L'économie allemande dans une «situation dramatique», et tenace

Une zone industrielle est photographiée au lever du soleil à Francfort-sur-le-Main, dans l'ouest de l'Allemagne, au début du 30 janvier 2024. (AFP)
Une zone industrielle est photographiée au lever du soleil à Francfort-sur-le-Main, dans l'ouest de l'Allemagne, au début du 30 janvier 2024. (AFP)
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Publié le Jeudi 22 février 2024

L'économie allemande dans une «situation dramatique», et tenace

  • Après une contraction de 0,3% du PIB l'an dernier, cette situation explosive provoque de vifs débats entre les partenaires de gouvernement d'Olaf Scholz
  • Pilier de l'économie représentant environ 20% du PIB, le secteur industriel allemand n'a même pas encore retrouvé ses niveaux de production d'avant la pandémie

BERLIN: Exportations en berne, prix élevés de l'énergie, transition climatique semée d'embûches: l'économie allemande ne trouve pas la sortie d'une crise multiforme, une "situation dramatique" qui risque de durer et menace la coalition au pouvoir.

La présentation, mercredi, de nouvelles prévisions du gouvernement va confirmer l'enlisement de la première économie européenne. Pour l'année en cours, Berlin a raboté son estimation de croissance du PIB à 0,2%, contre 1,3% prévu cet automne, selon des informations de presse.

Pire, l'Allemagne s'expose à un tunnel de croissance anémique pour les années à venir, autour de 0,5% en moyenne, si aucune mesure drastique n'est prise pour redresser la barre, selon ces sources.

Après une contraction de 0,3% du PIB l'an dernier, cette situation explosive provoque de vifs débats entre les partenaires de gouvernement d'Olaf Scholz.

«tempête»

Cette crise est causée par une multitude de facteurs qui s'accumulent et jouent contre le secteur industriel allemand. Pilier de l'économie représentant environ 20% du PIB, il n'a même pas encore retrouvé ses niveaux de production d'avant la pandémie.

C'est "une situation dramatique", a résumé récemment le ministre écologiste de l’Economie Robert Habeck devant des chefs d'entreprises.

L'industrie souffre depuis la guerre en Ukraine des coûts de l'énergie trop élevés avec la fin des livraisons de gaz russe, et des taux d'intérêts établis à un haut niveau par la BCE contre l'inflation, ce qui freine la demande et les investissements.

Le commerce international, plombé par une Chine au ralenti, ne permet pas de compenser la faible demande domestique ni de maintenir le haut niveau d'exportation qui fait la force de l'économie allemande.

A cela s'ajoute une transition climatique difficile pour de nombreuses branches, qui estiment qu'elles n'ont pas autant de subventions que leurs concurrents, notamment américains.

Une soixantaine de groupes industriels européens a publié lundi un appel aux dirigeants de l'UE demandant des mesures de soutien.

Parmi eux, les géants allemands de la chimie BASF, Bayer et Covestro. Ce secteur a connu l'an dernier une chute de 8% de sa production et de 12% de ses revenus.

"Sans une politique industrielle ciblée, l'Europe risque de devenir dépendante pour certains produits de base. L'Europe ne peut pas se le permettre", déclarent les signataires.

L'industrie automobile, un autre pilier, souffre elle du ralentissement des ventes de véhicules d'électriques après l'arrêt d'aides publiques à l'achat, alors même qu'elle mobilise des milliards pour mener cette difficile transition.

«Minuit moins une»

"Il est minuit moins une. Ce qui se joue, ce n'est pas moins que la survie du +Mittelstand+ allemand", ont alerté, dans une lettre ouverte, dix-huit organisations représentant les PME, colonne vertébrale de l'économie allemande.

Mais les partis de la coalition au pouvoir, qui allie sociaux démocrates, écologistes, et libéraux se déchirent sur les réponses à apporter.

Le chef de file des libéraux, le ministre des Finances Christian Lindner, mise sur les suppressions de taxes et allégements de la "bureaucratie".

"Si on ne fait rien, notre pays va s’effondrer, et l'Allemagne va devenir plus pauvre", a-t-il prévenu.

Un texte promettant aux entreprises 7 milliards d'euros d'allègements fiscaux chaque année doit être adopté mercredi, après plusieurs mois de débats.

Mais pour Robert Habeck, cela ne suffit pas. Il appelle à assouplir les règles budgétaires pour pouvoir investir dans les secteurs d'avenir.

Le "frein à l'endettement", inscrit dans la Constitution, limite le déficit public annuel à 0,35% du PIB.

La suppression de ce totem du sérieux budgétaire allemand est une ligne rouge pour les libéraux.

Ces tensions internes mettent en péril l'avenir de la coalition, alors que les trois partis sont en chute libre dans les sondages avant des élections régionales cruciales à l'est du pays cette année.

Le secrétaire général du parti libéral-démocrate FDP, Bijan Djir-Sarai, a même ouvertement évoqué l'hypothèse d'une sortie de son parti de la coalition.

"Un changement économique est maintenant nécessaire (...) Et le point décisif est de savoir si cette coalition pourra amorcer un tel changement dans les prochaines semaines et mois", a-t-il dit dimanche au quotidien Bild.


BlackRock et le PIF lancent une plate-forme de gestion d’investissements multi-actifs à Riyad

BlackRock Riyadh Investment Management englobera des stratégies d’investissement pour un éventail de classes d’actifs. (Photo fournie)
BlackRock Riyadh Investment Management englobera des stratégies d’investissement pour un éventail de classes d’actifs. (Photo fournie)
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  • Larry Fink, PDG de BlackRock, déclare: «Nous sommes ravis d’exploiter le partenariat approfondi que nous avons développé avec le PIF au fil de ces nombreuses années»
  • L’Arabie saoudite est devenue une destination de plus en plus attrayante pour les investissements internationaux à mesure que l’initiative Vision 2030 prend vie, selon Fink

RIYAD: BlackRock Arabie saoudite et le Fonds public d’investissement (PIF) ont signé, mardi, un protocole d’accord autorisant la première entité à établir une plate-forme d’investissement multi-actifs basée à Riyad

Il sera soutenu par un mandat d’investissement initial pouvant atteindre 5 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) du PIF, sous réserve de la réalisation des objectifs définis par les parties, indique un communiqué de presse. 

Les deux parties ont exprimé leur intention de créer BlackRock Riyadh Investment Management (Brim), qui englobera des stratégies d’investissement pour un éventail de classes d’actifs. Il devrait être dirigé par une équipe de gestion de portefeuille basée à Riyad et soutenu par la plate-forme mondiale de gestion d’actifs de BlackRock. 

Larry Fink, PDG de BlackRock, déclare: «Nous sommes ravis d’exploiter le partenariat approfondi que nous avons développé avec le PIF au fil de ces nombreuses années pour lancer cette première plate-forme de gestion d’investissements internationaux unique en son genre en Arabie saoudite.» 

«La croissance continue des marchés de capitaux du Royaume et la diversification de son secteur financier contribueront à la prospérité future de ses citoyens, à la compétitivité de ses entreprises et à la résilience de son économie.» 

L’Arabie saoudite est devenue une destination de plus en plus attrayante pour les investissements internationaux à mesure que l’initiative Vision 2030 prend vie, selon Fink. 

Il ajoute: «Nous sommes heureux d’offrir aux investisseurs du monde entier la possibilité de participer à cette aventure passionnante à long terme.» 

Yazeed al-Humied, gouverneur adjoint du PIF et responsable des investissements dans la région Mena, soutient: «La relation du PIF avec BlackRock est bien établie et se développe. Ce nouvel accord historique représente une avancée dans le travail du PIF visant à rendre le marché saoudien de l’investissement et de la gestion d’actifs plus diversifié et plus dynamique à l’échelle internationale.» 

Alors que l’Arabie saoudite continue de transformer son économie, le Brim cherchera à soutenir les investissements institutionnels étrangers dans le Royaume et à renforcer davantage le secteur saoudien de la gestion d’actifs, en élargissant les marchés de capitaux locaux tout en favorisant la diversification des investisseurs entre les classes d’actifs, en facilitant le partage des connaissances et le développement de la gestion des talents en Arabie saoudite. 

Le Brim sera entièrement intégré aux capacités d’investissement et à la plate-forme opérationnelle de BlackRock, bénéficiant de l’expertise du marché mondial. 

Le protocole non contraignant devrait remplir certaines conditions nécessaires et approbations réglementaires, en plus de respecter les objectifs spécifiés. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L’Arabie saoudite et la Chine discutent de leur collaboration en matière de développement urbain lors d’une réunion à Pékin

Le ministre saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement, Majed al-Hogail, et le ministre chinois du Logement et du Développement urbain et rural, Ni Hong. (X/@majedhogail)
Le ministre saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement, Majed al-Hogail, et le ministre chinois du Logement et du Développement urbain et rural, Ni Hong. (X/@majedhogail)
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  • Cette démarche s’inscrit dans le prolongement de la visite du président chinois au Royaume en décembre 2022 et des accords signés entre les deux pays à l’époque
  • «Nous œuvrons à renforcer la coopération fructueuse entre les deux pays dans divers domaines, notamment en développant les zones urbaines et en attirant les meilleures entreprises de construction chinoises»

RIYAD: L’Arabie saoudite et la Chine ont tout à gagner en partageant leur expertise en matière d’urbanisme, de développement urbain durable et de technologies de construction, comme l’ont indiqué des responsables des deux pays lors d’une réunion à Pékin.

Le ministre saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement, Majed al-Hogail, et le ministre chinois du Logement et du Développement urbain et rural, Ni Hong, se sont entretenus afin d’explorer les possibilités de coopération dans l’élaboration de politiques et de programmes de logement pour les communautés résidentielles.

Cette démarche s’inscrit dans le prolongement de la visite du président chinois au Royaume en décembre 2022 et des accords signés entre les deux pays à l’époque.

«Nos dirigeants se sont accordés sur l’importance de renforcer le partenariat et d’aligner la Vision 2030 de l’Arabie saoudite sur la Belt and Road Initiative (Nouvelles routes de la soie), ce qui se reflétera positivement sur les aspirations et la position économique de l’Arabie saoudite et de la Chine à l’échelle mondiale.», a écrit M. Al-Hogail sur X à la suite de la réunion à Pékin.

 

«Nous œuvrons à renforcer la coopération fructueuse entre les deux pays dans divers domaines, notamment en développant les zones urbaines et en attirant les meilleures entreprises de construction chinoises. Nous souhaitons bénéficier de leur expertise dans l’amélioration des unités de logement dans diverses régions du Royaume, dans le but d’atteindre les objectifs du programme de logement – l’un des programmes de la Vision 2030 du Royaume – en proposant diverses options de logement et de financement aux citoyens», ajoute-t-il.

Les deux pays ont ensuite fait le point sur les expériences couronnées de succès en matière de solutions et d’options de logement, et ils ont discuté des moyens de permettre aux citoyens de posséder plus facilement leur propre logement. Ils ont par ailleurs étudié les moyens de faciliter l’échange d’expériences en matière de gestion urbaine et l’application des meilleures pratiques dans ce domaine.

Cette réunion s’inscrit dans le cadre d’une visite officielle de M. Al-Hogail dans la capitale chinoise. Au cours de sa visite, il est prévu qu’il s’entretienne avec des hauts responsables du gouvernement chinois, des dirigeants d’entreprises de construction et des représentants de différentes banques afin de renforcer la collaboration dans le secteur de la construction. Cette visite a également pour but d’attirer des entreprises internationales de premier plan dans le domaine de la promotion immobilière.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier saoudien appelle à une collaboration mondiale pour bâtir une économie mondiale résiliente

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. (Photo, SPA)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. (Photo, SPA)
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  • Le prince héritier a réaffirmé l’engagement du Royaume à agir en tant que force stabilisatrice dans la région
  • Il a déclaré que la cohésion et la coopération avec les partenaires régionaux et mondiaux sont la clé de la sécurité et de la prospérité

RIYAD: Dimanche, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, a appelé à une collaboration mondiale pour contribuer à la construction d’une économie mondiale plus résiliente et intégrée.

Lors d’une table ronde spéciale dans le cadre de la réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF) à Riyad, le prince héritier a discuté des défis géopolitiques et économiques auxquels le monde est actuellement confronté, rapporte l’agence de presse saoudienne (SPA).

Il a réaffirmé l’engagement du Royaume à agir en tant que force stabilisatrice dans la région et il a déclaré que la cohésion et la coopération avec les partenaires régionaux et mondiaux sont la clé de la sécurité et de la prospérité.

L’Arabie saoudite a créé diverses opportunités pour les investisseurs de la région et du monde en s’appuyant sur des décennies de croissance robuste alimentée par ses exportations d’énergie, indique le prince héritier.

Il a également mis en lumière les réalisations du Royaume dans le cadre de la Vision 2030, notant que le pays continue de créer des opportunités d’investissement transformatrices dans les secteurs émergents de son économie en pleine évolution.

Lors de la table ronde spéciale à laquelle ont participé des représentants du gouvernement, des chefs d’entreprise et des universitaires, le prince héritier a évoqué l’ensemble des réformes mises en œuvre dans le Royaume au cours des huit dernières années pour permettre au secteur privé de devenir un moteur de la croissance. Il a déclaré que la croissance du Fonds public d’investissement (PIF) d’Arabie saoudite et son intention de devenir un fonds souverain doté de mille milliards de dollars en étaient un exemple.

En ce qui concerne la diversification rapide de l’économie saoudienne, le prince héritier précise que l’activité économique non pétrolière en Arabie saoudite a contribué à hauteur de 50% au produit intérieur brut du Royaume en 2023, soit le niveau le plus élevé jamais atteint par le pays.

Il insiste par ailleurs sur l’importance d’investir dans la recherche et le développement, notant que de tels investissements ont fortement dynamisé la croissance de géants nationaux tels que Acwa Power, Ceer Motors et Alat.

Ces initiatives créent une base permettant à ces entreprises d'intégrer les technologies émergentes dans leurs modèles d'entreprise et de favoriser la croissance du secteur dans le Royaume, explique le prince héritier. Il ajoute que cela avait contribué à la croissance rapide de l’économie numérique du Royaume, à un rythme trois fois plus rapide que le taux de croissance mondial.

Il a ensuite mentionné que la Vision 2030 de l’Arabie saoudite avait contribué à l’émergence d’une société civile florissante et à l’amélioration considérable de la qualité de vie ainsi qu’à la mobilité et l’inclusion sociales. En effet, la participation des femmes à la main-d’œuvre a doublé depuis 2016.

En collaboration avec des partenaires mondiaux, l’Arabie saoudite est en train de bâtir une économie du futur fondée sur l’innovation, la croissance et les opportunités, déclare le prince Mohammed.

Il a conclu en soulignant que la Vision 2030 de l’Arabie saoudite est un voyage, pas une destination, et que bien que le Royaume ait accompli d’énormes progrès, il y a encore beaucoup à faire.

La réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad s’est achevée lundi soir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com