La piraterie d’État iranienne menace les voies pétrolières du Moyen-Orient

Cette photo fournie par le site officiel du Corps des gardiens de la révolution iranienne (CGRI) via SEPAH News le 19 novembre 2020, un drone militaire stationné sur un navire de guerre portant le nom du commandant naval Abdollah Roudaki, tué pendant qu'il naviguait dans les eaux du golfe lors de l'inauguration du bateau (Photo, AFP / Archives).
Cette photo fournie par le site officiel du Corps des gardiens de la révolution iranienne (CGRI) via SEPAH News le 19 novembre 2020, un drone militaire stationné sur un navire de guerre portant le nom du commandant naval Abdollah Roudaki, tué pendant qu'il naviguait dans les eaux du golfe lors de l'inauguration du bateau (Photo, AFP / Archives).
Lorsque des «soldats armés» iraniens sont montés à bord du pétrolier Hankuk Chemi battant pavillon sud-coréen le 4 janvier 2021, ils exécutaient une politique officieuse de piraterie d'État de longue date dans les eaux du golfe et du détroit d'Ormuz (Photo, AFP/Archives).
Lorsque des «soldats armés» iraniens sont montés à bord du pétrolier Hankuk Chemi battant pavillon sud-coréen le 4 janvier 2021, ils exécutaient une politique officieuse de piraterie d'État de longue date dans les eaux du golfe et du détroit d'Ormuz (Photo, AFP/Archives).
Détenus par les troupes iraniennes en juin 2004, huit militaires britanniques ont été contraints de marcher les yeux bandés sur les rives de la voie navigable de Chatt al-Arab après s'être soi-disant égarés dans les eaux iraniennes. Le Shatt al-Arab chevauche la frontière entre l'Iran et le sud de l'Irak. (Photo/ AFP).
Détenus par les troupes iraniennes en juin 2004, huit militaires britanniques ont été contraints de marcher les yeux bandés sur les rives de la voie navigable de Chatt al-Arab après s'être soi-disant égarés dans les eaux iraniennes. Le Shatt al-Arab chevauche la frontière entre l'Iran et le sud de l'Irak. (Photo/ AFP).
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Publié le Jeudi 07 janvier 2021

La piraterie d’État iranienne menace les voies pétrolières du Moyen-Orient

  • Les unités navales iraniennes du CGRI et leurs mandataires houthis font un pied de nez au monde en saisissant des pétroliers qui sillonnent le Golfe
  • Le Hankuk Chemi, battant pavillon sud-coréen, n'est que le dernier d'une longue lignée de navires saisis par l'Iran dans le détroit d'Ormuz

LONDRES: L'Iran a attisé les tensions dans le Golfe cette semaine lorsque ses troupes ont pris d'assaut un pétrolier battant pavillon sud-coréen alors qu'il transitait par le détroit stratégique d'Ormuz, un goulot d'étranglement par lequel passe le cinquième de la production mondiale de pétrole. Cet incident est le dernier d'une longue série de «pirateries d'État» dans la région instable.

Le MT Hankuk Chemi était en route du Jubail d'Arabie saoudite vers le Fujairah des Émirats arabes unis. Lundi, des membres de la marine du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) ont embarqué sur le navire et l'ont amené au port de Bandar Abbas, dans le sud de l'Iran, plaçant son équipage de 20 matelots, de nationalités diverses, en état d'arrestation.

Les autorités iraniennes ont prétendu que le pétrolier, qui transporte 7 200 tonnes d’éthanol, a été saisi pour infraction aux lois sur l’environnement maritime, selon le propriétaire du navire qui nie toutes ces allégations.

Les observateurs soupçonnent que le navire a été pris en otage dans le cadre d'une dispute avec Séoul au sujet de 7 milliards de dollars de revenus en recettes de pétrole, gelées dans les banques sud-coréennes en vertu des sanctions américaines imposées à l'Iran par l'administration Trump.

Bien que le MT Hankuk Chemi soit le premier grand navire saisi par l'Iran depuis plus d'un an, des incidents de ce genre sont devenus trop courants dans le détroit d'Ormuz ainsi que sur les voies maritimes à proximité.

Plusieurs navires ont été arraisonnés ou mystérieusement attaqués depuis que le président Donald Trump a intensifié sa campagne de «pression maximale», l'Iran étant désigné comme le coupable probable.

La marine du CGRI a longtemps utilisé sa flotte de hors-bords pour harceler les navires commerciaux et militaires de la région, saisissant au moins six navires en 2019, soi-disant pour contrebande de carburant. L'Iran a également menacé à plusieurs reprises de bloquer le détroit si elle est attaquée.

Plusieurs incidents ont pavé la voie aux tensions actuelles. En janvier 2016, le CGRI a saisi deux bateaux de commandement de la marine américaine après leur entrée dans les eaux territoriales iraniennes près de l'île iranienne de Farsi.

Après une vague d'appels téléphoniques entre le secrétaire d'État américain de l'époque, John Kerry, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, les marins ont été libérés sains et saufs quinze heures plus tard.

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L'ambassadeur d'Iran en Corée du Sud, Saeed Badamchi Shabestari, arrive au ministère des Affaires étrangères à Séoul le 5 janvier 2021, convoqué au sujet de l’affaire du pétrolier sud-coréen saisi par l'Iran (Photo, AFP/ YONHAP).

En mars 2007, le CGRI a arrêté 15 membres de la marine britannique du HMS Cornwall qui fouillaient un navire marchand au large de la côte irano-irakienne. Ils ont été libérés 13 jours plus tard.

Un incident similaire s'est produit en 2004 lorsque six Royal Marines et deux marins de la Royal Navy ont été capturés par le CGRI à l’intérieur du canal de Chatt al-Arab. Ils ont été libérés trois jours plus tard.

La milice houthie au Yémen, soutenue par l'Iran, a lancé des attaques répétées contre des ports et des navires ces dernières années, plaçant régulièrement des mines marines dans le sud de la mer Rouge et dans le détroit de Bab Al-Mandab sur la voie de navigation commerciale.

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Cette image de vidéosurveillance fournie par la société sud-coréenne Taikun Shipping Co. montre le moment où un pétrolier sud-coréen a été capturé par un hors-bord armé des gardiens de la révolution iraniens, à droite, dans les eaux du golfe et du détroit d'Ormuz le lundi 4 janvier 2021. (Photo, AFP/Archives)

La milice a rejeté à plusieurs reprises les demandes de l'ONU d’autoriser une équipe d'inspection à avoir accès au FSO Safer, un pétrolier de 45 ans abandonné au large du port de Hodeidah, pour effectuer des réparations urgentes. Le 15 juillet 2020, lors d'une session extraordinaire, l'ONU a fait part de ses craintes d’une «catastrophe» si le navire, qui contient 1,1 million de barils de pétrole brut à bord, se désintègre dans la mer Rouge.

En mai 2019, Washington a déployé le porte-avions USS Abraham Lincoln et quatre bombardiers B-52 au Moyen-Orient, invoquant des menaces iraniennes non spécifiées. Quelques jours plus tard, le 12 mai, quatre navires commerciaux, dont deux pétroliers saoudiens d’Aramco, sont endommagés près du port de Fujairah dans le golfe d'Oman. Un «acte de sabotage», d’après les Émirats arabes unis.

Le 13 juin, les pétroliers Front Altair et Kokuka Courageous sont secoués par des explosions, que l’on estime causées par des mines ventouses ou des projectiles. Quelques jours plus tard, le 20 juin, l'Iran abat un drone de surveillance américain RQ-4A survolant le détroit d'Ormuz, ce qui ajoute aux tensions.

À l'époque, le président américain Donald Trump avait déclaré que les bateaux iraniens qui attaquent la marine américaine se verraient «mitraillés jusqu’à ce qu’ils quittent les eaux».

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QUELQUES CHIFFRES

Piraterie iranienne

* 20 marins civils à bord du Hankuk Chemi battant pavillon sud-coréen arrêtés par le CGRI.

* 7 milliards de dollars - Montant réclamé par l'Iran et gelé dans une banque sud-coréenne.

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Le mois suivant, le CGRI a retenu pendant deux mois le pétrolier battant pavillon britannique Stena Impero pour avoir supposément percuté un bateau de pêche. Cette décision est largement considérée comme un acte de représailles, après que les Royal Marines britanniques aient arrêté un pétrolier iranien, le Grace 1, dans le détroit de Gibraltar, soupçonné d'avoir violé les sanctions de l'UE contre la Syrie.

À la suite de l'incident, le Commandement central américain a lancé l'opération Sentinelle, invitant les pays à coordonner la surveillance maritime et à fournir des escortes à leurs navires commerciaux battant pavillon dans le golfe, le détroit d'Ormuz, le détroit de Bab el-Mandeb ainsi que le golfe d'Oman.

Mais les puissances européennes ont fait part de leur préoccupation quant à la possibilité d'être entraînés dans une guerre avec l'Iran. Les États-Unis ont alors rebaptisé l'opération «Restauration de la sécurité maritime internationale» en septembre 2019, basée à Bahreïn.

Les yeux du monde sont une fois de plus tournés vers l’Iran qui utilise la saisie du Hankuk Chemi pour obtenir des concessions de la Corée du Sud. Séoul a confirmé qu'elle était en pourparlers avec Téhéran et Washington dans le but d’utiliser l'argent iranien gelé pour acheter des vaccins contre le coronavirus pour le pays.

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Cette photo non datée prise dans un lieu inconnu et publiée le 5 janvier 2021 par l'agence de presse Yonhap à Séoul montre le destroyer de la marine sud-coréenne ROKS Choi Young. La Corée du Sud enverra une délégation officielle en Iran «le plus tôt possible» afin de négocier la libération du pétrolier saisi et de son équipage, a annoncé le ministère des Affaires étrangères de Séoul le 5 janvier (Photo, AFP/Archives).

Parallèlement, le ministère des Affaires étrangères de la Corée du Sud a annoncé une action en justice pour exiger la libération du navire. Le ministère de la Défense a de plus déployé son unité antipiraterie Cheonghae, forte de 300 hommes, dans le détroit d'Ormuz, à bord du destroyer Choi Young, dans l’intention d’«assurer la sécurité» des ressortissants sud-coréens.

Shin Beom-chul, chercheur en chef à l'Institut de recherche coréen pour l'économie et la société, a déclaré à Arab News que la décision iranienne est une tentative désespérée d'obtenir la reconnaissance de la nouvelle administration Biden aux États-Unis, qui doivent adopter une position relativement plus indulgente vis -a-vis-à-vis de l'Iran.

«Téhéran envoie un message clair selon lequel elle peut à tout moment intensifier l'agression dans la région, surtout que les sanctions financières de l'administration Trump ne se résument pas à l'argent gelé en Corée du Sud», a affirmé Shin.

L'Iran subit les conséquences des sanctions réintroduites après le retrait de l'administration Trump du Plan d'action global conjoint, mieux connu sous le nom de l’accord nucléaire iranien, en mai 2018. Les problèmes économiques de l'Iran sont aussi aggravés par la pandémie du coronavirus, et qui a frappé de plein fouet la région.

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Cette photo fournie par le site officiel du Corps des gardiens de la révolution iranienne (CGRI) via SEPAH News le 19 novembre 2020, montre un drone militaire stationné sur un navire de guerre qui porte le nom du commandant naval Abdollah Roudaki, tué pendant qu’il naviguait dans les eaux du golfe lors de l’inauguration du bateau. (Photo, AFP/Archives)

Les puissances européennes, quant à elles, s'efforcent de sauver l’entente, tout comme l'Iran qui a annoncé lundi avoir augmenté son enrichissement d'uranium à 20% de pureté, bien au-delà des limites fixées dans les clauses.

Les violations consécutives de l'accord nucléaire par Téhéran sont largement interprétées comme un moyen de faire pression sur les signataires européens pour qu'ils allègent les sanctions, une mesure que Washington qualifie de «chantage nucléaire».

Téhéran est, après tout, encore sous le choc de l’élimination de Qassem Soleimani, le commandant de la Force al-Qods du CGRI. Il a été tué par une frappe de drone américain près de l’aéroport de Bagdad il y a un an.

Aux prises avec les sanctions et la Covid-19, blessé par des revers stratégiques, l'Iran a semblé freiner ses activités navales illégales en 2020, mais le CGRI veut de nouveau s'imposer dans les derniers jours de l'administration Trump.

Avec si peu de signes encourageants dans le Golfe, le Hankuk Chemi ne sera peut-être pas le dernier navire commercial ciblé par l'Iran en 2021.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des enfants parmi les victimes alors que les forces israéliennes intensifient leurs attaques contre le Hezbollah

Des soldats de l'armée libanaise et des badauds se rassemblent autour de la carcasse d'une voiture touchée par une frappe israélienne, qui aurait tué un responsable local du Hamas, à Majd al-Jabal dans la vallée de la Bekaa au Liban, le 17 mai 2024. (AFP)
Des soldats de l'armée libanaise et des badauds se rassemblent autour de la carcasse d'une voiture touchée par une frappe israélienne, qui aurait tué un responsable local du Hamas, à Majd al-Jabal dans la vallée de la Bekaa au Liban, le 17 mai 2024. (AFP)
Des volutes de fumée s'élèvent lors du bombardement israélien du village libanais d'Al-Najjariyeh, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël. (AFP)
Des volutes de fumée s'élèvent lors du bombardement israélien du village libanais d'Al-Najjariyeh, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël. (AFP)
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  • Le Sud-Liban est confronté à une « escalade de la violence », déclare un vétéran de l'armée à Arab News
  • L'ambassade des Etats-Unis se joint aux appels à élire un nouveau président libanais pour « unir la nation »

BEYROUTH : Deux enfants d'une famille de réfugiés syriens ainsi qu’un combattant du Hezbollah ont été tués lors de frappes aériennes israéliennes ayant touché une zone située à plus de 30 km à l'intérieur de la frontière sud du Liban.

Les frappes israéliennes ont ciblé les villages de Najjariyeh et Addousiyeh, tous deux situés au sud de la ville côtière de Saïda, tuant des enfants et un combattant du Hezbollah qui conduisait un camion pick-up au moment de la frappe.

En riposte à ces raids, le Hezbollah a lancé des dizaines de roquettes en direction de la Haute Galilée, la Galilée occidentale, du bassin de la Galilée et du Golan.

Les médias israéliens ont rapporté que 140 roquettes avaient été tirées vers le nord du pays.

CONTEXTE

Le Hezbollah a échangé des tirs transfrontaliers avec les forces israéliennes presque quotidiennement depuis l'attaque du Hamas au sud d'Israël, le 7 octobre,ce qui a déclenché la guerre à Gaza,depuis déjà  huit mois.

Les tensions entre les forces israéliennes et le Hezbollah ont atteint un niveau critique avec des attaques de drones menées en profondeur dans le territoire libanais et le nord d'Israël.

Le général à la retraite Khaled Hamadé de l'armée libanaise a mis en garde contre une « escalade vers des violences plus graves dans le sud du Liban ».

Le Hezbollah insiste pour conditionner un cessez-le-feu dans le sud du Liban à la fin des hostilités dans la bande de Gaza.

Contrairement à la situation dans la bande de Gaza, aucune initiative n'est prise pour arrêter les affrontements entre Israël et le Hezbollah, selon Hamadé.

Dans un communiqué, le Hezbollah a revendiqué avoir visé la base logistique Tsnobar d'Israël dans le Golan avec 50 roquettes Katyusha en réponse à la frappe sur Najjarieh.

Selon les médias israéliens, des salves de roquettes ont visé des bases militaires à Katzrin et des zones au nord du lac de Tibériade.

Deux personnes ont été blessées dans des explosions de roquettes à Karam bin Zamra dans la Haute Galilée, ont ajouté les médias.

Les caméras de surveillance à Najjarieh ont capturé un drone israélien suivant un camion pick-up alors que le conducteur, nommé Hussein Khodor Mehdi, tentait de s’enfuir.

Le premier missile lancé par le drone a raté sa cible, mais un second a frappé le camion, le mettant en feu et tuant son conducteur. Trois passants ont également été blessés.

Le Hezbollah a déclaré que Mehdi, 62 ans, était un « martyr sur la route de Jérusalem ».

La radio de l'armée israélienne a affirmé que la victime était un commandant de haut rang dans l'armée de l'air du Hezbollah et que les chasseurs de l'armée avaient visé des infrastructures du Hezbollah à Najjarieh.

La deuxième frappe aérienne a touché une salle de congrès et une usine de ciment, blessant plusieurs membres d'une famille de réfugiés syriens. Deux enfants, Osama et Hani Al-Khaled, sont décédés des suites de leurs blessures.

Le Hezbollah a revendiqué avoir visé le site militaire d'Al-Raheb avec l'artillerie et les positions israéliennes à Al-Zaoura avec une salve de roquettes Katioucha.

Selon une source sécuritaire, les dernières cibles du Hezbollah comprenaient des ballons de surveillance près de Tibériade et à Adamit en Galilée.

Tôt vendredi, le Hezbollah a attaqué le nouveau quartier général du 411e Bataillon d'Artillerie au Kibboutz Jaatoun, à l'est de Nahariyya, à l’aide de drones en réponse à la mort de deux combattants du Hezbollah, Ali Fawzi Ayoub, 26 ans, et Mohammed Hassan Ali Fares, 34 ans, la veille.

Dans son sermon du vendredi, cheikh Mohammed Yazbek, chef du Conseil de la charia du Hezbollah, a déclaré que le groupe menait « sa guerre féroce dans le nord de la Palestine, pourchassant l'ennemi, aveuglant ses opérations d'espionnage et franchissant les lignes rouges, tout en traquant ses soldats dans leurs cachettes jusqu'à ce que la guerre à Gaza prenne fin ».

L'ambassade des États-Unis au Liban a lancé une mise en garde concernant le conflit à la frontière sud et la vacance présidentielle dans le pays.

L'élection d'un président est cruciale pour garantir la participation du Liban aux discussions régionales et aux futurs accords diplomatiques concernant sa frontière méridionale, a souligné l'ambassade.

Le Liban « a besoin et mérite un président capable d’unir la nation, de donner la priorité au bien-être de ses citoyens et de former une coalition large et inclusive pour restaurer la stabilité politique et mettre en œuvre les réformes économiques nécessaires », a ajouté le communiqué.

Les ambassadeurs d'Égypte, de France, du Qatar, d'Arabie saoudite et des États-Unis au Liban ont publié cette semaine une déclaration mettant en garde contre « la situation critique à laquelle est confronté le peuple libanais et les répercussions difficiles à gérer sur l'économie et la stabilité sociale du Liban en raison du retard pris dans la mise en œuvre des réformes nécessaires ».


Gaza: premiers déchargements de 300 palettes d'aide humanitaire sur la côte, offensive en cours au nord

Des camions d'aides avancent dans la ville de Gaza (Reuters)
Des camions d'aides avancent dans la ville de Gaza (Reuters)
De la fumée s'élève lors d'un bombardement israélien à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 15 mai 2024, dans le cadre du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le mouvement militant du Hamas. (AFP)
De la fumée s'élève lors d'un bombardement israélien à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 15 mai 2024, dans le cadre du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le mouvement militant du Hamas. (AFP)
Des personnes se rassemblent avec des jerrycans pour faire le plein d'eau à partir d'un camion-citerne dans la cour d'une école de l'UNRWA à Jabalia accueillant des Palestiniens déplacés par le conflit en cours dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas. (AFP)
Des personnes se rassemblent avec des jerrycans pour faire le plein d'eau à partir d'un camion-citerne dans la cour d'une école de l'UNRWA à Jabalia accueillant des Palestiniens déplacés par le conflit en cours dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas. (AFP)
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  • Après plusieurs jours de blocage, plus de 300 palettes d'aide humanitaire ont été déchargées pour la première fois sur la jetée provisoire déployée par les Etats-Unis à Gaza
  • Dans la bande de Gaza, Israël a annoncé son intention d'«intensifier» son offensive au sol à Rafah où l'objectif affiché est d'anéantir les derniers bataillons du Hamas

RAFAH, Territoires Palestiniens : Des combats acharnés opposent Israël au Hamas dans la bande de Gaza, où après plusieurs jours de blocage, plus de 300 palettes d'aide humanitaire ont été déchargées pour la première fois sur la jetée provisoire déployée par les Etats-Unis, a indiqué samedi l'armée israélienne.

«Plus de 300 palettes d'aide humanitaire» ont été décharchées, les premières à entrer via la jetée flottante» provisoire américaine arrimée sur la côte de la bande de Gaza, a déclaré l'armée israélienne, dans un communiqué.

De son côté, le Hamas a tenu à souligner samedi, dans un communiqué, «qu'aucune voie d'acheminement de l'aide, y compris la jetée flottante, ne constitue une alternative aux routes sous supervision palestinienne».

Après des jours de blocage des arrivées d'aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé et menacé de famine, l'armée américaine avait annoncé vendredi l'arrivée «d'environ 500 tonnes (d'aide) dans les prochains jours».

Londres a annoncé pour sa part qu'un chargement d'aide britannique avait été «acheminé avec succès sur le littoral de Gaza (.... ) en même temps que de l'aide des Etats-Unis et des Emirats arabes unis» via le couloir maritime chypriote, alors que la France a déclaré qu'un bâtiment de la Marine en provenance de Chypre, avec à son bord 60 tonnes d'aide, était en cours de déchargement sur le ponton américain.

L'armée israélienne a mené de nouvelles frappes à Rafah qui ont fait deux morts dans le camp de Berbera, dans le centre de Rafah, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Au huitième mois de guerre contre le mouvement islamiste palestinien, l'armée a annoncé vendredi avoir découvert dans la bande de Gaza les corps de trois otages israéliens enlevés lors de l'attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre en Israël et les avoir rapatriés.

Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter avaient été «pris en otage» et «brutalement assassinés» par le Hamas en tentant de fuir le festival de musique Nova dans le sud d'Israël, a déclaré son porte-parole Daniel Hagari.

En parallèle, l'armée avait annoncé vendredi à l'AFP avoir mené à Jabalia les combats «peut-être les plus acharnés» dans cette zone septentrionale de la bande de Gaza depuis le début de son offensive terrestre sur le territoire palestinien fin octobre.

Six personnes ont été tuées dans leur habitation bombardée dans ce secteur, selon la Défense civile palestinienne.

L'armée israélienne a affirmé avoir terminé son opération dans le quartier de Zeitoun à Gaza-Ville (nord), après une semaine de «raids précis», tuant «plus de 90 terroristes».

Plus de 35.300 Palestiniens, essentiellement des civils, ont été tués depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Par ailleurs, un chef local de la branche armée du Jihad Islamique à Jenine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, a été tué dans une frappe israélienne, a annoncé samedi le mouvement islamiste, confirmant une information de l'armée israélienne et du gouvernement palestinien.

- Appel de 13 pays -

Dans la bande de Gaza, Israël a annoncé son intention d'«intensifier» son offensive au sol à Rafah où l'objectif affiché est d'anéantir les derniers bataillons du Hamas, malgré les craintes de la communauté internationale sur le sort des centaines de milliers de déplacés massés dans cette ville.

Treize pays - Japon, Canada, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Australie, Corée du Sud et sept Etats membres de l'UE dont la France - lui ont adressé un appel conjoint à ne pas lancer d'offensive de grande ampleur sur Rafah, qualifiée de «décisive» par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Dans leur appel commun, les 13 pays réclament aussi «des efforts supplémentaires» pour améliorer les flux d'entrée de l'aide international «par tous les points de passage concernés, y compris celui de Rafah».

Premier soutien d'Israël, les Etats-Unis, qui s'opposent également à une offensive d'ampleur à Rafah, ont annoncé la visite dimanche en Israël du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, après une escale samedi en Arabie saoudite.

Depuis le déploiement le 7 mai de l'armée israélienne du côté palestinien du point de passage de Rafah, Israéliens et Egyptiens se renvoient la responsabilité de la paralysie de ce passage crucial pour l'entrée de l'aide, dont les livraisons sont aussi largement entravées aux passages côté israélien de Kerem Shalom et d'Erez.

Dans ce contexte, Washington a annoncé vendredi avoir évacué 17 médecins américains qui étaient bloqués dans le territoire palestinien.

- «Les gens sont terrifiés» -

Depuis qu'Israël a ordonné aux civils de quitter les secteurs est de Rafah le 6 mai en prévision d'une offensive terrestre d'envergure, «640.000 personnes» ont fui la ville, «dont 40.000 le 16 mai», selon le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Sur les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, quelque 1,4 million de personnes, habitants et personnes déplacées par les combats, se trouvaient jusque-là à Rafah, adossée à la frontière fermée avec l'Egypte.

«Les gens sont terrifiés et essaient de s'enfuir» vers le nord et la côte, «c'est très difficile, car il n'y a pas d'itinéraire sûr pour sortir de Rafah et il n'y a certainement pas de destination sûre à Gaza», a décrit Jens Laerke, porte-parole de l'Ocha.

Le conflit a été déclenché le 7 octobre par une attaque des commandos du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée.

A Gaza, 279 soldats israéliens ont péri depuis l'entrée des troupes israéliennes fin octobre sur le territoire, où le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, a pris le pouvoir en 2007.

 

 


Quatre journalistes tués à Gaza, le nombre de morts parmi les professionnels des médias dépasse cent

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
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  • Cent quatre journalistes palestiniens, ainsi que deux journalistes israéliens et trois libanais, auraient été tués depuis le début du conflit
  • Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat

LONDRES: L’Autorité des médias de Gaza a déclaré jeudi que quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, ce qui porte à plus de cent le nombre total de journalistes tués dans le conflit.

Selon l’agence Anadolu, les victimes sont Hail al-Najjar, éditeur vidéo à Al-Aqsa Media Network, Mahmoud Jahjouh, photojournaliste pour le site Palestine Post, Moath Moustafa al-Ghefari, photojournaliste pour le site Kanaan Land et pour la Palestinian Media Foundation, et Amina Mahmoud Hameed, présentatrice de programmes et rédactrice dans plusieurs organes de presse.

Le Bureau de presse de Gaza a indiqué que les quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, mais il n’a pas fourni de détails supplémentaires sur les circonstances de leur mort.

Au total, cent quatre journalistes palestiniens, deux israéliens et trois libanais ont été tués depuis le début du conflit, le 7 octobre.

Ces dernières pertes s’ajoutent au lourd tribut déjà payé par les professionnels des médias. Selon le Comité pour la protection des journalistes, le conflit de Gaza constitue le conflit le plus meurtrier pour les journalistes et les professionnels des médias depuis que l’organisation a commencé à tenir des registres.

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat.

Jeudi, l’Afrique du Sud, qui a porté plainte contre Israël pour génocide devant la Cour internationale de justice, a demandé à cette dernière d’ordonner à Israël de mettre fin à son assaut contre Rafah.

Selon les autorités médicales de Gaza, plus de 35 200 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et plus de 79 200 ont été blessés depuis le début du mois d’octobre, lorsqu’Israël a lancé son offensive, répondant à une attaque du Hamas.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com