Sécurité «considérablement» renforcée à Paris après une «menace» de l'EI sur la Ligue des champions

Gérald Darmanin s'exprimait à Paris lors d'un déplacement à la brigade fluviale de la préfecture de police, qui sera notamment engagée sur la sécurisation de la cérémonie d'ouverture sur la Seine des Jeux olympiques de Paris (Photo, AFP).
Gérald Darmanin s'exprimait à Paris lors d'un déplacement à la brigade fluviale de la préfecture de police, qui sera notamment engagée sur la sécurisation de la cérémonie d'ouverture sur la Seine des Jeux olympiques de Paris (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 09 avril 2024

Sécurité «considérablement» renforcée à Paris après une «menace» de l'EI sur la Ligue des champions

  • L'EI a menacé les quarts de finale de la Ligue des champions, pas spécifiquement en France»
  • L'EI «est le responsable des huit derniers attentats que la France a connus»

PARIS : La sécurité a été "considérablement" renforcée à Paris, mais aussi à Madrid et Londres, pour les quarts de finale aller de la Ligue des champions mardi et mercredi, explicitement menacés par le groupe jihadiste Etat islamique.

A 100 jours des Jeux olympiques de Paris et à la veille du match PSG-Barcelone, les autorités françaises ont "renforcé considérablement les moyens de sécurité", a déclaré le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin, en faisant état d'une "menace caractérisée évoquée publiquement par l'Etat islamique".

La Direction générale de la sécurité intérieure, le service de renseignement chargé notamment de la lutte contre le terrorisme, "est particulièrement à pied d'œuvre", a ajouté M. Darmanin.

"L'EI a menacé les quarts de finale de la Ligue des champions, pas spécifiquement en France, via une de ses agences de communication qui a notamment diffusé des messages sur les réseaux sociaux", a-t-on précisé à l'AFP de source proche du dossier.

Dans un de ces messages, un combattant, masqué et muni d'un fusil d'assaut, pose devant des photos des quatre stades qui vont accueillir les quarts de finale aller. "Tuez-les tous", est-il écrit.

Posts "incitatifs"

Ces posts "incitatifs" viennent d'al-Azaim, l'organe de l'Etat islamique au Khorassan (EI-K), la branche de l'EI en Afghanistan, qui a revendiqué l'attentat de Kerman en Iran en janvier et est soupçonnée d'être derrière celui de Moscou (144 morts) le 22 mars, selon une experte française de la communication en ligne des groupes jihadistes.

Les messages "comptent sur l'enhardissement de la sphère EI à la suite du +coup d'éclat+ de l'attentat de Moscou", estime cette experte.

Une réunion sur la sécurité du match PSG-Barça était prévue mardi à 18H00 GMT au ministère de l'Intérieur, en présence de hauts responsables de la police et de la gendarmerie, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, confirmant une information de la chaîne BFMTV.

L'UEFA s'est dite "informée" de menaces pesant sur les rencontres, mais a précisé que "tous les matches" auraient lieu, avec des "dispositifs de sécurité adaptés".

A Londres, où se déroule mardi la rencontre Arsenal-Bayern Munich, un dispositif de sécurité "solide" est en place, a assuré la police.

En Espagne, où le niveau d'alerte attentat est actuellement de 4 sur une échelle de 5, les autorités ont renforcé leur dispositif pour les matches prévus à Madrid mardi (Real-Manchester City) et mercredi (Atlético-Dortmund).

La porte-parole du gouvernement espagnol Pilar Alegria a évoqué "plus de 2.000 agents" mobilisés "pour garantir une sécurité totale".

En France, le plan Vigipirate, un outil au cœur du dispositif de lutte contre le terrorisme, a été relevé le 24 mars à son niveau maximal ("urgence-attentat").

La menace visant les stades "n'est pas nouvelle", a souligné Gérald Darmanin. Il y a "10 jours", l'EI a mis "le stade de Munich en fond d'écran pour dire qu'il fallait passer à l'acte dans les lieux sportifs et singulièrement les stades". L'Allemagne organise l'Euro de football du 14 juin au 14 juillet.

"Aucune" menace sur la cérémonie d'ouverture 

"J'espère que (...) ce ne seront que des menaces et qu'il ne se passera rien", a dit l'entraîneur du PSG Luis Enrique.

"La sécurité est importante (...), mais on doit se concentrer sur ce qu'on doit faire, jouer au foot", a estimé le défenseur parisien Danilo Pereira.

L'attentat de Moscou a replacé la menace jihadiste au centre des priorités sécuritaires, notamment en France, qui accueille les JO du 26 juillet au 11 août, avec une cérémonie d'ouverture inédite sur la Seine, le fleuve traversant la capitale.

"Frapper les Jeux olympiques constituerait indiscutablement un rêve devenu réalité pour l'EI et je suis sûr qu'il y a déjà des projets", affirmait fin mars à l'AFP Tore Hamming, du Centre international pour l'étude de la radicalisation.

L'EI "est le responsable des huit derniers attentats que la France a connus", a rappelé Gérald Darmanin mardi, tout en appelant à ne pas "sombrer dans ce qu'essaie de faire la propagande terroriste, c'est-à-dire essayer de semer la peur, la terreur, partout".

A ce stade, "aucune menace terroriste caractérisée" ne pèse sur la cérémonie d'ouverture, selon les autorités françaises.


Un homme tué par balle à Marseille, le 3e en plein jour depuis début octobre

Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
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  • La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie
  • Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu"

MARSEILLE: Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre.

Interrogé par l'AFP, le parquet a fait état d'un mort, âgé entre 45 et 50 ans, et d'un blessé dans le quartier des Olives (13e arrondissement), sans pouvoir établir à ce stade de l'enquête un lien éventuel avec le trafic de drogue.

Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue.

Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu". Une source policière indiquant ensuite à l'AFP qu'elle avait été "tuée par balle dans le 13e arrondissement".

La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie. Le 9 octobre, un homme avait été tué par balle en fin de matinée dans un quartier populaire du centre.

Selon un décompte de l'AFP, une quinzaine de personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône.

Une criminalité qui ne cesse de franchir des paliers: si avant 2020/2021 les victimes étaient bien ancrées dans le narcobanditisme, depuis, les cibles sont devenues les petites mains du trafic, parfois mineures et touchées à l'aveugle sur des points de deal, faisant parfois des victimes collatérales.

Avec Mehdi Kessaci, un nouveau cap a été franchi selon les observateurs, ce jeune de 20 ans totalement étranger du trafic de drogue ayant été visé volontairement, peut-être pour intimider son frère Amine engagé dans la lutte contre le narcobanditisme, selon les premiers éléments de l'enquête.


Fleurs blanches et hommages de Marseillais à Mehdi Kessaci pour ses obsèques

Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
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  • Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine
  • Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches

MARSEILLE: Les fleurs blanches commençaient à s'accumuler mardi au rond-point où a été abattu jeudi Mehdi Kessaci, en marge de ses obsèques attendues dans l'après-midi à Marseille, dans une ville traumatisée par ce nouveau cap franchi dans les violences liées au narcobanditisme.

Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine, militant engagé dans la lutte contre le narcobanditisme depuis l'assassinat d'un premier frère, Brahim.

Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches.

"Je suis venue pour Amine que j'ai bien connu car j'étais maîtresse dans la cité où il habitait avec sa famille. Je l'ai côtoyé ensuite lors de campagnes électorales et je trouve son engagement citoyen formidable", confie à l'AFP Christine Didon.

"Aujourd'hui, on ne peut plus s'en sortir grâce à l'école comme avant. Il y a une dégradation très rapide des conditions de vie, une pauvreté telle qu'il ne reste à certains que le trafic de drogue", ajoute-t-elle.

Mohamed Habib Errabia, 77 ans, est tout de suite descendu de chez lui jeudi quand il a entendu les coups de feu et ce matin il tenait à rendre hommage à ce jeune de 20 ans, victime innocente et totalement étrangère au trafic de drogue, selon les autorités. "On a des enfants, forcément on pense à eux. Qu'est-ce qui peut leur arriver ? On est pas à l'abri d'une balle perdue".

Les obsèques de Mehdi Kessaci se dérouleront mardi après-midi à Marseille sous forte surveillance policière. La famille, qui ne souhaite pas la présence de la presse, a annoncé qu'une marche blanche serait organisée ce week-end.

La police avait identifié des menaces sur Amine Kessaci et ce dernier était placé sous surveillance policière depuis plusieurs semaines. A la rentrée, il a publié un livre "Marseille, essuie tes larmes" (Le bruit du monde), sorte de longue lettre adressée à Brahim, tué avec deux autres jeunes hommes en 2020, dont les assassins présumés seront jugés prochainement.

Mardi matin, une réunion d'urgence à l'Elysée est par ailleurs organisée sur la lutte contre le narcobandistime qui a fait l'objet d'une loi en juin.

"Le narcotrafic est une peste, une lèpre, une venin qui court dans les veines du monde et l'empoisonne", écrit Amine Kessaci dans son livre. "On dit cartel, on dit baron, on dit empire. Moi je dis fosse commune, je dis cimetière, je dis clameur étouffée des mères qui pleurent leurs fils fauchés, des pères brisés par la poudre qui court, des enfants assassinés avant d'avoir su vivre".

 


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.