La Suède a fait «trop de sacrifices» pour devenir membre de l'Otan, estime une majorité de Suédois

Des soldats du 13e bataillon de contre-espionnage, 2e section de reconnaissance des forces armées suédoises, participent à un exercice militaire à Kungsangen, près de Stockholm, le 27 février 2024. (Photo par Jonathan Nackstrand AFP)
Des soldats du 13e bataillon de contre-espionnage, 2e section de reconnaissance des forces armées suédoises, participent à un exercice militaire à Kungsangen, près de Stockholm, le 27 février 2024. (Photo par Jonathan Nackstrand AFP)
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Publié le Samedi 02 mars 2024

La Suède a fait «trop de sacrifices» pour devenir membre de l'Otan, estime une majorité de Suédois

  • Selon un sondage réalisé par l'institut Indikator pour la radio suédoise SR, 55% des Suédois jugent que le pays scandinave «a fait trop de sacrifices pour adhérer à l'Otan»
  • Stockholm, désireuse de rejoindre l'Alliance atlantique depuis l'invasion russe de l'Ukraine il y a deux ans, a rompu avec sa politique de neutralité adoptée après la fin des guerres napoléoniennes au XIXe siècle

STOCKHOLM, Suède : Une majorité de Suédois estime que leur pays a fait de «trop de sacrifices» pour devenir membre de l'Otan, tout en admettant que la sécurité de la Suède s'est renforcée avec cette adhésion, selon un sondage diffusé vendredi.

La Suède est en passe de devenir le 32e membre de l'Alliance atlantique, mettant fin à 200 ans de non-alignement militaire.

Selon un sondage réalisé par l'institut Indikator pour la radio suédoise SR, 55% des Suédois jugent que le pays scandinave «a fait trop de sacrifices pour adhérer à l'Otan». Dans le même temps, 77% des sondés estiment que «la sécurité de la Suède est renforcée» par cette adhésion.

L'enquête d'opinion s'est déroulée entre le 4 et 26 février et a recueilli les réponses de 2.413 personnes. Aucune question n'était posée sur le type de sacrifice consenti.

Les résultats montrent que la population suédoise «voit le processus d'adhésion comme la question complexe qu'elle a été», dit à l'AFP Per Oleskog Tryggvason, responsable des études à Indikator.

«Il y a un très fort consensus sur le fait que la sécurité de la Suède sera renforcée par l'adhésion du pays à l'Otan, mais que le chemin (pour y parvenir) a été épineux», constate-t-il. «Le gouvernement suédois a fait des concessions», en abandonnant certains de ses principes.

Stockholm, désireuse de rejoindre l'Alliance atlantique depuis l'invasion russe de l'Ukraine il y a deux ans, a rompu avec sa politique de neutralité adoptée après la fin des guerres napoléoniennes au XIXe siècle, puis de non-alignement militaire depuis la fin de la Guerre froide.

Si elle contribue aux forces internationales de maintien de la paix, la Suède n'a plus connu de guerre depuis un conflit avec la Norvège en 1814.

Le processus d'adhésion du pays a notamment été ponctué de tractations avec la Turquie qui accusait la Suède de mansuétude envers des militants kurdes réfugiés sur son sol, considérés pour certains comme terroristes par Ankara.

Lors d'un sommet à Madrid en juin 2022, la Turquie a signé avec la Finlande et la Suède un protocole d'accord sur le soutien d'Ankara à l'adhésion.

Ce texte comprenait un engagement de la Suède à examiner rapidement les demandes d'extraditions formulées par Ankara. Le protocole incluait également la promesse de lever les restrictions sur les ventes d'armes à la Turquie mises en place par Stockholm après l'incursion militaire de la Turquie en Syrie en 2019.

Depuis, Stockholm a aussi modifié sa Constitution et adopté une nouvelle loi antiterroriste.

Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson s'est par ailleurs rendu à Budapest pour rencontrer son homologue hongrois Viktor Orban qui lui avait demandé de lui rendre visite avant de donner son feu vert à l'entrée de la Suède dans l'Otan.

A cette occasion, la Hongrie a annoncé l'achat de quatre avions de chasse Gripen au royaume scandinave.


L'UE conditionne son aide au Liban à une réforme bancaire et un accord avec le FMI 

La Banque centrale du Liban. (AFP)
La Banque centrale du Liban. (AFP)
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  • Vendredi, la commissaire européenne pour la Méditerranée, Dubravka Suica, a précisé que, sur les fonds alloués, "500 millions avaient déjà été adoptés en août dernier, et 500 millions supplémentaires seront bientôt débloqués"
  • "La principale condition préalable est la restructuration du secteur bancaire (...) ainsi qu'un bon accord avec le FMI", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président Joseph Aoun

BEYROUTH: Une responsable de l'Union européenne (UE) en visite au Liban a déclaré vendredi que le versement d'un demi-milliard d'euros de financement était conditionné à une restructuration du secteur bancaire et à la conclusion d'un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).

En mai dernier, l'UE avait annoncé une aide d'un milliard d'euros pour le Liban afin d'endiguer l'immigration clandestine vers l'Europe. Cette aide vise à renforcer les services de base, notamment l'éducation et la santé, alors que le pays traverse une grave crise économique.

Vendredi, la commissaire européenne pour la Méditerranée, Dubravka Suica, a précisé que, sur les fonds alloués, "500 millions avaient déjà été adoptés en août dernier, et 500 millions supplémentaires seront bientôt débloqués, mais certaines conditions doivent être remplies".

"La principale condition préalable est la restructuration du secteur bancaire (...) ainsi qu'un bon accord avec le FMI", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président Joseph Aoun.

"Une fois ces conditions remplies, nous poursuivrons bien sûr le versement" des fonds, a-t-elle ajouté.

La communauté internationale réclame depuis longtemps que le Liban mette en oeuvre des réformes pour débloquer des milliards de dollars d'aide et relancer son économie, après la crise financière de 2019, imputée à la gabegie et la corruption.

Le mois dernier, le Liban a élu un nouveau président après plus de deux ans de vacance du pouvoir, et un gouvernement a été formé ce mois-ci, remplaçant l'administration intérimaire.

Cette semaine, le FMI a déclaré être ouvert à un nouvel accord de prêt avec le Liban après des discussions avec son nouveau ministre des Finances.

Mme Suica a également dit avoir discuté avec Joseph Aoun d'un "nouveau pacte pour la Méditerranée", ce qui signifie, selon elle, que "nous allons entamer des accords globaux de partenariat stratégique bilatéraux avec des pays, dont le Liban".

L'UE cherche à stabiliser le pourtour méditerranéen afin d'éviter d'importants flux migratoires vers l'Europe. Le Liban affirme accueillir environ deux millions de Syriens, soit le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde, et constitue également un point de départ pour les migrants en route vers l'Europe.

 


Le pape François a passé une nouvelle «bonne nuit et s'est levé», selon le Vatican

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  • "La nuit s'est bien passée. Ce matin, le pape François s'est levé et a pris son petit déjeuner", indique un bref communiqué, une semaine après son hospitalisation
  • Le Vatican avait fait savoir jeudi soir que l'état de santé du pape était en légère amélioration

CITE DU VATICAN: Le pape François, 88 ans, a passé une nouvelle nuit calme à l'hôpital Gemelli de Rome où il est soigné pour une pneumonie touchant les deux poumons, a indiqué vendredi le Vatican.

"La nuit s'est bien passée. Ce matin, le pape François s'est levé et a pris son petit déjeuner", indique un bref communiqué, une semaine après son hospitalisation.

Le Vatican avait fait savoir jeudi soir que l'état de santé du pape était en légère amélioration.

"L'état clinique du Saint-Père s'améliore légèrement. Il est apyrétique (sans fièvre, ndlr) et ses paramètres hémodynamiques (circulation sanguine) restent stables", a annoncé le Vatican dans un bulletin de santé.

"Ce matin, il a reçu l'Eucharistie et s'est ensuite consacré à ses activités professionnelles", selon la même source.

Selon une source vaticane, il s'agit de contacts avec ses plus proches collaborateurs, la lecture et la signature de documents et des appels téléphoniques.

Dans la journée déjà, des cardinaux s'étaient montrés encourageants sur l'état de santé du pape argentin, assurant que ce dernier était "sur la bonne voie".

François a été admis à l'hôpital Gemelli de Rome vendredi dernier pour une bronchite, mais le Saint-Siège a révélé mardi qu'il avait développé une pneumonie dans les deux poumons, une infection du tissu pulmonaire potentiellement mortelle.

Cette hospitalisation, la quatrième depuis 2021, suscite de vives inquiétudes alors que le pape a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années, allant d'opérations du côlon et de l'abdomen à des difficultés à marcher.

Messages de soutien 

Ces préoccupations sont renforcées par la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux, notamment sur X, rapportant la mort du pape en plusieurs langues.

"Quelle perte de temps", a déploré le cardinal espagnol Juan José Omella, qui assure que le pape va "beaucoup mieux". "L'important est de savoir comment il réagit aux médicaments. Mais je pense qu'il y a de l'espoir", a-t-il affirmé aux journalistes.

Aucune indication n'a toutefois été fournie sur la durée de ce séjour et le Vatican n'a pas précisé si François, qui n'est plus apparu en public depuis le 14 février, pourrait présider dimanche la prière hebdomadaire de l'Angélus.

L'hospitalisation du pape, à la fois leader spirituel de 1,3 milliard de catholiques et chef de l'Etat de la Cité du Vatican, a relancé les spéculations autour de sa capacité à assurer sa charge, alors que le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altèrerait sa lucidité.

L'évêque de Rome a reçu de nombreux messages de sympathie du monde entier, de la part de responsables politiques et religieux, de fidèles ou des dessins d'enfants.

Malgré des alertes de santé à répétition ces dernières années, Jorge Bergoglio, connu pour sa force de caractère, a maintenu un rythme effréné, au grand dam de ses médecins qui ne cessent de lui répéter de ralentir la cadence.


Poutine remercie le prince héritier saoudien d'avoir accueilli les pourparlers américano-russes

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (SPA/AFP)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (SPA/AFP)
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  • Le président russe a fait l'éloge de la profondeur des relations entre leurs pays et de sa volonté de les développer dans divers domaines
  • Le prince Mohammed a souligné l'engagement du Royaume à déployer tous les efforts possibles pour renforcer la paix et la sécurité mondiales

RIYAD: Le président russe Vladimir Poutine a remercié, jeudi, le Royaume et son prince héritier d'avoir accueilli mardi à Riyad les pourparlers américano-russes.

Lors d'un appel téléphonique entre le prince héritier Mohammed ben Salmane et M. Poutine, le président a également fait l'éloge de la profondeur des relations entre leurs pays et de sa volonté de les développer dans divers domaines.

Le prince Mohammed a souligné l'engagement du Royaume à déployer tous les efforts possibles pour renforcer la paix et la sécurité mondiales, fermement convaincu que le dialogue est le seul moyen de résoudre toutes les crises internationales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com