Vaccination: le gouvernement s'est «planté au départ», regrette le Medef

Vaccin contre la Covid-19. (AFP)
Vaccin contre la Covid-19. (AFP)
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Publié le Mercredi 06 janvier 2021

Vaccination: le gouvernement s'est «planté au départ», regrette le Medef

  • «Heureusement hier (mardi) ça a accéléré (...) le gouvernement a l'air de changer de cap, mais il s'est quand même planté au départ»
  • La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a aussi demandé mercredi dans un communiqué que les entreprises qui le peuvent puissent vacciner leurs salariés

PARIS : Le gouvernement s'est «planté» dans le lancement de la vaccination contre la Covid-19 et le retard pris par la France pourrait pénaliser la reprise économique, a jugé mercredi le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, se disant ouvert à la vaccination en entreprise.

«Heureusement hier (mardi) ça a accéléré (...) le gouvernement a l'air de changer de cap, mais il s'est quand même planté au départ», a dit M. Roux de Bézieux sur franceinfo.

«On a été, comme souvent, trop bureaucratique», a-t-il estimé, citant notamment le guide «de 45 pages»  donné aux Ehpad, le processus de recueil du consentement des personnes, ajoutant que si le gouvernement avait depuis changer de stratégie, «ça montrait bien qu'au départ on avait pris trop de précautions».

Il a aussi pointé du doigt le retard «terrible» pris dans la vaccination par rapport à d'autres pays, comme l'Allemagne, qui a déjà vacciné plusieurs centaines de milliers de personnes contre quelques milliers en France.

«Si nos voisins vaccinent plus vite, ça veut dire qu'ils repartiront plus vite et on a déjà eu un confinement plus strict (...), donc on risque aussi d'avoir ce phénomène de perte de parts de marché» pour l'économie française, a-t-il souligné.

Selon lui, les entreprises pourront jouer un rôle dans la campagne de vaccination lorsque les moins de 60 ans pourront se faire vacciner.

Les entreprises «peuvent aider leurs salariés quand ils ont besoin de se faire vacciner», par exemple en les libérant plus tôt pour cela, «et elles peuvent aussi vacciner en entreprise» comme elles le font pour la grippe, a-t-il proposé. 

Mais cette vaccination en entreprise ne pourra se faire que «quand le vaccin d'AstraZeneca sera validé par l'agence de santé européenne» car ses contraintes de conservation sont moins drastiques que le vaccin actuel de Pzifer-BioNTech ou celui, autorisé mercredi par l'Union européenne, de Moderna, a jugé le président du Medef.

Il a toutefois rappelé qu'en entreprise, la vaccination resterait «volontaire et anonyme» et ne pourrait pas être exigée par l'employeur.

En revanche, il s'est dit «favorable» à la création d'un passeport sanitaire pour «des usages précis qui permettent de relancer des activités», par exemple pour la participation à des salons professionnels ou pour les voyages à l'étranger.

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a aussi demandé mercredi dans un communiqué que les entreprises qui le peuvent puissent vacciner leurs salariés. 

«La médecine du travail pourrait utilement être mise à contribution pour cela», selon la CPME, également critique vis-à-vis de la stratégie vaccinale du gouvernement.

La veille, la ministre du Travail Elisabeth Borne avait ouvert la voie à cette possibilité, affirmant sur Franceinfo que «toutes les entreprises qui participent tous les ans à la stratégie de vaccination contre la grippe, pourraient le moment venu jouer un rôle dans la vaccination» contre la Covid-19.

 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.