PARIS: Il aurait pu être un grand footballeur, mais les balles allemandes mirent fin à son parcours à seulement 20 ans, le 21 février 1944, au Mont-Valérien. Rino Della Negra comptait parmi les vingt-trois fusillés, le plus jeune aussi, de l'Affiche rouge, qui dénonçait les exécutions de résistants par les nazis.
Avec le couple Missak et Mélinée Manouchian, Rino Della Negra fait partie des résistants des Francs-tireurs et partisans - main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) honorés au symbolique Panthéon ce mercredi.
Fils d’immigrés italiens
Della Negra a grandi dans une période d'agitation politique en Europe. Alors que le fascisme gagnait du terrain en Italie, il a rejoint les FTP-MOI, un groupe de résistance communiste, en France, où il s'était installé avec sa famille. Avec ses camarades, Della Negra a mené des actions de sabotage, de guérilla urbaine et de renseignement contre les forces d'occupation nazies et leurs collaborateurs français.
Si la guerre n'avait pas mis fin à sa carrière, Negra aurait pu devenir un grand joueur de foot. Rino excelle dans les activités sportives, un sprinteur qui approche la barre des onze secondes. Au poste d’attaquant, il se distingue dans plusieurs clubs: le FC Argenteuillais, l’équipe «corpo» de Chausson avec laquelle il remporte la Coupe de la Seine 1938, la Jeunesse sportive Jean-Jaurès d’Argenteuil qui gagne avec lui la Coupe du Matin-FSGT en 1941.
Il est recruté par le Red Star de Saint-Ouen au début de la saison 1943-1944.
En 2004, une plaque commémorative a été installée à l’entrée de l’enceinte. «Rino Della Negra était plus qu’un joueur de foot. Au-delà de ses qualités sportives, ses valeurs nous touchent très profondément. Il aurait très bien pu faire carrière et ne jamais se mettre en danger. Non, il a choisi de s’engager et il l’a payé de sa vie. Il a eu un courage extraordinaire», déclare Vincent Chutet-Mezence, président du collectif Red Star Bauer.