Chypre: Le dirigeant chypriote-turc écarte toute négociation sans reconnaissance

Le «président» de l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord Ersin Tatar (Photo, AFP).
Le «président» de l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord Ersin Tatar (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 04 mars 2024

Chypre: Le dirigeant chypriote-turc écarte toute négociation sans reconnaissance

  • Chypre est divisée depuis l'invasion du tiers nord de l'île par l'armée turque en 1974 en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient rattacher le pays à la Grèce
  • Ersin Tatar prévient que les Chypriotes-turcs ne pourront oublier les événements ayant conduit Ankara à lancer une opération militaire il y a cinquante ans

ANTALYA: Pas question pour les Chypriotes-turcs de s'assoir à la table de négociation tant que leur souveraineté n'est pas reconnue, a assuré dimanche à l'AFP le "président" de l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN) à l'approche du 50e anniversaire de la partition de l'ile méditerranéenne.

Chypre est divisée depuis l'invasion du tiers nord de l'île par l'armée turque en 1974 en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient rattacher le pays à la Grèce.

La partie nord, où vivent principalement des Chypriotes-turcs et colons turcs, a été autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN) en 1983, et ses autorités ne sont reconnues que par Ankara, qui y dispose encore d'un important contingent militaire.

La République de Chypre n'exerce elle son autorité que sur la partie sud de l'île, habitée essentiellement par des Chypriotes-grecs et séparée de la RTCN par la Ligne verte, une zone démilitarisée contrôlée par l'ONU.

Jusqu'ici les efforts pour réunifier l'île sont restés sans effets, y compris les derniers pourparlers organisés en 2017 par les Nations unies.

"Nous le disons ici, après toutes ces années et toutes ces négociations vaines qui n'ont rien apporté, nous ne reprendrons les discussions que si notre souveraineté, notre statut international et notre rang sont reconnus à égalité" martèle le dirigeant chypriote-turc Ersin Tatar.

"Sans cela, nous ne reviendrons pas nous assoir à la table des négociations, car ça n'aurait aucun sens", insiste-t-il, dans un entretien à l'AFP en marge du forum diplomatique d'Antakya, dans le sud de la Turquie.

Pour M. Tatar, la République de Chypre, membre de l'Union européenne depuis 2004, a quitté la table des pourparlers après l'échec de toutes les tentatives de réunification, tandis que les Chypriotes-turcs y sont demeurés en tant que communauté, bien que n'ayant rien obtenu.

"Et chaque fois que nous nous asseyons, nous perdons quelque chose. C'est ça que nous ressentons", affirme-t-il. "Par conséquent, et à moins que nous obtenions la reconnaissance de notre souveraineté, nous n'allons pas nous engager dans de nouvelles négociations".

«Aucun espoir»

M. Tatar a par ailleurs exclu toute perspective de réunification de l'île et prône une "solution à deux Etats".

"Il n'y a aucun espoir de réunification. Il faut trouver une solution à deux Etats. C'est notre nouvelle ligne politique après de très nombreuses années de négociations malheureusement infructueuses".

Selon M. Tatar, en dépit des obstacles politiques, la RTCN a été en mesure d'étendre ses relations avec de nombreux pays grâce au soutien de la Turquie.

"Evidemment, nous avons des difficultés, mais nous n'avons pas d’autre choix", justifie-t-il.

"L'alternative serait d'abandonner, mais nous n'abandonnerons jamais parce que renoncer à la souveraineté et accepter d'être fusionné en une République purement grecque, signifierait notre fin".

Après des années de tensions sur les questions d'immigration, de droits sur les gisements de gaz notamment et sur les frontières maritimes, la Grèce et la Turquie ont repris des pourparlers de haut niveau en décembre.

Quant à l'impact sur Chypre que pourrait avoir le rapprochement turco-grec, M. Tatar a espéré que la Grèce dise aux Chypriotes-grecs: "Assez, c'en est trop: faisons face à la réalité de Chypre".

"La meilleure façon d'avancer après toutes ces années serait la coopération entre deux Etats, pour jouir de la prospérité et profiter des ressources de la Méditerranée orientale", riche en hydrocarbures, ajoute-t-il.

"Si nous pouvions trouver une solution, Chypre pourrait être probablement plus importante (économiquement) que Dubaï", estime-t-il.

Mais M. Tatar prévient que les Chypriotes-turcs ne pourront oublier les événements ayant conduit Ankara à lancer une opération militaire il y a cinquante ans.

"En 1974, la Turquie est arrivée avec des troupes, nous allons fêter le 50e anniversaire en juillet. Ce n'est pas facile pour nous d'oublier tout ce qui s'est passé".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.