L'Ukraine affirme avoir détruit un navire de guerre russe en mer Noire

Un militaire de la Garde maritime du Service national des frontières de l'Ukraine ajuste son casque lors de l'inspection d'un navire de charge à la recherche d'articles et de substances interdits avant d'entrer dans un port de la partie nord-ouest de la mer Noire, le 18 décembre 2023 (Photo, AFP).
Un militaire de la Garde maritime du Service national des frontières de l'Ukraine ajuste son casque lors de l'inspection d'un navire de charge à la recherche d'articles et de substances interdits avant d'entrer dans un port de la partie nord-ouest de la mer Noire, le 18 décembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 06 mars 2024

L'Ukraine affirme avoir détruit un navire de guerre russe en mer Noire

  • Kiev dit aussi avoir frappé un dépôt de pétrole dans la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine
  • Le président Volodymyr Zelensky s'est félicité d'une nouvelle attaque sur un vaisseau russe qui a montré «ce dont l'Ukraine est capable»

KIEV: L'Ukraine a revendiqué mardi avoir détruit un navire de guerre russe près de la péninsule de Crimée annexée par la Russie, un nouveau camouflet infligé à Moscou dans cette zone stratégique de la mer Noire.

Kiev dit aussi avoir frappé un dépôt de pétrole dans la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine. Ces dernières semaines, les attaques semblables contre des sites pétroliers se sont succédé en Russie.

Sur la mer Noire, la marine ukrainienne a affirmé qu'une "unité spéciale" avait dans la nuit de lundi à mardi "détruit le plus moderne des patrouilleurs russes, le Sergueï Kotov", "touché par des drones maritimes Magura V5".

La frappe a été effectuée "dans les eaux territoriales ukrainiennes, près du détroit de Kertch", a-t-elle raconté, ajoutant que le navire avait déjà été "gravement endommagé" en septembre par les Ukrainiens.

Le président Volodymyr Zelensky s'est félicité d'une nouvelle attaque sur un vaisseau russe qui a montré "ce dont l'Ukraine est capable".

"Il n'y a pas de refuge pour les terroristes russes en mer Noire et il n'y en aura jamais. Et il n'y aura pas non plus d'espace sûr pour eux dans le ciel", a-t-il martelé.

L'opération a été réalisée par le renseignement militaire ukrainien (GUR) avec la coopération de la marine.

Le GUR a diffusé mardi une vidéo en noir et blanc illustrant la frappe présumée. Sur les images, on peut voir un drone naval s'approchant du Sergueï Kotov - long de 94 mètres – puis une explosion avec une grande flamme, de la fumée et des débris projetés au-dessus de ce bâtiment.

Le ministère russe de la Défense n'a pas fait jusque-là de commentaires sur cette attaque mais des blogueurs militaires russes, proches de l'armée, l'ont confirmée, certains soulignant l'incapacité de la marine russe à se défendre.

«Symbole d'occupation»

En deux ans de guerre, les forces de Kiev ont réussi à faire battre en retraite la puissante flotte russe en mer Noire à l'aide de missiles et de drones marins, permettant la réouverture d'un couloir maritime pour exporter des céréales ukrainiennes en faisant fi des menaces de bombardements.

Les militaires ukrainiens avaient affirmé début février qu'environ un tiers des navires de guerre russes avaient été "mis hors d'état de nuire" dans cette zone.

"La flotte russe de la mer Noire est un symbole d'occupation. Elle ne peut pas se trouver en Crimée ukrainienne", a commenté mardi le chef de l'administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak, après l'annonce de la destruction du patrouilleur russe.

La Crimée, une péninsule annexée par Moscou en 2014, est régulièrement prise pour cible car elle est importante pour la logistique des troupes russes dans le cadre de leurs opérations sur le front.

Par ailleurs, dans la région russe de Koursk, "la gare ferroviaire de Glouchkovo a été visée par des frappes en provenance d'Ukraine", a écrit sur Telegram Roman Starovoït, le gouverneur régional, précisant que l'attaque "n'a pas fait de blessés".

Pas de troupes américaines «au sol» en Ukraine

Sur le front, l'armée ukrainienne souffre toujours d'un manque d'armes et de munitions pour repousser les assauts russes, notamment près d'Avdiïvka, une ville de l'est de l'Ukraine qu'elle a perdue mi-février après quatre mois de combats meurtriers.

Au sujet de l'aide à Kiev, le président français Emmanuel Macron était mardi à Prague pour soutenir une initiative tchèque en vue d'acheter des munitions non européennes et de les fournir aux Ukrainiens.

Il a appelé les alliés de l'Ukraine à "ne pas être lâches" face à une Russie "devenue inarrêtable", "assumant" d'avoir exhorté à un "sursaut stratégique" lorsqu'il a évoqué la possibilité d'envoyer des militaires occidentaux sur le territoire ukrainien, tout en affirmant ne pas vouloir d'"escalade" avec Moscou.

Interrogée sur les propos de M. Macron, la Maison Blanche a insisté sur le fait qu'il n'y aurait "pas de troupes américaines engagées au sol en Ukraine". "Et vous savez quoi ? Ce n'est pas ce que demande le président Zelensky. Il demande des outils et des capacités. Il n'a jamais demandé que des troupes étrangères combattent pour son pays", a déclaré John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale

A Bruxelles, la Commission européenne a pour sa part proposé mardi de financer une partie des achats d'armes décidés en commun par les 27, afin de muscler les capacités de défense sur le continent face à la menace russe et pour moins dépendre des Etats-Unis.

Enfin, en Allemagne, le ministre de la Défense Boris Pistorius a attribué à une "erreur individuelle" grave les récentes fuites dans l'armée allemande sur des livraisons d'armes à Kiev, l'un des officiers ayant participé à la réunion via une "connexion non autorisée".


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.