Nouvelles frappes américano-britanniques contre les Houthis au Yémen

Une photo diffusée par le ministère britannique de la Défense (MOD) le 24 février 2024 montre un Typhoon FGR4 de la Royal Air Force dont les armes Paveway IV sont chargées par des techniciens d'armement à la RAF Akrotiri à Chypre, en préparation d'une frappe sur des cibles militaires au Yémen, le 22 février 2024.(Photo Tim Laurence MOD AFP)
Une photo diffusée par le ministère britannique de la Défense (MOD) le 24 février 2024 montre un Typhoon FGR4 de la Royal Air Force dont les armes Paveway IV sont chargées par des techniciens d'armement à la RAF Akrotiri à Chypre, en préparation d'une frappe sur des cibles militaires au Yémen, le 22 février 2024.(Photo Tim Laurence MOD AFP)
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Publié le Dimanche 25 février 2024

Nouvelles frappes américano-britanniques contre les Houthis au Yémen

  • Les militants pro-Iran, dont le fief est Sanaa, ont promis de «répondre à l'escalade américano-britannique par davantage d'opérations militaires sophistiquées contre toutes les cibles hostiles dans la mer Rouge et la mer d'Arabie
  • A Londres, le ministère de la Défense a confirmé la participation de la Royal Air Force aux raids de samedi, en précisant que quatre chasseurs-bombardiers Typhoon avaient été mobilisés, ainsi que deux avions ravitailleurs

WASHINGTON : Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont mené samedi des frappes visant 18 cibles houthies dans huit sites distincts au Yémen, en réponse aux attaques menées par les militants soutenus par l'Iran contre les navires en mer Rouge, a annoncé le Pentagone.

Des journalistes de l'AFP, présents à Sanaa, la capitale du Yémen, ont entendu samedi de fortes explosions.

Une source sécuritaire proche des Houthis, interrogée par l'AFP, a de son côté confirmé peu après la réalité de ces frappes américano-britanniques.

Les militants pro-Iran, dont le fief est Sanaa, ont promis de «répondre à l'escalade américano-britannique par davantage d'opérations militaires sophistiquées contre toutes les cibles hostiles dans la mer Rouge et la mer d'Arabie, afin de défendre notre pays, notre peuple et notre nation», selon un communiqué du porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree.

Ces raids aériens conjoints au Yémen ont été réalisés avec d'autres pays ayant apporté leur soutien à l'opération: le Canada, l'Australie, Bahreïn, le Danemark, les Pays-Bas et la Nouvelle-Zélande, selon un communiqué commun des huit pays.

Les militants houthis «subiront les conséquences» de leurs attaques en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, a mis en garde samedi le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, peu après l'annonce des frappes.

«Les Etats-Unis n'hésiteront pas à passer à l'action, si nécessaire, pour défendre les vies humaines et le libre commerce», a ajouté le chef du Pentagone.

Outre les opérations menées conjointement avec la Grande-Bretagne, les Etats-Unis ont mené des frappes unilatérales contre des sites houthis au Yémen et abattu des dizaines de missiles et de drones en mer Rouge.

Plus tôt samedi, le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) a notamment annoncé qu'un navire de la marine américaine avait abattu un missile balistique antinavire «lancé dans le golfe d'Aden depuis des zones du Yémen contrôlées par les Houthis soutenus par l'Iran».

Le missile «visait probablement le MV Torm Thor, un chimiquier/pétrolier battant pavillon américain et exploité par les Etats-Unis», a indiqué samedi le Centcom sur X.

Vendredi, les forces armées américaines avaient annoncé avoir abattu dans la journée en mer Rouge trois drones d'attaques venant des militants Houthis du Yémen et détruit sept missiles antinavire positionnés à terre.

- Avions de combat Typhoon -

A Londres, le ministère de la Défense a confirmé la participation de la Royal Air Force aux raids de samedi, en précisant que quatre chasseurs-bombardiers Typhoon avaient été mobilisés, ainsi que deux avions ravitailleurs.

Les appareils britanniques ont visé «plusieurs cibles» concentrées sur «deux sites», a précisé le ministère britannique de la Défense dans un communiqué.

D'autres raids américano-britanniques similaires sur le territoire yéménite ont eu lieu ces dernières semaines, la première fois dans la nuit du 11 au 12 janvier.

L'agence de sécurité maritime UKMTO, dirigée par la marine britannique, a quant à elle indiqué qu'un navire se trouvant dans le golfe d'Aden à 70 milles nautiques (130 km) à l'est du port de Djibouti avait signalé dans la nuit de samedi à dimanche «une explosion à proximité du navire» n'ayant fait aucun dommage ni blessé.

«Le navire se dirige vers son prochain port d'escale», selon la même source.

Les militants houthis, qui contrôlent de vastes régions du Yémen, mènent depuis novembre des attaques contre des navires dans la région. Ils affirment agir en solidarité avec les Palestiniens dans la bande de Gaza, où Israël mène une guerre sanglante contre le Hamas en représailles à l'attaque sans précédent du 7 octobre sur le sol israélien.

- Plus de 45 attaques houthies -

«Les plus de 45 attaques des Houthis contre des navires commerciaux et militaires depuis la mi-novembre constituent une menace pour l'économie mondiale, ainsi que pour la stabilité et la sécurité régionales, et exigent une réponse internationale. Notre coalition de pays partageant le même point de vue reste engagée à protéger la liberté de navigation et le commerce international et à tenir les Houthis pour responsables de leurs attaques illégales et injustifiables», ont justifié les huit pays alliés dans leur communiqué.

Selon un message sur X du ministre britannique de la Défense Grant Shapps, les raids aériens de samedi représentent la «quatrième série de frappes de précision» britanniques contre les Houthis au Yémen.

Ces derniers jours, les Houthis avaient notamment attaqué deux navires liés à des intérêts britanniques, dont le Rubymar, ciblé par un tir de missile et qui perd du carburant dans le Golfe d'Aden.

 


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.