Des ministres israéliens vent debout contre tout plan prévoyant un Etat palestinien

Des soldats israéliens opèrent dans la bande de Gaza au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas, photo distribuée le 13 février 2024 (Photo, Reuters).
Des soldats israéliens opèrent dans la bande de Gaza au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas, photo distribuée le 13 février 2024 (Photo, Reuters).
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir (Photo, AFP).
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 15 février 2024

Des ministres israéliens vent debout contre tout plan prévoyant un Etat palestinien

  • Selon le Washington Post, l'administration Biden et un petit groupe de ses alliés arabes travaillent à un plan complet destiné à établir une paix durable
  • Les promoteurs de ce plan espère la conclusion d'un accord avant le 10 mars,

JÉRUSALEM: Deux influents ministres israéliens d'extrême-droite ont fermement rejeté jeudi l'éventualité d'un plan de paix, que Washington et ses alliés envisagent selon certains médias pour libérer les otages retenus à Gaza et aller vers la création d'un Etat palestinien.

Selon le Washington Post, l'administration Biden et un petit groupe de ses alliés arabes travaillent à un plan complet destiné à établir une paix durable entre Israël et les Palestiniens.

Il inclurait notamment une pause dans les combats, la libération des otages enlevés par le Hamas lors des attaques du 7 octobre en Israël et détenus depuis à Gaza, et un calendrier pour l'établissement à terme d'un Etat palestinien.

"Un cessez-le-feu initial, d'une durée prévue d'au moins six semaines, donnerait du temps pour annoncer le plan, recueillir des soutiens supplémentaires" et "commencer à mettre en oeuvre" ses dispositions, dont "la formation d'un gouvernement d'intérim palestinien", a indiqué le quotidien, en citant des responsables américains et arabes.

Les promoteurs de ce plan espère la conclusion d'un accord avant le 10 mars, date de début du ramadan, le mois saint des musulmans.

Mais la perspective d'un tel plan a été dénoncée avec force par le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, et celui des Finances, Bezalel Smotrich.

2023, année record pour les colonies sauvages en Cisjordanie

Les colons en Cisjordanie occupée y ont établi en 2023 un nombre record d'avant-postes illégaux, souligne jeudi l'ONG anti-colonisation "La Paix Maintenant" qui lie cette tendance à l'arrivée de figures d'extrême-droite dans le gouvernement israélien.

Selon "La paix maintenant", 26 colonies sauvages, des avant-postes non reconnus par le gouvernement israélien, ont été établies à travers la Cisjordanie occupée l'année dernière, dont une dizaine depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre.

En comparaison, cinq colonies sauvages étaient sorties de terre en 2022, année où le gouvernement israélien était mené par une coalition hétéroclite (centre, droite, gauche, arabe).

"Sous le gouvernement Netanyahu, nous avons assisté à un soutien sans précédent aux colonies", indique l'ONG, précisant que 2023 a été une année record pour les colonies sauvages depuis "l'émergence" de ce phénomène "sous le gouvernement Netanyahu en 1996".

Benjamin Netanyahu a dirigé des gouvernements israéliens de 1996 à 1999, puis de 2009 à 2021, avant de revenir une nouvelle fois au pouvoir fin décembre 2022 à la tête d'un gouvernement ayant intégré des ministres de l'extrême-droite comme Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, ardents partisans de l'essor des colonies.

Le dernier record du nombre de nouvelles colonies sauvages en Cisjordanie était de 23 en 2002, pendant la Seconde Intifada (soulèvement palestinien), selon l'ONG israélienne.

En Cisjordanie, environ 490.000 Israéliens vivent dans des colonies jugées illégales par le droit international. Baptisées "avant-postes", elles sont souvent établies par une poignée de familles sans l'aval des autorités israéliennes. Mais après leur création, elles sont souvent légalisées par l'Etat israélien.

En 2023, une quinzaine de colonies sauvages ont d'ailleurs entamé un processus de légalisation, note "La paix Maintenant" dans son rapport annuel sur l'état de la colonisation en Cisjordanie, où vivent environ 2,9 millions de Palestiniens.

La France a annoncé mardi avoir adopté des "sanctions" à l'encontre de 28 "colons israéliens extrémistes" coupables de "violences contre des civils palestiniens en Cisjordanie". La Grande-Bretagne et les Etats-Unis avaient auparavant annoncé avoir sanctionné chacun quatre colons israéliens en Cisjordanie.

«Les Palestiniens méritent une récompense»

"Nous ne donnerons jamais notre accord à un tel plan, qui dit en réalité que les Palestiniens méritent une récompense pour le terrible massacre qu'ils ont commis", a écrit M. Smotrich sur le réseau social X. "Un Etat palestinien est une menace existentielle pour l'Etat d'Israël, comme cela a été prouvé le 7 octobre", a-t-il ajouté.

"1.400 personnes ont été tuées (le 7 octobre en Israël) et le monde veut leur donner un Etat. Cela n'arrivera pas", a de son côté indiqué M. Ben Gvir sur X. "Créer un Etat palestinien revient à créer un Etat du Hamas".

Israël poursuit son offensive militaire à Gaza alors que des négociations en vue d'une trêve incluant de nouvelles libérations d'otages du Hamas, au pouvoir dans le territoire, et de Palestiniens détenus par Israël se poursuivent en parallèle au Caire, sous médiation du Qatar et de l'Egypte.

Une délégation du Hamas, selon une source du mouvement, était attendue mercredi au Caire mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déjà dénoncé les "exigences délirantes" du mouvement islamiste qui bloqueraient selon lui les tractations.


Gaza: 17 morts dans des frappes israéliennes, selon la Défense civile

 La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres". (AFP)
La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres". (AFP)
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  • La frappe la plus meurtrière s'est produite sur une école qui abriterait des personnes déplacées dans la ville de Gaza (nord), faisant onze morts et 17 blessés, "y compris des femmes et des enfants"
  • Quatre personnes ont aussi été tuées et "plusieurs autres sont portées disparues sous les décombres" après des tirs israéliens contre des maisons de l'est de Gaza, a indiqué la Défense civile

GAZA: La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres".

La frappe la plus meurtrière s'est produite sur une école qui abriterait des personnes déplacées dans la ville de Gaza (nord), faisant onze morts et 17 blessés, "y compris des femmes et des enfants", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

"Le bombardement a provoqué un incendie massif dans le bâtiment et plusieurs corps calcinés ont été retrouvés", a-t-il dit.

Quatre personnes ont aussi été tuées et "plusieurs autres sont portées disparues sous les décombres" après des tirs israéliens contre des maisons de l'est de Gaza, a indiqué la Défense civile.

Une frappe sur une maison à Jabalia, dans le nord, a tué un enfant et une autre sur une maison à Khan Younès (sud) a fait un mort, a précisé Mahmoud Bassal.

"Nous avons reçu des appels de détresse signalant plusieurs personnes disparues sous les décombres dans différentes zones de la bande de Gaza ", a-t-il ajouté.

"Nous manquons des outils et équipements nécessaires pour les opérations de sauvetage et pour récupérer les corps", a-t-il affirmé.

L'armée israélienne n'a pas fait de commentaires dans l'immédiat.

Mardi, elle avait dit avoir détruit environ "40 engins du génie utilisés à des fins terroristes, y compris lors du massacre du 7 octobre".

Elle affirme que le mouvement islamiste palestinien Hamas utilise ces engins "pour poser des explosifs, creuser des tunnels souterrains, percer des clôtures de sécurité et dégager les gravats pour retrouver des armes et du matériel militaire".

Rompant une trêve de près de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le Hamas à Gaza.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.890 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 51.266 le nombre de morts à Gaza depuis le début de l'offensive de représailles israélienne.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.


Trump en Arabie saoudite, Qatar et Emirats à partir du 13 mai

Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets." (AFP)
Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets." (AFP)
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  • L'objectif de cette tournée est de "renforcer les liens" avec les pays visités, a dit la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, qui n'a pas donné de détails sur le programme
  • Avant le décès du souverain pontife, Donald Trump avait prévu de réserver son premier grand voyage à l'Arabie saoudite, comme il l'avait déjà fait lors de son premier mandat (2017-2021)

WASHINGTON: Donald Trump se rendra en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats Arabes Unis du 13 au 16 mai, a annoncé mardi sa porte-parole Karoline Leavitt, sur fond de conflit à Gaza et de négociations avec l'Iran.

Il s'agira du deuxième déplacement international du président américain depuis son investiture le 20 janvier, après son voyage prévu à Rome pour les obsèques du pape François samedi.

L'objectif de cette tournée est de "renforcer les liens" avec les pays visités, a dit la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, qui n'a pas donné de détails sur le programme.

Avant le décès du souverain pontife, Donald Trump avait prévu de réserver son premier grand voyage à l'Arabie saoudite, comme il l'avait déjà fait lors de son premier mandat (2017-2021).

Le président américain voudrait voir le royaume saoudien rejoindre les accords d'Abraham, par lesquels plusieurs pays arabes ont normalisé leurs relations avec Israël, mais le conflit à Gaza complique ce projet.

Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets."

Le président américain, très proche de la droite israélienne au pouvoir, avait créé la stupéfaction en lançant l'idée d'une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient", une fois vidée de ses habitants.

L'Arabie Saoudite a aussi donné lieu à des entretiens entre les Etats-Unis et la Russie début mars au sujet de la guerre en Ukraine.

 


1981 – La création du CCG

Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981. (AFP)
Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981. (AFP)
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  • Depuis sa création, le CCG a réalisé une grande partie de ses objectifs initiaux
  • Les outils économiques mis en place, comme la zone de libre-échange, l’union douanière et le marché commun ont permis une meilleure synergie entre les pays membres

RIYAD: Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981.

Entre l’annonce britannique de 1968 et son retrait effectif le 16 décembre 1971, une première tentative fut lancée pour former une union de neuf membres regroupant Bahreïn, le Qatar et les sept États de la Trêve, tous liés à Londres par des traités de protection. Après l’échec de cette initiative, les efforts se concentrèrent sur une union entre les seuls États de la Trêve. Les Émirats arabes unis furent proclamés le 2 décembre 1971, composés initialement de six émirats: Abou Dhabi, Dubaï, Foujaïrah, Charjah, Oumm al-Qaïwaïn et Ajman. Ras el-Khaïmah, le septième émirat, rejoignit la fédération en février suivant.

Après cette première étape, les efforts se poursuivirent en vue d’un cadre plus large incluant les autres États du Golfe, notamment l’Arabie saoudite, Bahreïn, le Qatar et le Koweït. Le cheikh Jaber al-Sabah du Koweït joua un rôle moteur dans cette démarche renouvelée. En mai 1976, lors d’une visite aux Émirats arabes unis, il lança un appel officiel à la création d’une union du Golfe, une idée soutenue avec enthousiasme par le président des Émirats, le cheikh Zayed.

En novembre 1976, à Mascate, un projet de cadre sécuritaire incluant également l’Iran et l’Irak fut discuté, mais rapidement abandonné en raison de profondes divergences, notamment entre Téhéran et Bagdad.

Les efforts visant à établir le CCG se poursuivirent sans l’Iran ni l’Irak. Saddam Hussein tenta d’entraver le processus tant que l’Irak n’y était pas inclus, ce qui s’avérait impossible en raison de la guerre contre l’Iran. L’Union soviétique et la Chine y étaient également opposées, craignant que cette nouvelle organisation ne s’aligne sur l’Occident.