Beyrouth: Amos Hochstein fait pression en faveur d’une solution diplomatique au conflit entre Israël et le Hezbollah

L’envoyé spécial américain, Amos Hochstein (à droite), quitte le palais gouvernemental de Beyrouth, accompagné du responsable libanais du protocole, Lahoud Lahoud (à gauche), après sa rencontre avec le Premier ministre par intérim du Liban. (AFP).
L’envoyé spécial américain, Amos Hochstein (à droite), quitte le palais gouvernemental de Beyrouth, accompagné du responsable libanais du protocole, Lahoud Lahoud (à gauche), après sa rencontre avec le Premier ministre par intérim du Liban. (AFP).
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Publié le Mardi 05 mars 2024

Beyrouth: Amos Hochstein fait pression en faveur d’une solution diplomatique au conflit entre Israël et le Hezbollah

  • Cette visite s’inscrit dans un contexte de menaces israéliennes croissantes d’une guerre contre le Liban pour forcer le Hezbollah à battre en retraite
  • «Une trêve à Gaza ne permettrait pas automatiquement de rétablir la paix au Liban-Sud», précise M. Hochstein

BEYROUTH: L’envoyé spécial américain, Amos Hochstein, a déclaré lundi, lors d’une visite à Beyrouth, qu’une solution diplomatique est la clé pour mettre fin à près de cinq mois d’affrontements entre le Hezbollah et Israël, qui ont éclaté après le début de la guerre à Gaza.

M. Hochstein, conseiller principal du président, Joe Biden, a rencontré le président du Parlement libanais, Nabih Berri, le Premier ministre par intérim, Najib Mikati, ainsi que plusieurs autres personnalités politiques.

Cette visite intervient dans un contexte de menaces israéliennes croissantes d’une guerre contre le Liban pour forcer le Hezbollah à battre en retraite et faire pression sur les autorités libanaises afin qu’elles appliquent les dispositions de la résolution 1 701 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée en 2006 dans le but de mettre un terme à la guerre qui a opposé Israël au Hezbollah cette année-là.

Par ailleurs, cette visite intervient au moment où on assiste à une nouvelle escalade des combats au Liban-Sud, notamment des tentatives d’incursion terrestre israélienne en territoire libanais, en plus des affrontements qui en ont résulté avec le Hezbollah.

Le Hezbollah déclare qu’«une force israélienne hostile a tenté de s’infiltrer dans la vallée de Qatamoun, en face de Rmeich, au Liban, dimanche soir, avant d’être prise pour cible au moyen de roquettes».

Une unité israélienne de la brigade Golani aurait tenté d’entrer au Liban depuis Khirbet Zarit, près de la ville libanaise de Ramia. Le Hezbollah a riposté en ciblant l’unité avec un gros engin explosif.

Dans le même temps, le Hezbollah a intensifié ses frappes contre des sites israéliens. Une attaque contre la colonie de Margaliot a fait un mort et dix blessés, dont deux grièvement. Selon le service d’ambulance israélien, un missile antichar a été tiré sur la colonie depuis le Liban. Les médias israéliens ont rapporté que les morts et les blessés étaient des travailleurs étrangers.

De plus, le Hezbollah a déclaré avoir visé, lundi matin, «la caserne de Zarit et ses environs» avec des tirs d’artillerie.

Ailleurs, l’armée israélienne aurait tiré des coups de feu en l’air à proximité d’agriculteurs travaillant sur leurs cultures près de la ville de Wazzani, dans le district de Marjayoun. Les forces israéliennes ont également ciblé les villes de Hula et de Markab, surplombant Wadi Hunayn et la colonie de Margaliot, avec des bombes au phosphore et des fumigènes. En outre, des avions militaires israéliens ont mené des raids à la périphérie de la ville de Chihine.

Amos Hochstein s’était déjà rendu à Beyrouth au mois de janvier dans le cadre des efforts américains visant à négocier un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et au Liban-Sud. Les autorités libanaises lui ont demandé de revenir en février, lors de sa visite à Tel-Aviv, mais cela n’a pas eu lieu.

Entre-temps, il n’y a pas eu de changements spectaculaires dans l’équilibre des forces militaires au Liban-Sud, malgré l’intensité croissante des affrontements et l’expansion des cibles de l’armée israélienne et du Hezbollah.

Les autorités libanaises ont déclaré qu’Israël devait pleinement mettre en œuvre les dispositions de la résolution 1 701 de l’ONU en mettant un terme aux attaques, en s’attaquant aux points frontaliers controversés, en se retirant des fermes de Chebaa et des collines de Kfarchouba occupées et en respectant les frontières internationales. Le Hezbollah affirme également que la fin des hostilités sur le front sud dépend de la fin des attaques israéliennes dans la bande de Gaza.

Lundi, M. Hochstein a noté que les tensions le long de la frontière entre Israël et le Liban s’étaient intensifiées ces dernières semaines.

«L’escalade de la violence n’est dans l’intérêt de personne et il n’existe pas de guerre limitée», déclare-t-il après sa rencontre avec M. Berri, allié du Hezbollah. «Un cessez-le-feu temporaire ne suffit pas. Une guerre limitée ne peut être maîtrisée.»

«Une trêve à Gaza ne permettrait pas automatiquement de rétablir la paix au Liban-Sud», précise-t-il, mais il «garde espoir» quant à la mise en place d’une solution diplomatique pour résoudre le conflit frontalier.

Les États-Unis «restent déterminés à promouvoir des solutions de sécurité durables, obtenues grâce à un processus diplomatique qui permettra à la fois aux résidents libanais et aux Israéliens de rentrer chez eux en toute sécurité», ajoute-t-il.

Le but de sa visite était «de trouver une solution diplomatique pour mettre fin au conflit à la frontière sud», rapporte-t-il. Il poursuit: «Notre position sur les hostilités a été cohérente et demeure claire.»

Washington «estime qu’une solution diplomatique est le seul moyen de mettre fin aux hostilités actuelles le long de la Ligne bleue et de parvenir à un accord de sécurité durable et équitable entre le Liban et Israël», soutient M. Hochstein.

«Les peuples du Liban et d’Israël ont le droit de vivre dans la paix et la prospérité. Permettez-moi de reconnaître l’unité d’une telle position à l’échelle mondiale.»

«Un élément important de tout accord inclura le soutien international au Liban, au peuple libanais et au renforcement de ses institutions militaires, civiles et économiques. Mais cela ne pourra commencer que lorsque nous pourrons définir une voie à suivre.»

«Les États-Unis continuent de travailler avec le gouvernement libanais à la recherche d’une solution diplomatique favorisant la prospérité et la sécurité», insiste Amos Hochstein.

«Ce que nous voulons, c’est une solution diplomatique, ici, à la frontière, afin d’aboutir à une cessation des hostilités. Il faut que des précautions soient prises pour que toutes les personnes déplacées des deux côtés de la ligne puissent rentrer chez elles en toute sécurité et se tourner vers l’avenir sans aucune crainte.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban assure ne pas vouloir de guerre avec Israël, après de premières discussions directes

Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
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  • Le Liban, par la voix du président Joseph Aoun, réaffirme qu’il ne veut pas d’une nouvelle guerre avec Israël et mise sur la diplomatie pour faire cesser les frappes israéliennes dans le sud du pays
  • Le Hezbollah soutient l’approche diplomatique de Beyrouth mais critique l’inclusion d’un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu

BEYROUTH: Le Liban ne veut pas d'une nouvelle guerre avec Israël, a assuré vendredi son président, Joseph Aoun, deux jours après de premières discussions directes, depuis plusieurs décennies, entre des représentants des deux pays.

Le Hezbollah pro-iranien a de son côté assuré soutenir l'approche diplomatique de Beyrouth "pour faire cesser l'agression" israélienne. Mais il a  qualifié d'"erreur" l'inclusion, pour la première fois, d'un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à sa dernière guerre avec Israël.

Alors qu'Israël a multiplié ces dernières semaines ses frappes aériennes au Liban, disant viser le Hezbollah, des responsables civils libanais et israélien ont participé mercredi à une réunion de cet organisme, une rencontre inédite depuis plusieurs décennies entre les deux pays, toujours en état de guerre.

Israël justifie ses frappes en accusant le Hezbollah de se réarmer en violation du cessez-le-feu, ce que le mouvement chiite dément.

Beyrouth pour sa part accuse régulièrement Israël de violer la trêve en poursuivant ses raids et en maintenant une présence militaire dans cinq positions dans le sud du Liban.

Les Libanais "ne veulent pas d'une nouvelle guerre, ils ont assez souffert et il n'y aura pas de retour en arrière", a déclaré M. Aoun à une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite dans son pays, selon un communiqué de la présidence.

- "Sous les bombes" -

Auprès de ses interlocuteurs, il "a insisté sur la nécessité de faire pression sur la partie israélienne pour mettre en oeuvre le cessez-le-feu et son retrait" du sud du Liban.

Mettant en avant "l'engagement de la partie libanaise à appliquer les résolutions internationales", il a aussi appelé la communauté internationale à "soutenir l'armée libanaise dans sa mission" de désarmement du Hezbollah.

Beyrouth a choisi "la diplomatie pour faire cesser l'agression israélienne" et "nous soutenons cette approche", a de son côté déclaré le chef du Hezbollah, Naïm Qassem dans une allocution télévisée.

Le groupe invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban pour s'opposer à son désarmement, pour la mise en oeuvre duquel les Etats-Unis et Israël exercent une forte pression sur Beyrouth.

Arrivée de Damas, la délégation des 15 diplomates onusiens doit rencontrer plusieurs responsables libanais vendredi. Elle se rendra samedi dans la région frontalière du sud, accompagnée de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le Liban a qualifié de "positives" les discussions directes avec Israël, mais le pays voisin a de nouveau bombardé le lendemain, jeudi, le sud du Liban, disant viser des infrastructures militaires du Hezbollah.

"Il est inacceptable de négocier sous les bombes", a souligné le président du Parlement Nabih Berri, proche allié du Hezbollah, après avoir rencontré la délégation onusienne.

L'issue de ces pourparlers "dépend principalement de la position d'Israël, qui déterminera si les négociations aboutiront à des résultats concrets ou échoueront", a prévenu M. Aoun.

La commission chargée de superviser le cessez-le-feu tiendra de nouvelles sessions avec la participation de délégués civils libanais et israélien à partir du 19 décembre.


L’Arabie saoudite et ses partenaires régionaux rejettent tout déplacement forcé des Palestiniens de Gaza

Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
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  • Les ministres ont exprimé une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes sur l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens

RIYAD : Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d’Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

Dans une déclaration conjointe, les ministres ont estimé que cette mesure pourrait faciliter le déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte.

Ils ont fermement rejeté toute tentative de forcer les Palestiniens à quitter leurs terres, soulignant la nécessité d’une pleine application du plan proposé par le président américain Donald Trump, qui prévoyait l’ouverture du passage de Rafah dans les deux sens et garantissait la liberté de circulation sans coercition.

Les ministres ont insisté sur la création de conditions permettant aux Palestiniens de rester sur leurs terres et de participer à la reconstruction de leur pays, dans le cadre d’un plan global visant à restaurer la stabilité et à répondre à la crise humanitaire à Gaza.

Ils ont réitéré leur appréciation pour l’engagement de Trump en faveur de la paix régionale et ont souligné l’importance de la mise en œuvre complète de son plan, sans entrave.

La déclaration a également mis en avant l’urgence d’un cessez-le-feu durable, de la fin des souffrances des civils, de l’accès humanitaire sans restriction à Gaza, ainsi que du lancement d’efforts de relèvement et de reconstruction précoces.

Les ministres ont en outre demandé la mise en place de conditions permettant à l’Autorité palestinienne de reprendre ses responsabilités dans l’enclave.

Les huit pays ont réaffirmé leur volonté de continuer à coordonner leurs actions avec les États-Unis et les partenaires internationaux pour assurer la pleine mise en œuvre de la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’ONU et des autres résolutions pertinentes, en vue d’une paix juste et durable fondée sur le droit international et la solution à deux États, incluant la création d’un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouveaux bombardements israéliens au Liban malgré des discussions «positives»

Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun, saluant les réactions "positives" à la réunion de mercredi, a annoncé que les discussions reprendraient le 19 décembre afin d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban
  • "Il n'y a pas d'autre option que la négociation", a-t-il ajouté

JBAA: Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays.

L'armée israélienne, qui a multiplié ses frappes ces dernières semaines, a encore frappé jeudi le sud du Liban après avoir appelé des habitants de plusieurs villages à évacuer.

Les bombardements ont touché quatre localités, où des photographes de l'AFP ont vu de la fumée et des maisons en ruines.

Dans le village de Jbaa, Yassir Madir, responsable local, a assuré qu'il n'y avait "que des civils" dans la zone. "Quant aux dégâts, il n'y a plus une fenêtre à 300 mètres à la ronde. Tout le monde est sous le choc", a-t-il ajouté.