BEYROUTH: Le Premier ministre libanais par intérim a condamné, samedi, un «incident dangereux», au cours duquel des membres du personnel de l’ONU ont été blessés lors de bombardements.
Les trois observateurs de l’ONU et un traducteur effectuaient une patrouille dans le sud du Liban, où le Hezbollah et Israël échangent des coups depuis le 8 octobre de l’année dernière.
La Finul, la mission de maintien de la paix de l’ONU au Liban, enquête sur la source de l’attaque, déclare le porte-parole Andrea Tenenti.
Le ministère libanais des Affaires étrangères a déposé une plainte urgente auprès du Conseil de sécurité de l’ONU concernant cette attaque, accusant Israël d’avoir pris pour cible la patrouille.
Najib Mikati s’est entretenu avec le commandant de la Finul, Aroldo Lazaro, condamnant le «ciblage» des soldats de maintien de la paix, selon un communiqué de son bureau.
Un SUV appartenant aux observateurs de l’Organisation des Nations unies pour la surveillance de la trêve près du point B37 sur la Ligne bleue aurait été attaqué vers 10h15 à côté du village de Rmeich.
Un obus a touché le véhicule, blessant les trois observateurs et le traducteur, originaires respectivement d’Australie, du Chili, de Norvège et du Liban.
Ils ont été transportés à bord d’un hélicoptère de la Finul à l'hôpital Saint-Georges de Beyrouth pour y recevoir des soins.
Le communiqué du ministère libanais des Affaires étrangères stipule ce qui suit: «L’attaque fait partie de la politique délibérée d’Israël d’enfreindre les résolutions de légitimité internationale et de porter atteinte à ses représentants depuis 1948, et à son désir constant d’éliminer toutes les questions en lien avec cette légitimité, y compris ses efforts pour mettre un terme au financement de l’Unrwa, pour éliminer les droits du peuple palestinien.»
Le ministère a qualifié l’attaque de «violation du droit international et du droit humanitaire», ajoutant qu’elle fait suite au «ciblage de journalistes, de secouristes, d’enfants, de femmes et de civils».
L’incident s’est produit à la lumière des hostilités entre le Hezbollah et Israël, avec des frappes transfrontalières presque quotidiennes depuis octobre de l’année dernière.
Samedi, un drone israélien a ciblé un site de l’armée libanaise à Aïta el-Chaab, sans faire de victimes.
Au cours des deux dernières semaines, Israël a intensifié sa campagne de drones pour surveiller et assassiner des combattants et des responsables du Hezbollah dans le sud du Liban, atteignant l’extrême nord de la Békaa.
Les drones israéliens ont ciblé des personnes entrant et sortant de maisons et de cafés, ainsi que des ambulances, tuant des civils, des secouristes et des membres du Hezbollah.
Des informations circulent selon lesquelles le personnel blessé de l’ONU aurait été touché par un drone israélien.
Mais une source en contact avec la Finul a déclaré à Arab News que l’organisation «ne peut accuser aucune partie avant d’enquêter sur l’affaire».
Les médias libanais du sud ont affirmé qu’un drone israélien avait frappé le véhicule de la Finul, l’incident «ressemblant à des attaques quotidiennes similaires qui se produisent dans le sud».
L’armée israélienne a nié toute implication israélienne dans l’attaque, via son porte-parole Avichay Adraee.
La source proche de la Finul a indiqué que les observateurs effectuaient une patrouille de routine près de Rmeich.
«Le lieu de l’attaque est géographiquement une vallée, pas une zone d’affrontement. Ces observateurs se trouvaient au nord de la Ligne bleue, c'est-à-dire sur le territoire libanais et ils n’ont pas franchi la ligne», ajoute la source.
La source met en évidence les rapports récents soumis par la Finul à l’ONU. Ils tiennent Israël responsable des bombardements de civils, d’équipes de santé et d’ambulances.
«C’est peut-être ce qui a dérangé Israël, alors il a voulu véhiculer un message», rapporte la source.
M. Tenenti, porte-parole de la Finul, déclare: «Les observateurs de l’ONUST soutiennent la Finul dans l’exercice de son mandat.»
Il a insisté sur la nécessité «de garantir la sécurité du personnel de l’ONU», avertissant que toutes les parties ont la responsabilité, en vertu du droit international humanitaire, d’assurer la protection des civils.
Le porte-parole a appelé à mettre un terme aux «échanges de tirs nourris avant que davantage de personnes ne deviennent inutilement vulnérables».
Pendant ce temps, Israël poursuit sa campagne contre le Hezbollah, bombardant les villes de Maroun el-Ras, Yaroun et Taybeh et détruisant trois maisons inhabitées. Les villes de Blida et de Naqoura ont également été visées.
Le Hezbollah a déclaré avoir pris pour cible des ressources militaires israéliennes sur le site d’Al-Malikiyah et la caserne de Ramim à l’aide de roquettes Burkan. Le groupe a également frappé un site radar dans les fermes libanaises occupées de Chebaa.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com