RIYADH: La Banque mondiale a prévu que l'activité économique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord se redresserait modestement à 2,1% cette année, mais elle a aussi prédit que toute reprise économique dépend de la maîtrise de la pandémie, de l’absence d’une nouvelle escalade des tensions géopolitiques, ainsi que de la stabilisation du prix du pétrole.
La Banque estime que d'ici l'année prochaine la production restera fermement inférieure de 8% à ce qui était prévu avant la pandémie. En Arabie saoudite, par exemple, l'activité devrait être stimulée par le redémarrage des projets d'investissements publics mis en veilleuse.
Tous les indicateurs au Royaume semblent positifs, car cette semaine, un rapport a fait état d’une forte augmentation en décembre des nouvelles commandes, ce qui a propulsé les conditions commerciales dans le secteur non pétrolier vers leur plus haut niveau depuis plus d'un an.
Selon le dernier indice mensuel des directeurs d'achat IHS Markit concernant l’Arabie Saoudite, la note de décembre était de 57, contre 54,7 en novembre, le niveau le plus élevé depuis novembre 2019. Tout chiffre supérieur à 50 indique une amélioration globale du secteur. «L'économie saoudienne non pétrolière est sur la bonne voie en termes de reprise», a affirmé David Owen, économiste à IHS Markit et auteur de l’étude.
En ce qui concerne les estimations de la Banque mondiale, certains experts économiques expliquent à Arab News que l'ampleur de la reprise cette année va différer d'un pays à l'autre, et dépendre de l'impact négatif du virus et du rôle du secteur privé face à la pandémie.
Walid bin Ghaith, membre de l'Association économique saoudienne pour la région MENA, prévoit que le PIB régional devrait se redresser en 2021 pour augmenter de 2,1%. Les ajustements des politiques monétaires et budgétaires adoptées par les gouvernements ont certainement contribué à atténuer une partie de l'impact économique.
Maitham Al-Shakhs, un chercheur économique koweïtien indépendant, estime que les chiffres du rapport de la Banque mondiale sont acceptables, à la lumière des vaccins et des programmes stimulants introduits par chaque gouvernement.
Mais il observe toutefois des craintes au sujet de situations géopolitiques potentiellement instables aux États-Unis, avant que l'actuel président Donald Trump ne quitte la maison blanche et que Joe Biden ne prenne le relais. Il y aura aussi de la spéculation sur le marché boursier pendant cette période, a-t-il ajouté.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com