Japon et Etats-Unis nouent des liens de défense plus étroits

Le président américain, lors d'une conférence de presse aux côtés de son invité, a salué "l'évolution la plus importante" de partenariat des deux pays depuis la fin de la Guerre froide. (AFP).
Le président américain, lors d'une conférence de presse aux côtés de son invité, a salué "l'évolution la plus importante" de partenariat des deux pays depuis la fin de la Guerre froide. (AFP).
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Publié le Jeudi 11 avril 2024

Japon et Etats-Unis nouent des liens de défense plus étroits

  • Le président américain, lors d'une conférence de presse aux côtés de son invité, a salué "l'évolution la plus importante" de partenariat des deux pays depuis la fin de la Guerre froide
  • Adversaires pendant la Seconde Guerre mondiale, les armées américaine et japonaise vont donc oeuvrer ensemble pour plus "d'interopérabilité"

WASHINGTON: Joe Biden et le Premier ministre japonais Fumio Kishida, reçu avec les honneurs à la Maison Blanche, ont annoncé mercredi une coopération plus étroite en matière de défense, pour renforcer encore une relation qualifiée de "florissante".

Le président américain, lors d'une conférence de presse aux côtés de son invité, a salué "l'évolution la plus importante" de partenariat des deux pays depuis la fin de la Guerre froide.

Adversaires pendant la Seconde Guerre mondiale, les armées américaine et japonaise vont donc oeuvrer ensemble pour plus "d'interopérabilité", tandis que les Etats-Unis s'engagent à soutenir certains projets militaires japonais, sur le plan matériel et technologique.

"Pour la première fois, le Japon, les Etats-Unis et l'Australie vont créer un réseau de missiles aériens et une architecture de défense", a aussi dit Joe Biden, en annonçant par ailleurs de futurs exercices militaires conjoints entre forces japonaises, américaines et britanniques.

Sans oublier la tenue, jeudi à Washington, du premier sommet trilatéral entre le Japon, les Philippines, et les Etats-Unis.

Autant de pays qui, avec la Corée du Sud, constituent le réseau d'alliances que Joe Biden tisse en Asie, afin de contrer les ambitions chinoises.

Le démocrate de 81 ans, qui s'efforce dans le même temps de maintenir le dialogue avec Pékin, a toutefois souligné mercredi, à l'intention évidemment des autorités chinoises, que le renforcement de l'alliance militaire avec Tokyo était "purement défensif".

Le Japon, où sont basés quelque 54.000 militaires américains, a profondément révisé fin 2022 sa doctrine de sécurité nationale, notamment pour se doter d'une capacité de "contre-attaque", malgré sa Constitution pacifiste.

Pendant la conférence de presse commune, le Premier ministre japonais a lui appelé à la "paix et la stabilité" sur fond de tensions entre la Chine et Taïwan.

Lune et cerisiers

Dans un autre signe de rapprochement, Joe Biden a par ailleurs promis qu'un astronaute japonais serait le premier non-Américain à atterrir sur la Lune, dans le cadre d'une mission spatiale américaine.

En recevant son hôte avec les honneurs militaires dans la matinée, Joe Biden avait salué un dirigeant "visionnaire et courageux" et vanté une alliance "indestructible", et aussi "florissante" que des cerisiers au printemps.

En 1912, le maire de Tokyo avait fait cadeau à la ville de Washington de plusieurs milliers de cerisiers, dont la floraison fait chaque année accourir les touristes dans la capitale américaine.

Fumio Kishida a embrayé sur le même ton, en indiquant que son pays offrirait 250 arbres supplémentaires à l'occasion du 280e anniversaire de la fondation des Etats-Unis, en 2026.

La journée s'est terminée par un fastueux diner de gala dans une Maison Blanche décorée, justement, de branches de cerisiers en fleurs. Au menu, saumon, faux-filet de boeuf à la sauce wasabi et gâteau pistache-caramel servi avec une glace à la cerise.

Le président démocrate a porté un toast "à notre alliance, à notre amitié", le Premier ministre faisant lui une référence à la série "Star Trek".

Devant eux, une foule de célébrités: l'acteur Robert DeNiro, le patron d'Amazon Jeff Bezos et celui d'Apple Tim Cook, Bill et Hillary Clinton... Et pour animer la soirée, le musicien Paul Simon, ancien membre du légendaire groupe de folk rock Simon & Garfunkel.

Le Premier ministre de 66 ans est le premier dirigeant japonais à recevoir ainsi les honneurs d'une visite d'Etat à Washington depuis Shinzo Abe en 2015.

Jeudi, Fumio Kishida doit s'adresser aux deux chambres du Congrès américain avant d'être à nouveau reçu par Joe Biden, aux côtés du président philippin Ferdinand Marcos, fils et homonyme de l'ex-dictateur.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.