Aide à Gaza: le gouvernement israélien devant la Cour suprême pour s'expliquer

La carcasse d'une voiture utilisée par le groupe d'aide World Central Kitchen, basé aux États-Unis, qui a été touchée par une frappe israélienne la veille à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 2 avril 2024, dans le cadre des combats en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (AFP).
La carcasse d'une voiture utilisée par le groupe d'aide World Central Kitchen, basé aux États-Unis, qui a été touchée par une frappe israélienne la veille à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 2 avril 2024, dans le cadre des combats en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (AFP).
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Publié le Mercredi 10 avril 2024

Aide à Gaza: le gouvernement israélien devant la Cour suprême pour s'expliquer

  • Le 18 mars, cinq ONG ont soumis une pétition à la Cour suprême dans l'espoir que les autorités "respectent leurs obligations de puissance occupante" en fournissant toute l'aide nécessaire à la population civile
  • Après une première audience la semaine dernière, la cour a donné jusqu'au 10 avril au gouvernement pour répondre à une série de questions, parmi lesquelles: quelles mesures l'exécutif va-t-il engager pour augmenter l'accès de l'aide?

JERUSALEM: Le gouvernement israélien doit répondre mercredi à la justice du pays qui, à la demande d'ONG, l'a enjoint de justifier sa politique humanitaire dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Le 18 mars, cinq ONG ont soumis une pétition à la Cour suprême dans l'espoir que les autorités "respectent leurs obligations de puissance occupante" en fournissant toute l'aide nécessaire à la population civile de la bande de Gaza.

Après une première audience la semaine dernière, la cour a donné jusqu'au 10 avril au gouvernement pour répondre à une série de questions, parmi lesquelles: quelles mesures l'exécutif va-t-il engager pour augmenter l'accès de l'aide? Quels sont les obstacles auxquels se heurtent les ONG? Combien de demandes de coordination et d'acheminement d'aide ont été refusées et pour quel motif?

Les pétitionnaires disposeront ensuite de cinq jours pour répondre à l'argumentaire du gouvernement, avant une décision de la cour.

Le gouvernement assure de façon répétée ne pas limiter l'arrivée de l'aide dans le territoire palestinien, ce que les ONG contestent tout aussi régulièrement, tandis que les grandes puissances exhortent le gouvernement de Benjamin Netanyahu à laisser entrer plus de convois humanitaires.

"Plusieurs choix politiques de la part d'Israël entravent l'accès à l'aide dans la bande de Gaza", déclare à l'AFP Miriam Marmur de l'organisation Gisha.

 

Gaza: 468 camions d'aide entrés mardi, un record selon Israël

Plus de 1.200 camions d'aide humanitaire sont entrés dans la bande de Gaza au cours des trois derniers jours, dont 468 mardi soit le nombre le plus élevé depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, a indiqué l'armée israélienne.

Ces chiffres marquent une accélération des chargements admis au moment où Israël est sous pression pour livrer plus d'aide aux civils de la bande de Gaza menacés par la famine.

Les 468 camions "inspectés et transférés à Gaza" mardi représente "le nombre le plus élevé de camions d'aide entrés en une journée depuis le début de la guerre", a indiqué l'armée dans un communiqué.

L'organe du ministère israélien de la Défense qui coordonne les activités civiles de l'armée dans les territoires palestiniens (Cogat) avait également fait état d'un nombre journalier record de camions entrés dimanche (322) et lundi (419).

Selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, l'Unrwa, une moyenne de 150 camions par jour est entrée dans Gaza au mois de mars, un chiffre très éloigné des 500 camions qui entraient en moyenne avant la guerre déclenchée le 7 octobre par l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël.

Les organisations internationales mais aussi les Etats-Unis pressent depuis des semaines Israël d'ouvrir des passages vers le nord du territoire palestinien, où la crise humanitaire est la plus profonde.

L'armée israélienne a précisé mardi que 47 des 468 camions d'aide entrés à Gaza étaient destinés au nord du territoire.

Les ONG et Israël se renvoient la responsabilité des lenteurs d'acheminement, les organisations humanitaires invoquant les inspections drastiques des véhicules par les autorités israéliennes tandis que ces dernières mettent en cause l'incapacité des organisations humanitaires à distribuer la quantité d'aide dans la bande de Gaza.

"La moitié des convois que nous avons essayé d'envoyer dans le nord avec de la nourriture ont été refusés" par les autorités israéliennes, a déploré mardi un porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires (Ocha), Jens Laerke, à Genève, appelant le pays à faciliter les mouvements dans Gaza.

La semaine dernière, Israël a annoncé vouloir permettre la livraison "temporaire" d'aide à Gaza par le port israélien d'Ashdod, à 40 km au nord de Gaza, et le point de passage d'Erez, dans le sud du pays.

« Punition »

Elle évoque notamment l'interdiction d'utiliser le port israélien d'Ashdod, malgré sa proximité avec Gaza, des "processus d'inspection longs et inefficaces", ou encore l'interdiction de faire entrer certaines marchandises au motif que leur usage pourrait être détourné à d'autres fins.

"La réalité sur le terrain donne à penser qu'Israël utilise, entre autres, le principe de punition collective", affirme la pétition déposée par Gisha, Adalah, Association for Civil Rights in Israel, HaMoked et Physicians for Human Rights Israel.

Interrogé par l'AFP, Alexandre Fort, coordinateur logistique de Médecins sans frontières (MSF), fait état de problèmes incessants avec des livraisons "bloquées, pour lesquelles il faut des autorisations" longues à obtenir.

Le responsable Moyen-Orient de l'ONG Action contre la faim (ACF), Jean-Raphaël Poitou confirme également que les opérations d'ACF sont perturbées.

"Tous les accès sont au sud de la bande de Gaza pour le moment", rappelle-t-il, "ça veut dire beaucoup d'heures de déplacement, de checkpoints, où il y a des vérifications, et c'est énormément de temps perdu à chaque fois qu'on doit aller dans le nord où les risques de famine sont les plus avancés."

300 camions

Dans tous les cas "ce n'est pas avec 300 camions pendant une journée qu'on va changer la donne", balaie M. Poitou qui rappelle qu'environ 500 camions entraient quotidiennement sur le territoire avant la guerre, alors même qu'un blocus était déjà en vigueur depuis plus de quinze ans.

Alternative à la route, les largages aériens sont critiqués par les ONG comme par les Gazaouis.

Les acteurs humanitaires sont réservés sur les améliorations récemment annoncées, y compris l'éventuel recours au passage d'Erez, au nord du territoire, aujourd'hui détruit.

"Il faut encore savoir quand et comment ces mesures seront mises en oeuvre en pratique", note Mme Marmur. Sans cessez-le-feu ni véritable coordination des convois d'aide à l'intérieur de la bande de Gaza, "elles n'ont aucun sens".


Le président libanais juge le monopole des armes à l'Etat "nécessaire et inévitable"

le président libanais Joseph Aoun s'adressant à la nation à la veille de la fête de l'indépendance dans un discours télévisé depuis le quartier général du commandement du secteur sud du Litani de l'armée libanaise à Tyr, le 21 novembre 2025. (AFP)
le président libanais Joseph Aoun s'adressant à la nation à la veille de la fête de l'indépendance dans un discours télévisé depuis le quartier général du commandement du secteur sud du Litani de l'armée libanaise à Tyr, le 21 novembre 2025. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun affirme que le monopole des armes par l’État est “nécessaire et inévitable”, alors que l’armée prévoit de démanteler la présence militaire du Hezbollah au sud du Liban conformément au cessez-le-feu
  • Ce message intervient dans un contexte de fortes pressions américaines, de frappes israéliennes récurrentes et d’appels libanais à un soutien et un encadrement international pour sécuriser la mise en œuvre de ces engagements

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun, sous forte pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, a jugé dans un discours prononcé vendredi dans le sud du Liban "nécessaire et inévitable" le monopole des armes à l'Etat.

Depuis le cessez-le-feu qui a mis fin il y a un an à une guerre meurtrière entre Israël et le mouvement pro-iranien, le Liban est sous forte pression de Washington pour qu'il pousse le Hezbollah à remettre ses armes à l'armée libanaise.

Conformément à l'accord de cessez-le-feu, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

L'armée a ainsi soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque d'ici la fin de l'année, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais.

Dans son discours, prononcé à la veille de la fête nationale, le président libanais a jugé le monopole de l'Etat sur les armes "nécessaire et inévitable" tout en appelant le comité chargé de surveiller la trêve regroupant Etats-Unis, France, ONU, Liban et Israël, à "s'assurer que les forces armées libanaises contrôlent seules" le sud du pays.

Il a répété que le Liban était prêt à négocier, sous parrainage américain ou international, "tout accord qui mettra fin à ces agressions transfrontalières".

Joseph Aoun a enfin exhorté "les amis du Liban et les pays frères à superviser l'ensemble de ce processus en établissant un calendrier clair et en mettant en place un mécanisme international de soutien à l'armée libanaise".

Au cours des dernières semaines, l'armée israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban, accusant le Hezbollah de chercher à y reconstruire les infrastructures militaires détruites lors de sa guerre contre ce mouvement soutenu pro-iranien et allié au Hamas palestinien.

Selon le ministère de la Santé, une personne a été tuée lors d'une frappe vendredi dans le sud du Liban. Plus de 330 personnes ont été tuées au Liban et 945 blessées depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, selon la même source.

Morris Tidball-Binz, rapporteur spécial de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, a dénoncé vendredi dans un communiqué le "schéma répété de meurtres illégaux et de violations du cessez-le-feu par Israël".


L'armée israélienne affirme que l'attaque au Liban a tué 13 militants du Hamas

Des personnes en deuil portent les cercueils des victimes de la frappe aérienne israélienne de mardi, lors d'un cortège funèbre dans le camp de réfugiés palestiniens d'Ein El-Hilweh, dans la ville portuaire de Sidon, au sud du Liban, jeudi. (AP)
Des personnes en deuil portent les cercueils des victimes de la frappe aérienne israélienne de mardi, lors d'un cortège funèbre dans le camp de réfugiés palestiniens d'Ein El-Hilweh, dans la ville portuaire de Sidon, au sud du Liban, jeudi. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir tué 13 membres du Hamas, dont Jihad Saïdaoui, dans une frappe sur le camp d’Aïn el-Héloué, tandis que le Hamas dénonce un « massacre » visant des civils
  • Le lieu de la frappe est au cœur d’un récit contradictoire : Israël parle d’un camp d’entraînement, tandis que des témoins et le Hamas évoquent un terrain de sport fréquenté par des jeunes du camp

JERUSALEM: L'armée israélienne a affirmé vendredi avoir tué "13 terroristes du Hamas" dans sa frappe menée mardi soir sur le camp de réfugiés palestiniens d'Aïn el-Héloué au Liban, dans laquelle les autorités libanaises ont annoncé 13 morts, sans préciser leur identité.

"Treize terroristes du Hamas ont été éliminés" dans cette frappe, "dont Jihad Saïdaoui, impliqué dans la formation de terroristes destinés à mener des attaques" contre Israël et ses soldats à partir territoire libanais, écrit dans un communiqué en hébreu l'armée qui avait aussi utilisé la graphie de "Jaouad Sidaoui".

A l'AFP qui lui demandait de lui fournir la liste nominative des douze autres personnes qu'elle dit avoir éliminées dans la frappe, l'armée israélienne a répondu n'avoir rien à ajouter à ce qui a été publié dans son communiqué.

Dans un avis de décès ayant circulé mercredi au Liban, le Hamas a publié la liste des noms des treize morts, en commençant par celui de Jihad Saïdaoui, avant de publier le lendemain sur Telegram, un message avec les photos de treize hommes d'apparence jeune, voire juvénile, accompagné d'un texte qualifiant la frappe "d'horrible massacre" ayant causé la mort de "plusieurs civils innocents".

Mardi, peu de temps après la frappe, l'armée israélienne avait annoncé avoir visé "des terroristes en opération dans un camp d'entraînement du Hamas".

"Les allégations (d'Israël) selon lesquelles le lieu ciblé serait un complexe d'entraînement appartenant au mouvement ne sont que pure calomnie (et visent) à justifier son agression criminelle et à inciter à la haine contre les camps et notre peuple palestinien", avait répliqué le Hamas, affirmant n'avoir "aucune installation militaire dans les camps palestiniens au Liban".

- "Terrain de sport" -

L'armée israélienne a diffusé ce qu'elle a présenté comme une vidéo de sa frappe montrant une attaque sur un bâtiment.

Mais le mouvement islamiste palestinien affirme que "ce qui a été pris pour cible est un terrain de sport ouvert fréquenté par les jeunes du camp (...) et que ceux qui ont été visés étaient un groupe de jeunes présents sur le terrain au moment de l'attaque".

"On a entendu trois explosions, nos maisons ont vacillé et les enfants tremblaient de peur", a déclaré à l'AFP au lendemain de l'attaque Mohammad Moustafa, habitant d'Aïn al-Heloué, le plus grand des camps de réfugiés palestiniens du Liban, près de la ville de Saïda, dans le sud du pays.

Agé de 67 ans, M. Moustafa a assuré que les morts étaient en majorité "des jeunes du camp qui jouaient au foot dans un terrain à l'intérieur du hangar" visé, dans lequel un correspondant de l'AFP a vu mercredi matin des taches de sang maculant le sol et des secouristes rassemblant des restes humains.

Lors des funérailles organisées à l'intérieur du camp pour 11 des 13 personnes tuées, un correspondant de l'AFP a vu des drapeaux aux couleurs du mouvement islamiste du Hamas, mais aussi des drapeaux palestiniens, sur les cercueils.

Les deux autres, dont une personne identifiée comme étant Jihad Saïdaoui, ont été enterrées dans un cimetière à l'extérieur du camp.

Le Liban "s'est engagé à désarmer les factions armées dans les camps palestiniens, mais les organisations terroristes continuent d'exploiter cyniquement la population et les infrastructures civiles" à leurs fins, écrit vendredi l'armée israélienne.

La frappe sur Aïn el-Héloué est survenue sur fond de trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza et alors que l'armée israélienne intensifie ses tirs sur le sud du Liban malgré un cessez-le-feu avec le Hezbollah, allié du Hamas, qu'elle accuse de chercher à se réarmer.


Nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, cinq morts selon les autorités locales

Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve. (AFP)
Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve. (AFP)
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  • Le bilan de ce nouvel accès de violence s'élève à 32 morts, selon les annonces des autorités locales confirmées par les hôpitaux
  • Dans la bande de Gaza, la reprise des bombardements fait peur aux habitants

GAZA: Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve.

Mercredi a été l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Le bilan de ce nouvel accès de violence s'élève à 32 morts, selon les annonces des autorités locales confirmées par les hôpitaux.

Dans la bande de Gaza, la reprise des bombardements fait peur aux habitants.

"Ma petite fille n'a cessé de me demander toute la nuit : la guerre va-t-elle revenir ?" a déclaré à l'AFP Lina Karaz à Gaza-ville.

"Nous sommes inquiets [...] Cette nuit, le bruit des bombardements et des explosions [...] était terrifiant", a-t-elle ajouté, "quand ce cauchemar prendra-t-il fin ?"

Pour Mohammed Hamdouna, déplacé de 36 ans vivant dans un camp de tentes dans la région de Khan Younès, dans le sud de la bande, "rien n'a changé, concrètement", depuis le 10 octobre.

 "Toujours sous la tente" 

"Les villes sont en ruines (et) nous vivons toujours sous la tente malgré le froid et la pluie qui a inondé (les tentes) il y a deux jours", déplore-t-il alors que la situation humanitaire reste catastrophique, selon l'ONU.

Selon la Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, cinq personnes ont été tuées dans des bombardements israéliens sur le sud du territoire, dans la partie du territoire restant sous le contrôle israélien à ce stade de la mise en oeuvre de l'accord de trêve.

L'hôpital Nasser de Khan Younès a confirmé avoir enregistré le décès de trois personnes de la même famille, dont une fillette d'un an.

"Nous dormions paisiblement, nous sommes pacifiques et nous ne voulons pas la guerre", a dit à l'AFP Sabri Abou Sabt, qui a perdu son fils et sa petite-fille dans une frappe à l'est de Khan Younès.

Sollicitée par l'AFP, une porte-parole de l'armée israélienne a confirmé que l'armée avait mené une frappe visant à "démanteler des infrastructures terroristes". "Rien d'inhabituel", a-t-elle affirmé.

"Israël a pris la décision de mener ces frappes aériennes de manière indépendante", a précisé la porte-parole du Premier ministre israélien, Shosh Bedrosian lors d'un point presse jeudi.

Néanmoins, "les Etats-Unis ont été prévenus (par Israël) avant les frappes", a indiqué un responsable américain à l'AFP sous le couvert de l'anonymat.

"Nous sommes profondément préoccupés par les frappes aériennes israéliennes que nous avons vues, au cours desquelles des civils auraient été tués et blessés hier, y compris des enfants", a déclaré jeudi soir Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

"Cela rappelle de façon frappante à quel point le cessez-le-feu est fragile. Nous avons besoin que chacun veille à ce que le cessez-le-feu tienne et continue de tenir", a-t-il ajouté.

"Escalade dangereuse" 

"Israël est sous pression internationale, les Américains mobilisent toute la région, liant la question de Gaza à celle de la normalisation et des accords d'Abraham avec l'Arabie Saoudite", a noté Eran Ortal, chercheur au Centre d'études stratégiques de Bar Ilan.

"Donc bien que le Hamas n'ait pas été désarmé, et qu'il y ait de fortes chances qu'il parvienne également à éviter le désarmement dans un avenir proche, le potentiel de reprise de la guerre à Gaza ne semble pas élevé", a-t-il estimé.

Deux autres personnes ont été tuées dans des frappes, également à l'est de Khan Younès, selon la Défense civile.

L'armée israélienne a affirmé jeudi avoir tiré jeudi en direction  de "deux terroristes" dans le sud de la bande de Gaza.

Le Hamas a dénoncé une "escalade dangereuse" et appelé les Etats-Unis, pays médiateur, à "exercer une pression immédiate" sur Israël.

Le Qatar, autre pays médiateur, a condamné "fermement les attaques brutales" qui menacent selon lui de compromettre la trêve.

La guerre à Gaza avait été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 qui a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 69.500 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles selon le ministère de la Santé de Gaza, des chiffres fiables selon l'ONU.