L'Angleterre se reconfine, la lenteur des vaccinations fait polémique en France

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé lundi soir le reconfinement total de l'Angleterre jusqu'à la mi-février (Photo, AFP).
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé lundi soir le reconfinement total de l'Angleterre jusqu'à la mi-février (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 05 janvier 2021

L'Angleterre se reconfine, la lenteur des vaccinations fait polémique en France

  • Avec plus de 75 000 morts, le Royaume-Uni est l'un des pays d'Europe les plus endeuillés par la Covid-19 et la tendance s'est aggravée ces dernières semaines
  • En France, au 1er janvier, seules 516 personnes avaient été vaccinées, soit bien moins qu'en Allemagne, où plus de 200 000 vaccinations ont été enregistrées

LONDRES: Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé lundi soir le reconfinement total de l'Angleterre jusqu'à la mi-février, malgré la montée en puissance de la vaccination dans le pays, alors qu'en France, la polémique enfle face à la lenteur de la campagne.

L'Agence européenne du médicament a par ailleurs repoussé à mercredi sa décision sur l'autorisation du vaccin américain Moderna.

« Il est clair que nous devons faire plus » pour « prendre le contrôle » du nouveau variant du coronavirus, plus contagieux, a déclaré Boris Johnson, dont le pays est confronté à une flambée de contaminations.

Appelant la population à suivre les nouvelles règles immédiatement, il a annoncé la fermeture des écoles, qui passeront à l'enseignement à distance dès mardi.

L'Ecosse avait d'ores et déjà annoncé un confinement total dès lundi soir pour tout le mois de janvier, comprenant là aussi la fermeture des écoles. Les provinces d'Irlande du Nord et du Pays de Galles ont quant à elles déjà instauré juste après Noël leur troisième confinement.

Avec plus de 75 000 morts, le Royaume-Uni est l'un des pays d'Europe les plus endeuillés par la Covid-19 et la tendance s'est aggravée ces dernières semaines. Le bilan des contaminations publié chaque jour dépasse les 50 000, et tutoyait même les 59 000 lundi.

Cette annonce intervient le jour-même où le vaccin du laboratoire britannique AstraZeneca et de l'université d'Oxford contre la Covid-19 a commencé à être administré à la population.

Brian Pinker, Britannique de 82 ans, a reçu à l'hôpital Churchill de l'université d'Oxford la première injection de ce vaccin, dont 520 000 doses sont prêtes à être distribuées au Royaume-Uni.

Alors que le vaccin Pfizer-BioNTech a déjà été injecté à plus d'un million d'habitants au Royaume-Uni depuis début décembre, les autorités britanniques ont commandé 100 millions de doses de celui d'AstraZeneca-Oxford, moins coûteux, plus facile à stocker et donc plus adapté à une campagne d'immunisation à grande échelle.

Le lancement de ce vaccin constitue « un tournant dans notre combat contre cet horrible virus », s'est félicité le ministre de la Santé Matt Hancock.

« Fiasco »

Si la vaccination s'accélère outre-Manche, en France, la polémique enfle sur la lenteur de la campagne entamée il y a huit jours, qui n'a pour le moment concerné que quelques centaines de personnes.

Au 1er janvier, seules 516 personnes avaient été vaccinées, soit bien moins qu'en Allemagne, où plus de 200 000 vaccinations ont été enregistrées.

Le président de la région du Grand Est, où la situation épidémique est particulièrement alarmante, a dénoncé lundi « un scandale d'Etat ». 

L'opposition, de droite comme de gauche, a littéralement pilonné le gouvernement, à l'image de l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot critiquant le « fiasco » de la stratégie vaccinale française. Plusieurs médecins éminents se sont aussi inquiétés d'un démarrage beaucoup trop lent à leurs yeux.

Signe de la préoccupation, une « réunion de travail et de suivi » de la vaccination s'est tenue lundi après-midi autour du président Emmanuel Macron, et le gouvernement a avancé à ce lundi le début de vaccination pour les soignants. 

Les hospitalisations pour Covid-19 sont au plus haut depuis le 21 décembre et ont continué d'augmenter au cours des dernières 24 heures sur le territoire français, où 380 patients supplémentaires sont décédés (pour 65 415 morts depuis le début de l'épidémie), selon les derniers chiffres officiels publiés lundi.

La campagne de vaccination a commencé le week-end des 26-27 décembre dans la plupart des pays de l'UE, après le feu vert au vaccin Pfizer-BioNTech, mais la lenteur du processus suscite des critiques aussi au niveau européen.

L'Agence européenne des médicaments (EMA) s'est réunie lundi pour étudier l'autorisation de mise sur le marché du vaccin Moderna, mais les discussions n'étant pas achevées en début de soirée, il faudra attendre mercredi.

La Commission européenne a, de son côté, indiqué négocier une commande de doses supplémentaires du vaccin Pfizer-BioNTech, en plus des 300 millions déjà agréées, se défendant face aux critiques selon lesquelles l'UE n'aurait pas commandé suffisamment de doses.

Un porte-parole a fait valoir le choix de Bruxelles de ne pas mettre « tous ses œufs dans le même panier », en concluant des contrats avec six fabricants pharmaceutiques.

Enfin, les Pays-Bas, dernier pays européen à se lancer dans la vaccination, ont décidé d'avancer de deux jours le début de leur campagne de vaccination, qui commencera mercredi.

Liban reconfiné

Si l'arrivée des vaccins donne l'espoir d'une embellie en ce début d'année, les cadences de production et d'approvisionnement sont encore loin de donner satisfaction.

Aux Etats-Unis, la campagne de vaccination monte en puissance et pourrait atteindre un million d'injections par jour, ont assuré dimanche des responsables face aux critiques sur son retard initial, dans un pays qui vient de franchir la barre des 350 000 morts.

En Chine, des milliers de Pékinois ont fait la queue lundi pour recevoir un vaccin contre la Covid-19 avant les déplacements du Nouvel an chinois.

Au Japon, le Premier ministre Yoshihide Suga a annoncé lundi que son gouvernement « envisageait » un nouvel état d'urgence dans la région du grand Tokyo face à la recrudescence des contaminations.

Au Liban, les autorités ont annoncé lundi un nouveau reconfinement du pays à partir de jeudi jusqu'à fin janvier, avec couvre-feu nocturne. La pandémie a fait plus de 1,84 million de morts dans le monde et de 85 millions de cas d'infection, selon un bilan établi lundi.


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.


Les États-Unis proposent à l'ONU une résolution pour « une fin rapide » du conflit en Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.  (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
  • Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE.

NATIONS-UNIES : Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale du pays, après une nouvelle attaque du président américain Donald Trump contre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans un communiqué, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a exhorté les pays membres de l'ONU à approuver cette nouvelle résolution « simple » et « historique », et « tous les États membres à la soutenir, afin de tracer un chemin vers la paix ».

« Cette résolution est une bonne idée », a rapidement commenté l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia, déplorant toutefois l'absence de référence « aux racines » du conflit.

Les Européens, désarçonnés par l'ouverture du dialogue américano-russe sur l'Ukraine, n'avaient pas réagi samedi matin à la proposition américaine.

« Nous n'avons pas de commentaire pour l'instant », a simplement indiqué l'ambassadeur français à l'ONU Nicolas de Rivière, alors que l'Assemblée générale doit se réunir lundi.

Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE, mais aussi à un mépris pour les principes fondamentaux du droit international », a déclaré à l'AFP Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

L'Assemblée générale de l'ONU se réunit lundi pour marquer le troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine.

À cette occasion, l'Ukraine et les Européens ont préparé un projet de résolution qui souligne la nécessité de « redoubler » d'efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre « cette année », et prend note des initiatives de plusieurs États membres ayant présenté « leur vision pour un accord de paix complet et durable ».

Le texte réitère également les précédentes demandes de l'Assemblée générale, appelant à un retrait immédiat et inconditionnel des troupes russes d'Ukraine ainsi qu'à la cessation des attaques de la Russie contre l'Ukraine.

Ces précédents votes avaient rassemblé plus de 140 voix sur les 193 États membres.

Les nouvelles salves de M. Trump contre M. Zelensky interviennent alors que la visite de l'émissaire du président américain, Keith Kellogg, semblait avoir apaisé la situation. Ces nouvelles attaques de M. Trump contre M. Zelensky font suite à des premières invectives virulentes plus tôt dans la semaine, qui avaient suscité une vive réaction de la part de Kiev et la stupéfaction de ses alliés européens.

M. Zelensky avait déclaré avoir eu des échanges « productifs » avec M. Kellogg, et ce dernier l'avait qualifié de « dirigeant courageux et assiégé d'une nation en guerre ».

Vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réaffirmé que le président Vladimir Poutine était « ouvert » à des pourparlers de paix.

La Russie exige notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions ukrainiennes, en plus de la Crimée qu'elle a annexée en 2014, et qu'elle n'adhère jamais à l'Otan. Des conditions jugées inacceptables par les autorités ukrainiennes qui demandent à leurs alliés des garanties de sécurité solides.

M. Trump et ses collaborateurs ont jugé « irréaliste » l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et son ambition de reprendre ses territoires perdus à la Russie.

Sur le terrain, la situation reste difficile pour les troupes ukrainiennes. L'armée russe a revendiqué vendredi la prise de deux localités dans l'est de l'Ukraine.


60 ans après, l'assassinat de Malcolm X continue de secouer l'Amérique

L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
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  • Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ».
  • « Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

NEW-YORK : Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ». C'est ce que rappelle le Shabazz Center, le mémorial et centre éducatif installé dans l'ancienne salle de bal de Harlem où il a été abattu à 39 ans, au faîte de son influence, et ce quelques mois seulement après l'abolition de la ségrégation raciale.

Qui a commandité le meurtre ? Comment le drame a-t-il pu survenir en pleine réunion publique, alors que les menaces pesant sur le militant, porte-voix de la « Nation of Islam » puis de l'abolition des discriminations, étaient connues des autorités ?

Pour obtenir des réponses, sa famille a engagé en novembre 2024 des poursuites au civil spectaculaires, réclamant 100 millions de dollars aux forces de l'ordre et aux agences fédérales qu'elle accuse, selon elle, d'avoir joué un rôle à divers degrés dans son assassinat.

Dans ce dossier qui doit entrer dans le vif du sujet début mars devant un tribunal de Manhattan, la famille assure disposer d'éléments nouveaux lui permettant d'assigner en justice la police de New York (NYPD), le FBI ou encore la CIA.

« Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

- « Qui a donné l'ordre ? » -

Selon l'assignation en justice, la famille du leader afro-américain, également connu sous le nom d'El-Hajj Malik El-Shabazz, estime que les forces de l'ordre et les services de renseignement américains ont sciemment désengagé les policiers dont la mission était de le protéger la nuit du drame.

Des agents en civil ne sont pas non plus intervenus au moment des faits et, depuis sa mort, les agences de renseignement s'emploieraient à dissimuler leurs agissements, selon la plainte.

Contactée par l'AFP, la police de New York n'a pas souhaité s'exprimer pour l'instant.

« Cette dissimulation a duré des décennies, privant la famille Shabazz de la vérité et de leur droit à obtenir justice », estime auprès de l'AFP Me Ben Crump, qui défend le dossier pour les filles de Malcolm X.

« Nous écrivons l'histoire en nous dressant ici face à ces torts et en demandant des comptes devant les tribunaux », se félicite le conseil, qui a demandé vendredi la « déclassification de documents » liés à ce dossier.

L'affaire avait déjà rebondi en 2021, lorsque deux des trois anciens hommes reconnus coupables de l'assassinat et ayant passé plus de vingt ans derrière les barreaux ont finalement été innocentés, ce qui constitue l'une des plus grandes erreurs judiciaires des États-Unis. En réparation, les deux Afro-Américains ont touché 36 millions de dollars de la part de la ville et de l'État de New York.

« On sait déjà assez précisément comment l'assassinat de Malcolm X s'est déroulé. On sait qui en est responsable : cinq membres de la Nation of Islam. La seule chose qu'on ignore, c'est qui a donné l'ordre », observe Abdur-Rahman Muhammad, historien et spécialiste reconnu du dossier, dont les travaux pendant des décennies ont contribué à disculper les deux accusés à tort.

Selon lui, les éléments mis en avant aujourd'hui par la famille de Malcolm X sont « peu crédibles ».

Il concède toutefois que « si la plainte permet de déterminer qui a donné l'ordre final, alors elle aura de la valeur ».

Cet énième rebondissement aura au moins permis de remettre en avant « l'héritage » de Malcolm X, plus important que jamais sous le second mandat de Donald Trump, « ennemi implacable » de la communauté noire, affirme l'historien.

« Cela va inciter les Afro-Américains à se serrer les coudes », anticipe Abdur-Rahman Muhammad. « En résumé, la communauté noire doit revenir au message de Malcolm : lutter. »