationales.

Le patron de Stellantis Carlos Tavares ne figurait en 2022 "que" sur la troisième marche du podium des mauvais élèves, ses 22 millions d'euros représentant 341 fois plus que le salaire moyen chez le constructeur automobile. Un montant déjà jugé "choquant et excessif" par le président français Emmanuel Macron.

En 2023, la hausse spectaculaire de sa rémunération - qui pourrait cette fois-ci atteindre 36,5 millions d'euros - a encore créé la controverse, bien qu'elle a été validée par les actionnaires à 70%.

Pour Oxfam, c'est justement la relation "toxique" entre actionnaires et dirigeants qui permet le versement de ces rémunérations "stratosphériques".

Selon l'ONG, la part fixe des rémunération de dirigeants représentait en moyenne 27% en 2022. Les parts variables ou en actions - basées surtout sur des critères financiers et de court terme définis par les actionnaires - représentait elles 69%.

"Le gouvernement et les grandes entreprises ne sont pas à la hauteur d'un partage de la valeur juste et équitable avec leurs salariés, mais aussi la planète", affirme Oxfam, selon qui ces sommes exorbitantes manquent à l'investissement dans la transition énergétique.

Salaire maximum

L'association milite pour que la rémunération des dirigeants soit conditionnée à une stratégie climat articulée, à un salaire "décent" dans l'ensemble de l'entreprise et qu'elle soit moins liée aux critères financiers.

Elle réclame surtout l'instauration d'un salaire maximum, qui représenterait 20 fois le salaire médian de l'entreprise. C'est à peu près l'ordre de grandeur qu'on trouvait en 2022 avec le salaire moyen chez Crédit Agricole (23) ou Orange (29).

Une idée qui fait son chemin chez les députés de gauche, des socialistes aux insoumis, qui réfléchissent à des propositions de loi.

Du côté des entreprises visées, Teleperformance affirme que l’écart souligné par Oxfam entre dirigeant et salariés est "purement théorique et non réel".

L'entreprise, contactée directement par l'ONG, souligne que la rémunération de son PDG incluait des "actions de performance", ce qui signifie que la "valeur retenue" n’est "pas celle que les bénéficiaires vont recevoir", en fonction des objectifs réalisés et de l'éventuelle "baisse du cours de bourse".

Carrefour affirme aussi que les calculs d'Oxfam ne correspondent "pas à une quelconque réalité", puisqu'ils rapportent la rémunération de M. Bompard à celle des 334.000 salariés à travers le monde - dont une majorité au Brésil -, malgré des "écarts de pouvoir d'achat" entre pays.

Le salaire moyen dans la grande distribution est par ailleurs "significativement inférieur à d'autres secteurs", a indiqué le groupe, car la main-d'oeuvre est "souvent peu qualifiée".

Contacté par l'AFP, Stellantis n'a pas souhaité réagir.


Le G7 va s'attaquer à l'impact climatique de la mode, annonce Béchu

L'Agence européenne pour l'environnement (AEE) a recommandé une accélération des efforts pour une transition vers une économie circulaire, axée sur la réutilisation ou le recyclage des matériaux, si les pays veulent atteindre leurs objectifs en matière de climat. (AFP).
L'Agence européenne pour l'environnement (AEE) a recommandé une accélération des efforts pour une transition vers une économie circulaire, axée sur la réutilisation ou le recyclage des matériaux, si les pays veulent atteindre leurs objectifs en matière de climat. (AFP).
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  • Le groupe des sept économies les plus avancées va affirmer que "nous devons faire face à la question de la fast fashion"
  • Les ministres réunis à Turin espèrent freiner "le développement incontrôlé de l'industrie textile, qui est responsable de beaucoup de pollution plastique et d'émissions" de gaz à effet de serre, facteur de réchauffement climatique

TURIN: Les pays du G7 vont s'attaquer au lourd impact environnemental et climatique du secteur de la mode et du textile, a déclaré lundi le ministre français de la Transition écologique Christophe Béchu.

Le groupe des sept économies les plus avancées va affirmer que "nous devons faire face à la question de la fast fashion", dans un communiqué publié mardi à l'issue d'une réunion de deux jours en Italie consacrée au climat, à l'énergie et à l'environnement, a déclaré à l'AFP le ministre.

Les ministres réunis à Turin espèrent freiner "le développement incontrôlé de l'industrie textile, qui est responsable de beaucoup de pollution plastique et d'émissions" de gaz à effet de serre, facteur de réchauffement climatique, a-t-il ajouté.

"Les émissions du textile sont déjà plus importantes que le total des émissions africaines", a-t-il ajouté.

La déclaration de Turin souligne que "la mode doit devenir plus circulaire et qu'il doit y avoir plus de recyclage", selon M. Béchu qui souligne que c'est la première fois que le G7 s'attaque aux émissions du secteur textile.

Un forum international sur l'efficacité des ressources devrait être annoncé par le G7 pour proposer des actions concrètes aux pays, qu'il s'agisse d'accroître la responsabilité des fabricants ou d'améliorer la transparence de la chaîne d'approvisionnement.

Selon le cabinet de conseil McKinsey, les émissions totales de gaz à effet de serre provenant de la production textile sont supérieures à celles émises par l'ensemble du transport aérien et maritime international combinés.

Les écologistes exhortent depuis longtemps le secteur à ralentir ou à mettre fin à la "fast fashion" qui consiste à produire en masse des vêtements bon marché qui sont rapidement jetés.

Cette industrie consomme d'énormes quantités d'eau, de produits chimiques et encombre les décharges des pays pauvres avec des déchets textiles, tout en générant des gaz à effet de serre.

L'Agence européenne pour l'environnement (AEE) a recommandé une accélération des efforts pour une transition vers une économie circulaire, axée sur la réutilisation ou le recyclage des matériaux, si les pays veulent atteindre leurs objectifs en matière de climat.

Selon une étude récente de l'AEE, 4% à 9% des textiles qui arrivent sur le marché européen finissent par être détruits sans jamais avoir été utilisés.

Fin mars, le Parlement français a voté une série de mesures visant à rendre moins attrayante pour les acheteurs la mode rapide à bas prix, en particulier celle des producteurs chinois.