PARIS: Gérald Darmanin a rappelé dans une note adressée aux préfets ainsi qu'aux responsables de la police et de la gendarmerie les règles de visite des services de police par des élus, après que le président du RN a reçu une médaille d'une compagnie de CRS.
Dans ce télégramme daté de mercredi et consulté par l'AFP, le ministre de l'Intérieur souligne que le "contexte pré-électoral lié aux élections européennes suscite une multiplication des visites de parlementaires dans les services de police et de gendarmerie ainsi que dans les lieux de privation de liberté".
"Je vous demande de faire preuve de discernement", y poursuit-il.
Le ministre a demandé mardi un rapport administratif au lendemain de la diffusion d'une vidéo sur X montrant Jordan Bardella, président du RN et tête de liste de son parti aux européennes, recevoir une médaille des mains du commandant d'une compagnie de CRS des Alpes-maritimes.
Droit accordé uniquement à l’autorité administrative
Mardi déjà, l'entourage de M. Darmanin avait estimé auprès de l'AFP qu'il y avait eu "manifestement une erreur d'appréciation lors de l'acceptation de cette visite" par le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, un proche du ministre.
Dans son télégramme, M. Darmanin rappelle que la visite des services de police et de gendarmerie "n'est pas un droit accordé aux parlementaires et aux élus" et qu'elle "relève de l'appréciation de l'autorité administrative, qui peut l'accorder au nom de la courtoisie républicaine dans le respect de la déontologie et du secret professionnel".
Il insiste sur le fait que "toute action de communication politique dans les services de police et de gendarmerie est proscrite" au nom du "principe de neutralité du service public".
Enfin, il relève que "la prise de son ou d'images dans les services doit être strictement encadrée au regard des impératifs de sécurité et de confidentialité et ne peut en aucun cas concerner les lieux de privation de liberté".
S'agissant de ces derniers, il rappelle que "les parlementaires peuvent être uniquement accompagnés de journalistes titulaires d'une carte professionnelle, hormis pour la visite des locaux de garde à vue".