Comment le passage de l'Arabie saoudite à des carburants plus propres sera bénéfique pour la santé publique et la qualité de l'air

L’Arabie saoudite contribue à accélérer la transition mondiale vers une économie à faibles émissions de carbone, tout en soutenant un développement durable sur le plan environnemental. (Photo, Commission royale pour la ville de Riyad)
L’Arabie saoudite contribue à accélérer la transition mondiale vers une économie à faibles émissions de carbone, tout en soutenant un développement durable sur le plan environnemental. (Photo, Commission royale pour la ville de Riyad)
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Publié le Dimanche 10 mars 2024

Comment le passage de l'Arabie saoudite à des carburants plus propres sera bénéfique pour la santé publique et la qualité de l'air

  • Le ministère saoudien de l'Énergie a récemment annoncé le déploiement à l’échelle nationale de l'essence et du diesel Euro 5, plus propres
  • Les carburants plus propres produisent moins de dioxyde de carbone, ce qui aide le pays à réduire ses émissions et à atteindre son objectif de zéro émission nette

RIYAD: Dans une ère de sensibilisation croissante à l’environnement, l’Arabie saoudite est bien partie pour équilibrer son empreinte carbone en luttant contre la pollution atmosphérique et en réduisant les émissions toxiques causées par le secteur des transports.

Le mois dernier, l’Arabie saoudite a fait un grand pas en avant en matière de pratiques durables lorsque le ministère de l'Énergie a annoncé l'introduction sur le marché national du diesel et de l'essence aux normes Euro 5, qui constituent des alternatives plus propres aux carburants actuels.

Cette initiative témoigne de l'engagement de l'Arabie saoudite à promouvoir un avenir plus vert et à améliorer la qualité de l'air dans le Royaume.

Le ministère saoudien de l'Énergie a annoncé l'introduction sur le marché intérieur du diesel et de l'essence aux normes Euro 5, qui constituent des alternatives plus propres aux carburants actuels. (Photo, AN/Archives)
Le ministère saoudien de l'Énergie a annoncé l'introduction sur le marché intérieur du diesel et de l'essence aux normes Euro 5, qui constituent des alternatives plus propres aux carburants actuels. (Photo, AN/Archives)

Conforme aux objectifs écologiques de la Vision 2030, son objectif est de réduire les émissions de carbone de 278 millions de tonnes par an d'ici à la fin de la décennie, ouvrant ainsi la voie à Zéro émission nette d'ici à 2060.

«C'est la nouvelle la plus encourageante pour l'adoption des énergies propres», a déclaré à Arab News, Abdelaziz Almizani, responsable de la durabilité des énergies renouvelables et de l'économie circulaire à la Commission royale pour la ville de Riyad.

La combustion d'un seul gallon (3,8 litres) d'essence produit 8 887 grammes de dioxyde de carbone, tandis qu'un gallon de diesel émet 10 180 grammes de dioxyde de carbone, selon l'Agence américaine de protection de l'environnement. Le lancement de la norme Euro 5 en Arabie saoudite devrait entraîner une réduction importante de la pollution atmosphérique.

Le Royaume a déjà adopté un carburant aviation durable. En étendant son utilisation de carburants plus propres à d'autres modes de transport, l'Arabie saoudite joue un rôle proactif dans la lutte contre les problèmes climatiques mondiaux.

Avec environ 15 millions de voitures immatriculées sur les routes, la transition vers des carburants plus propres offrira des avantages significatifs pour l'environnement et la santé publique.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, la pollution atmosphérique peut être à l'origine de divers problèmes de santé, notamment les accidents vasculaires cérébraux (AVC), les cardiopathies ischémiques et le cancer du poumon. Les carburants propres contiennent moins de soufre, ce qui réduit les principaux facteurs de pollution atmosphérique tels que le dioxyde de soufre et l'oxyde d'azote.

En adoptant des carburants plus propres, le pays vise à améliorer la qualité de l'air, à protéger la santé publique et à promouvoir un mode de vie durable pour les générations à venir.

LE SAVIEZ-VOUS?

- L'inhalation de petites quantités de vapeurs d'essence et de diesel peut provoquer une irritation du nez, des problèmes respiratoires et des vertiges, selon le ministère de la Santé de Virginie.

- La norme Euro 5 produit 50 fois moins de rejets de carbone que l'essence et le diesel ordinaires.

- L'Arabie saoudite a pour objectif de créer OXAGON, une ville industrielle 100% durable, avec zéro émission.

 

Cette démarche démontre également l'engagement de l'Arabie saoudite à respecter ses obligations dans le cadre des pactes climatiques internationaux tels que l'Accord de Paris.

En outre, l'évolution du Royaume vers des carburants propres pourrait refaçonner le paysage énergétique mondial.

En tant que l’un des plus grands producteurs de pétrole au monde, l’engagement de l’Arabie saoudite envers des carburants plus propres envoie un message fort aux autres pays producteurs de pétrole qu’ils peuvent s’adapter et adopter des pratiques durables.

L'Arabie saoudite s'efforce de devenir l'un des plus grands producteurs mondiaux d'énergie propre, notamment d'hydrogène vert, d'énergie solaire, d'énergie éolienne et d'énergie nucléaire. (Photo, Ministère de l’énergie)
L'Arabie saoudite s'efforce de devenir l'un des plus grands producteurs mondiaux d'énergie propre, notamment d'hydrogène vert, d'énergie solaire, d'énergie éolienne et d'énergie nucléaire. (Photo, Ministère de l’énergie)

En fournissant cette inspiration, le Royaume contribue à accélérer la transition mondiale vers une économie à faible émission de carbone, tout en soutenant un développement durable sur le plan environnemental.

Bien que le lancement de l'essence et du diesel propres soit une étape importante, l'Arabie saoudite adopte une approche graduelle dans sa transition vers des sources d'énergie entièrement renouvelables.

Dans un entretien accordé le mois dernier au bulletin trimestriel de l'Association saoudienne pour l'économie de l'énergie, le ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, a déclaré qu'il était peu probable que les besoins en combustibles fossiles diminuent de sitôt.

Malgré cela, l'Arabie saoudite s'efforce de devenir l'un des plus grands producteurs mondiaux d'énergie propre, notamment d'hydrogène vert, d'énergie solaire, d'énergie éolienne et d'énergie nucléaire.

NEOM, la ville intelligente futuriste actuellement en construction dans le nord-ouest du Royaume, accueillera bientôt la plus grande usine d'hydrogène vert du monde. (Photo fournie)
NEOM, la ville intelligente futuriste actuellement en construction dans le nord-ouest du Royaume, accueillera bientôt la plus grande usine d'hydrogène vert du monde. (Photo fournie)

Comme prévu pour NEOM, OXAGON, une ville industrielle intelligente à zéro émission, sera alimentée à 100% par des énergies renouvelables. La ville comprendra un centre de recherche axé sur les questions de durabilité environnementale.

OXAGON, une ville industrielle intelligente à zéro émission, qui sera alimentée à 100% par des énergies renouvelables. (Photo fournie)
OXAGON, une ville industrielle intelligente à zéro émission, qui sera alimentée à 100% par des énergies renouvelables. (Photo fournie)

Outre l'engagement du gouvernement à neutraliser la concentration de carbone dans l'air et à promouvoir les énergies propres, l'Arabie saoudite est également à l'avant-garde de l'éducation et de la sensibilisation aux problèmes environnementaux actuels.

«Nous devons commencer par nous-mêmes, en tant que leaders de la durabilité», a insisté Almizani, soulignant l'importance de commencer au niveau local et de penser au niveau mondial.

«Au début, je devrais sensibiliser ma famille et mes proches. Ensuite, le public reconnaîtra l'adaptation de ma famille et de mon réseau. Je peux également en parler dans les médias et les journaux», a-t-il expliqué.

L'Arabie saoudite a lancé plusieurs projets visant à renforcer la sensibilisation à l'environnement, en particulier chez les jeunes.

L'année dernière, la réserve royale du roi Abdelaziz a mis en œuvre l'initiative «School Reserve» dans cinq complexes éducatifs, dans le but de motiver plus de 500 étudiants à se porter volontaires pour des programmes de sensibilisation à l'environnement.

L'initiative verte de l'Arabie saoudite pour le Moyen-Orient prévoit de planter 50 milliards d'arbres dans la région. (Photo fournie)
L'initiative verte de l'Arabie saoudite pour le Moyen-Orient prévoit de planter 50 milliards d'arbres dans la région. (Photo fournie)

Au-delà des frontières de l'Arabie saoudite, l'Initiative verte pour le Moyen-Orient, lancée en 2021, vise à lutter contre les effets du changement climatique dans l'ensemble de la région.

Certains de ses projets comprennent la plantation de 50 milliards d’arbres à travers le Moyen-Orient et le soutien de plans visant à éliminer 670 tonnes d’émissions de dioxyde de carbone.

Ce faisant, l'Arabie saoudite contribue à l'effort mondial de lutte contre le changement climatique, à la protection de l'environnement et se positionne comme un futur leader dans le secteur des énergies renouvelables.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com   

 


Macron à Beyrouth: soutien ferme aux Libanais et leurs nouveaux dirigeants, pour une ère nouvelle

Le président français Emmanuel Macron serre la main de son homologue libanais Joseph Aoun au palais présidentiel de Baabda le 17 janvier 2025. Le 17 janvier, M. Macron a annoncé que Paris accueillerait dans les prochaines semaines une conférence internationale « pour la reconstruction du Liban » après une guerre entre le groupe militant Hezbollah et Israël. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron serre la main de son homologue libanais Joseph Aoun au palais présidentiel de Baabda le 17 janvier 2025. Le 17 janvier, M. Macron a annoncé que Paris accueillerait dans les prochaines semaines une conférence internationale « pour la reconstruction du Liban » après une guerre entre le groupe militant Hezbollah et Israël. (AFP)
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  • Pour affronter ces défis et amorcer l’écriture de la nouvelle page qui s’ouvre pour le pays, le président français estime qu’il faut s’adosser à trois piliers : restaurer la souveraineté, mettre le Liban sur la voie de la prospérité
  • C’est ce credo que Macron a déroulé lors de ses entretiens avec Aoun et qu’il a réitéré durant ses rencontres avec Salam et le chef du parlement libanais Nabih Berry

PARIS: En se rendant à Beyrouth, quelques jours après l’élection du nouveau président libanais Joseph Aoun et la désignation du nouveau premier ministre Nawaf Salam, le président français Emmanuel Macron a voulu confirmer que la France se tient fermement aux côtés du Liban et des Libanais, dans cette nouvelle ère qui s’ouvre.

C’est une ère porteuse de grands espoirs, pour un pays qui semblait voué au chaos, à cause de l’ineptie de sa classe politique et de ses luttes internes. C’est ce qu’il a voulu constater par lui-même en allant au contact des nouveaux dirigeants et du peuple libanais.

Mais c’est également une ère de défis complexes et difficiles, tant le Liban est fragilisé au niveau de ses institutions, de son économie et de son tissu social par des pratiques mercantiles et communautaires, les ingérences externes, puis récemment une guerre avec Israël qui a laissé une partie de son territoire en lambeaux.

Pour affronter ces défis et amorcer l’écriture de la nouvelle page qui s’ouvre pour le pays, le président français estime qu’il faut s’adosser à trois piliers : restaurer la souveraineté, mettre le Liban sur la voie de la prospérité et consolider son unité.

C’est ce credo que Macron a déroulé lors de ses entretiens avec Aoun et qu’il a réitéré durant ses rencontres avec Salam et le chef du parlement libanais Nabih Berry.

S’exprimant devant les journalistes à la suite de son tête-à-tête avec Aoun au palais présidentiel de Baabda il a souligné que la souveraineté passe par le respect du cessez-le-feu instauré entre le Liban et Israël le 26 novembre dernier et qu’il a qualifié de «succès diplomatique historique qui a permis de sauver des vies». Avec pour effet la nécessité de consolider le mécanisme de surveillance dont la France fait partie.

Cela implique une application stricte des engagements pris par les autorités israéliennes et libanaises dans le cadre de l'accord et dans les délais prévus.

 Soulignant que « des résultats ont été obtenus » à ce niveau, Macron a estimé qu’ils « doivent se fédérer, se confirmer dans la durée », avec « un retrait total des forces israéliennes, et un monopole total de l'armée libanaise sur les armes ».

C'est pourquoi ajoute Macron « nous soutenons, avec force la montée en puissance des forces armées libanaises et leur déploiement dans le sud du pays » tout en continuant à « consolider l'appui international en matière d'équipement de formation, et de soutien financier ».

Cet effort est soutenu par, la France à titre bilatéral et « je sais aussi que nos amis, l'arabie saoudite le Qatar les pays de la région sont prêts à faire davantage » ajoute-t-il, tout en travaillant « avec vous à la démarcation de la ligne bleue pour dégager une solution pérenne au bénéfice de la sécurité de tous ».

Macron a par ailleurs rappelé que cette souveraineté ne concerne pas que le sud du Liban, et que le contrôle des autres frontières, notamment dans le contexte du bouleversement en cours en Syrie, « constitue aussi un enjeu majeur ». 

L’autre pilier étant la prospérité au bénéfice de tous, il exprimé l’espoir d’une formation rapide du nouveau gouvernement pour mener à bien cette tâche et subvenir à l’urgence humanitaire qui n’est pas révolue.

La nécessité de réformer

La France assure t-il veille à ce que les engagements pris le 24 octobre à Paris soient tenus et qu'ils se traduisent matériellement au profit des populations déplacées par la guerre, Mais « au-delà des réponses d'urgence, la communauté internationale doit anticiper un soutien massif à la reconstruction des infrastructures des habitations détruites par la guerre, tout particulièrement au sud, où le million de déplacés libanais sont rentrés pour trouver leur maison et leur village réduits en cendres ».

À ce propos Macron a précisé qu’une conférence internationale pour la reconstruction se tiendra à Paris dans quelques semaines, lors d’une visite qu’effectuera le président libanais.

La prospérité suppose également des réformes, elles sont « attendues et connues » et s’adressant à Aoun dans des termes empreints d’une chaleur amicale « vous les portez, et vous les défendez », la réforme de la justice, la réforme bancaire, la réforme du marché de l'énergie, la lutte contre la corruption, « toutes ces réformes nécessaires, c'est le gouvernement à venir qui le portera, elles sont indissociables de cette reconstruction ». 

L'ensemble de ces points poursuit Macron doit servir le troisième objectif, « celui d'une nation libanaise, réconciliée et unie dans son pluralisme », car la plus grande des appartenances « est celle à une république qui croit dans l'universel, et d'un pluralisme qui respecte toutes les religions, toutes les communautés leur donnent à chacune sa place ».

Ce n'est que dans cette unité, assure-t-il dans « ce pluralisme réconcilié que le chemin est possible », rendant hommage au peuple libanais, aux milliers de victimes que le pays a déploré depuis le déclenchement de la guerre, « une guerre dans laquelle le Liban a été plongé, malgré lui par l'irresponsabilité de quelques uns ».

Avant sa rencontre avec Aoun au palais de Baabda Macron avait déposé une gerbe au monument du soldat inconnu, puis il s’est livré à un exercice qu’il affectionne particulièrement, en déambulant dans le quartier de Gemayzeh, qui avait été dévasté par l’explosion du port de Beyrouth en 2020

Évoluant au milieu d’une foule de libanais qui l’ont accueilli par des applaudissements chaleureux, il a siroté un café puis il a regardé des livres sur la reconstruction de ce quartier, qu’il avait visité juste au lendemain de l’explosion.

Il a échangé en toute spontanéité avec les personnes qui l’entouraient, il a fait des selfies, bu des jus de fruits, partagé une pizza en écoutant attentivement les personnes qui s'adressent à lui.

« Vous êtes adorable » lui lance une vieille dame, « aidez le Liban » lui demande un homme, une autre personne lui fait part de sa crainte d’une reprise de la guerre.

« Bon courage » et « garder le moral », assène le président français à ses interlocuteurs, avant de souligner que l’ère qui s’ouvre est une ère d’espoir où chacun a sa part à accomplir.

Macron avait commencé sa visite par une rencontre avec le premier ministre libanais en exercice Najib Mikati, et deux entretiens avec le chef d’état major de la FINUL, le général Jean-Jacques Fatinet, puis avec le commandant des opérations spéciales au sein du mécanisme de surveillance du cessez le feu le Général Jasper Jeffers et du représentant de la France au sein de ce mécanisme le général Guillaume Pin Hun.

 


Le procureur de la CPI, Karim Khan, rencontre le nouveau dirigeant syrien 

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  • Le président déchu, Bachar al-Assad, qui a fui à Moscou, refusait de coopérer avec la CPI, ne reconnaissant pas sa compétence sur son territoire
  • M. Chareh et le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, ont rencontré "une délégation de la Cour pénale internationale, dirigée" par Karim Khan, a déclaré Sana, qui a également publié des images de la réunion

DAMAS: Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a été reçu vendredi par le nouveau dirigeant syrien, Ahmad al-Chareh, qui a pris le pouvoir après la chute de Bachar al-Assad accusé de crimes durant la guerre civile, a indiqué l'agence de presse officielle Sana.

M. Chareh et le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, ont rencontré "une délégation de la Cour pénale internationale, dirigée" par Karim Khan, a déclaré Sana, qui a également publié des images de la réunion.

Le président déchu, Bachar al-Assad, qui a fui à Moscou, refusait de coopérer avec la CPI, ne reconnaissant pas sa compétence sur son territoire.

Le groupe islamiste de M. Chareh, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a mené une coalition qui a renversé Assad le 8 décembre, plus de 13 ans après la répression sanglante de manifestations anti-Assad ayant déclenché une guerre qui a fait plus de 500.000 morts.

Les nouvelles autorités ont promis de rendre justice aux victimes des atrocités commises durant les décennies de règne du clan Assad, s'engageant à juger les responsables impliqués dans la torture des détenus.

Elles ont exhorté la communauté internationale à leur remettre les personnes recherchées qui ont fui.

La CPI, basée à La Haye, n'a pas été en mesure d'enquêter sur la Syrie car le pays n'a jamais ratifié le Statut de Rome, son traité fondateur.

En 2014, la Russie et la Chine ont opposé leur veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité visant à renvoyer le dossier syrien devant la CPI.

 


Explosion au port de Beyrouth: le juge reprend ses enquêtes après deux ans de suspension

Une source judiciaire a indiqué à l'AFP, sous couvert d'anonymat, que M. Bitar avait "repris ses investigations dans le dossier et engagé des poursuites contre trois employés du port et sept officiers de haut rang de l'armée, de la sécurité générale et des douanes". (AFP)
Une source judiciaire a indiqué à l'AFP, sous couvert d'anonymat, que M. Bitar avait "repris ses investigations dans le dossier et engagé des poursuites contre trois employés du port et sept officiers de haut rang de l'armée, de la sécurité générale et des douanes". (AFP)
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  • M. Bitar, juge indépendant, avait dû interrompre son enquête en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah, ainsi qu'à une série de poursuites judiciaires
  • La reprise de ses investigations intervient après l'élection du nouveau président libanais Joseph Aoun et la nomination de Nawaf Salam comme Premier ministre, permises par un affaiblissement du Hezbollah après sa guerre dévastatrice contre Israël

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar, chargé d'enquêter sur la  gigantesque explosion meurtrière au port de Beyrouth a repris ses investigations et engagé des poursuites contre dix nouvelles personnes jeudi, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

Le 4 août 2020, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'histoire a dévasté des pans entiers de la capitale du Liban, tuant plus de 220 personnes et en blessant plus de 6.500.

M. Bitar, juge indépendant, avait dû interrompre son enquête en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah, ainsi qu'à une série de poursuites judiciaires.

La reprise de ses investigations intervient après l'élection du nouveau président libanais Joseph Aoun et la nomination de Nawaf Salam comme Premier ministre, permises par un affaiblissement du Hezbollah après sa guerre dévastatrice contre Israël et la chute de Bachar al-Assad en Syrie.

M. Aoun et M. Salam se sont engagés à garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire et à empêcher toute ingérence dans le travail du juge, dans un pays où la culture de l'impunité prévaut.

Une source judiciaire a indiqué à l'AFP, sous couvert d'anonymat, que M. Bitar avait "repris ses investigations dans le dossier et engagé des poursuites contre trois employés du port et sept officiers de haut rang de l'armée, de la sécurité générale et des douanes".

Il a précisé que les interrogatoires débuteront à partir du 7 février. Des séances d'interrogatoire sont également prévues en mars et avril avec d'autres inculpés, parmi lesquels des anciens ministres et députés.

Selon la même source, M. Bitar prévoit ensuite de clore l'enquête et de la transmettre au procureur général près la Cour de cassation pour qu'il examine l'affaire, en vue de formuler un acte d'accusation.

"Espoir" 

"Les promesses faites par le président et le Premier ministre, puis la reprise de l'enquête (...) aujourd'hui, nous donnent l'impression qu'il y a un espoir que les droits des victimes, pour lesquels nous n'avons cessé de lutter, ne seront pas oubliés", a déclaré à l'AFP Cécile Roukoz, l'une des avocates des familles des victimes, qui a perdu son frère dans l'explosion.

Jeudi, le Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk a appelé à la "reprise d'une enquête indépendante", insistant sur la nécessité que les responsables "rendent des comptes" et proposant l'aide de son Bureau à cette fin.

La déflagration a été provoquée par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées sans précaution des tonnes de nitrate d'ammonium, malgré des avertissements répétés aux plus hauts responsables.

Un premier juge chargé en 2020 de l'enquête avait dû jeter l'éponge, après avoir inculpé l'ex-Premier ministre, Hassan Diab, et trois anciens ministres.

Tarek Bitar s'était à son tour attaqué à des responsables politiques, mais a été confronté aux mêmes obstacles et à une demande du Hezbollah qu'il soit démis de ses fonctions.

Il avait repris son travail à la surprise générale en janvier 2023, inculpant plusieurs personnalités de haut rang, avant d'être poursuivi pour insubordination par le procureur général, une première dans l'histoire du Liban.

Les proches de victimes et de nombreuses ONG internationales ont demandé à plusieurs reprises la formation d'une commission d'enquête internationale, mais s'étaient heurtés à un refus officiel du Liban.

Dans son premier discours mardi, M. Salam a dit qu'il ferait "tout son possible pour rendre justice aux victimes de l'explosion".