L’institut Yaqelon participe au développement et au rayonnement de la culture en Arabie saoudite

Ludovic Pouille, ambassadeur de France en Arabie saoudite en compagnie de Amna Sedky Boukhamseen, fondatrice et directrice exécutive de l’Institut Yaqelon Khobar 25 mars 2024 (Fournie)
Ludovic Pouille, ambassadeur de France en Arabie saoudite en compagnie de Amna Sedky Boukhamseen, fondatrice et directrice exécutive de l’Institut Yaqelon Khobar 25 mars 2024 (Fournie)
Short Url
Publié le Samedi 30 mars 2024

L’institut Yaqelon participe au développement et au rayonnement de la culture en Arabie saoudite

  • : Fondé en novembre 2022 à Dammam par la romancière saoudienne Amna Boukhamssine, directrice du centre, Yaqelon « Ils ont du sens » est le premier institut de philosophie, de musique et d’arts agréé officiellement par le ministère de la Culture saoudien.
  • : Yaqelon, c’est le premier institut en Arabie saoudite qui enseigne la philosophie, la musique et délivre des diplômes de haut niveau permettant à ses étudiants de suivre des études de troisième cycle.

KHOBAR  : L'ambassadeur de France en Arabie saoudite, Ludovic Pouille, accompagné d’une délégation de l’ambassade et du centre culturel français, s’est rendu le 25 mars à l’institut Yaqelon dans la Province de l’Est afin de découvrir les activités philosophiques et musicales de l'institut.

Fondé en novembre 2022 à Dammam par la romancière saoudienne Amna Boukhamssine, directrice du centre, Yaqelon « Ils ont du sens » est le premier institut de philosophie, de musique et d’arts agréé officiellement par le ministère de la Culture saoudien.

L'Ambassadeur, en compagnie de la directrice exécutive de l’institut a visité les salles dédiées à l’enseignement de la philosophie, de la musique et des arts. Il a aussi rencontré les professeurs et les étudiants.

Noureddine Saïfi, titulaire d’un doctorat en philosophie et directeur pédagogique a quant à lui présenté dans son discours d'introduction les programmes offerts par l'Institut, orienté principalement dans la lignée des réformes entreprises par le Royaume ces dernières années, notamment dans le cadre de la Vision 2030

Il a expliqué que l’enseignement de la philosophie au sein de l’institut est basé sur deux types de parcours : un cursus de courte durée avec des ateliers abordant divers thèmes philosophiques, par exemple philosophie et vie, philosophie et santé mentale, philosophie de l’éducation.

Le second cursus s’étend lui sur cinq semestres, il comprend un semestre préparatoire et quatre semestres fondamentaux abordant l’histoire de la philosophie, la philosophie générale avec ses valeurs et concepts, la logique et philosophie des sciences, l’esthétique et la philosophie de l’art, la philosophie pratique, l’éthique et politique et les sciences humaines.

Après ces deux années d’études, l’institut délivrera des diplômes permettant aux futurs étudiants d’enseigner dans le cycle primaire.

Noureddine Saïfi a aussi abordé l’enseignement de la musique. Il affirme qu’il est assuré par des professeurs confirmés et compétents. La formation dure deux ans élaborés sur quatre semestres. Elle englobe des aspects théoriques et pratiques, tels que l’histoire de la musique, les théories musicales, les modèles musicaux, les jeux individuels et de groupe, l’esthétique et la philosophie de la musique. En fin de cursus, un diplôme agréé sera également délivré aux étudiants.

Étudiant en musique au sein de l’institut Yaqelon (Fournie)
Étudiant en musique au sein de l’institut Yaqelon (Fournie)

Yaqelon, c’est le premier institut en Arabie saoudite qui enseigne la philosophie et la musique et délivre des diplômes de haut niveau permettant à ses étudiants de suivre des études de troisième cycle.

Une formation dans le domaine des beaux-arts est prodiguée au sein de l’institut. Cette dernière permettra aux enfants et aux adultes de prendre conscience de leur environnement en reproduisant ce qu'ils voient et en l'interprétant à leur manière, leur permettant ainsi de puiser en eux-mêmes, à exprimer leur sensibilité et à faire appel à leur logique. L’art est aussi un excellent outil de connaissance de soi. 

L’Ambassadeur a fait l'éloge des différents programmes en particulier les programmes de philosophie et de musique destinés aux enfants. Il a à cet effet abordé avec la directrice exécutive de Yaqelon les possibilités de coopération entre le centre culturel Français et l'Institut Yaqelon pour organiser des ateliers sur la philosophie des Lumières et des ateliers intellectuels et philosophiques dédiés aux enfants de Yaqeloun au Centre culturel français de Khobar et dans le but participer à des conférences philosophiques à Paris.

Le professeur Amna Sedky Boukhamseen a prononcé un discours de remerciement pour la visite de l'ambassadeur et lui a remis à cette occasion un cadeau au nom de Yaqeloun, consistant en un instrument de Oud gravé du nom de l'ambassadeur en arabe et en français et du logo de Yaqeloun, expliquant que le oud est l'instrument de musique arabe le plus célèbre et qu'il transporte de nombreuses histoires et de la magie entre ses cordes et c’est l'instrument qui combine la musique et les mathématiques, et que seul le joueur de oud académique peut explorer les profondeurs de cet instrument et faire ressortir les plus belles choses que ses cordes transportent.

L’institut Yaqelon a proposé durant le tout mois de Ramadan un éventail d’activités culturelles riche et varié notamment une soirée musicale animée par les étudiants de Yaqelon, des rencontres notamment avec le Dr Khalid Al-Yahya, titulaire d'un doctorat en physique et conseiller au Centre du roi Abdulaziz et des hommes pour les talents dans une réunion philosophique sur l'image et la vérité.

L’institut a également reçu le professeur Hanan Malak Kharbatly du Liban de Beyrouth, professeure à l’université américaine et de langue arabe dans les écoles françaises pour les non-arabophones. Elle participe activement à l’élaboration des programmes en travaillant avec de nombreuses délégations arabes dans le cadre d’un projet initié par l'ambassade de France au Liban pour développer et faire rayonner la langue arabe.

Amna Sedky Boukhamseen en compagnie Hanan Malak Kharbatly du Liban de Beyrouth,  Professeure à l’université américaine et de langue arabe dans les écoles françaises et de l’artiste peintre libanaise Racha Hamaoui (Fournie)
Amna Sedky Boukhamseen en compagnie Hanan Malak Kharbatly de Beyrouth, Professeure à l’université américaine et de langue arabe dans les écoles françaises et de l’artiste peintre libanaise Racha Hamaoui (Fournie)

Ces rencontres culturelles ramadanesques favorisent à coup sûr les échanges entre les individus, elles permettent de tisser des liens sociaux culturels solides et d’élargir la sphère culturelle en Arabie saoudite.   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Vers l’infini et au‑delà – Goldorak, 50 ans d’inspiration

Short Url
  •  50 ans après sa création, la série animée Goldorak continue de marquer l’imaginaire arabe
  • Arab News Japan s’entretient avec son créateur Go Nagai, des fans du Moyen-Orient, et revient sur l’histoire du robot OVNI chargé de protéger notre planète

​​​​​​LONDON: Peu d’importations culturelles ont franchi les frontières de manière aussi inattendue — et aussi puissante — que Goldorak, le robot géant japonais qui, il y a un demi-siècle, est devenu un héros de l’enfance à travers le monde arabe, et plus particulièrement en Arabie saoudite.

Créé au Japon au milieu des années 1970 par le mangaka Go Nagai, Goldorak s’inscrivait dans la tradition des « mecha », ces récits de robots géants. Le genre, façonné par l’expérience japonaise de la Seconde Guerre mondiale, explorait les thèmes de l’invasion, de la résistance et de la perte à travers le prisme de la science-fiction.

Si la série a rencontré un succès modéré au Japon, c’est à des milliers de kilomètres de là, au Moyen-Orient, que son véritable héritage s’est construit.

L’anime « UFO Robot Goldorak » est arrivé à la télévision dans la région en 1979, doublé en arabe et diffusé pour la première fois au Liban, en pleine guerre civile. L’histoire du courageux Actarus, prince exilé dont la planète a été détruite par des envahisseurs extraterrestres, a profondément résonné chez les enfants grandissant dans un contexte de conflits régionaux et d’occupation par Israël.

Ses thèmes — la défense de la patrie, la résistance à l’agression et la protection des innocents — faisaient douloureusement écho aux réalités de la région, transformant la série d’un simple divertissement en un véritable refuge émotionnel.

Une grande partie de l’impact de la série tenait à la réussite de son arabisation. Le doublage arabe puissant et le jeu vocal chargé d’émotion, notamment celui de l’acteur libanais Jihad El-Atrash dans le rôle d’Actarus, ont conféré à la série une gravité morale inégalée par les autres dessins animés de l'époque.

--
Au début des années 1980, Goldorak s'était répandu à travers le Moyen-Orient, inspirant des communautés de fans en Arabie saoudite, au Koweït, en Irak et au-delà. (Fourni)

Le générique de la série, interprété par Sami Clark, est devenu un hymne que le chanteur libanais a continué à interpréter lors de concerts et de festivals jusqu’à son décès en 2022.

Au début des années 1980, Goldorak s’était répandu à travers le Moyen-Orient, inspirant des communautés de fans en Arabie saoudite, au Koweït, en Irak et au-delà. Pour beaucoup, il s’agissait non seulement d’un premier contact avec les anime japonais, mais aussi d’une source d’enseignements sur des valeurs telles que la justice et l’honneur.

L’influence de Goldorak dans la région a été telle qu’il a fait l’objet de recherches universitaires, qui ont non seulement mis en lumière la manière dont le sort des personnages résonnait auprès du public du Moyen-Orient, mais ont aussi relié sa popularité aux souvenirs générationnels de l’exil, en particulier à la Nakba palestinienne.

Un demi-siècle plus tard, Goldorak demeure culturellement vivant et pertinent dans la région. En Arabie saoudite, qui avait pleinement adopté la version originale de la série, Manga Productions initie aujourd’hui une nouvelle génération de fans à une version modernisée du personnage, à travers un jeu vidéo, The Feast of The Wolves, disponible en arabe et en huit autres langues sur des plateformes telles que PlayStation, Xbox et Nintendo Switch, ainsi qu’une nouvelle série animée en langue arabe, «  Goldorak U », diffusée l’an dernier.

Cinquante ans après les débuts de la série, « Goldorak » est de retour — même si, pour toute une génération de fans de la série originale, dont les étagères regorgent encore de produits dérivés et de souvenirs, il n’est en réalité jamais vraiment parti.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

Short Url
  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Short Url
  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com