Pour la première fois, le monde est témoin d’un génocide en temps réel à Gaza, selon des expertes de l’ONU

Un Palestinien marche sur les décombres d’une zone ravagée autour de l’hôpital Al-Chifa de Gaza, le 3 avril 2024, dans le contexte du conflit en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (AFP)
Un Palestinien marche sur les décombres d’une zone ravagée autour de l’hôpital Al-Chifa de Gaza, le 3 avril 2024, dans le contexte du conflit en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 04 avril 2024

Pour la première fois, le monde est témoin d’un génocide en temps réel à Gaza, selon des expertes de l’ONU

  • Les expertes ont exhorté les États membres de l’ONU à recourir à «toutes les mesures diplomatiques, politiques et économiques, ainsi qu’à toutes les procédures juridiques possibles pour mettre fin à cette horreur»
  • Elles ajoutent: «Le siège et la destruction d’un hôpital, ainsi que le meurtre d’agents de santé, de malades, de blessés et des personnes qui les protègent, sont interdits par le droit international»

NEW YORK: Des expertes de l’ONU ont condamné, mercredi, ce qu’elles décrivent comme «des massacres et des destructions massives à l’hôpital Al-Chifa» à Gaza et elles ont exhorté les nations à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin au «génocide» en cours au sein du territoire. 

Elles déplorent l’échec des stratégies adoptées par les dirigeants du monde pour mettre fin à «cette violence flagrante et continue». 

Deux semaines d’opérations militaires israéliennes visant Al-Chifa – le dernier hôpital toujours fonctionnel à Gaza – l’ont réduit en ruine. Des centaines de corps sont éparpillés à l’intérieur et aux alentours de l’hôpital. Les forces israéliennes auraient tué des médecins, arrêté des centaines de civils et incendié des maisons. 

«Le monde est témoin du premier génocide montré en temps réel au monde par ses victimes et incompréhensiblement justifié par Israël comme étant conforme aux lois de la guerre», déclarent les expertes de l’ONU, Tlaleng Mofokeng, rapporteuse spéciale sur le droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible, et Francesca Albanese, rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967. 

À la suite du blocus imposé à l’hôpital Al-Chifa et de sa destruction, les expertes ont exhorté les États membres de l’ONU à recourir à «toutes les mesures diplomatiques, politiques et économiques, ainsi qu’à toutes les procédures juridiques possibles pour mettre fin à cette horreur». 

Elles ajoutent: «Le siège et la destruction d’un hôpital, ainsi que le meurtre d’agents de santé, de malades, de blessés et des personnes qui les protègent, sont interdits par le droit international.» 

«Permettre que ces violences aient lieu envoie un message clair au monde et à la communauté internationale: la population de Gaza n’a pas droit à la santé et aux facteurs déterminants de la santé, indispensables à son existence.» 

Avant la guerre, l’hôpital Al-Chifa était le plus grand établissement de soins de santé pour la population de Gaza. Sa destruction a été décrite par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme ayant «arraché le cœur du système de santé». 

Francesca Albanese et Tlaleng Mofokeng soutiennent: «À ce stade, il n’est plus question de disponibilité, d’accessibilité, d’acceptabilité et de qualité de soins de santé reçus, mais d’anéantissement de toute infrastructure capable de fournir les premiers secours.» 

«La destruction délibérée des infrastructures de santé à Gaza crée les conditions propices à l’anéantissement d’une population traumatisée.» 

Les expertes ont indiqué que les patients de l’hôpital Al-Chifa comprenaient des personnes souffrant d’affections aiguës et chroniques, ainsi que des personnes blessées à la suite des opérations militaires israéliennes. Cette situation a donné lieu à un scénario médical complexe dans lequel il est difficile de traiter les blessures, les affections et des complications graves, notamment les lésions tissulaires ou organiques, les saignements abondants, les fractures et les luxations. 

L’impossibilité de fournir un traitement efficace et une aide essentielle en temps opportun signifie que de nombreux patients se retrouvent en état de choc, handicapés ou succombent à leurs blessures, soulignent les expertes. 

«En cette période tragique et sans précédent, nous appelons les États membres à prendre des mesures immédiates pour protéger, promouvoir et respecter le droit à la vie, à la santé et à la dignité des personnes touchées par des pertes et des traumatismes, grâce à un accès efficace à l’aide humanitaire et à la protection des infrastructures et du personnel de santé restants», ajoutent-elles. 

Les rapporteurs spéciaux font partie de ce que l’on appelle les «procédures spéciales» du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Ce sont des experts indépendants qui travaillent sur une base de volontariat, qui ne font pas partie du personnel de l’ONU et qui ne sont pas rémunérés pour leur travail. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Trump annonce la levée des sanctions contre la Syrie

Le président américain Donald Trump s'exprime lors du forum d'investissement américano-saoudien au centre de conférence international King Abdul Aziz à Riyad, le 13 mai 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'exprime lors du forum d'investissement américano-saoudien au centre de conférence international King Abdul Aziz à Riyad, le 13 mai 2025. (AFP)
Short Url
  • La décision de lever les sanctions a été prise à la suite de discussions avec le prince héritier Mohammed ben Salmane

RIYAD: Donald Trump a créé la surprise mardi en annonçant depuis Riyad qu'il levait les sanctions américaines contre la Syrie, à la veille de rencontrer au moins brièvement le président Ahmad al-Chareh en Arabie saoudite.

"Je vais ordonner l'arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur", a dit le président américain, en indiquant être parvenu à cette décision après des demandes pressantes de son hôte, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.


Le prince héritier saoudien et Trump signent un accord de partenariat économique

Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman se rencontrent à Riyad. (SPA)
Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman se rencontrent à Riyad. (SPA)
Short Url
  • Le partenariat comprend des accords sur l'énergie, l'exploitation minière et la défense
  • La coopération en matière de défense entre les deux pays est axée sur la modernisation des capacités des forces armées saoudiennes, ainsi que sur un accord entre l'Agence spatiale saoudienne et la NASA

RIYADH : Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Donald Trump ont signé mardiun accord de partenariat économique stratégique à Riyad, à l'occasion de la visite régionale de M. Trump.

Le partenariat comprend la signature de protocoles d'accord dans les secteurs de l'énergie, des mines et de la défense.

La coopération en matière de défense entre les deux pays est axée sur la modernisation des capacités des forces armées saoudiennes, ainsi que sur un accord entre l'Agence spatiale saoudienne et la NASA.

Parmi les autres accords figurent un protocole d'accord sur les ressources minérales, un accord avec le ministère de la justice et une coopération sur les maladies infectieuses.

M. Trump est arrivé mardi en Arabie saoudite pour une tournée qu'il a qualifiée d'"historique" au Moyen-Orient, au cours de laquelle il mêlera une diplomatie urgente sur Gaza à d'importantes transactions commerciales.

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a chaleureusement accueilli M. Trump lorsqu'il est descendu d'Air Force One à l'aéroport international King Khalid dans la capitale saoudienne et a donné le coup d'envoi de sa tournée au Moyen-Orient.

Les deux dirigeants se sont ensuite retirés dans un grand hall de l'aéroport de Riyad, où M. Trump et ses assistants se sont vu servir un café arabe traditionnel par des préposés à l'attente portant des ceintures d'armes de cérémonie.

Des F-15 de l'armée de l'air royale saoudienne ont fourni une escorte honorifique à Air Force One à l'approche de la capitale du royaume. M. Trump et le prince Mohammed ont également participé à un déjeuner à la cour royale, en compagnie d'invités et d'assistants.

Plus tard, le prince héritier fêtera M. Trump lors d'un dîner officiel. M. Trump doit également participer mardi à une conférence américano-saoudienne sur l'investissement.

Air Force One a décollé pour un voyage qui comprendra des visites au Qatar et aux Émirats arabes unis, et peut-être des discussions en Turquie sur la guerre en Ukraine.

* Avec AFP et AP


Le Hamas dément que la libération d'un otage soit liée à une «pression militaire» israélienne

Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. (AFP)
Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. (AFP)
Short Url
  • Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu
  • M. Netanyahu avait estimé lundi que la libération du soldat de 21 ans était le résultat d'une "combinaison gagnante" alliant la pression militaire d'Israël et celle, politique, de l'administration de Donald Trump

GAZA: Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

"Le retour d'Edan Alexander est le résultat de communications sérieuses avec l'administration américaine et des efforts des médiateurs, et non une conséquence de l'agression israélienne ou de l'illusion d'une pression militaire", a affirmé le mouvement islamiste palestinien dans un communiqué.

"Netanyahu induit son peuple en erreur et a échoué à ramener ses prisonniers (otages, ndlr) par la force", a-t-il ajouté.

Après des discussions avec des représentants des Etats-Unis, le Hamas a libéré lundi Edan Alexander, jusqu'alors le seul otage vivant ayant la nationalité américaine à être encore retenu dans la bande de Gaza depuis l'attaque sanglante perpétrée par le mouvement palestinien dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

M. Netanyahu avait estimé lundi que la libération du soldat de 21 ans était le résultat d'une "combinaison gagnante" alliant la pression militaire d'Israël et celle, politique, de l'administration de Donald Trump.

"Cela a été rendu possible grâce à notre pression militaire et à la pression politique exercée par le président Trump. C'est une combinaison gagnante", avait-il affirmé dans une vidéo diffusée par ses services.

Mardi, M. Netanyahu s'est entretenu au téléphone avec Edan Alexander qui rencontrait alors l'émissaire américain Steve Witkoff dans un hôpital de Tel-Aviv.

"Toute la nation israélienne est remplie de joie", a-t-il dit.

"Nous sommes reconnaissants du soutien américain et exprimons notre profonde gratitude envers les soldats de (l'armée) prêts à agir par tous les moyens nécessaires si les otages restants ne sont pas libérés", a-t-il ajouté.

Après deux mois de trêve ayant permis l'échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens en début d'année, Israël a repris le 18 mars son offensive contre le Hamas disant vouloir le contraindre à libérer les otages encore retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du 7 octobre 2023.

Depuis, les négociations indirectes entre Israël et le Hamas pour mettre fin aux combats n'ont pas débouché, les parties s'accusant mutuellement de bloquer le processus.

M. Netanyahu a décidé d'envoyer une délégation à Doha mardi pour des négociations sur les otages, a annoncé son bureau lundi, alors que Donald Trump effectue cette semaine une visite au Moyen-Orient.

Sur les 251 personnes enlevées en Israël lors de l'attaque du Hamas qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023, 57 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Le Hamas retient également la dépouille d'un soldat israélien tué lors d'une précédente guerre dans le territoire palestinien, en 2014.