JO-2024: le blues des professionnels du tourisme

La mascotte des Jeux olympiques de Paris 2024, le bonnet phrygien, est placée sur les grilles du pont Alexandre III qui enjambe la Seine, lors de l'épreuve de familiarisation à la natation, à la veille des courses tests de triathlon prévues à Paris, le 16 août 2023. (AFP)
La mascotte des Jeux olympiques de Paris 2024, le bonnet phrygien, est placée sur les grilles du pont Alexandre III qui enjambe la Seine, lors de l'épreuve de familiarisation à la natation, à la veille des courses tests de triathlon prévues à Paris, le 16 août 2023. (AFP)
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Publié le Vendredi 08 mars 2024

JO-2024: le blues des professionnels du tourisme

  • Le jeu immersif propose deux modules l'un de culture générale sur Paris, avec un focus sur les sites des JO, et un autre qui propose d'aider des touristes dans diverses situations
  • Pour le président de l'Umih son pays «n’en fait pas assez pour assurer l’avenir de son tourisme. Ni sur la formation, ni sur la prise en compte des impacts environnementaux, ni pour assurer une diversité de l’attractivité de la France»

PARIS: Pour beaucoup de professionnels français du tourisme, la communication autour des Jeux olympiques de Paris est jugée trop négative et pas à la hauteur de la "fierté" que devrait inspirer l'événement.

Des membres de l'Alliance France Tourisme, un organisme qui réunit de grandes entreprises du secteur comme Accor, Belambra, SNCF Connect ou encore la Compagnie des Alpes, s'en sont émus lors de la présentation cette semaine d'un jeu vidéo sur "l'hospitalité à la française".

Ce jeu, a été présenté à la presse par le président de l'Alliance Dominique Marcel comme une "initiative optimiste", "parce qu'elle vient porter un message d'ouverture aux touristes étrangers" et "parce que notre pays ne saurait se résoudre à commenter les Jeux olympiques sur ce qui ne fonctionnerait pas".

"C'est insupportable pour nous commerçants, hôteliers, cafetiers d'accueillir ce grand événement, de préparer ces JO et d'avoir l'impression de subir", s'est agacé lors de l'événement Alexandre Liot, directeur général des Galeries Lafayette France.

Le jeu immersif, accessible via un QR Code et développé par le groupement d'intérêt économique VR Connection, propose deux modules, l'un de culture générale sur Paris, avec un focus sur les sites des JO, et un autre qui propose d'aider des touristes dans diverses situations (transport, sécurité...).

L'Alliance espère diffuser ce jeu au plus grand nombre, en commençant par le million d'employés des entreprises qui la composent, les offices de tourisme, les taxis, mais aussi les 30 000 policiers et gendarmes qui seront déployés pendant les JO, sachant que les questions relatives à la sécurité ont été validées par le ministère de l'Intérieur.

Il sera disponible jusqu'à la fin des Jeux paralympiques, et pourra même être utilisé après les JO, espèrent les commanditaires.

Ce projet à 100.000 euros n'a toutefois reçu ni le blanc-seing du comité d'organisation de Paris 2024, ni d'Atout France, l'agence chargée de la promotion du tourisme français à l'étranger, au grand regret de l'Alliance.

"Pour nous, il était important de montrer maintenant au reste du monde que oui, nous sommes prêts à accueillir les Jeux", explique à l'AFP Leslie Rival, secrétaire générale de l'Alliance.

"Accueillir des JO, c'est exceptionnel. Il faut remettre cette fierté chez les Parisiens, chez les Français", a souligné lors de cette présentation Patrick Mendes, directeur général Europe et Afrique du Nord chez Accor, qui "a eu la chance" de travailler à Rio pendant les Jeux olympiques organisés là-bas en 2016.

«Anxiogène»

Pour les participants ce jour-là, la communication autour des JO est trop négative.

Déjà en janvier, la première organisation patronale du secteur de l'hôtellerie-restauration en Ile-de-France, le GHR, s'alarmait de la "communication anxiogène" des autorités autour des Jeux olympiques.

"Jusqu'à il y a peu, on avait l'impression qu'un typhon allait venir ravager la Ville de Paris : on a dit +il faut télétravailler, faut pas aller dans les transports, il faut quitter la ville... Alors que c'est censé être une fête populaire, on est censé rassembler les gens", résumait fin février Vanguelis Panayotis, PDG du cabinet de conseil MKG Consulting, sur Sud Radio.

Au-delà de la communication, les acteurs attendent aussi une nouvelle réunion du comité interministériel du tourisme pour aborder notamment les Jeux olympiques, qui devrait se tenir en avril.

"Le tourisme ce n'est jamais gagné, il faut que les partenaires travaillent ensemble sur du long terme", car les retombées devraient aller bien au-delà de la période des Jeux, fait valoir Dominique Marcel.

Début mars, c'est le chef Thierry Marx, président de l'Umih, première organisation patronale de l'hôtellerie restauration au niveau national, qui s'inquiétait dans les colonnes du Figaro : "la France n'en fait pas assez pour assurer l’avenir de son tourisme. Ni sur la formation, ni sur la prise en compte des impacts environnementaux, ni pour assurer une diversité de l’attractivité de la France".


Les députés approuvent la mise en place d'une taxe de deux euros pour les «petits colis»

L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
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  • La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes"
  • Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites

PARIS: L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits.

208 députés contre 87 ont approuvé cette mesure proposée par le gouvernement dans le cadre de l'examen en première lecture du budget de l'Etat. Le RN a voté contre, la gauche, la coalition gouvernementale et le groupe ciottiste UDR, allié de Marine Le Pen, pour.

La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", quand la ministre Amélie de Montchalin (Comptes publics) a défendu une "redevance" destinée à contrôler des produits souvent "dangereux".

Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites.

"Ce n'est pas une taxe pour empêcher la concurrence déloyale chinoise, c'est une taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", a dénoncé le député Jean-Philippe Tanguy (RN).

"Faire croire aux Français qu'en taxant les petits colis, vous arriverez à augmenter de manière spectaculaire le nombre de contrôles, c'est se moquer du monde", a renchéri la présidente du groupe, Marine Le Pen, soulignant que "l'année dernière, 0,125 % de colis ont été vérifiés".

La France insoumise s'est également dite soucieuse des répercussions de la taxe sur les consommateurs, exigeant pour les protéger que les plateformes soient taxées directement et non les colis, et menaçant de voter contre la mesure.

Le gouvernement a déposé un amendement destiné à répondre à cette préoccupation, permettant que la taxe soit payée via "le tuyau de la TVA", qui est "alimenté par les plateformes". Cela a convaincu LFI de soutenir la proposition gouvernementale.

La taxe devrait rapporter environ 500 millions d'euros, destinés selon Mme de Montchalin à financer l'achat de scanners pour contrôler les colis et embaucher des douaniers.

Elle s'est félicitée que la France mette en oeuvre la taxe "dès le 1er janvier", comme la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, neuf mois plus tôt que les autres pays de l'UE.

"Ceux qui ce soir ne voteront pas cette taxe (...) n'ont pas choisi la France, ils n'ont pas choisi nos commerçants, ils auront choisi la Chine et sa submersion", a-t-elle tonné.

Elle a par ailleurs rappelé que les ministres des Finances de l'Union européenne se sont accordés la semaine dernière pour supprimer l'exonération de droits de douane dont bénéficient ces petits colis.

Juste avant minuit, les députés ont en revanche supprimé un autre article du projet de loi, visant à fiscaliser l'ensemble des produits à fumer, avec ou sans tabac ou nicotine.

"Nous sommes 700. 000 personnes à avoir réussi à arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique", une alternative efficace pour "sauver des vies" qui est "bien moins dangereuse que la cigarette", a argumenté le député Renaissance Pierre Cazeneuve. Parmi elles, de nombreux députés, dont lui-même.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).