Frappes russes massives en Ukraine, la Russie admet être en «  état de guerre »

Des frappes russes nocturnes ont massivement frappé l'Ukraine vendredi, faisant au moins cinq morts et endommageant des infrastructures énergétiques. (AFP).
Des frappes russes nocturnes ont massivement frappé l'Ukraine vendredi, faisant au moins cinq morts et endommageant des infrastructures énergétiques. (AFP).
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Publié le Vendredi 22 mars 2024

Frappes russes massives en Ukraine, la Russie admet être en «  état de guerre »

  • Dans la nuit de jeudi à vendredi, des bombardements russes d'ampleur ont visé l'Ukraine, selon Kiev, principalement dirigés contre le réseau énergétique du pays
  • Les forces russes ont lancé dans la nuit plus de "60 Shahed (un drone explosif de fabrication iranienne, ndlr) et presque 90 missiles de différents types", a énuméré le président ukrainien Volodymyr Zelensky

KIEV: Des frappes russes nocturnes ont massivement frappé l'Ukraine vendredi, faisant au moins cinq morts et endommageant des infrastructures énergétiques, et le Kremlin a reconnu que la Russie était "en état de guerre" en Kiev après deux ans d'euphémismes imposés.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des bombardements russes d'ampleur ont visé l'Ukraine, selon Kiev, principalement dirigés contre le réseau énergétique du pays.

A Moscou, le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, a admis: "nous nous trouvons en état de guerre".

Depuis le début de l'invasion, en février 2022, le Kremlin a réprimé à coups d'amendes et de peines de prison l'utilisation du mot "guerre". Des responsables russes avaient parfois utilisé ce terme concernant la situation en Ukraine, mais en référence au conflit qu'ils accusent l'Occident de mener contre la Russie.

"Oui, cela a commencé comme une opération militaire spéciale, mais dès que (...) l'Occident collectif a participé à tout cela aux côtés de l'Ukraine, pour nous, c'est devenu une guerre", a déclaré M. Peskov dans un  entretien au média "Argoumenty I Fakty".

Le bilan des frappes russes nocturnes en Ukraine grimpe à cinq morts

Au moins cinq personnes ont été tuées dans les frappes massives lancées par la Russie contre l'Ukraine dans la nuit de jeudi à vendredi, ont indiqué les autorités ukrainiennes.

Selon les autorités régionales de Zaporijjia (sud), le bilan y est passé de un à trois morts, tandis que le ministère de l'Intérieur avait précédemment fait état de deux tués dans la région occidentale de Khmelnytsky.

Ligne coupée à la centrale nucléaire de Zaporijjia 

Les forces russes ont lancé dans la nuit plus de "60 Shahed (un drone explosif de fabrication iranienne, ndlr) et presque 90 missiles de différents types", a énuméré le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux, présentant ses "condoléances aux familles" des victimes.

Selon M. Zelensky, les attaques ont visé "des centrales électriques, des lignes de haute tension, un barrage hydroélectrique, des résidences et même un trolleybus".

Ces frappes de grande ampleur ont entraîné des coupures d'électricité dans au moins sept régions du pays et endommagé des "dizaines" d'installations, a indiqué l'opérateur ukrainien Ukrenergo.

Une des deux lignes électriques alimentant la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, occupée par Moscou, a été coupée par un bombardement, a annoncé en outre le ministre ukrainien de l'Energie, Guerman Galouchtchenko.

La situation est "extrêmement dangereuse" car, si la dernière ligne cesse de fonctionner, "la centrale nucléaire de Zaporijjia sera au bord d'un nouveau black-out", a averti Energoatom, l'opérateur nucléaire ukrainien.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a ensuite confirmé que la ligne "de secours" reliée à la centrale fonctionnait toujours.

Le ministre de l'Energie a jugé que ce bombardement nocturne était "la plus grande attaque contre l'industrie énergétique ukrainienne de ces derniers temps".

Le président ukrainien a lui indiqué que la Russie avait visé Kharkiv et sa région, ainsi que les régions de Zaporijjia, Soumy (Nord), Poltava et Dnipro (centre), Odessa (Sud), Khmelnytsky, Vinnytsia et Frankivsk (Ouest).

Un mort à Belgorod 

M. Zelensky s'est une nouvelle fois agacé des lenteurs de l’assistance occidentale, alors que l'aide américaine est bloquée depuis des mois à cause de rivalités politiques entre républicains et démocrates et que celle de l'Union européenne a pris un important retard.

"Les missiles russes n'ont pas de retard, à l'inverse des paquets d'aide à notre pays. Les Shahed ne sont pas indécis, contrairement à certains politiciens", a-t-il ironisé.

La Russie avait déjà lancé jeudi à l'aube une attaque massive contre Kiev, la première depuis début février.

Le président russe Vladimir Poutine a promis précédemment qu'il allait se venger de la multiplication des attaques ukrainiennes ces dernières semaines qui touchent le territoire russe, plus de deux ans après qu'il a ordonné l'invasion de l'Ukraine.

Le Kremlin a longtemps assuré aux Russes que la guerre n'affecterait pas leur quotidien, ni le territoire du pays, mais à l'approche de la présidentielle russe de la mi-mars, ces attaques se sont multipliées.

Une personne a été tuée et plusieurs autres blessées vendredi matin dans une frappe sur la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a indiqué le gouverneur local.

Les services de sécurité russes (FSB) ont par ailleurs annoncé vendredi avoir arrêté à Moscou sept personnes accusées d'être en lien avec un groupe de combattants pro-Ukraine, auteur d'incursions armées en Russie ces derniers jours.

Depuis la semaine dernière, ces groupes ont revendiqué des incursions armées dans les régions russes frontalières de Belgorod et de Koursk, l'armée de Moscou affirmant avoir repoussé leurs assauts.

Russie: un mort et des blessés dans une frappe sur la région de Belgorod

Une personne a été tuée et plusieurs autres ont été blessées vendredi matin dans une frappe sur la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine et visée par de nombreuses attaques, a indiqué le gouverneur local.

"Une frappe de nouveau. Malheureusement, une personne est morte", a écrit Viatcheslav Gladkov sur Telegram, en précisant que la victime était une femme. "Il y a des blessés", a-t-il indiqué.

Selon de premières informations, la frappe a endommagé trois établissements médicaux et plusieurs maisons, a ajouté M. Gladkov.

Pour sa part, le ministère russe de la Défense a indiqué avoir détruit vendredi matin au-dessus de la région de Belgorod huit roquettes tirées par le système de lance-roquettes Vampire en provenance de l'Ukraine.

La région de Belgorod est visée ces derniers temps par de nombreuses attaques de drones et des frappes imputées par la Russie à l'Ukraine, qui ont fait plus d'une dizaine de morts en une semaine selon les autorités locales.

Kiev, confronté à l'offensive russe depuis deux ans, avait promis de porter les combats sur le sol russe en représailles aux nombreux bombardements sur son territoire.


Israël : Netanyahu en visite en Hongrie le 2 avril malgré le mandat d'arrêt de la CPI

Un manifestant brandit le drapeau israélien lors d'une manifestation anti-gouvernementale appelant à une action pour obtenir la libération des otages israéliens détenus depuis les attaques du 7 octobre par des militants palestiniens dans la bande de Gaza, devant le ministère israélien de la Défense dans la ville côtière de Tel Aviv, le 29 mars 2025. (Photo par Jack GUEZ / AFP)
Un manifestant brandit le drapeau israélien lors d'une manifestation anti-gouvernementale appelant à une action pour obtenir la libération des otages israéliens détenus depuis les attaques du 7 octobre par des militants palestiniens dans la bande de Gaza, devant le ministère israélien de la Défense dans la ville côtière de Tel Aviv, le 29 mars 2025. (Photo par Jack GUEZ / AFP)
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  • Au cours de sa visite, M. Netanyahu devrait s'entretenir avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban et d'autres hauts responsables hongrois.
  • Au cours de sa visite, M. Netanyahu devrait s'entretenir avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban et d'autres hauts responsables hongrois.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit se rendre en Hongrie le 2 avril, a annoncé dimanche son bureau, malgré un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour des soupçons de crimes de guerre et contre l'humanité à Gaza.

Au cours de sa visite, M. Netanyahu devrait s'entretenir avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban et d'autres hauts responsables hongrois, avant de retourner en Israël le 6 avril.

M. Orban a adressé une invitation à M. Netanyahu malgré le mandat d'arrêt de la CPI, émis l'année dernière. Il avait fermement condamné la décision de la Cour, la qualifiant de « honteuse ».

La CPI a émis des mandats d'arrêt contre M. Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés dans le cadre de la guerre d'Israël contre le Hamas à Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

La Hongrie a signé le Statut de Rome, le traité international qui a créé la CPI, en 1999 et l'a ratifié deux ans plus tard, pendant le premier mandat de M. Orban.

Cependant, Budapest n'a jamais promulgué la convention associée au Statut de Rome, pour des raisons de conformité avec sa Constitution. Elle affirme donc qu'elle n'est pas tenue de se conformer aux décisions de la CPI.


Diversité: l'administration Trump met la pression sur des entreprises françaises

Le président américain Donald Trump s'exprime lors de la cérémonie de prestation de serment d'Alina Habba en tant que procureur général du New Jersey, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 mars 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'exprime lors de la cérémonie de prestation de serment d'Alina Habba en tant que procureur général du New Jersey, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 mars 2025. (AFP)
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  • Plusieurs entreprises françaises ont reçu un courrier de l'ambassade des Etats-Unis les interrogeant sur l'existence de programmes internes de lutte contre les discriminations, ce qui pourrait les empêcher de travailler avec le gouvernement américain
  • Le contractant doit également confirmer qu'il est "en conformité avec toutes les lois fédérales anti-discrimination applicables, ce qui est important pour les décisions de paiement du gouvernement"

PARIS: Plusieurs entreprises françaises ont reçu un courrier de l'ambassade des Etats-Unis les interrogeant sur l'existence de programmes internes de lutte contre les discriminations, ce qui pourrait les empêcher de travailler avec le gouvernement américain, rapportent vendredi plusieurs médias français.

Interrogé par l'AFP, l'entourage du ministre français de l'Economie, Eric Lombard, a jugé que "cette pratique reflète les valeurs du nouveau gouvernement américain. Ce ne sont pas les nôtres. Le ministre le rappellera à ses homologues au sein du gouvernement américain", selon la réaction transmise.

"Le contractant ou l'offrant potentiel certifie qu'il (...) ne met pas en œuvre de programmes de promotion de la diversité, de l'équité, et de l'inclusion qui enfreignent les lois fédérales anti-discrimination applicables" aux Etats-Unis, demande un questionnaire attaché au courrier adressé à plusieurs entreprises, que l'AFP a pu consulter.

Le contractant doit également confirmer qu'il est "en conformité avec toutes les lois fédérales anti-discrimination applicables, ce qui est important pour les décisions de paiement du gouvernement", et mentionner le numéro d'appel d'offre ou contrat qui le concerne, peut-on lire dans le questionnaire.

Dès le premier jour de son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier, Donald Trump a signé un décret exécutif déclarant "illégaux" les programmes et politiques de "DEI" (Diversité, équité, inclusion), promouvant l'égalité des chances, au sein de l'Etat fédéral.

"Nous vous informons que le décret 14173, concernant la fin de la discrimination illégale et rétablissant les opportunités professionnelles basées sur le mérite, signé par le Président Trump, s'applique également obligatoirement à tous les fournisseurs et prestataires du gouvernement américain, quel que soit leur nationalité et le pays dans lequel ils opèrent", peut-on lire dans le courrier publié par Le Figaro.

Depuis son retour à la Maison Blanche, le président Trump s'est engagé dans une vaste réforme du gouvernement fédéral, traquant les dépenses publiques jugées de gaspillage ou contraires à sa politique, comme les programmes faisant la promotion de la diversité ou de l'inclusion.


Washington somme l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah

Une photo prise dans la région de Marjayoun, au sud du Liban, montre un avion de guerre israélien survolant le sud du Liban, le 28 mars 2025. L'envoyé des Nations unies pour le Liban a appelé toutes les parties à la retenue le 28 mars, après qu'Israël a mené des frappes aériennes dans le sud du Liban à la suite de nouveaux tirs de roquettes en direction d'Israël. (AFP)
Une photo prise dans la région de Marjayoun, au sud du Liban, montre un avion de guerre israélien survolant le sud du Liban, le 28 mars 2025. L'envoyé des Nations unies pour le Liban a appelé toutes les parties à la retenue le 28 mars, après qu'Israël a mené des frappes aériennes dans le sud du Liban à la suite de nouveaux tirs de roquettes en direction d'Israël. (AFP)
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  • Les Etats-Unis ont indiqué vendredi qu'il était de la "responsabilité" du Liban et de l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah, disant soutenir Israël après les bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth
  • L'armée israélienne, qui a aussi bombardé le sud du Liban, avait appelé à évacuer une partie des habitants de la banlieue sud, cible de bombardements intenses pendant les deux mois de guerre ouverte

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont indiqué vendredi qu'il était de la "responsabilité" du Liban et de l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah, disant soutenir Israël après les bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth.

"Dans le cadre de l'accord de cessation des hostilités, le gouvernement libanais est responsable du désarmement du Hezbollah, et nous attendons des forces armées libanaises qu'elles désarment ces terroristes afin d'empêcher la poursuite des hostilités", a déclaré à la presse la porte-parole du département d'Etat, Tammy Bruce.

Israël a bombardé vendredi la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah, pour la première fois après quatre mois de trêve, en riposte à des tirs de roquettes qui ont visé son territoire.

L'armée israélienne, qui a aussi bombardé le sud du Liban, avait appelé à évacuer une partie des habitants de la banlieue sud, cible de bombardements intenses pendant les deux mois de guerre ouverte qui l'ont opposée au mouvement libanais, avant un fragile cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre.

"Si des attaques ont eu lieu, c'est parce que des terroristes ont lancé des roquettes sur Israël depuis le Liban. Il s'agit d'une violation de la cessation des hostilités", a poursuivi Mme Bruce, en soulignant qu'Israël devait "réagir, comme le feraient les Etats-Unis ou tout autre pays dans ce genre de situation".