DJEDDAH: Les partenariats public-privé (PPP) sont un moyen efficace de réduire le fardeau du gouvernement et d’encourager les investissements privés et d’implication dans l’économie. L’Arabie saoudite utilise les PPP, la fusion d’instances gouvernementales avec des entreprises privées du même domaine, depuis des décennies. Certains des noms bien connus impliqués dans des efforts récents incluent Saudi Aramco, Saudi Airlines, SABIC et la ligne de train à grande vitesse Haramain.
Les PPP et le désinvestissement de propriétés publiques font partie intégrante du plan de transformation saoudien Vision 2030, en plus de constituer un pas crucial vers la modification de la gouvernance publique. D’une part le rôle du gouvernement passe d’opérateur à régulateur, et d’autre part l’implication du secteur privé au Royaume augmente, deux aspects révolutionnaires.
«Les PPP et la privatisation soutiennent ces objectifs en facilitant le transfert de propriété des activités économiques, des services et des actifs détenus ou généralement livrés par le gouvernement au secteur privé», a expliqué Tim Armsby, partenaire dans la section des Projets et des finances du cabinet d’avocats Pinsent Masons Middle East, à Arab News. «Ceci jouera un rôle important dans la transformation du pays d’une économie dépendante du pétrole à celle, diversifiée, axée sur le secteur privé», a-t-il ajouté.
Il affirme par ailleurs que le Royaume a une longue expérience dans l’utilisation des PPP, mais qu’elle est historiquement limitée à certains secteurs essentiels, dont celui de l’énergie traditionnelle, où les nouvelles centrales du secteur privé suivent généralement le modèle construction-propriété-exploitation.
«Le secteur privé a financé ces centrales et conclu un contrat d’achat d’électricité à long terme (25 ans) avec le gouvernement. L’Arabie saoudite cherche maintenant à utiliser les PPP dans un éventail beaucoup plus large de secteurs, notamment l’éducation, l’agriculture, l’eau, l’environnement, l’immobilier, le tourisme, le logement, la technologie et les transports», a-t-il déclaré.
Une série de nouveaux projets ont été lancés sur le marché ces dernières années. On compte des projets d’énergie renouvelable, des projets aquatiques, des usines de traitement d’eau usée, des écoles, des hôpitaux, des centres de diagnostic et des ports. Le Centre national de privatisation et les PPP, l’agence gouvernementale chargée de réaliser le programme, a signé 11 ententes, étudie 18 dans le cadre d’un appel d'offres, et 34 en cours de préparation, a indiqué Armsby.
L’avocat estime que des changements législatifs pourraient encourager davantage de PPP à l’avenir. «Durant ces dernières années, de nombreuses lois ont été promulguées afin d’établir les principes et les instances pour soutenir les PPP et la privatisation au Royaume», a-t-il mentionné.
En 2018, un projet de loi a été adopté, et serait maintenant au stade final avant sa promulgation. Armsby affirme qu’il y a même un désir d’inclure une introduction en bourse dans le cadre de futurs packages PPP, «encore un élément attrayant pour les investisseurs».
Traditionnellement, les PPP sont régis par le droit britannique qui, selon Armsby, ce qui pourrait aussi changer à l’avenir. «On peut s’attendre à ce que le gouvernement s’éloigne de cette manière de faire. Par conséquent, il y aura probablement plus de changements dans la législation générale afin d’apporter plus de confort au secteur privé et aux investisseurs internationaux en particulier», a-t-il ajouté.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com