Nouveaux échanges de frappes entre l'Ukraine et la Russie

Cette photo prise et diffusée par la police nationale ukrainienne le 22 mars 2024 montre des officiers de la police nationale ukrainienne inspectant le site d'un tir de missile à Zaporozhye, dans le cadre de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de la police nationale ukrainienne / AFP)
Cette photo prise et diffusée par la police nationale ukrainienne le 22 mars 2024 montre des officiers de la police nationale ukrainienne inspectant le site d'un tir de missile à Zaporozhye, dans le cadre de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de la police nationale ukrainienne / AFP)
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Publié le Samedi 23 mars 2024

Nouveaux échanges de frappes entre l'Ukraine et la Russie

  • Le ministère russe de la Défense a indiqué avoir détruit au-dessus de la région de Belgorod onze roquettes tirées par les systèmes Vampire en provenance de l'Ukraine
  • L'Ukraine a, elle, été visée par 34 drones explosifs Shahed, dont 31 ont pu être abattus

KIEV : L'Ukraine et la Russie ont encore mené des attaques aériennes réciproques durant la nuit de vendredi à samedi, qui ont fait deux morts côté russe, tandis que la ville ukrainienne de Kharkiv, toujours partiellement privée d'électricité après des frappes la veille, a de nouveau été visée.

Deux civils ont été tués et sept autres blessés lors d'une attaque de drones et des frappes dans la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a indiqué le gouverneur régional.

L'Ukraine a, elle, été visée par 34 drones explosifs Shahed, dont 31 ont pu être abattus. Quatre personnes ont été blessées à Kharkiv, une ville comptant 1,5 million d'habitants avant-guerre, près de la frontière russe.

«La matinée a été difficile», a également affirmé le gouverneur de la région russe de Belgorod, Viatcheslav Gladkov sur Telegram.

Selon lui, deux districts dans sa région ont été attaqués par des drones ukrainiens. L'une de ces attaques, qui s'est produite dans le district de Tchernianski, a fait un mort civil et deux blessés.

Belgorod, la capitale régionale, a été pour sa part visée samedi matin par des frappes de roquettes qui ont endommagé plusieurs bâtiments résidentiels. Dans un immeuble, trois balcons se sont effondrés, tuant un homme qui résidait dans un des appartements.

M. Gladkov a publié une photo d'un immeuble en brique grise déformé, aux fenêtres brisées avec, devant, les débris des trois balcons.

Selon lui, cinq autres personnes ont été blessées et hospitalisées.

Le ministère russe de la Défense a indiqué de son côté avoir détruit au-dessus de la région de Belgorod onze roquettes tirées par les systèmes Vampire en provenance de l'Ukraine.

- Kharkiv dans le noir -

La région est la cible de nombreuses attaques depuis plusieurs semaines, mais elles se sont multipliées à l'approche de la présidentielle de la mi-mars, remportée par Vladimir Poutine en l'absence de toute opposition, celle-ci ayant été éradiquée par la répression.

Kiev, confronté à l'invasion russe et des bombardements quotidiens de ses villes depuis deux ans, a promis de répliquer en portant les combats sur le sol russe.

La Russie a réagi vendredi par une escalade de ses propres frappes contre l'Ukraine, tirant des dizaines de missiles et lançant des dizaines de drones explosifs pour détruire l'infrastructure énergétique ukrainienne.

La deuxième ville du pays, Kharkiv a été plongée dans le noir vendredi et, samedi matin, encore quelque 275.000 personnes étaient privées d'électricité, selon le gouverneur Oleg Synegoubov.

«Les ingénieurs travailleront 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 pour éliminer les conséquences du bombardement», a-t-il ajouté.

La ville a cependant été attaquée une nouvelle fois dans la nuit de vendredi à samedi par de drones russes.

Un bâtiment municipal a été frappée une première fois puis une seconde lorsque les secours arrivaient sur place. Deux secouristes et un policier ont alors été blessés. Un jeune de 18 ans a également été blessé, selon le gouverneur.

Dans la soirée à Kharkiv, des habitants racontaient à l'AFP avoir perdu l'habitude des coupures de courant de cette ampleur, qui ont entraîné l'arrêt de l'eau et du chauffage, dont les systèmes de distribution fonctionnent à l'électricité.

«Nous sommes habitués aux bombardements, ils sont assez fréquents, (mais) il n'y avait pas eu de panne d'électricité depuis longtemps», explique Bogdan Kuriashiy, 21 ans.

L'Ukraine a connu une campagne massive de bombardements contre ses installations électriques durant l'hiver 2022 et 2023, mais cette année ces infrastructures avaient été plutôt épargnées, du fait de défenses anti-aériennes plus solides.

Les frappes de vendredi ont cependant démontré que l'Ukraine était loin d'être à l'abri et les autorités ont martelé avoir un besoin urgent de systèmes et de minutions anti-aériens.

Or l'aide américaine, voulue par le président démocrate Joe Biden, est bloquée depuis des mois au Congrès par le camp républicain soutenant son prédécesseur à la Maison Blanche Donald Trump.

L'aide européenne a quant à elle pris un grand retard.

La Russie, mieux armée, est à l'initiative sur le front depuis l'automne 2023 et l'échec de la contre-offensive estivale de Kiev, et grignote du terrain, malgré de lourdes pertes en particulier dans l'est, près de la ville d'Avdiïvka, conquise par l'occupant russe en février.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.