NATIONS UNIES: Une équipe de l'ONU ayant visité vendredi l'hôpital al-Chifa de Gaza, qui a accueilli des dizaines de blessés après le drame ayant fait plus de 110 morts lors d'une distribution d'aide humanitaire, ont vu "un grand nombre de blessures par balles", a indiqué un porte-parole de l'ONU.
Du personnel du bureau humanitaire de l'ONU (OCHA), de l'OMS et de l'Unicef, les premiers à pouvoir se rendre dans le nord depuis plus d'une semaine, ont passé vendredi matin un peu plus de deux heures dans cet hôpital de la ville de Gaza, apportant médicaments et carburant, a expliqué Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU.
"L'hôpital Al-Chifa aurait admis plus de 700 personnes blessées hier, dont 200 sont toujours hospitalisées, et au moment de cette visite, le personnel de l'hôpital leur a dit avoir reçu les corps de 70 personnes tuées hier" après le chaos lors de la distribution d'aide, a-t-il ajouté.
Interrogé sur les causes des décès, il a précisé ne pas savoir si les membres de l'équipe avaient examiné les corps.
Mais selon ce qu'ils ont vu, parmi "les patients vivants qui étaient soignés, il y avait un grand nombre de blessures par balles", a-t-il indiqué.
Jeudi, des témoins ont affirmé que des soldats israéliens avaient tiré sur une foule affamée qui se précipitait vers des camions d'aide humanitaire dans la ville de Gaza, dans le nord. Le bilan est de 115 morts et environ 760 blessés, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Un responsable de l'armée israélienne a confirmé des "tirs limités" de soldats qui se sentaient "menacés" et évoqué "une bousculade durant laquelle des dizaines d'habitants ont été tués et blessés, certains renversés par les camions d'aide".
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sanglante menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a causé la mort d'au moins 1 160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
En représailles, les bombardements et les opérations militaires israéliennes ont fait jusqu'à présent 30 228 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Quatre enfants morts de malnutrition dans un hôpital de Gaza
Quatre enfants supplémentaires sont morts de "malnutrition et de déshydratation" dans un hôpital du nord de la bande de Gaza, menacée par la famine après près de cinq mois de guerre entre le Hamas et Israël, a annoncé vendredi soir le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien.
"Quatre autres enfants sont morts de malnutrition et de déshydratation à l'hôpital Kamal Adwan, dans le nord de Gaza", a déclaré dans un communiqué succinct le porte-parole du ministère, Ashraf al-Qudra. Il a précisé qu'au total, dix enfants étaient morts ces derniers jours des mêmes causes dans la bande de Gaza.
Selon l'ONU, 2,2 millions de personnes, soit l'immense majorité de la population, sont menacées de famine dans le territoire assiégé par Israël, en particulier dans le nord où les destructions, les combats et les pillages rendent presque impossible l'acheminement de l'aide humanitaire.
Une famine "est quasiment inévitable, si rien ne change", a de nouveau averti vendredi le porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke.